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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
« Dresser quelques barricades, pour la forme, pour étoffer les résistances, encore un instant pour rassembler les merveilles, bien entassés là, comme une chambre en désordre, de la réserve de quoi tenir en somme, coller encore quelques images dans un cahier bien à soi, tenu tout proche de l'empreinte vive, avoir le temps de fixer une photo, s'assoiffer des autres, des bons moments, des plus sévères, s'étouffer d'une affection que l'on n'a pas su nommer parce que nommer, c'est déjà pour ceux entacher du malheur, pas moi, on ne thésaurise pas le bonheur à si jeune amplitude. On ne fait pas de poésie parce que rien ne rime, devant il y atout, entier, en un bloc de marbre à dompter de ses envies grandes et petites, que si l ‘on s'endort contrarié c'est d'un coup de sang pour une broutille, une colère de dés pipés ou des cartes pliées, le défilé permanent des angoisses de rien, de rivalités de match de foot, de délices tout bas, il faudrait prévenir savoir avant que l'avant, jamais plus. »

« Se souvenir de la nuit interrompue brutalement. Tout ce qui pouvait faire l'allégresse d'alors. »

« C'est pour ça qu'il faudrait prévenir et se souvenir. Pour bâtir des châteaux débonnaires. Je n'ai pas eu le temps. »

« Raconter c'est posé une bombe aux pieds des autres et la déflagration fait toujours des dégâts, sans cesse. Ça ne s'arrête jamais. »

Dans son roman, Andrien Borne raconte à travers trois parties « La chambre verte, la fosse, La surface » le cheminement de son narrateur vers une renaissance : il aborde avec magnificence le thème de la mémoire, ses profondeurs, ses secrets.
Il dépeint ainsi touche après touche ces réminiscences « impressionnistes » ces infimes moments de la vie douloureux qui petit à petit vont ressurgir. le narrateur va rompre le silence, se réanimer et nommer.
Un avènement poétique et métaphorique que l'auteur révèle avec sa maîtrise polyphonique des mots et le personnage de Lucien, ce grand-père lumineux qui inonde son petit-fils de fantasmagories, d'envoûtements, de merveilleux.
« Les menus détails. de lui, c'est ma reconnaissance suprême. »

C'est bouleversant.
Comment vivre ou plutôt survivre avec sa part d'inconnu, son asile intime ?
Je vous laisse découvrir également Pauline avec qui il s'est bâti un refuge et ce frère parti, revenu, inventé.
C'est à lire !!
« Ce trou a ses humeurs, avec ces temps d'abondance et de coups de froid, il ressemble à un oeil triomphant, obscur menaçant. D'un bleu éclatant si le ciel s'amuse à être clément, prenant des airs sombres au vent tortueux, couvert de vase ».

Lien : https://blogdelecturelepetit..
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« Tout ce qui tourne en moi même sans parvenir à se dégager »

La sonnette de l'appartement retenti, Gabriel 12 ans va ouvrir la porte, LE voit et trouve un prétexte pour refermer la porte au nez de ce visiteur.
Ce visiteur qui le propulse dans les méandres de ses souvenirs, quand la vie a commencé, trop tôt pour lui.

20 ans plus tard, les jambes fourmillent toujours, la rage et la colère font parties intégrantes de lui, la discrétion et la pudeur aussi. Petit à petit, alors qu'il aide son grand père a préparer la fin de sa vie, sa mémoire lui apporte des bribes, des souvenirs, des réponses. Mais ces réponses ont-elles envies de surgir et de se transformer en mot? Ces réponses peuvent-elles aider ses jambes à ne plus fourmiller ?

Ce livre c'est l'histoire d'un garçon dont la tranquillité et l'enfance ont été boulversé. C'est l'histoire des années enfouies sans même comprendre pourquoi. C'est la complexité du cerveau que d'enfouir ces souvenirs traumatisants et de les régurgiter des décennies après.

C'est une écriture frénétique, où nous glissons d'abord dans un flou surprenant puis à l'image de la mémoire, la compréhension prend le dessus, les cauchemars pernicieux se transforment en réalité.
A travers ses mots, Adrien Borne, nous transmet aussi le pouvoir d'accepter ce que nous sommes, qu'on soit fait de béton ou de porcelaine.
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Très beau livre avec des mots si justes. J'ai aimé cette lecture. J'ai aimé ce témoignage poignant.
Merci Adrien et je vais continuer à vous lire.
pour les 250 caractère ......................................................................................................................................

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Après avoir adorée « Mémoire de soie », j'attendais avec grande impatience le 2ème roman de Adrien Borne.
Je ne suis pas déçue. Dans un registre de langue très diffèrent, dans un style et un cadre qui n'ont rien à voir, ce livre m'a boulversée.

L'enfance détruite, l'adulte cabossé, les trois parties entrent en résonance avec une facilité surprenante.

J'ai été évidemment touchée par la parole de Gabi, lui si vulnérable, incapable de parler.
Mais j'ai surtout adoré la partie du héros adulte. L'auteur y résume avec une infinie pudeur tous les sujets de notre époque : la place de la victime, la place de la justice, la complexité de la parole.

Lisez ce livre !!!!
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J'ignorais tout de cet auteur, Adrien Borne, mais j'ai découvert ce livre sur les conseils de mon libraire. Quelle merveille ! C'est magistral.
Malgré une thématique difficile, l'écriture porte en elle une lumière, un espoir, une tendresse sans pareil. Rarement j'ai lu ainsi s'exprimer la voix de l'enfant. en cette époque de libération c'est un livre essentiel.
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Dans la lignée de Vanessa Springora ou Camille Kouchner. Pour moi cela ne fait aucun doute.

En ce temps où nous mesurons à peine combien la question des violences visant les enfants est encore mal connue, Adrien Borne apporte un éclairage et un récit puissant.

Surtout dans la 3ème partie qui nous mène dans les pas d'un adulte retrouvant la « memoire ». La parole, livrer la vérité, est chose si complexe. Je le mesure mieux après avoir lu ce livre d'une infinie pudeur. Il n'y aucun voyeurisme, aucune complaisance, simplement la vie dans toute sa complexité. C'est magnifique.
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