Flic story

"Buisson et Girier se sont évadés".
Roger Borniche a vingt-cinq ans, il est encore un jeune inspecteur de la police judiciaire et il va se lancer sur la piste d'Emile Buisson, l'ennemi public n°1 des années 50.
Celui-ci a un terrifiant palmarès cent hold-up, vingt meurtres. C'est un tueur dangereux. Il est armé et déterminé à ne pas se laisser prendre.
Roger Borniche raconte, de nombreuses années après, cette traque où rien ne manque : chasse à l'homme, barrages de police, grouillement des indics, contrôle des garnis, filatures, interrogatoires et écoutes téléphoniques.
Et grâce à son talent d'écriture, à sa verve de raconteur d'histoires il fait de cette dangereuse enquête une passionnante aventure policière dont il régale son lecteur.
C'est là son premier roman, il sera suivi par quelques autres qui à l'exemple de "Flic Story" seront parfois adaptés au cinéma.
Roger Borniche se révèle, avec cet ouvrage, non pas comme un policier qui raconte ses mémoires, mais comme un vrai écrivain d'excellente littérature policière.

Dans les années 70, la nostalgie des années 40, des tractions avant et des enquêtes à l'ancienne faisait tout le sel de ce livre quasi autobiographique . le livre a autant vieilli que le film et tout le suspens passe par quelques artifices de styles, quelques anecdotes rallongeant l'intrigue émaillées de courses poursuites entrecoupées de planques. Ça se lit bien, mais c'est sans surprise, er dans un style assez plat, quoique plutôt efficace, avec l'accent parigot !

L'action se situe dans l'immédiat après guerre en 1947 , mais l'influence du livre Papillon (1969), semble importante . Borniche écrit "Ce qui
m'enchante, c'est tomber sur ma proie,lui faire une clef, l'immobiliser et la ramener, tel un gros papillon, à la Maison..". Si le " papillon" Henri Charrière rêvait de liberté, celui de Borniche est pris dans les filets de l'inspecteur. Dans l'adaptation cinématographique Roger Bollec porte tatoué dans le dos un voilier symbole de liberté, et tatoué autour du cou une chaine avec un papillon en pendentif , à l'opposé du Papillon tatoué sur la poitrine d'Henri Charrière prêt à prendre son envol. La couleur verte n'est pas celle qui a le plus d'occurrences dans le livre, dans l'ordre c'est le noir, le blanc, le bleu , le rouge, puis le vert . Mais le vert constitue une sorte de toile de fond , avec les murs verts :"Mon regard parcourt le papier vert des murs, prairie sur laquelle se sont fanées des roses rouges décolorées : « Tu vas regarder le paysage longtemps ? »", des fiches, des chemises et des cartons verts. On retrouve ces murs , ces fiches...dans le film...Beaucoup de verre (s), 46 verre, 9 verres...Principalement à boire, pour finir avec le verre de rhum d'Emile Buisson condamné à mort ! de la chenille , sorte de ver, métamorphosé en joli Papillon pour Henri Carrière, contre le gros Papillon laid de Roger Borniche qui finit par boire le verre de rhum du condamné .

Roger Borniche se raconte à travers ses livres. Ancien inspecteur, puis commissaire, il a fait de l'écriture son album de souvenirs et narre ses plus prestigieuses enquêtes dans l'après-guerre. Avec « Flic Story », il revient sur la traque d'Emile Buisson, braqueur et assassin sans pitié. L'histoire se déroule principalement à Paris. le livre est connu pour sa narration captivante et son style direct. Roger Borniche y raconte ses confrontations avec un des criminels le plus dangereux de l'époque et décrit avec attention le milieu du crime. Il partage également ses réflexions sur la vie de policier et les défis auxquels il a été confronté dans sa carrière. "Flic Story" est vite devenu un best-seller avant d'être adapté au cinéma avec Alain Delon et Jean-Louis Trintignant. Trois ans d'instruction ont été nécessaires pour éclaircir les trente-six crimes dont le prévenu était soupçonné. Condamné à la prison à perpétuité, Emile Buisson est finalement guillotiné en février 1956, faisant entrer son nom dans la légende sanglante de la pègre. Outre cette arrestation rocambolesque, Roger Borniche a également mis sous les verrous René Girier dit « René La Canne » et Pierre Corrot dit « Pierrot le Fou », des affaires qui ont bien entendu donné d'autres ouvrages à peine romancés de la plume du principal intéressé !

Ancien flic, Roger Borniche revient sur les affaires qu'il a traitées. l'occasion de devenir une star des librairies et de faire se succéder une série d'ouvrages qui reviennent sur les truands et les gangs de l'entre-guerre ou de la juste après-guerre. Ici, il revient sur le cas d'Emile Buisson, gangster numéro 1, voleur et assassin. Au fil des chapitres, le lecteur participe à une chasse à l'homme à travers la France de papa et découvre les moeurs de Pigalle et des bas-fonds. Au passage, l'auteur parle du quotidien des flics obligés de travailler à la va-vite et sans moyens (déjà !). Il est ici question du premier roman de Borniche. Jacques Deray l'a adapté pour le grand écran avec Delon et Trintignant.