Il s'agit d'une publication réalisée à partir de communications faites dans un colloque à la Sorbonne en 1980. Des spécialistes de la question, français et italiens, ont tour à tour fait le point sur tel ou tel aspect de la thématique. Comme souvent dans ce type de publications, nous n'avons pas un panorama complet du sujet, mais des éclairages ponctuels, en fonction des travaux des participants. Il vaut donc mieux connaître un peu ou beaucoup le sujet pour arriver à situer les articles, et il ne faut pas s'attendre à avoir une vision globale et raisonnée du théâtre italien et de ses liens avec les autres théâtres en Europe pendant la période considérée.
Par ailleurs, une bonne moitié des textes est en italien sans traduction, les lecteurs qui ne maîtrisent pas cette langue, comme moi, ne peuvent donc en prendre connaissance.
J'ai surtout trouvé de l'intérêt aux textes qui évoquait le théâtre en musique ; j'ai pu ainsi suivre les débuts du genre en France, avec une histoire assez détaillée des représentations en italien, dont certaines ont été écrites spécialement pour le public français, qui pouvait suivre grâce à des traductions distribuées pendant les représentations : nous ne sommes pas loin des sous-titres actuels. Des aspects moins connus sont également mis en lumière, comme l'influence en retour de certaines pièces françaises sur la production italienne.
Malgré tout, cela reste une lecture en partie frustrante, pas seulement parce qu'il m'a été impossible de prendre connaissance des textes en italien, mais aussi parce qu'un certain nombre d'oeuvres et auteurs italiens de l'époque sont inaccessibles faute de traduction. le théâtre italien de l'époque est très difficile d'accès en France, alors qu'il a eu une influence très importante sur toute la production française. Grâce à la vague baroque en musique, les opéras sont devenues bien plus faciles à trouver, mais les textes de théâtre sans musique, et même des études sur la question sont rares.
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Les relations et les échanges que le théâtre italien et les théâtres d'autres pays du monde, et, en particulier, ceux des pays européens ont exercés à travers les siècles touchent toutes les composantes du phénomène théâtral : poésie, dramaturgie, musique, arts plastiques, jeu des acteurs, mise en scène, décor etc. Sans négliger le développement autonome dans chaque pays et l'originalité de la créativité qui lui est propre et qui se manifeste dans l'art de ses génies, l'interaction théâtrale est un des principaux facteurs de cette dynamique culturelle européenne qui la caractérise depuis le Moyen Age.
Lulli et Quinault n'ont en aucune façon continué le genre ébauché par Corneille ; leurs opéras sont construits de façon tout à fait différente. Mais Corneille annonce l'esthétique de Zeno, de Métastase, de Gluck et, dans une perspective plus lointaine, celle du wagnérisme moderne.