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Critique de Meps


Meps
02 décembre 2018
Comment écrire un deuxième livre, à l'âge de 32 ans, alors que le premier a obtenu le Grand prix De l'Académie Française ? Tel était le challenge proposé à Adrien Bosc, et ce challenge en est réellement un.

Doit-on réappliquer la recette qui a déjà marché une fois ? C'est ce qu'il semble vouloir faire, puisqu'il cherche ici encore à retracer un voyage ayant réellement eu lieu et réunissant des personnages célèbres. Après le voyage en avion de Constellation, il s'agit ici de la traversée de l'Atlantique à bord du Capitaine Paul-Lemerle, en 1941, pour fuir l'occupation nazie et ses persécutions. A bord, rien de moins qu'André Breton, Claude Levi-Strauss et les moins connus Anna Seghers ou Victor Serge, néanmoins figures intellectuelles de leur époque.
Le voyage et le contexte ne peuvent qu'intéresser. Alors qu'on a pléthore de livres sur la résistance et son pendant sombre la collaboration, on a peu retracé les parcours de ceux qui ont choisi l'exil. Fuite lâche ou seul choix raisonnable face au risque couru par ces libres penseurs, le livre ne nous aide pas à trancher car il se limite au factuel des événements et épreuves traversées pour partir.

Je n'ai pas lu Constellation, je ne peux donc pas savoir si Bosc a changé de style entre les deux mais il m'a semble très souvent qu'ici il alourdissait inutilement ses phrases, comme s'il avait peur de ne pas être à la hauteur des surréalistes qu'il dépeignait. L'éparpillement des différents voyageurs au fil de l'épopée qui force aussi l'auteur à diviser l'histoire contribue également à une impression de fouillis, de lourdeur, que ne viennent égailler que quelques pages réussies mais trop rares. La tendance à vouloir aussi nous expliquer sa façon de travailler (vraiment un travers de l'époque, je la croise de plus en plus dans mes lectures contemporaines) ne fait que renforcer un petite impression de fatuité, que j'espère passagère car le choix des sujets de ce jeune homme révèle forcément une intelligence qu'il serait dommage de gâcher.

De ma modeste expérience, j'ai toujours considéré que le "deuxième" pour un artiste était toujours le plus dur. Deuxième représentation d'une pièce, deuxième album d'un chanteur, deuxième volet d'une trilogie... Les embuches sont grandes... Cette première déception ne m'empêchera pas de tenter de lire Constellation et de suivre la sortie du prochain Bosc.

Merci en tout cas à NetGalley et aux éditions Stock pour cette lecture.
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