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2,7

sur 93 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Une chance d'avoir découvert ce livre par Netgalley et un regret d'être passée à côté.

Printemps 1941: Adrien Bosc s'approprie en romancier l'étrange croisière transatlantique d'un rafiot épuisé, arche de Noé improbable de candidats à l'émigration devant la vague nazie.

Melting-pot de nationalités, le Capitaine-Paul-Lemerle transporte bon nombre de VIP intellectuels, artistes ou bourgeois nantis, opposés au régime de Vichy, côtoyant au plus serré des émigrés politiques, apatrides, réfugiés espagnols, juifs allemands ...

L'occasion pour l'auteur de faire une radioscopie d'une époque par les parcours individuels, s'appuyant sur du courrier, des notes et journaux personnels. le décor est savoureux, reconstituant une mini société dans un espace restreint, faite de miséreux et de privilégiés en dépit des conditions d'hébergement sommaires, identiques pour tous.

Le fil rouge partant de cette photographie de « une » est insolite mais je me suis vite lassée de l'accumulation de fiches d'identification des personnages réels, façon Wikipédia. L'auteur y met un beau talent de documentaliste mais n'empêche pas le récit de s'encalminer faute de vent.

Quand l'ennui pointe, on s'interroge. J'avais un intérêt curieux pour tous ces destins trimballés au gré du vent de la chance ou des opportunités, persévérants par nécessité vitale. Un certain désir aussi de me projeter en empathie pour des temps difficiles. Mais la narration m'a noyée par un trop plein de références, une écriture trop travaillée, et une mise en page étouffante.
Plouf ! Une lectrice à la mer ! ;-)


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L'auteur, qui s'est fortement documenté et s'est même rendu sur certains lieux, nous relate le parcours d'immigrés européens vers les Amériques du 24 mars au 4 septembre 1941.
Nous suivons les tribulations de ces personnes plus ou moins célèbres (plutôt plus que moins d'ailleurs) en qualité d'écrivains (tel André Breton), de peintres (tel Wilfried Lam), d'explorateurs-sociologue (tel Claude Levi-Strauss), d'hommes d'affaires et de quelques anonymes. Ce récit - que j'ai trouvé un peu brouillon mais non dénué de lyrisme - est entrecoupé de nombreuses citations des protagonistes.
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Comment écrire un deuxième livre, à l'âge de 32 ans, alors que le premier a obtenu le Grand prix De l'Académie Française ? Tel était le challenge proposé à Adrien Bosc, et ce challenge en est réellement un.

Doit-on réappliquer la recette qui a déjà marché une fois ? C'est ce qu'il semble vouloir faire, puisqu'il cherche ici encore à retracer un voyage ayant réellement eu lieu et réunissant des personnages célèbres. Après le voyage en avion de Constellation, il s'agit ici de la traversée de l'Atlantique à bord du Capitaine Paul-Lemerle, en 1941, pour fuir l'occupation nazie et ses persécutions. A bord, rien de moins qu'André Breton, Claude Levi-Strauss et les moins connus Anna Seghers ou Victor Serge, néanmoins figures intellectuelles de leur époque.
Le voyage et le contexte ne peuvent qu'intéresser. Alors qu'on a pléthore de livres sur la résistance et son pendant sombre la collaboration, on a peu retracé les parcours de ceux qui ont choisi l'exil. Fuite lâche ou seul choix raisonnable face au risque couru par ces libres penseurs, le livre ne nous aide pas à trancher car il se limite au factuel des événements et épreuves traversées pour partir.

Je n'ai pas lu Constellation, je ne peux donc pas savoir si Bosc a changé de style entre les deux mais il m'a semble très souvent qu'ici il alourdissait inutilement ses phrases, comme s'il avait peur de ne pas être à la hauteur des surréalistes qu'il dépeignait. L'éparpillement des différents voyageurs au fil de l'épopée qui force aussi l'auteur à diviser l'histoire contribue également à une impression de fouillis, de lourdeur, que ne viennent égailler que quelques pages réussies mais trop rares. La tendance à vouloir aussi nous expliquer sa façon de travailler (vraiment un travers de l'époque, je la croise de plus en plus dans mes lectures contemporaines) ne fait que renforcer un petite impression de fatuité, que j'espère passagère car le choix des sujets de ce jeune homme révèle forcément une intelligence qu'il serait dommage de gâcher.

De ma modeste expérience, j'ai toujours considéré que le "deuxième" pour un artiste était toujours le plus dur. Deuxième représentation d'une pièce, deuxième album d'un chanteur, deuxième volet d'une trilogie... Les embuches sont grandes... Cette première déception ne m'empêchera pas de tenter de lire Constellation et de suivre la sortie du prochain Bosc.

Merci en tout cas à NetGalley et aux éditions Stock pour cette lecture.
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Ce livre relate sous une forme d'enquête historique romancée la fuite, ou l'exfiltration comme on voudra, d'environ deux cents intellectuels et opposants au fascisme en 1941, qui parvinrent à embarquer de Marseille sur un vieux rafiot pour rejoindre les Amériques via les Antilles françaises. Voyage difficile, incertain et humiliant pour beaucoup. Parmi eux : André Breton, Claude Lévi-Strauss, Victor Serge, et bien d'autres.
S'il y a de bonnes pages dans ce livre, et même de très bonnes, l'ensemble me laisse cependant un peu froid et sur la réserve. le livre souffre peut-être de l'éclatement des personnages et peine à trouver une unité mise à mal par des digressions pouvant paraître superflues.
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Adrien Bosc convoque un casting cinq étoiles pour évoquer le voyage du Capitaine-Paul-Lemerle, cargo qui quitte Marseille en 1941 pour permettre la fuite/l'exil des réprouvés de Vichy.
Mais las, les noms illustres ne suffisent pas à rendre cette traversée palpitante et, à force de vouloir utiliser ses nombreuses sources, l'auteur noie son lecteur dans une surenchère documentaire.
Il reste tout de même à l'issue de cette lecture le souvenirs de quelques beaux passages, enlevés, et une escale en Martinique, très exotique, mais cela n'est pas suffisant pour rendre ce roman inoubliable.
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Un livre très bien documenté mais qui ne m'a pas enthousiasmé. J'avais, de loin, préféré Constellation.
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j avais bien aime la traversee inachevee de l atlantique en avion. cette fois pour la meme traversee mais en bateau, j ai rame rame...............,' papa c est encore loin l amerique' tais toi et rame!
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Drôle de projet, mais ça se fait de plus en plus, partir d'une ou deux photos pour faire un livre. Adrien Bosc y ajoute une citation : « Nous ne saurions connaître le goût de l'ananas par la relation des voyageurs ».
Le Capitaine du titre, c'est le bateau (le Capitaine-Paul-Lemerle). Il emmène vers les Amériques des immigrés, juifs pour la plupart, opposants au nazisme en tout cas, connus (Claude Levi-Strauss, André Breton, …) ou moins (de moi en tout cas). Depuis le départ de Marseille, on assiste à toute une série de péripéties, d'importance inégale, reconstituées à partir d'extraits de journaux ou de récits a posteriori. Les chapitres sont courts, et l'auteur semble prendre un malin plaisir à nous faire deviner quel personnage parle en donnant le minimum d'indices (il faut suivre !). Selon les personnages au centre du chapitre, l'intérêt est là ou pas. Les reconstitutions de certaines scènes sont hallucinantes, d'autres parties tombent à plat. Ce n'est pas mal écrit, mais les meilleures parties sont les lettres de Levi-Strauss et certains écrits de Suzanne Césaire (la femme d'Aimé) que certains protagonistes (dont les Breton) rencontrent en Martinique. Trop décousu pour moi, trop inégal aussi.
Dans la dernière partie, la plus réussie à mon sens, Adrien Bosc raconte son enquête, et l'on perçoit la somme de travail qui se cache derrière ce livre. C'est d'autant plus dommage que ce ne soit pas plus réussi. Je crois que le livre pêche par un manque de densité, mais il aurait fallu inventer ou broder plus, ou revenir plus dans l'histoire des personnages avant leur embarquement (personnellement, je ne connais pas Victor Serge, ni Wilfredo Lam). Un livre que j'aurais aimé aimer, mais au large duquel je suis passée.
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Tout commence sur le port de Marseille puis continue avec 30 jours de navigation pour la Martinique. Des exilés juifs, des républicains espagnols, des communistes, des artistes, des écrivains s'entassent, certains avec leur famille sur les ponts et dans les cales d'un rafiot hors d'âge. On ne peut pas dire que tous ces mondes se mélangent mais des amitiés se créent et comme il n'y a rien à faire les intellectuels présents ont le temps de discuter et partager.
C'est très bien documenté avec une accumulation d'anecdotes de réflexions sur les intellectuels qui avaient trouvé refuge sur ce bateau pour échapper au nazisme. Claude Lévi-Strauss, André Breton, Wilfredo Lam, Victor Serge……toute une partie de l'intelligentsia. Quelques-uns que je connais mais beaucoup dont je dois bien avouer n'avoir jamais entendu parler ou avoir complètement oublié.
Ce roman est touffu et part un peu dans tous les sens, alors je cale. Je suis plutôt inculte sur cette période, je n'apprécie pas André Breton quant à Claude Lévi-Strauss il faudrait bien que je le relise.
C'est trop abstrait pour moi qui n'ai pas assez de connaissances mais je fais une pose à regret et je pense reprendre cette lecture dans quelques temps.
J'ai beaucoup aimé l'entrée en matière de ce roman : « Nous ne saurions connaître le goût de l'ananas par la relation des voyageurs ». Il pourrait en être de même pour nos lectures. Chacun y trouve une saveur personnelle et cette chronique ne sera jamais que mon ressenti.
#Capitaine #NetGalleyFrance
Lien : https://ffloladilettante.wor..
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Le postulat de départ est très attirant, pour moi… 1941, fuite, intellectuels, recul sur la situation de l'époque…
La documentation est là, on sent les recherches, la plume de l'auteur (qui avait heurté sur l'excellent Constellation parlant de l'avion dans lequel avait péri, notamment Marcel Cerdan) et on se délecte de la distribution présente… : , André Breton, Claude Lévi-Strauss, Anna Seghers, Victor Serge, Wifredo Lam, etc. excusez du peu… mais aussi des immigrés de l'est, des rejetés du régime de Vichy… toute cette foule traverse vers les USA, avec un arrêt en guadeloupe /martinique…
La lecture est intense et on suit le Capitaine (ce bateau, donc) au départ de Marseille… Il a de la précision, de l'espoirt, des sacrifices, des craintes… les blessures de ces exilés transpirent.
Alors, me direz-vous, quel est le problème ?
Le problème avec ce livre ne vient pas du sujet traité mais de la forme… entre
style journalistique avec accumulation de faits et de longs moments plus « littéraires »… …
Perso, j'ai apprécié ce roman mais, je pense, qu'il pourrait dégoûter et dérouter pas mal de lecteurs.
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