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EAN : 9782234077317
198 pages
Stock (20/08/2014)
  Existe en édition audio
3.27/5   917 notes
Résumé :
Le 27 octobre 1949, le nouvel avion d’Air France, le Constellation, lancé par l’extravagant M. Howard Hughes, accueille trente-sept passagers.

Le 28 octobre, l’avion ne répond plus à la tour de contrôle. Il a disparu en descendant sur l’île Santa Maria, dans l’archipel des Açores. Aucun survivant. La question que pose Adrien Bosc dans cet ambitieux premier roman n’est pas tant comment, mais pourquoi ? Quel est l’enchaînement d’infimes causalités qui,... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (246) Voir plus Ajouter une critique
3,27

sur 917 notes
Constellation est ma bonne surprise de ce début d'année 2015: sûrement pas le navet mais le clou de girofle de mon menu littéraire.
Ce roman a gentiment été glissé sous mon sapin par un babelionaute qui se trouve être mon frère cadet.
Le sujet ne m'emballait pas a priori, un peu de mauvais goût, cette lecture relatant un crash aérien alors que je dois entreprendre cet été mon plus long voyage en avion pour la Réunion: je croise les doigts: ça c'est fait!
Constellation est le nom du quadrimoteur dans lequel trente-sept passagers vont rencontrer leur destin un 27 octobre 1949: parmi eux, Marcel Cerdan et Ginette Neveu, virtuose du violon.
Adrien Bosc s'est livré à une véritable enquête de fourmi sur les circonstances du crash et le passé des passagers. La construction du roman tient le lecteur en haleine même si dès le début il n'ignore rien de la fin tragique de ce vol transatlantique. Pas à pas nous apprenons à connaître ces anonymes réunis pour un funeste et dernier voyage.
L'auteur nous conte avec art et par petites touches, des tranches de vies.Il nous révèle comment ces âmes, telles des petites lumières se sont rejointes dans le ciel. Il les compare à ces constellations que nous avons le bonheur d'observer certains soirs, minuscules points de lumière réunis sur le même plan par les jeux de l'astronomie et du hasard pour un dessin cohérent qui n'a absolument aucune cohérence spatio temporelle. Mise en abyme de notre propre destinée...
En filigrane, à travers ces destins et ces vies fauchées, Adrien Bosc relève les hasards parfois troublants qui nous mettent en présence les uns des autres. "Parce que c'était moi, parce que c'était lui", nous retorquerait notre cher Montaigne. Cette notion de destin peut également être mise en lien avec la prédestination chère aux jansénistes et à Pascal.
Destinée, nous chanterait aussi Guy Marchand mais sans vouloir être désagréable je ne vais pas mettre sur le même plan spiritualité et variété de bas étage. Pardon, Guy!
Cette lecture divertissante m'inspire ce vers de Ronsard: "Cueillez les roses de la vie." Mais acceptez-en les épines! C'est cela vivre...Entre autres...
Il me reste à remercier mon frère pour ce charmant cadeau et je lui dis à très bientôt sur le vol Air France qui nous acheminera sans encombres à destination! Cela est une autre histoire...
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Le 27 octobre 1949, la quadrimoteur immatriculée F-BAZN décolle de l'aéroport d'Orly. Baptisé d'un nom presque trop onirique pour un avion, le « Constellation » accueille à son bord une étoile plus connue que les autres, Marcel Cerdan. Dans quelques heures, New-York sera en vue mais pour le moment il survole les Açores. Cerdan devait rejoindre les Etats-Unis quelques jours plus tard, par bateau, pour préparer la reconquête de son titre. Mais Edith Piaf a insisté pour qu'il vienne la rejoindre au plus vite. Comme ça, tu pourras venir m'écouter chanter à New-York, lui dit-elle avec insistance. Avec insistance, il en toucha quelques mots à son manager, qui avec insistance obtint deux billets pour le prochain avion, Constellation. Ils n'atteignirent jamais la côte américaine, comme quoi, la vie ne peut tenir qu'à de petits détails. La vie, l'amour, les étoiles, blue moon, l'hymne à l'amour. Constellation s'abîma en mer…

Vos luttes partent en fumée
Vos luttes font des nuées
Des nuées de scrupules.

Ginette Neveu, prodige du violon, a joué son dernier récital. Elle ne le sait pas encore. Tout comme ces bergers basques partis pour une nouvelle aventure, nouvelle vie. Un importateur de dentelles, une bobineuse de Mulhouse accompagnent donc le bombardier marocain, Marcel Cerdan, en vol pour reconquérir son étoile de champion du monde. En tout, quarante-huit personnes, des anonymes qui eux aussi ont décidé de prendre part à ce vol en cette nuit étoilée. le Constellation, moi aussi, avec un nom comme ça, j'aurai envie de traverser la mer et le ciel.

Vos luttes partent en fumée
Sous des oeils embués
D'étranges libellules.

Adrien Bosc, plus qu'à l'accident ou à Marcel Cerdan, s'intéresse d'abord aux coïncidences qui ont liées à tout jamais le destin de ces quelques personnes, connues et anonymes, dans une sombre nuit, où la lueur de la lune s'est dissipée sous des nuages noirs et lourds. Certaines vies sont plus poétiques que les autres, d'autres insignifiantes. C'est tout l'art de l'écrivain de les rendre accessibles aux lecteurs. J'ai été pris par moment, dans ce tourbillon de la vie, des vies qu'on touche du regard le temps d'un chapitre et qui retombe dans l'oubli aux détours des Açores ou d'un chapitre suivant. Par moment, je lâchais prise, face justement à ces bouts de gens dont je ne connais rien et qui disparaîtront aussitôt la page tournée. Mais avant tout, Adrien Bosc propose cette réflexion sur ce que produisent le hasard, les rencontres, ces petites coïncidences de la vie qui réunissent la destinée d'un champion avec celle d'un type ordinaire, si un tel type existe. Les volutes du hasard.
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28 octobre 1949. Pas de Bfm TV, pas d'internet, peu de journaux mais une info se répand tout de même comme une trainée de kérosène : l'avion dans lequel voyageait Marcel Cerdan s'est écrasé. Aucun survivant. 37 passagers et 11 membres d'équipage balayés de la planète. Mais le monde ne retiendra que Marcel Cerdan.
Plus de soixante ans plus tard, Adrien Bosc répare donc cette injustice en rendant hommage à toutes les victimes.

L'intention est louable, et cela s'annonçait plutôt prometteur quant au sujet, allant jusqu'à piquer ma curiosité. Car ma connaissance sur ce drame se limitait alors à Cerdan, le jules à Edith, mort dans un crash. Affaire suivante. Oui très primaire je vous l'accorde.
Prometteur mais...

Cerdan surnommé le Bombardier décède dans un accident d'avion. Destin? Il n'en faut alors pas plus pour tendre une perche à l'auteur qui met en avant toutes sortes de coïncidences plus ou moins extravagantes. Mon esprit cartésien s'est donc refusé à croire certaines de ces inepties allant jusqu'à discréditer l'auteur (notamment un Blaise Cendrars sorti de nulle part venu clôturer ce récit déséquilibré). Car à chercher des signes du destin, on finit évidemment par les trouver. La preuve : j'ai lu ce livre le 4 juin 2016, soit 74 ans jour pour jour après le décès de Heydrich, qui était né, tenez vous bien, 70 ans jour pour jour avant moi. Et comme par hasard, le lendemain je termine La Pâle figure de Philip Kerr (du signe du Poissons comme moi, je dis ça je dis rien..) dans lequel Heydrich, encore lui, figure en bonne place. Destin, hasard, coïncidence, complot?

Peu convaincue donc par ces concours de circonstances hasardeux distillés par Bosc, l'écriture ne m'a guère plus emballée. Digressions récurrentes et anecdotes inutiles alourdissent ce récit, dans lequel Bosc semble hésiter entre un style jounalistique et une attention plus sensible, plus poétique, passant de l'un à l'autre. Comme s'il cherchait encore quel angle convient le mieux pour un tel drame. 

Je terminerai malgré tout sur une note positive car ce livre ne mérite pas d'être descendu tel un avion ennemi. Et je ressors tout de même de cette lecture moins ignorante. Ce qui n'était pas compliqué ceci dit, rapport à ma connaissance sus-citée... Rapports d'enquête, recherche sur les lieux du drame, proches des victimes retrouvés, vidéos et articles d'époque étudiés, on sent le travail appliqué et documenté de Bosc. Les passages relatifs aux espoirs, rêves, destinées de ces passagers, illustres ou anonymes, illuminent le récit et l'approche psychologique de l'après-drame est plutôt réussie. Avec notamment la découverte d'une vidéo d'Etienne Vatelot, luthier en 1949 de Ginette Neveu (violoniste décédée dans l'accident), invité chez Jacques Chancel en 1982. Lorsqu'on lui remet la volute du violon de la disparue, toute l'émotion face à la perte de la virtuose ressurgit.
Et mon esprit cartésien s'efface alors pour laisser place au petit coeur sensible jamais bien loin.



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Le 27 octobre1949, " le Constellation", "nouvelle comète "d'Air France, s'écrase dans la nuit, au large des Açores. "Cet oiseau chromé" lancé par l'extravagant Howard Hughes," l'avion des stars" transportait le boxeur Marcel Cerdan et la violoniste virtuose Ginette Neveu. Mais quelle était l'identité des autres passagers? A son bord se trouvaient l'inventeur de la montre Mickey, un journaliste, un héros de 14 devenu un peintre renommé,un importateur de dentelles,une ouvrière bobineuse de Mulhouse, un fermier né en Syrie,un chauffeur Irakien, des bergers Basques,un homme divorcé parti rejoindre son épouse....autant de destins brisés......ce tragique 28 octobre....onze membres d'équipages et trente- sept passagers....
Au fil de cet ouvrage passionnant, l'auteur nous fait revivre d'un chapitre court à l'autre, l'alerte, les circonstances, les suites de l'accident, la commission d'enquête, la recherche des victimes, le rapatriement des corps, la rédaction des premiers rapports.... Que ressentent ces hommes partis à l'avant poste du désastre? du découragement? de l'épuisement? de la colère? Après avoir constaté le pillage du site, chacun tient un morceau du puzzle que constitue la catastrophe, mais celle- ci ne restera t- elle pas une énigme même lorsque les morceaux seront rassemblés?
Surtout l'auteur, grâce à une recherche documentée et minutieuse s'intéresse au destin de ces 46 anonymes. Qui sont- ils? Quels étaient leurs liens? Pourquoi se rendaient - ils à New- York? Adrien Bosc remonte le fil de chacune de leur histoire, reconstitue avec vigilance et minutie les itinéraires de ces vies que le hasard a fauchées. Une constellation de destins qui s'entrechoquent, promis à un grand avenir pour certains,héritiers d'histoires personnelles parfois héroïques pour d'autres... Qu'est ce que le hasard?comment le distinguer de la coïncidence? de la nécessité?De la fatalité? Voici quelques interrogations posées par ce jeune auteur?Ce roman singulier, original, plus méditation et documentaire que roman d'ailleurs " questionne " la notion de hasard, les passerelles et les coïncidences? Il tente de comprendre par quel enchaînement de causalités,ce géant des airs est devenu brutalement un tombeau d'acier. le crash de l'avion resté inexpliqué " une confusion visuelle dans l'obscurité "...L'auteur a étudié cette tragédie dans les moindres détails, sans aucun pathos, de nombreux hasards objectifs omniprésents ,invisibles à nos yeux jusqu'à leur rapprochement, tout comme des astres scintillants , agglomérés en constellations dans le ciel et dans l'esprit , des points numérotés et reliés dans un cahier de coloriages, coïncidence forcée ou force du destin?, nul ne sait? Sinon qu'à ce jeu de dates les plus incroyables associations naissent....
Le style est soutenu, l'ouvrage bien construit fourmille d'anecdotes, de détails, d'informations ,les coïncidences s'enchaînent , cette lecture puzzle est intéressante et enrichissante!. L'auteur rend hommage à ces hommes et ces femmes liés comme autant de " constellations" , leur humanité disparue le jour de cette catastrophe aérienne...
L'enquête menée de main de maitre tout au long du récit nous sort du mythe Cerdan pour s'attacher à la vie d'anonymes, sans sentimentalité même si la poésie et l'émotion affleurent . Adrien Bosc , en reconstituant les faits et gestes, les histoires de chacun a réalisé un travail de patience sans fausse note,peut - être plus journalistique que romanesque, communiquant néanmoins poésie et émotion contenue, un drôle de voyage subtil dans les brumes du passé , une plongée rétrospective dans une tragédie aux multiples ramifications .....
Un premier roman lu par hasard au détour d'un passage à la bibliothéque, j'avais aperçu ce jeune homme à la grande librairie ......
Attendons son deuxième ouvrage!
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Certes, je savais que Marcel Cerdan, ancien boxeur et grand amour d'Edith Piaf était mort dans un accident d'avion mais j'aurais été incapable de vous dire de quel avion il s'agissait exactement ni même de vous donner la date précise. Tout comme j'ignorais qu'un avion au nom de Constellation existait, j'ignorais également que de nombreuses autres personnalités voyageaient avec le dit boxeur. Attention, une fois encore, lorsque je dis personnalités, je dois une fois encore car jusqu'à ce que je lise ces pages, toutes m'étaient inconnues et ainsi dois-je reconnaître ma grande ignorance, par exemple, dans le monde de la musique. 48 vies fauchées en comptant les membres de l'équipage en cette soirée du 27 octobre 1949. 37 passagers, dont apparemment tous ou presque, étaient de renom. C'est en terrain complètement inconnu que je me suis aventurée ici mais Adrien Bosc, à défaut d'avoir eu tendance à me perdre avec ses retours en arrière, ces parties de vie racontées, a eu au moins le don de réussir à piquer ma curiosité et ce, sur de nombreux points. En effet, en plus d'avoir éveillé mes sens en ce qui concerne tous ces brillants personnages voués à une vie extraordinaire et dont je n'avais jamais entendu prononcé le nom (enfin, pour certains), m'a aussi incité à vouloir lire, toujours plus ! La biographie d'Edith Piaf en fait partie mais ce n'est pas tout. Il a eu le bon goût de commencer chacun de ses chapitres par des citations d'auteurs (ouf, heureusement, ceux-là, je les connaissais même si je suis loin - très loin même dirais-je - d'avoir tout lu de ces derniers) et m'a de nouveau donné envie de me replonger dans les classiques afin de parfaire un peu ma connaissance du monde littéraire !

Un ouvrage destiné à tous ceux et celles qui ont soif de connaissance car bien qu'ici, il s'agisse d'un roman, on pourrait lui attribuer bien d'autres étiquettes encore : documentaire ? Récits de vie ? Histoire ? A vous de voir !
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critiques presse (7)
LesEchos
05 novembre 2014
« Constellation » n’est pas vraiment un roman, plutôt une méditation intime et émouvante. Au fil des pages, Bosc rassemble ces histoires interrompues aux Açores. Il relie les étoiles éparpillées pour construire, mot à mot, non pas une explication mais l’esquisse d’une constellation.
Lire la critique sur le site : LesEchos
Liberation
03 novembre 2014
En détective, mêlant faits et poésie, distance et empathie, Adrien Bosc exhume ces destins oubliés en relevant, pour chacun, la somme de hasards qui les a fait embarquer sur ce vol.
Lire la critique sur le site : Liberation
Bibliobs
16 octobre 2014
Il y a, chez Bosc, du Hergé et du Leibniz. Il emprunte au Tintin de «Vol 714 pour Sydney» et au philosophe allemand croyant à l'harmonie picturale d'un dessein divin.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Telerama
24 septembre 2014
Cette enquête poétique, sur une fatalité qui a eu le dernier mot, est un subtil voyage dans les brumes du passé et dans celles, non moins rêveuses, des Açores, archipel qui ne devait être qu'une escale.
Lire la critique sur le site : Telerama
LeFigaro
05 septembre 2014
Comme s'il voulait ne pas froisser la mémoire des défunts, Bosc mène son enquête tout en délicatesse. Il retrace une époque où la France était autre, encore abîmée par la guerre mais pleine d'espoir en l'avenir.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Liberation
01 septembre 2014
Adrien Bosc trouble son propre travail documentaire, trace des lignes de fuite, parfois fictive, à sa démarche d’archiviste. Quelque part entre le surréalisme et Echenoz, il contourne l’histoire, la personnalise, l’adapte de façon légère et contemporaine au fil de ses obsessions pour ses personnages.
Lire la critique sur le site : Liberation
LePoint
14 août 2014
Adrien Bosc [...] a choisi une épave pour théâtre d'ombres et carrefour des trajectoires interrompues et des sombres coïncidences. Sa pêche a été bonne et il exhume d'étonnants biographèmes [...].
Lire la critique sur le site : LePoint
Citations et extraits (99) Voir plus Ajouter une citation
"La nouvelle comète d'Air France", pouvait-on lire sur les dépliants publicitaires. Le Constellation allait supplanter les palaces flottants et inscrire définitivement l'hégémonie du ciel sur la mer. Un oiseau chromé né de la folie d'un homme, Howard Hugues.
Principal actionnaire de la compagnie Trans World Airlines (TWA), Hughes avait lancé en 1939 les études pour la construction du "Connie". Associé au constructeur Lockheed Aircraft, le magnat du cinéma et de l'aviation tentait un nouveau pari, un avion de ligne quadrimoteur pressurisé capable de franchir une distance de cinq mille six cents kilomètres d'un seul tenant. Il en dessinait les plans, à main levée, des croquis guidés par une quête d'élégance et d'érotisme, charge aux ingénieurs d'adapter l'esquisse aux règles de l'aéronautique. A la même époque, pour les besoins du film Le Banni, le cinéaste-aviateur imaginait un soutien-gorge à armatures renforcées autoportant muni d'acier et transformait la poitrine de Jane Russell en un missile pointé droit sur l'écran et les ligues de vertu.
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Exactement à la même heure, ce soir du 8 novembre 1949, salle gaveau, et pour la première fois à Paris, la cantatrice anglaise Kathleen Ferrier donne un récital. Et l’incomparable voix de Klever Kaff résonne comme une messe de requiem dans la salle de concert. Magie de la synchronicité, deux femmes prodiges, réunies par la coïncidence d’une date, se répondent de profundis. L’occurrence simultanée de ces deux évènements qui ne présentent aucun lien de causalité, l’arrivée des dépouilles de F-BAZN à Paris, et le récital d’une chanteuse anglaise ce même soir, à la même heure, prend la forme d’un de ces nombreux hasards objectifs, omniprésents, invisibles à nos yeux jusqu’à leur rapprochement, tout comme ces astres scintillants dans le ciel agglomérés en constellation par l’œil et l’esprit. Des points numérotés et reliés d’un cahier de coloriage. Coïncidence forcée ou force du destin, nul ne sait, sinon qu’à ce jeu des dates les plus incroyables associations naissent. Cas célèbre du psychiatre Carl Gustav Jung, une patiente raconte le rêve d’un scarabée d’or quand, à ce moment précis, un scarabée cogne à la fenêtre – un hanneton des roses qui ouvre la porte du doute.
Kathleen Ferrier et Ginette Neveu, deux sœurs en destinée, deux carrières exceptionnelles et foudroyées, deux étoiles filantes.
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S’abîmer en mer, ces expressions, mots et verbes marins…
S’abîmer en mer, sillonner la mer, se perdre en mer, se jeter à la mer, prendre la mer, partir en mer, mourir en mer, jeter une bouteille à la mer, noyé, envahi, emporter par la mer, estiver, écumer, courir les mers, disparaître en mer, avoir bourlingué dans les mers du Sud, acculer, aboutir à la mer, « Un homme à la mer ! » crie le capitaine, au fond des mers, vieux loup, fortune de mer, haute, pleine, basse, qui se retire, découvre, embarque, gronde, moutonne, creuse, mine, ronge, érode les falaises, qui baigne une côte, qui scintille, brasille, brille, étincelle, se calme, calmit, baisse, reflue, écume, déferle, monte et descend, mer d’huile, de glace, de sable, secondaire, bordière, intérieure, fermée, froide, tempérée, gelée, calme, agitée, forte, houleuse, étale, tropicale, la mer d’Arthur Rimbaud infusée d’astres et lactescente, les clapotements furieux des marées, les archipels sidéraux, et les îles dont les cieux délirants sont ouverts au vogueur : est-ce en ces nuits sans fond que l’avion s’endort et s’exile ?
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Après avoir reçu l'ultime autorisation de routine, l'avion est en approche à mille mètres d'altitude. Les informations d'atterrissage sont transmises au Constellation, la vitesse et la direction du vent ainsi que le numéro de la piste. "Roger", répond le pilote. L'alphabet radio tout comme les énoncés ésotériques de la météo marine fascine. Dogger, Fisher, hectopascal, fraîchissant secteur sud-ouest, Viking, échelle de Beaufort, barre de brisants, anticyclone des Açores, le fameux. Y répond en langage crypté : Alpha, Bravo, Charlie, Delta, Echo, Foxtrot, Golf, Hotel, India, Juliett, Kilo, Lima, Mike, November Oscar, Papa, Québec, Romeo, Sierra, Tango, Uniform, Victor, Whisky, X-ray, Yankee, Zulu. La technique et son langage, des formules assénées à coups de baguette magique. La différence entre la technologie avancée et la magie est indiscernable, hors contexte, il s'agit en somme de faire tenir des carlingues de plusieurs tonnes en lévitation.
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Par gros temps, le pilote induit en erreur par la visibilité réduite aurait ainsi pris ces halos de lumières dispersés au sommet du mont pour une piste atterrissage. Le hasard s'est surpassé pour que l’altitude de l'appareil corresponde au sommet - à quelques dizaines de mètres, le Constellation aurait frôlé le pic. "Dieu ne joue pas aux dés", dit l'adage, le F-BAZN dans la nuit du 27 au 28 octobre a fait Yahtzee.
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