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EAN : 9782864327264
128 pages
Verdier (22/08/2013)
3.65/5   57 notes
Résumé :
L’homme qui venait de franchir la frontière, ce 23 juillet 1873, était un homme mort et la police n’en savait rien. Mort aux menaces, aux chantages, aux manigances. Un homme mort qui allait faire l’amour avant huit jours.
En exil en Suisse, Gustave Courbet s’est adonné aux plus grands plaisirs de sa vie : il a peint, il a fait la noce, il s’est baigné dans les rivières et dans les lacs. On s’émerveille de la liberté de ce corps dont le sillage dénoue le... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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Juillet 1873. Gustave Courbet, accusé d'être responsable de la démolition de la colonne Vendôme, est condamné à payer les 323 000 francs nécessaires à sa reconstruction. Son soutien et même sa participation active à la Commune ont fait de lui un paria qui ne voit d'autre solution que la fuite. Flanqué de Marcel Ordinaire, son fidèle élève, il entreprend une longe marche vers un exil suisse. Après un passage à Genève, il s'installe finalement à Tour-de-Peilz, sur les bords du Léman. Là, dans sa maison ouverte à tous les vents, il brûle sa vie par tous les bouts, délaissant l'art au profit d'une peinture ''à la chaîne'', de festins pantagruéliques et copieusement arrosés et de baignades dans des eaux plus ou moins glacées.


Une force de la nature, un bon vivant, voire un noceur, voilà Gustave Courbet tel qu'il apparaît dans cette biographie partielle et romancée que lui consacre David BOSC. Ce proche des anarchiste, élu de la Commune, grand défenseur de la liberté, a décidé de VIVRE, avec emphase, avec extravagance, avec excès. Ruiné, forcé à l'exil, il reste gouverné par ses passions et sa soif de vivre. Se précipite-t-il vers la mort en éclusant des litres de vin blanc et en engrangeant des quantités inhumaines de nourriture ? Provoquée ou non, elle viendra le cueillir dans son refuge helvétique après 58 années dont BOSC nous conte les cinq dernières. Dans une langue poétique, tout en délicatesse et en ellipse, il évoque le grand homme, la nature, la peinture, la vie. Mais il se laisse parfois aller à des envolées lyriques et son style souvent complexe rend la lecture difficile. A moins d'avoir une très bonne connaissance de l'ensemble des oeuvres de Courbet, on se perd entre réalité de sa vie et ce qui figure sur ses tableaux. Mais ces inconvénients ne seront sans doute de peu de poids pour les amateurs d'art et les adeptes du Maître. A réserver peut-être à ce public précis...
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Solide comme un chêne, il n'a jamais plié, mais a fini par tomber...

David Bosc ressuscite pour quelques pages le peintre Gustave Courbet (1819-1877), bon vivant bedonnant, travailleur frénétique mais éreinté, jouisseur excessif, buveur invétéré, dans son exil suisse des bords du lac Leman.

On est en 1873. Pour éviter de retourner en prison pour son engagement dans la Commune de Paris, Courbet a du quitter la France, tenu pour responsable de la destruction de la colonne Vendôme. Face à une dette financière monstrueuse pour la reconstruction, il attendra en vain, avec d'autres, l'armistice pour les communards.

David Bosc a une palette littéraire poétique et minutieuse, une écriture très travaillée et recherchée dans les images et la formulation, un style qui oblige à la concentration, conduisant à une lecture qui parfois se mérite. Mais la récompense se déguste au fil du récit.

L'auteur nous propose une compréhension, un décryptage pictural. L'artiste est monumental, attachant, glorieusement vivant dans son auto-destruction et dans le plaisir que j'ai eu à découvrir ou redécouvrir les oeuvres évoquées. Un homme au tempérament d'exception, généreux et exubérant. Un homme libre, par l'esprit et le corps.

Un écrivain pour un peintre. Belle rencontre.

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La claire fontaine est un texte où David Bosc fait brièvement revivre Courbet durant les quatre dernières années de sa vie (1873-1877) dans une écriture à bout portant. Au plus près de sa "cible". J'avais tout récemment découvert et aimé Courbet ou La peinture à l'oeil, sous la plume érudite de Jean Luc Marion, ce petit livre, lui, apporte en complément une vision plus littéraire et personnelle d'un peintre qui reste encore trop exclusivement étiqueté chef de file de l'école réaliste. Ce texte court, resserré, modelé autour de fragments biographiques de la vie d'un artiste est un exercice de création qui a la faveur de l'édition actuellement. Dans le même esprit, le "Vertige Danois de Paul Gauguin" est également à recommander.

En présentant ici les motifs les plus récurrents de la peinture de Courbet, dans ses années fastes, tel le sommeil, l'eau, le désir, les femmes, les forêts, les animaux, la chasse, la nature non domestiquée, comme éléments de sa volonté de se gouverner lui-même, David Bosc ouvre la possibilité d'une méditation sur le sens et la force de la représentation en peinture. Si ce texte approche avec bonheur la matière avec des mots il consacre au passage les affinités qui s'établissent souvent entre peinture et poésie. Roman ? pas si sûr.

Courbet est déjà tout entier contenu dans les premières pages qui sont d'une grande portée poétique, teintée de mélancolie, car la fin de la vie de l'artiste est tristement connue, poignante même, et magnifiquement relatée par David Bosc. Image première de ce regard du peintre jeté en arrière qu'accompagne la fumée bleue de sa pipe (clin d'oeil anticipateur à celui qui a peint son autoportrait sous la forme d'une pipe). Courbet, tout autant contenu dans l'évocation des "Trois baigneuses", 1868, qui vient clore le dernier chapitre, une transposition audacieuse de la douleur qui n'aurait d'autre but que de célébrer la vie.

Avec Marcel Ordinaire, son acolyte depuis 1872, quittant Ornans et son Jura natal, mais surtout sa famille, en juillet 1873, laissant la Loue, la rivière dont il a représenté maintes fois la source, Courbet va s'établir à la Tour-de-Peilz, sur les bords du lac Léman, en Suisse, où il meurt le 31 décembre 1877 entravé par l'hydropisie, détruit par la cirrhose. Après la Commune, il a purgé une peine de six longs mois de prison à Sainte Pélagie où il a réussi malgré tout à peindre des natures-mortes, mais c'est le long procès, injuste, qui l'oppose ensuite à l'Etat au sujet de la démolition de la colonne Vendôme et dans lequel il laissera une grande partie de son énergie et de sa fortune, qui a décidé de cet exil, sujet du livre.

Dans le canton de Vaud qui l'a accueilli, il se choisit bientôt la maison de "Bon-Port" en janvier 1874 dont il confie l'intendance à un ancien proscrit de Marseille et son épouse, le couple Morel. Certaines de ses toiles ont pu discrètement franchir la frontière. Il réalise "Helvetia" (sculpture) en 1875, "La dame à la mouette" en 1876, "Le Grand panorama des Alpes" en 1877, inachevé qui orne à présent le musée de Cleveland et bien d'autres vues de Chillon et des environs. Courbet reste en Suisse tel qu'il a toujours voulu être, libre, sans entraves. Il est dans ses toiles comme il agit dans la vie : frontal, sans regrets ni arrangements superflus. La Semaine sanglante est passée par là.

On le suit au plus près, dans son intimité et ses appétits, se baignant dans le Léman ou dans sa baignoire en zinc, orchestrant ses tablées, ses beuveries aux terrasses des estaminets ou s'intéressant à des femmes élégantes, chantant, heureux malgré les emmerdements, entouré d'anciens communards ou de nouveaux amis démocrates. Il parle d'Ornans bien sûr, revoit son père qu'il portraiture encore une fois, sa soeur Juliette qu'il affectionne. Sa mère est déjà morte, l'ami Max Buchon Gustave Chauvey aussi. Zélie, son autre soeur, les rejoindra bientôt.

Ses oeuvres surgissent spontanément, bien vivantes, de sa mémoire, encore plus belles sous la poussée de l'écriture de Bosc : souvenirs d'un séjour en Saintonge accompagné de Corot, des falaises d'Etretat, des plages de Trouville ou de la côte à Palavas, baigneuse émergeant des vagues, femmes alanguies, immensité marine, hallali d'un cerf, paysage d'hiver.

« Ni nostalgique, ni moderne » Gustave Courbet, écrit avec justesse David Bosc, dont "la conscience du temps présent recouvrait bien davantage que l'époque", reste un artiste puissant, intemporel.
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Juillet 1873. Gustave Courbet passe la frontière suisse avec son élève Marcel Ordinaire. le maître fuit la France et les tracasseries causées pas sa participation à la Commune de Paris. Condamné par son pays, Courbet trouve d'abord refuge à Genève avant de s'installer à La Tour-de-Peilz, sur les bords du lac Léman. Il y mourra le 31 décembre 1877.

David Bosc ne donne pas dans le portrait précis et exhaustif. La biographie qu'il propose est incomplète, se focalisant sur les dernières années d'un artiste avant tout épris de liberté. On s'attarde sur la passion de Courbet pour la baignade, sa consommation délirante de vin blanc (plusieurs litres par jour) et son goût pour la bonne chère. En Suisse, Courbet ne peint plus rien de bon et se tue à petit feu avec la boisson. Mais l'intérêt est ailleurs. L'écrivain insiste sur le coté joyeux d'un personnage à la constante vitalité. Il montre le peintre au travail, le peintre au bistrot, le peintre au quotidien.

Le style de Davisd Bosc est à la fois élégant et laconique, davantage dans l'évocation que dans la précision. Son texte est magnifique, très visuel. Sa plume brosse un portrait comme d'autres feraient un tableau, jouant sur la lumière, les couleurs, l'atmosphère. Quelques coups de pinceaux tout en concision dont s'échappent parfois de délicieuses envolée proches de la poésie.

Au final, l'hommage est sobre et vibrant : « Courbet a exercé sa liberté. Il était opiniâtre. Sa politique ? Pour tous la liberté, c'est-à-dire le devoir de se gouverner soi-même. » Une biographie comme une rêverie, loin des exercices scolaires proposés d'habitude. Entre son émerveillement et sa joie permanente d'être au monde, Courbet méritait bien ce coup de projecteur en tous points admirable et surtout éminemment littéraire.

Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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Lorsque David Bosc débute son récit, nous sommes en 1873, le peintre Courbet vient de vivre l'épisode difficile de la Commune, il a été arrêté et condamné à six mois de prison pour l'histoire de la colonne Vendôme et l'auteur vient le surprendre dans cette année où il décide de partir se réfugier en Suisse, non loin de sa Franche Comté natale.
Commençons comme lui, lorsque nous nous arrêtons auprès de l'eau de la Loue, celle que Courbet a beaucoup peint par temps d'orage par exemple :
« L'eau de la Loue, au bleu de l'aube, a le renflement de l'huile. La maison ventrue du père y trempe de tout son long, miche dure mise à mollir pour les oies ou les coquecigrues. Et Courbet prenait la route avec la confiance heureuse, impensée, de qui a chez son père un port où faire relâche, un port-salut en cas de gros temps ou de mortelle fatigue, un repaire, enfin, où se protéger du vacarme et du silence. »
David Bosc va dévider ainsi son style au fil de l'eau. Il va nous fait revivre les derniers moments du grand peintre avec beaucoup de réalisme.
Entrecoupé d'extraits authentiques de rapports de police (Courbet est probablement espionné), le récit met en scène, dans l'attente du fameux procès concernant la colonne Vendôme, ses deux passions dans la vie : la peinture et le bain.
Par son style, l'auteur tente de couler son style au plus près de celui du peintre du réalisme français :
« Courbet sauta dans l'eau à la façon d'un cheval, le nez en l'air et la poitrine en avant. L'orage de la veille avait grossi la rivière, qu'un encaissement de roche faisait tonique en toute saison. »
Néanmoins, pas de panégyrique sous la plume de D. Bosc, juste une évocation très réaliste de la vie quotidienne.
En effet, le peintre se doit d'« honorer un nombre considérable de commandes et s'est mis dans la tête de changer en or l'énorme scandale de son nom ». Car Courbet est tout sauf un imbécile. Il a opté très tôt pour la stratégie que lui confère le scandale : beaucoup d'ambition pour sa peinture mêlée à une très grande confiance en soi le conduisent à tout mettre en oeuvre pour se faire connaître. Dans quelques années, on appellera cette stratégie du Marketing…
Et donc Courbet, dès mars 1872, après avoir purgé sa peine d'emprisonnement, « avait engagé des aides pour accélérer sa production de paysages avec ou sans gibier (..) ils préparaient les couleurs, montaient les châssis qu'ils tendaient parfois de toile mais plus souvent de papier fort, brossaient les fonds de brun, de rouge sombre. »
Alors, Courbet serait-il un peintre industrieux qui peint une vingtaine de tableaux en deux mois et demi seulement ? Les Bourgeois veulent des Château de Chillon ? Il en peindra des dizaines s'il le faut. Il peindra des lacs, des châteaux et des montagnes, tout ce que les gens aiment avoir sur leur cheminée de salon.
Il y a encore quantités de trésors dans ces cent seize pages où rayonnent la bonhomie et la joie de vivre malgré la maladie : les relations entre le père Régis et son fils, les relations aux femmes bien sûr – très belles pages à propos des représentations des dormeuses chez Courbet - , ou encore son goût de la boisson ou les virées dans les bars.
Personnellement je l'ai lu et relu, une anthologie de ses tableaux à la main, guidée par le récit de cette Claire fontaine.
« Courbet avait besoin qu'on s'occupe de lui parce qu'il aimait qu'on s'occupe de lui ». Tout est dit et David Bosc réussit magistralement cette évocation du peintre, quitte à utiliser tous les trésors de la ponctuation pour dire la gouaille et la verve du peintre français. Une belle tentative de traduire par la plume ce que Courbet a tenté de peindre toute sa vie, un style superbe et un vrai succès à ressusciter le peintre et à le faire revivre pendant quelques pages, en nous donnant l'impression d'avoir assisté en direct à ses dernières années.

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critiques presse (3)
Lhumanite
23 septembre 2013
La plume élégante et forte de David Bosc donne vie à ces dernières années de Courbet, et transfigure ce qui est souvent pris pour un crépuscule en un lumineux coucher de soleil.
Lire la critique sur le site : Lhumanite
Telerama
18 septembre 2013
C'est de cet art de l'attente, du silence, de cet amour brutal et exclusif de l'existence que David Bosc [...] nous rend magistralement témoins ici. Et complices. Par-delà ses toiles, par-delà son oeuvre, Courbet continue de nous ouvrir au monde...
Lire la critique sur le site : Telerama
Lhumanite
02 septembre 2013
David Bosc, dont on avait apprécié Sang lié et Milo, s’attache à cette période ignorée où l’amour de la vie explose en liberté dans tous les instants du peintre des Trois Baigneuses.
Lire la critique sur le site : Lhumanite
Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Courbet a exercé sa liberté. Il était opiniâtre. Sa politique ? Pour tous, la liberté, c’est-à-dire le devoir de se gouverner soi-même. Il ne déplorait rien. Il ne s’occupait pas de revendications (il n’était pas question de demander quoi que ce soit). Pour le reste, et jour après jour, ne rien céder de ce qu’on peut tenir. Pied à pied. Ne rien abandonner à cela qui mutile, prive, colonise, retranche, arraisonne, greffe, assujettie, entrave, équipe, ajuste, équarrit. Le corps est un champ de bataille. Le réalisme de Courbet est une riposte à la fable sociale, au fameux modèle de société, à la civilisation, au programme des écoles des classes asservies, au programme des écoles des classes dirigeantes, aux recueils de lecture à l’usage des jeunes filles. Le réalisme de Courbet lacère les décors derrière lesquels on accomplit la sale besogne, il déchire les toiles peintes : les bouquets d’angelots par-dessus les théâtres, les fées clochette, les diables, les allégories en fresque dans les écoles et dans les gares, où l’on voit les déesses de l’industrie et de l’agriculture, les splendeurs des colonies et les prodiges de la science.
Au mur de son atelier, à Paris, Courbet avait affiché une liste de règles ;
1. Ne fais pas ce que je fais
2. Ne fais pas ce que les autres font
3. Si tu faisais ce que faisait Raphaël, tu n’aurais pas d’existence propre. Suicide
4. Fais ce que tu vois et ce que tu ressens, fais ce que tu veux
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L'absurde du monde, qu'il soit ou non couvert de câbles électriques, Courbet le conjurait jour après jour par la peinture. Il montait contre lui de fragiles barrages que la nuit emportait. C'est avec des figures de cire, des petits pans de mur jaune, des queues leu leu de vers alexandrins, que l'on parvient à faire pièce à l'absurde, et non par le thermomètre, le microscope ou le cours de la bourse.
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Palavas ! C’avait été à Palavas, vingt ans plus tôt, que Courbet avait découvert le cagnard, la grande lumière en Languedoc. Sa palette s’en était trouvée éclaircie : cette réaction chimique ne surprenait plus guère. Le voyage d’Italie, depuis un siècle au moins, était concurrencé par d’autres Sud, plus rudes, plus pauvres, et par l’Orient, sans pour autant que changeât cet afflux soudain, chez les peintres dépaysés, de l’or et du blanc d’Espagne. Davantage de lumière, aussi simplement que s’éclairent les cheveux des enfants au soleil. Point de révolution. Le temps viendrait un peu plus tard des conversions violentes du Midi, de ces artistes transis intérieurement, grelottants, auxquels le bleu du ciel et le miroir d’acier de la mer feraient comme un éden, sous une loi terrible, un Walhalla. Un jour d’octobre 1888, partis d’Arles en chemin de fer, Gauguin et Van Gogh iraient ensemble à Montpellier découvrir les Courbet de la collection Bruyas.
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La peinture à toute allure, la peinture artiste débitée comme du savon, ça n'était pas une invention de Pata. Courbet, longtemps auparavant, avait tiré un système de son goût de l'épate, de son goût bravache de porter plus lourd que les autres, de boire davantage, sans ciller, de manger un chapelet de saucisses au fin fond d'un repas de sapeur avant de réveiller encore la cuisinière pour enfoncer le clou. Décrivant son séjour à Trouville, en 1865, il ne donna à ses parents que de gros chiffres, ronflant comme un costaud de foire : treente-cinq toiles, "ce qui a étourdi tout le monde", et quatre-vingts bains de mer (soit plus d'une marine par jour, qu'il appelait des paysages de mer, et deux à trois bains, qu'il prenait la pipe au bec, en octobre et novembre, dans les eaux de la Manche).
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Le premier, peut-être, Courbet a peint la jouissance de la femme. On la voit qui monte dans La femme à la vague ; elle y est à la fois vague et ce que l’on perçoit d’emporté, de délivré, d’ouvert sur le visage de celle qui accueille la vague et qui, peut-être la dirige. Il y a surtout une étude pour La femme au perroquet, où c’est le drap, en ébauche fougueuse, qui jaillit blanc comme l’écume et submerge la fille aux seins levés. Elle a les yeux mi-clos. On lui voit des cils étonnamment nombreux et longs, qui ont je ne sais quelle audace végétale. Mais ce n’est pas au bordel qu’on voit jouir les femmes. Si on y a mis le prix, en revanche, on peut les regarder dormir. Combien de ces dormeuses dans l’œuvre de Courbet ?
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Dans le cadre du banquet d'automne "Le travail de la langue" qui s'est déroulé à Lagrasse du 29 au 31 octobre 2016, s'est déroulé une table ronde avec les écrivains David Bosc, Maylis de Kerangal et Hélène Merlin-Kajman : Comment je travaille la langue.
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