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L'aube du dernier empire tome 2 sur 3
EAN : 9782882720641
372 pages
RDF-Editions (17/10/2013)
3.33/5   3 notes
Résumé :
Au Vème siècle après Jésus-Christ, alors que l'Empire Romain d'Occident s'affaiblit, les Burgondes s'installent en Sapaudia, dans la région de Genève.
Gallia, fille d'un propriétaire terrien helvète, a seize ans lorsque son père la donne en mariage au fils d'un notable burgonde.
Tout semble les séparer.
Dans un monde bouleversé par les grandes invasions, Gallia va devoir trouver de nouveaux repères. De ses ancêtres gagnés par la foi chré... >Voir plus
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Et puis soudain, une femme vint se jeter aux pieds des gardes. Deux ou trois villageois la suivaient de loin. Ils avaient aperçu les feux dans la nuit. Les soldats leur intimèrent l'ordre de s'éloigner, mais elle insista tellement qu'ils finirent par déranger Arnwald.
- Il y a une femme qui veut te parler, seigneur Arnwald, une Burgonde. C'est une vraie furie. Elle a juré qu'elle ne partirait pas tant que tu ne l'auras pas entendue.
- Que veut-elle ?
- Elle dit que son gosse est prisonnier des Alamans.
Arnwald aurait préféré ne pas l'apprendre. Il est toujours plus facile de sceller le sort d'otages dont on ne sait rien. Il hésita un instant. Il allait l'écouter en sachant d'avance qu'il ne pourrait rien pour elle.
Sans attendre sa permission, elle se fraya un passage jusqu'à lui. Sigiswald, en retrait dans la pénombre, dissimulait son malaise sous un casque qui masquait partiellement son visage. Gundefulf détourna les yeux. Aucun d'eux n'avait le courage de regarder en face cette femme qui venait plaider pour son enfant.
Quand elle parut, à la lueur des torches, Arnwald fut impressionné par le courage qui marquait son visage, malgré sa jeunesse. Il lui sembla voir tressaillir son fils. Il y avait, dans ce regard sombre, une supplication poignante qui ne pouvait laisser personne indifférent, sauf, peut-être, les ravisseurs. Et puis, cette femme était Burgonde. Arnwald se sentait redevable, d'une certaine manière.
- Mon fils est avec eux, dit-elle en se jetant à ses pieds. Il n'a que six ans. Ils l'ont pris, alors qu'il ramassait du bois sec sur le bord du chemin. Je t'en prie, seigneur, ne les laisse pas tuer mon petit. Il est tout ce qui me reste.
- Je voudrais pouvoir te rendre ton enfant, avoua Arnwald, mais j'ignore comment. Ils le tiennent en otage. As-tu de quoi payer la rançon qu'ils demandent ? Je doute qu'ils veuillent négocier la libération de ton fils, mais on peut toujours essayer.
- Je n'ai pas d'argent, seigneur. Mais je peux me livrer à sa place s'ils veulent faire de moi leur esclave. Je t'en supplie, livre-moi en contrepartie de sa libération. Que peuvent-ils faire d'un enfant ? Quelle valeur a-t-il pour eux ? Aucune, mais pour moi il est tout.
Elle pleurait à ses pieds, quand un soldat s'interposa.
- Nous menons une guerre, seigneur. Cette femme est une catin. Elle vient pleurer sur son bâtard. Les villageois savent qui elle est. C'est une étrangère. Ils ne comprendraient pas que tu t'abaisses à négocier pour un gosse qui n'a pas de père.
- Ce qu'il dit est vrai ? demanda Arnwald.
- Je suis étrangère ici, mais Burgonde, comme toi. Je n'ai pas de mari, mais je ne suis pas une prostituée. Je suis la mère de cet enfant. Je ne demande rien d'autre que le droit de leur parler et de me livrer à sa place. Ma mère, qui est une femme respectable, prendra soin de lui s'ils acceptent de me prendre en otage à sa place.
- Et ton père, ne peut-il pas racheter sa vie ?
- Mon père est mort.
Arnwald était ennuyé. Il ne pouvait décemment pas l'empêcher de s'offrir en otage à la place du garçon. C'était une sale histoire. Il se leva et se posta à bonne distance de la mine. Des archers le couvraient.
- Vous tenez un enfant, cria-t-il. Laissez-le sortir. Vous n'avez pas besoin d'un gamin de six ans pour remporter une victoire. Vous avez d'autres otages dont nos propres soldats.
- Si tu tiens au gamin, c'est qu'il vaut son pesant d'or, rétorqua un Alaman.
- Non, il n'a aucune valeur pour nous, mais c'est un enfant. C'est sa mère qui le réclame. Laisse-le sortir. Il n'a rien à voir avec notre conflit.
- Que proposes-tu en échange ?
- Je n'ai rien à t'offrir. Ce n'est pas une transaction. J'en appelle à ton bon sens.
L'homme hurla à un autre d'amener l'enfant. Il n'avait aucune intention de le laisser partir. Il voulait seulement fléchir Arnwald. Il agrippa le jeune garçon brutalement et le maintint contre lui en pointant son couteau sous sa gorge.
- Non ! hurla la mère. Ne lui fais pas de mal. Prends-moi à sa place si tu veux, mais laisse-le partir. Il est innocent.
Le guerrier toisa la femme avec un mauvais sourire. Il la fit approcher et conclut qu'il ferait une belle affaire en l'échangeant contre cette petite grenouille. Elle ne quitta pas son fils des yeux un seul instant, et se dit qu'elle ne le reverrait jamais, mais elle était résolue à prendre sa place.
C'est alors que Sigiswald se posta devant l'ennemi.
- Combien vaut cet enfant ? Laisse-moi payer sa rançon.
- Non, non. Ce serait trop facile. Il ne vaut pas deux sous d'or. Mais sa présence ici a l'air de vous ennuyer. Il n'a d'utilité que tant qu'il est avec nous. Sa mère, à la rigueur, pourrait nous amuser un moment.
- Alors prends-moi et laisse-les partir, coupa Sigiswald.
Sur le moment, personne n'y crut. Arnwald était abasourdi, Gundefulf incrédule.
- Je t'ai dit de me prendre et de les laisser partir, répéta-t-il.
( . . . )
Gundefulf se mit en route dès l'aube. La femme, qui le guettait sur le chemin, courut au-devant de lui.
- Puis-je te demander, seigneur, envers qui je suis redevable ? Quel est le nom de cet homme qui a pris la place de mon fils ?
- Tu t'en souviendras aisément. Il porte le même nom que ton garçon. C'est Sigiswald, fils d'Arnwald. Il s'apprête à offrir en rançon la somme qui aurait pu lui permettre d'épouser ma sœur.
La femme tressaillit. Ses yeux se troublèrent, et cela n'échappa nullement à l'attention du soldat. S'il regrettait la folie de son ami, Gundefulf devait reconnaître que cette femme n'était pas ingrate. Elle le regarda s'éloigner en serrant son enfant contre sa poitrine.
- Maman, le grand guerrier qui m'a sauvé s'appelle aussi Sigiswald.
- C'est un nom qui sied aux braves, mon fils.
- Est-ce que tu crois que nous le reverrons ?
- Je ne sais pas.
- Je n'ai pas bien vu sa figure. Il avait un casque de fer qui me faisait peur.
- Est-ce qu'il t'a parlé ?
- Il a demandé mon nom. Sa voix m'a rassuré.
- Sigiswald, n'oublie jamais la bonté de cet homme ! Ne dis rien à personne, mais sache qu'il est ton père.
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