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EAN : 9782914704915
272 pages
Jigal (10/09/2012)
3.84/5   31 notes
Résumé :
On dit d’Amanda qu’elle est la femme de tous les hommes… On dit du Maudit qu’il a dormi dans le lit du diable… Entre eux deux, et face au monde de dingues qui les entoure, ça sera à la vie, à la mort… Partis délivrer la sœur d’Amanda séquestrée par un réseau de proxénètes de l’Est, ils vont s’unir, s’aimer, se combattre et affronter le mal absolu, celui que tous surnomment Le Boucher ! Des cartels de Bogotá aux sinistres fermes des environs de Zagreb, des palaces de... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (16) Voir plus Ajouter une critique
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Quel plaisir de retrouver le style Bosco, une plume crachant des valeurs qui lui semblent toujours aussi importantes et fondamentales, telles que l'honneur, la parole ou le respect. Si vous avez lu ma chronique sur son 2ème ouvrage, "Le Cramé", ou lu le livre, vous vous souviendrez alors de cet homme, "Le Cramé", qui m'avait profondément marqué par sa complexité, sa puissance de caractère et son aura qui a immanquablement laissé des traces derrière lui - pas que des traces d'ailleurs...

Ici, une écriture nerveuse et agitée qui nous propulse dans la violence sans aucune protection possible. Une intrigue complexe sans temps morts aux nombreuses ramifications et rebondissements. Un voyage aux quatre coins du monde, mais pas forcément le beau monde... Jacques-Olivier Bosco utilise dans ce roman des sujets pas très ragoûtants, mais des sujets au combien réels et concrets, bien malheureusement.

L'intégrité des femmes est franchement mise à mal dans ce récit, vous comprendrez pourquoi. L'auteur place une bonne partie de son intrigue dans ce contexte et j'approuve; en parler c'est déjà, à mon sens, produire un certain respect. Connaissant Jacques-Olivier Bosco, je pense qu'il me donnerait certainement raison; mais je dois avouer qu'il ne va pas de main morte pour décrire ces situations macabres! Lire Bosco ce n'est pas tourner autour du pot, c'est aller droit au but et sans filet.

Tourner les pages de ce nouveau roman "Aimer et laisser mourir", c'est côtoyer un autre personnage fort et charismatique, Lucas, dit "Le Maudit", un être tout aussi complexe et intriguant. D'ailleurs, si vous avez lu le premier roman de Bosco, "Et la mort se lèvera", vous devez certainement déjà le connaître...

Alors que "Le Cramé" était spécialisé dans les braquages de haut vol, "Le Maudit", quant à lui, est un exécuteur; il tue sur commande, sur contrat. Des barons de la drogue, des notables ou des flics pourris et corrompus, mais jamais de femmes, c'est un principe. Oui car Lucas à des principes autant que "Le Cramé" avait des codes et des règles de vie. Deux hommes qui se ressemblent assez finalement; des justiciers.

Pourquoi "Le Maudit"? Cet homme se serait fait un nom durant les années passées en Colombie, allant des AUC (paramilitaires), travaillant pour les américains qui l'avaient initié à la guérilla, aux maniements des armes, jusqu'à devenir sniper, tireur d'élite. Une rumeur provenant de la jungle prétend que "Le Maudit" se serait fait torturer par les siens, puis se serait vengé contre ses compagnons d'armes, jusqu'au dernier, jusqu'à leur chef brûlé vif. Une nuit durant laquelle il aurait sauvé femmes et enfants, une nuit suite à laquelle il était revenu changé - plus le même homme - une nuit suite à laquelle on l'appelle désormais "Le Maudit".

Jacques-Olivier Bosco a de nouveau réussi à donner au personnage principal un cadre complet et précis - une âme - ce qui implique que le lecteur se sent très proche; j'irais même jusqu'à dire qu'une sorte d'intimité se crée petit à petit entre le lecteur et cet homme au regard pourtant froid comme l'acier. Un personnage qui court contre la montre, ou plutôt contre la mort, afin de ne pas se faire rattraper et prendre dans la gueule ce qu'il a déjà récolté. Un gars qui avance avec détermination et sans peur, mais qui traîne également quelques tourments, des déchirements qui pourraient casser un être.

Entre les inquiétantes fermes près de Zagreb, où des femmes séquestrées sont dressées comme des chiennes par des proxénètes sans pitié et sans âme afin de les placer dans leur circuits de prostitution, ou encore parmi les puissants cartels intouchables de Bogota, Jacques-Olivier Bosco nous arrache de notre confortable divan pour nous placer au front, devant cette misère, cette merde qui ne manquera pas de nous percuter. C'est franchement cru, Bosco lâche son encre sans tenter une seule seconde de préserver le lecteur. Son écriture est simple, sans fioriture, mais c'est une affaire qui fonctionne!

Comme l'auteur semble aimer les bonnes choses, nous avons l'occasion dans ce roman de rencontrer de belles femmes - que dis-je, de superbes et pulpeuses bimbos! - qui vous feront certainement tourner la tête dans tous les sens du terme. Des femmes classes et aguicheuses dans l'atmosphère clinquant et luxueux des palaces de Cannes, mais aussi des femmes un peu moins classes - voir pas du tout - mais toujours aussi aguicheuses dans la chaleur des quartiers pauvres de Bogota, en Colombie.

"Elle puait le sexe à fleur de peau. Cela provenait, sans doute, de son côté populace et sale. Ses cheveux étaient teints en blond à l'eau oxygénée et son maquillage bon marché s'étalait grossièrement sous ses yeux qu'elle avait grands et marron, semblables à ces personnages de mangas japonais. Mais plus que tout, sa poitrine obnubilait le regard. On avait envie de se saisir d'un de ses seins comme d'un levier de vitesse. le levier de vitesse d'une Ferrari."

A présent que je vous ai donné le cadre, je vous laisserai le soin de découvrir l'intrigue. Mais je peux tout de même vous dévoiler que "Le Maudit" va accepter, un peu sous la contrainte il faut le dire, un contrat s'élevant à plusieurs millions de dollars, un contrat qui traîne un peu car personne n'en veut... Trop délicat, une saloperie de coupe-gorge. de fil en aiguille, il va profondément se mettre dans le pétrin, pour ne pas dire dans la merde, et tomber dans un piège, une belle embuscade très bien organisée. "Le Maudit" va aussi être contraint d'exécuter une sale besogne, un travail totalement contraire à ses principes. Gros dilemme...

Aussi, une femme va être témoin d'une scène qu'elle n'aurait jamais dû voir; le début de l'enfer pour cette plantureuse nana qui prétend être la femme de tous les hommes. "Le Maudit" va croiser son chemin, se retourner, l'accompagner et l'aider. L'aimer? Sans doute... Pour ses deux derniers contrats, l'amour va prendre une proportion inattendue et "Le Maudit" va devoir prendre des décisions que lui même aura du mal à accepter.

Cet homme va trouver quelques alliances pour s'en sortir, avec les Corses, pour ne citer qu'un exemple; une relation forte au niveau humain, où tous les codes d'honneur ressortent et prennent tous leur sens. Beaucoup de clichés c'est vrai, mais c'est franchement du bonheur de suivre ces dialogues francs et "brut de coffrage" entre puissants truands qui cherchent des solutions (pas très catholiques) et là, sincèrement, Bosco sait s'y prendre pour nous le transmettre. Les corses... à nouveau, l'auteur semble bien les connaître.

Un dénouement percutant, captivant mais aussi bouleversant. Une issue vers laquelle on s'approche à 200 km/h, avec une pression qui reste constante, à la limite de nous faire sauter la soupape. Une conclusion qu'on ne voudrait peut-être pas atteindre, faire un arrêt sur image et essayer de faire changer le cours des choses. Jacques-Olivier Bosco va-t-il le faire pour nous?

En parlant d'image, encore une fois, j'estime que ce roman est très visuel et une adaptation cinématographique serait franchement intéressante... (Déjà rien que pour voir évoluer les bimbos de Bosco ;-) ). Voilà, beaucoup de louanges pour ses oeuvres, c'est vrai, mais lorsque je trouve un style, j'adhère jusqu'au bout. Et oui, j'ai également mes codes et mes principes... Bonne lecture.
Lien : http://passion-romans.over-b..
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Aimer et laisser mourir est le troisième roman publié de Jacques-Olivier Bosco, après Et la mort se lèvera et le cramé. Et justement, dans ce thriller, nous retrouvons le personnage de son tout premier, le Maudit, mais à une époque antérieure aux événements de Et la mort se lèvera.

J'avais déjà craqué pour le Maudit, alias Lucas Murneau, niçois trentenaire expatrié en Amérique latine suite à un assassinat commis en France et qui devient une légende en qualité de tueur à gages et homme de main. Un homme qui aime lire, taiseux, terriblement efficace dans son métier, mais avec des principes et du coeur, séparé d'une petite fille restée en France.

Dans ce thriller, il est victime d'un coup de foudre pour Amanda, superbe call girl au passé chaotique, embarquée dans une vengeance qui risque de coûter la vie à sa petite soeur, enlevée et aux mains de terribles proxénètes croates.

Le Maudit a accepté un contrat, un contrat dont personne ne veut, pour éliminer un très gros ponte d'un cartel péruvien, le Crevard. Mais la vengeance de la famille risque bien de mettre rapidement un terme à sa propre vie. Quand on est plongé dans le Milieu, les services rendus ne sont jamais gratuits, les dettes d'honneur sont à honorer sinon…
C'est ainsi que Lucas se retrouve mêlé, à son corps défendant, aux affaires d'Amanda. Trafic de drogue ou proxénétisme, lequel sera le plus dangereux?

Les sentiments sont-ils possibles quand la passion aveugle ses deux forces de la nature, quand histoire de coeur et business sont mélangés?

Encore une, que dis-je, des intrigues menées tambour battant dès la première page!

J'ai beaucoup aimé le personnage d'Amanda, femme de tête, « sacrifiant » son existence pour que celle de sa jeune soeur soit plus joyeuse et sereine, exerçant le plus vieux métier du monde car elle prend conscience très jeune que son pouvoir absolu réside dans la plus grande faiblesse des hommes, le sexe.
Mais peut-on faire commerce de son corps, être traitée comme un objet, sans y perdre son âme?
Je suis admirative devant la réflexion juste et réelle que l'auteur a su glisser derrière les a priori et les clichés d'une profession peu reluisante, pour rendre Amanda complexe, vraie et émouvante.

Jacques-Olivier a le talent de mettre en scène des personnages clairement en marge de la Loi mais terriblement attachants par leur éthique, leur morale, leur code de conduite dont beaucoup de ceux qui ne sortent jamais des clous feraient bien de s'inspirer! C'est ce qui rend ses romans diablement addictifs.
Car nous avons de l'action, beaucoup d'actions… souvent répréhensibles, le sang coule, la tôle se froisse, les murs explosent… mais toujours sur un fond d'humanité profonde. Et c'est excellent!
Ah ça, c'est sûr que nous rencontrons aussi des pervers tordus, violents, abjects bien incurables, qui ne méritent que leur disparition totale!
Ah ça, c'est sûr que la femme n'est pas toujours sur un piédestal, surtout quand la prostitution ou le machisme sont présents! Mais, en tant que femme prompte à se rebeller contre les diktats masculins et lectrice, je dois dire que l'auteur ne tombe jamais dans cet extrême qui provoque une réaction épidermique d'envie de meurtre sur sa personne! ^_^

Aimer et laisser mourir aborde le sujet, par le biais d'Amanda, des réseaux de prostitution européens, avec la chair fraîche issue des pays de l'est et les horreurs sadiques subies par ces pauvres filles, avilies, violées, droguées, battues au moyen de méthodes barbares.

Et par les contrats du Maudit, c'est le trafic de drogue et la corruption en Amérique latine qui est mis en avant.

Et non seulement cela, le lecteur est plongé au coeur de la guerre que se livrent les trafiquants! En Europe, notamment à Paris, ce sont les corses qui n'entendent pas se faire marcher sur les pieds par les croates ou les albanais. En Colombie, on connaît parfaitement les guerres et corruption orchestrées par les cartels, les bandes de narco-trafiquants flirtant avec le gouvernement, et colombien, et américain.
Je dois dire que le sourire ne m'a pas quittée durant les passages avec les corses car la connaissance de la culture et de la mentalité de ces personnages vont bien au-delà, à mon avis, de la simple documentation! 😀

Des thèmes très riches et documentés donc, dont les infos sont distillées au fil de l'intrigue, habilement et sans aucune lourdeur. Que demander de plus? On s'informe de ce qu'il se passe dans les recoins les plus sombres de notre société par le biais d'un thriller trépidant et nerveux, avec des personnages de coeur!

Ce thriller nous fait voyager et nous fait trembler, au rythme de plusieurs intrigues riches et denses qui s'imbriquent au fil de l'action, sans jamais nous perdre en chemin. le suspens nous tient en haleine jusqu'à la fin.

Bref, encore un roman que je n'ai pas pu lâcher avant la fin! Des six romans, à ce jour, de cet auteur, tous sont excellents alors, bien entendu, j'en conseille vivement la lecture car
si Lucas est le Maudit, JOB est sûrement… un Diable livresque super dangereux!
Lien : http://livrenvieblackkatsblo..
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«Il était Lucas Murneau...mais il était aussi le Maudit.»

Friedrich Wilhelm Murnau, cinéaste allemand, a réalisé, entres autres, «Le Crime du docteur Warren», «Satanas», «Nosferatu le Vampire», «Les Quatre Diables».
«M le Maudit» est un film de Fritz Lang.
Murnau et Lang sont deux cinéastes rangés dans le profond tiroir de l'expressionnisme.
Les représentations expressionnistes fondées sur des visions angoissantes ont pour objectif d'atteindre la plus grande intensité expressive, reflet de la vision pessimiste que les expressionnistes ont de leur époque.
C'était juste pour votre culture personnelle.
Voilà, ça c'est fait et ça fait du bien de vous cultiver, non ?

Les histoires d'a..., les histoires d'a..., les histoires d'amour finissent mal...en général.

Noir, vous avez bien dit, noir ?
Non, ce polar, est très, très (trop?) noir !

Lu d'une traite, sous tension, tétanisé. Sans pause et ça va vite, très, très vite.
Pas le temps de souffler. Suffocant.

De la jungle de Colombie aux forêts sombres de Croatie, de Bogota à Paris en passant par les suites luxueuses de Cannes, ça flingue à tout- va.

Le casting est impressionnant.
Ames sensibles passez votre chemin et courez vite, vite, lire le dernier Marc Lévy, courez vite, vite, vous réfugier chez Philippe Delerm.

Dans la famille requin, je demande.
Federico Lopez, l'obscur avocat des cartels de Colombie et Isabelle sa fidèle collaboratrice aux yeux de félin.
Faut s'en méfier !
Le clan sanguinaire des Croates. Les frères Mordeck, Vlad et Tcheck.
Spécialisés dans le trafic de femmes.
A fuir comme la peste !
Le gang de Montcalle, favela de Bogota.
Des gamins armés jusqu'aux dents.
A éviter coûte que coûte !
Yves Ponzonni, dit Pompon. le Corse.
Spécialisé dans le trafic d'armes. Entre autres trafics.
Pas très fréquentable !
Juan Nesta, le péruvien, dit le Crevard.
Spécialisé dans la culture des champs de coca et...des labos qui vont avec.
S'en dispenser !

Et Lucas, le maudit. le français en cavale. le tueur des missions impossibles.
Il travaille pour Lopez. Il est son tireur d'élite, son exécutant.
Lucas, une femme, Angelina, et une enfant jamais vue, derrière lui...bien loin...et une bavure dans le dos...
Lucas qui prévoit toujours une issue de secours quand il change de logement. Une vie dangereuse, la mort aux trousses.
Une bête fauve.
Il a ses principes : ne tue jamais femme ou enfant.
Il a ses lectures : Nietzsche et Jack London.
Deux bons points.

«La mort ne faisait pas souffrir.
C'était la vie, cette atroce sensation d'étouffement.» Jack London

Et Amanda Bellanda. Ses longues jambes et ses grands yeux verts, «du jade lavé à l'eau claire». Amanda est une pute de luxe.
Une bête de scène.
Amanda arrivée là où il ne fallait surtout pas arriver, par hasard.
Faut pas écouter aux portes...
Elle est belle.
Elle est rebelle.
Deux bons points.

Mira, sa petite soeur, se fait enlevée par les Croates...

Et c'est parti pour une course-poursuite infernale, un sauve-qui-peut la vie.

Des gangsters «à l'ancienne», des truands sans foi ni loi et une histoire d'amour...ouf...tout de même...

Jacques-Olivier Bosco s'en donne à coeur joie, à feux de joie pour dénoncer la cruauté humaine, si, si, ça existe la cruauté humaine !
Le style de Bosco est percutant, convaincant, prenant.
Son monde (notre monde après tout) est hallucinant, effrayant, obsédant.
Les mots, les phrases, le rythme de Bosco tiennent la route, sans déraper dans le glauque gratuit. Sans jamais dérailler dans le voyeurisme complaisant.
Le suspens tient au corps et au coeur du lecteur.
Un livre en noir et blanc taché du rouge sang de la mort.
Un livre en noir et blanc ponctué du rouge coeur de l'amour.
On sort du livre (oui, c'est la bonne expression, sortir du livre comme on sort d'un cauchemar ou d'un tunnel à peine éclairé d'espoir) sonné, exténué, en sueurs.

Encore plus révolté que jamais contre la connerie humaine.
Encore plus amoureux...de l'amour.
Et la révolte et l'amour, y'a que ça de vrai dans la vie...pour rester debout !
Ce livre donne la rage !
Et rien que pour ça, merci Monsieur Bosco !

«L'enfer et ses brûlures, finalement, qu'est-ce que c'était face à la monstruosité de ces hommes ?»
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Le lecteur est parfois un curieux personnage aux moeurs déconcertantes. Prenez par exemple l'auteur de la chronique que vous êtes en train de commencer à lire. Il n'a pas échappé à cet énergumène ,que le précédent roman de Jacques Olivier BOSCO a fait l'unanimité auprès de pas mal de journalistes et passionnés du genre.

Eh bien il n'en fallait pas plus pour que le zigue en question ne décide ni une ni deux de mettre " le cramé" de côté, histoire de ne pas se laisser intoxiquer par toutes ces louanges, et de le laisser murir comme un bon vin sur son étagère, pour le lire un peu plus tard. Il est là, à sa place, qui attend que ma main vienne le sortir de sa torpeur.

J'ai donc passé mon tour. Attendu patiemment la parution du roman suivant , pour me faire une idée du talent de cet auteur dont on ne cesse de vanter les mérites.


C'est donc avec " Aimer et laisser mourir" que je pars à la découverte de Jacques Olivier Bosco ! et vin diou ! j'aurai du prendre avec moi un kit de survie !

On a beau être une pute, on tient un poil à sa peau !! Mais encore faut il éviter de se mettre dans de sales draps ! Amanda aurait du y penser avant d'écouter à la porte de cette chambre d'hôtel derrière laquelle il lui semblait avoir entendu crier.

Elle n'aurait pas été trainée de force dans celle-ci, pour finalement se retrouver clouée sur un lit, avec sur elle,une carcasse d'homme saigné comme un cochon et en train de se vider de son sang.

Elle a beau l'avoir échappée belle cette fois ci, avoir tué par accident son agresseur et pu prendre la fuite, c'est tout de même le frère d'un chef mafieux croate qu'elle vient de faire passer de vie à trépas dans ce corps à corps qui n'avait rien de charnel. Et elle n'a pas encore idée de ce qu'un frère fou de rage est capable de mettre en oeuvre pour la retrouver et lui faire payer le prix du sang.

Car dorénavant La chasse est ouverte.

Amanda est une femme forte, avec un caractère et un sang froid en acier trempé. Très vite elle a compris que son physique ne lui permettrait pas seulement d'ouvrir quelques portes.

Indépendante, c'est une escort girl haut de gamme ,très professionnelle , avec une plastique qui ne laisse personne indifférent sur son passage.

Mais Amanda a un point faible. Sa jeune soeur qui vit avec elle et qui poursuit des études supérieures.

Quand celle ci est kidnappée par les hommes de mains de Mordeck , le chef de clan croate, l'étau se resserre. Dos au mur, elle doit prendre le large en Amérique latine le temps de trouver le moyen de sauver sa soeur.

Lui, on l'appelle le Maudit. La mort est sa compagne de route. L'homme est généreux. Il la sème partout où il passe, pour peu qu'on y mette le prix pour louer ses services. Car c'est un tueur, un pro, ce qui se fait de meilleur sur le marché.

Il a laissé derrière lui la France et sa petite fille qu'il n'a jamais vu. Il a le coeur vide, sa vie à360 ses yeux ne vaut pas plus que le prix de la balle qu'il met dans son chargeur, alors celle des autres... C'est aussi pour cela qu'il accepte les missions impossibles, les plus périlleuses.

Il opère en Colombie où il vient de sauver des griffes d'un gang des favelas son ami Federico Lopez, l'avocat qui lui trouve des contrats. Pour l'un de ses clients il a exterminé le camp du " Crevard" et sa bande, trafiquants de drogue sanguinaires.

Sa route va croiser celle d'Amanda. La rencontre entre la Belle et la Bête, entre l'eau et le feu. Détonante. Passionnelle. Fusionnelle. L'amour rentre dans la danse. Amanda trouve l'appuie dont elle a tant besoin. Mais quel prix le Maudit est il prêt à payer pour l'aider?

Un tueur, brutal et dur . Une femme fatale en danger. le genre de scenario déjà lu? déjà vu? Peut être. Mais sous la plume de Jacques Olivier Bosco l'histoire prend une toute autre épaisseur. Et c'est là que l'on distingue la qualité d'un écrivain. Dans sa capacité à plonger son lecteur dans l'aventure qu'il propose en ne lui laissant aucun répit . Et en la matière, l'auteur y parvient à merveille.

Rien n'y manque. Jacques Olivier Bosco nous livre un roman animal où la douceur féminine n'adoucit qu' à de rares moments la bestialité des hommes qui vous seront contés. Un vrai roman d'aventure et d'amour pour lequel il est conseillé d'avoir l'estomac bien accroché. Un roman qui résonne comme un scénario de cinéma, où l'action vous attend à chaque coin de page.

J'ai cependant bien un petit bémol à formuler. j'avoue que j'ai eu beaucoup mal à " marcher" dans l'idée que ce professionnel qui a commis les pires atrocités , puisse fondre comme un chocolat au soleil pour Amanda, au point par moment d'en avoir les larmes aux yeux.

Ceci dit, cela n'enlève rien au plaisir que j'ai eu de lire ce roman. le plus dur pour moi aura été d'éviter de prendre une balle perdue !

Ah oui ! et " le cramé" alors ??? Et bien, nul doute que je le mets sur ma liste de mes prochaines lectures estivales ! Car ce bougre d'Olivier Bosco m'aura convaincu !
Lien : http://passion-polar.over-bl..
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Je dois avouer que je voulais lire "Brutale" (2017), mais n'ayant (pas encore) à ma disposition celui-ci, j'ai dû me rabattre sur cette cuvée 2012.

Pas vraiment un thriller, plutôt une aventure, sud américaine - française.

Un espèce de James Bond (réf.:Vivre et laisser mourir), où LE personnage ne serait pas vraiment britannique, sans humour et sans finesse. Donc ma comparaison est complètement inutile.

Ensuite LA personnage, un peu trop prostituée, où tout est faux, sauf (probablement) son corps.

Comment peut-on penser qu'il y aura de réels rapprochements entre LE et LA, tout en conservant une certaine crédibilité.

Et bien rapprochements il y aura.

Vivement "Brutale" pour oublier 2012
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Citations et extraits (26) Voir plus Ajouter une citation
La grosse orange qui paressait contre le miroir de la Méditerranée s’était élevée et transformée en un citron aveuglant. Cela sentait le dimanche matin. Sur la Croisette planait l’odeur fraîche de ce début d’automne. Quelques sonnettes de vélos, comme des sourires sonores, des joggers et joggeuses en survêtement Armani au look de pyjamas et l’immensité bleue léchant doucement le sable doré où s’ébattaient quelques clébards de marque, prêts à uriner et déféquer sur la plage 2
Cannes, France, dans les années 2000.
L’homme la regardait par en dessous. Amanda tirait sur sa cigarette, la tête en arrière sur le dossier du fauteuil, ses longues jambes gainées de noir, ses pieds aux talons fins reposant de biais sur la moquette épaisse. Il observa ses grands yeux verts – du jade lavé à l’eau claire – sans oublier la beauté de ses lèvres et l’impact de son rire sur ses glandes hormonales.

Elle est vraiment très belle, pensa-t-il pour la troisième fois.

Il se pencha vers la table et se resservit une flûte de champagne tout en reprenant son monologue.

— Oui, je te disais, les fusions, tout ça, c’est vrai que ça rapporte, ça rapporte surtout à mon banquier ! Ha ! Ha ! Ha ! Mais bon, mon prochain objectif, c’est le cinéma : je cherche des partenaires pour produire un film, mais attention, un vrai, un « à l’américaine » si tu vois ce que je veux dire…

— Sûr mon chou…

Elle jeta un œil vers la fenêtre, à travers les lourds rideaux de brocart. Quelques rayons de soleil dardaient, comme des lasers sur la mer, de l’autre côté de la croisette, en face du palace où ils se trouvaient, appelant l’aube tout en douceur.

Je te crois que t’en amasses, du blé, se dit-elle, mais bon…

Ces types avaient toujours besoin de parler, ils voulaient faire durer le plaisir. De toute façon ce n’était pas lui qui payait.

L’homme remarqua à son tour les filets de lumière sanguine qui traversaient la grande suite et trouva subitement un goût amer à son champagne. Il en siffla le fond, pensant qu’il n’allait pas tarder à se taper une bonne migraine. Mais il avait eu besoin de boire, avec la coke qu’il s’était sniffée tout au long de la soirée dans la boîte de l’hôtel. Coke fournie par Amanda.

Il se racla la gorge.

— Hmmm… Hmmm… Bon, qu’est-ce… qu’on fait ?

Enfin il se décide… ce connard, pensa-t-elle.

Elle prit la pose, main rejetée en arrière, sa Dunhill dégageant un filet de fumée blanche tout au bout de ses longs doigts. La bouche d’Amanda s’allongea dans une sorte de sourire, parfait, ses yeux se plissèrent et l’homme sentit quelque chose de sucré dévaler dans son bas-ventre.

— Tu veux que je te suce ?

—…

— Chou ?

— Heu, oui, d’accord, je veux bien…

Elle écrasa sa cigarette, puis d’un geste assuré fit sauter une à une ses chaussures à talons. La call-girl se leva, et, fixant le gars qui se sentait hypnotisé comme la souris par le serpent, elle ordonna d’une voix chaude :

— Ne bouge surtout pas.

On y était.

***

La grosse orange qui paressait contre le miroir de la Méditerranée s’était élevée et transformée en un citron aveuglant. Cela sentait le dimanche matin. Sur la Croisette planait l’odeur fraîche de ce début d’automne. Quelques sonnettes de vélos, comme des sourires sonores, des joggers et joggeuses en survêtement Armani au look de pyjamas et l’immensité bleue léchant doucement le sable doré où s’ébattaient quelques clébards de marque, prêts à uriner et déféquer sur la plage publique, avant que leurs ancêtres de maîtres ne les rapatrient vers la résidence vidéo-surveillée.
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Le Corse voulut savoir où se trouvaient ses chefs, plus encore le fameux Croate. Il dut faire griller un deuxième Albanais pour le pousser à parler. Le lieutenant avait trop peur des siens, il fallut opérer différemment avec lui. Un des amis du village lui versa une casserole d'eau bouillante sur les couilles, il finit par donner l'adresse de ses chefs, mais jura ses grands dieux qu'aucun d'eux ne savait où se trouvait le Croate. (p.176)
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Ces personnes ne recherchaient pas seulement le sexe, elles voulaient aussi sa compagnie, son humour, sa gentillesse et sa curiosité, sa discrétion et sa malléabilité, car nombre des grands de ce monde étaient maniaco-dépressifs, schizophrènes ou paranoïaques. Vivant au-dessus de tout, il fallait bien qu’ils se créent des problèmes.
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ll jeta un œil sur la fille. Elle s’encadrait dans la porte, des jambes interminables, un petit cul rebondi de Latina et des seins fins et pointus extrêmement agressifs et bandants. C’est ce qui avait tourné la tête à Federico dans ce café un peu classe où il venait de se rendre juste à la fin de sa journée de travail. Il avait l’habitude des filles de luxe mais aucune n’avait jamais eu la sensualité de cette « bomba ». Elle puait le sexe à fleur de peau. Cela provenait, sans doute, de son côté populace et sale. Ses cheveux étaient teints en blond à l’eau oxygénée et son maquillage bon marché s’étalait grossièrement sous ses yeux qu’elle avait grands et marron, semblables à ces personnages de mangas japonais. Mais plus que tout, sa poitrine obnubilait le regard. On avait envie de se saisir d’un de ses seins comme d’un levier de vitesse. Le levier de vitesse d’une Ferrari.
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Bogotá, Colombie, années 2000.
Federico comprit soudain qu’il n’aurait jamais dû suivre cette pute.

Il regarda le taxi s’éloigner vers la ville en se maudissant de ne pas lui avoir demandé d’attendre. L’avenue en pente de ce quartier pauvre de Bogotá était à moitié déserte et la nuit n’allait pas tarder à tomber. Sur le trottoir, des gamins criaient en tapant dans une balle faite d’élastiques entrecroisés et quelques vieilles regardaient dans le vide, posées comme des statues sur leurs chaises de paille. Une voiture américaine des années soixante passa en faisant des bruits de matelas à ressorts, à l’intérieur les quatre jeunes aux tee-shirts sales avaient braqué leurs yeux sur le jeune avocat planté devant l’hôtel de passe.
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