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EAN : 9782070208753
336 pages
Gallimard (16/05/1961)
4.55/5   11 notes
Résumé :
Voici des souvenirs.
Tels qu’ils sont revenus à moi du fond de ma mémoire, je les ai notés et je les présente » : mémorialiste très libre, Henri Bosco a pourtant divisé en sept parties ce recueil d’anciens souvenirs. « Ces premières images » fait revivre des impressions très lointaines d’une petite enfance en Avignon. « Les nocturnes » évoque les figures assez étranges des rodeurs qui battaient alors la campagne où vivait l’enfant.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Henri Bosco, très jeune, installé au pupitre en bois que lui a fabriqué son père, regarde la canisse dressée entre paysage et lui, et se met à rêver. Première expérience d'écriture de celui qui deviendra l'auteur du Mas Théotime et de l'Ane Culotte ; de celui qui maniera la grammaire des rêveries avec une telle agilité que ses histoires, mêmes celles destinées aux enfants, auront une portée universelle.

Dans cet ouvrage, Bosco revient sur les pas du jeune enfant qu'il fut. Sa jeunesse à la campagne, l'oeil encore naïf qu'il posait sur les personnages gravitant autour de lui ; de temps en temps, une réflexion grave sous laquelle on sent poindre l'influence de l'adulte.

Le livre est d'écriture légère. Bosco l'a composé avec la modestie qu'on lui connaît. C'est l'histoire d'une enfance comme toutes les enfances, c'est-à-dire l'histoire d'une enfance comme aucune autre n'a pu l'être.
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critiques presse (1)
Telerama
21 septembre 2011
Un oubli moins profond est le premier tome de ses souvenirs : un voyage dans son enfance, sans réellement suivre le déroulement chronologique de sa vie.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Qui n'a pas connu ces stations d'été, la nuit, sous la treille, alors que les champs s'ouvrent devant vous, surtout quand la lune est absente, ne sait rien des mystérieux pouvoirs de la campagne. Car c'est bien moins la vie invisible et brûlante qui l'anime que le silence dont elle est secrètement l'empire qui vous offre ses sortilèges. Malgré l'appel de la chouette, les graves conseils du crapaud, l'innocente modulation des grenouilles humides, l'immense et infatigable frémissement des insectes sombres, enivrés de chaleur, au ras du sol, le silence finit par s'imposer. L'excès des vibrations nous rend insensibles à leurs ondes. Pour peu qu'on se taise soi-même (mais qu'on se taise au fond de soi), qu'on demeure immobile et sans pensées ni songes, on se perd hors des lieux sonores, on n'entend plus rien de ce qui s'y forme de murmures, de voix, de bruits, de faux silences, et on entre dans un autre monde où tout a un sens différent, où pour mieux dire, il ne reste qu'un sens encore perceptible, celui d'être, et seulement d'être. C'est le seul par lequel on atteigne au silence.

Ni mes parents, ni moi à plus forte raison, n'en pouvions raisonner ainsi, heureusement, mais nous y accédions sans le savoir. Aujourd'hui je m'en rends compte. Ce qui fait qu'aujourd'hui, je n'y accède guère, sauf par coup de bonne fortune. Je prétends connaître les dons, la nature de ce silence.
Alors, je n'en connaissais rien, pas même que j'en jouissais, mais j'en jouissais...
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Or, c’est de ma mère que j’appris d’abord ce que j’ai su, enfant, de cette religion qui me parut ainsi maternellement douce. Maternelle et plus amicale, plus tendre que tragique. J’y ai, en effet, découvert, en premier lieu, la Crèche et non pas la Croix, Bethléem et non le Calvaire, mais surtout les Rois et l’Etoile.

J’y suis arrivé, les yeux grands ouverts, par quelques veillées de campagne, en hiver, ce bel hiver de neige qu’aiment les enfants, et par ces vieux chants de Noël que j’ai entendus de bonne heure. Et ainsi la Noël reste encore pour moi ma fête la plus religieuse d’une religion pastorale […].
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Car, en ville, les coqs, on ne les voyait que pattes liées, au marché, et encore le tête en bas. Les arbres, eux, servaient toujours, quand il y en avait, à donner de l'ombre aux vieux retraités, aux bonnes d'enfants, aux nourrices, dans les squares, les jardins publics, tristes lieux où ne poussent guère que le faux poirier, le saule pleureur, le fusain et la déplorable sapinette. Aucun de ces végétaux citadins n'avait atteint cette campagne, où le saule ne pleurait pas, où l'ormeau, le peuplier blanc, l'aulne et le micocoulier, croissaient çà et là, sans autre raison que le caprice d'une graine tombée, par hasard dans un bon terrain , qui l'avait nourrie, protégée et poussée à vivre...
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[Le quartier] était plat, il l'est encore... Et tout ce qui est plat m'attriste beaucoup.
-Plat pays, pays pour la pluie, disait tante Martine.
Elle avait raison. Car jamais pays plat n'est aussi plat que quand il pleut, et jamais pluie n'est aussi pluie qu'en pays plat. Qui ne l'a noté ne sait rien, ni de la pluie ni de la plaine. Encore qu'il y ait, je le reconnais, plaine et plaine. Ainsi la Camargue en est une, mais quels lointains !... Rien ne les coupe. Et c'est la chance des beaux pays plats que rien n'en n'interrompe au loin la platitude, sauf les immenses et mystérieux nuages qui y prennent naissance, mais alors c'est un autre monde qui monte sur la plaine, et qui met tant d'imaginaires pays sur l'horizon, que la plaine bientôt est pareille à la mer et devient à perte de vue comme une étendue chimérique. On n'est plus sur la terre...
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Jadis l'enfant ne commentait pas, il vivait. Il était là où il était. Je n'y suis plus et je rôde, faute de mieux, autour de ma mémoire. C'est vouloir circonscrire des nuées. On s'y perd...
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