Maintenant qu’elle a préféré la croix au trône, et qu’elle a mis ses malheurs au nombre des plus grandes grâces, elle recevra les consolations qui sont promises à ceux qui pleurent. Puisse donc ce Dieu de miséricorde accepter ses afflictions en sacrifice agréable ! Puisse-t-il la placer au sein d’Abraham et, content de ses maux, épargner désormais à sa famille et au monde de si terribles leçons !
Non, après ce que nous venons de voir, la santé n'est qu'un nom, la vie n'est qu'un songe, la gloire n'est qu'une apparence, les grâces et les plaisirs ne sont qu'un dangereux amusement : tout est vain en nous, excepté le sincère aveu que nous faisons devant Dieu de nos vanités, et le jugement arrêté qui nous fait mépriser tout ce que nous sommes.
Parmi les écrivains les plus illustres du XVIIe siècle, Corneille, Racine, Molière, La Fontaine, Bossuet, Boileau, Mme de Sévigné, Mme de Lafayette, figure La Bruyère. Avec Les Caractères ou les Moeurs de ce siècle, il a tendu au public de son époque un miroir qui nous reflète toujours. Bien des comportements de la société de Louis XIV ressemblent aux nôtres. Les temps changent, pas le fond des hommes.
Jean-Michel Delacomptée explore ce miroir et ce que ses reflets disent de nous.
De La Bruyère lui-même, on sait fort peu de choses. Quels milieux fréquentait-il ? Était-il misanthrope, misogyne ? A-t-il aimé ? Était-ce un orgueil blessé ? Quelle était la morale de cet auteur si grave et pourtant si drôle ?
Jean-Michel Delacomptée brosse le portrait captivant de ce classique de notre littérature. Il ouvre ainsi une porte dérobée dans les Caractères, dont il rappelle avec force l?intemporelle grandeur.
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