Délicatesse, impressionnisme, les teintes du livre constituent la meilleure toile que nous offre Monsieur Ladmiral, peintre conventionnel, qui a vu, senti, ressenti sans jamais pouvoir les aborder, les rives de l'art.
Toute la notion de la création artistique est développée subtilement : ses Beautés, son rêve perfectible, son renouvellement sans cesse repoussé mais aussi ses doutes, ses souffrances, ses impossibilités.
Tous les êtres qui entourent Monsieur Ladmiral sont décrits avec leurs craintes et leurs doutes autres que les siens mais tellement humains : le fils en quête continuelle de reconnaissance du père et soumis à une femme autoritaire et banale comme l'est leur vie à l'exception de ce déjeuner dominical campagnard, la fille tellement aimée, tellement vivante.
L'oxygène qu'elle dégage éblouit un Monsieur Ladmiral vieillissant qui n'a plus que faire des conventions qui ont dirigé vie et peinture.
Il y a des pages certes nostalgiques mais tellement éblouissantes dans ce court livre dont
Bertrand Tavernier a réalisé un film fidèle et délicat : "Un dimanche à la campagne". A lire, à voir, à user sans modération.
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