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"La nuit rouge" est un drame en deux actes et quatre tableaux tiré par Théodore Botrel du "Noël des chouans" d'Anatole le Braz. En décembre 1793, la lande et la forêt autour de Lamballe sont tenues par le terrible Boishardy. Pourtant les républicains sont à sa poursuite. Yann-Coz et son petit fils Gabik qui souffre des poumons attendent avec anxiété Lestrezec, le père, parti chercher un médicament chez Marrec, l'apothicaire. Mais ce dernier, accusé d'avoir empoisonné plusieurs royalistes, a été égorgé, la nuit dernière, par les chouans. Le médecin, quant à lui, accusé d'avoir fait évadé deux nobles emprisonnés, a été fusillé le matin-même par les républicains ! Ah ! Maudite guerre ! Que l'on soye pour la République ou pour Le Roy ! Tout est à feu et à sang dans la pauvre Bretagne ! C'est la misère ! Il n'y a plus de cidre au cellier, plus de viande au charnier, plus de pain dans la huche et plus de secours pour les agonisants ! Et lorsque la porte est ébranlée par de furieux coups de poing, surgit, boitant, pale et défait, Hervé Garin dont la tête est mise à prix ... Hervé Garin qui toujours fut secourable, qui jamais n'a fermé sa porte, qui jamais n'a refusé du travail dans sa ferme au temps des blés ou du labour ... Ce morceau de scène, grandiloquent et tragique, est empreint d'émotion et de naïveté. Le prix de la trahison de trente deniers est passé à trente écus. Il est aussi empreint d'un certain mysticisme. Placé au carrefour de la littérature d'Anatole le Braz et de celle de Théodore Botrel, "la nuit rouge" est un conte de Noël profondément triste dont la beauté est quelque peu gâtée par un "folklorisme" larvé et maniéré. Cette courte pièce de théâtre est, au final, une lecture désuète mais cependant prenante et agréable ... + Lire la suite |
Théodore Botrel - Biographie
Né le 14 septembre 1868 à Dinan et décédé le 26 juillet 1925 à Pont Aven
Il vécut à Saint-Méen-le-Grand au Parson, chez sa grand-mère Fanchon jusqu'à l'âge de sept ans, puis rejoignit à Paris, ses parents partis quelques temps auparavant pour tenter d'y faire fortune. Originaire de Haute-Bretagne (la partie de la Bretagne où l'on parle le gallo, une langue romane), il n'apprit le breton (parlé en Basse-Bretagne) que sur le tard, et la quasi-totalité de son œuvre est en français.
Vers l'âge de 16 ans, il fait partie d'une troupe de théâtre amateur où il fait jouer sa première pièce Le Poignard. Il commence à écrire quelques chansons et sort sa première imprimée Le Petit Biniou à dix-huit ans. Elle n'eut aucun succès, un autre Biniou étant déjà sorti quelques années auparavant.
Il s'engage alors pour cinq ans dans l'armée et à son retour travaille à la Compagnie des Chemins de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée (PLM). Il joue en parallèle dans une petite troupe de théâtre, auprès, entre autres, de celui qui allait devenir le chanteur-fantaisiste Dranem et continue d'écrire quelques chansons, qui n'obtiennent que peu de succès.
Mais un soir, dans un café-concert, il remplace un chanteur absent et chante quelques-unes de ses œuvres dont "La Paimpolaise" créée en 1895 au Concert parisien sur une musique d'Émile Feautrier. Ce sera la gloire. Cette chanson reste au répertoire de Félix Mayol jusqu'à sa mort en 1941. On remarquera que dans cette chanson, il chante « J'aime Paimpol et sa falaise », alors qu'à Paimpol même il n'y a pas de falaise.
En créant sa chanson Le Mouchoir rouge de Cholet et en la chantant dans cette ville en 1900, Botrel inspira un patron-tisseur, Léon Maret, à créer ce mouchoir qui est devenu le symbole de la ville. Lors de la fermeture en 2004 du dernier tissage de Cholet, la municipalité a racheté un métier à tisser pour fabriquer le mouchoir rouge dans l'enceinte du Musée du textile.
On retiendra ses chansons patriotiques pendant la Grande Guerre dont la célèbre Ma p'tite Mimi reprise par Pierre Desproges.
Théodore Botrel s'est marié deux fois. Sa première épouse, Hélène Lugton, dit Léna, meurt à Pont-Aven le 11 juillet 1916. Avec sa deuxième épouse, Mailissa, il a deux filles dont l'aînée, Léna, épouse l'écrivain Émile Danoën, et la cadette, Janick, est la mère du chanteur Renaud Detressan. Ce dernier a d'ailleurs repris certaines chansons de son grand-père dans l'enregistrement Airs de famille, paru en 2009.
Chansons 1908
01 - La Paimpolaise
02 - Un tonnelier
03 - Ton petit dodo
04 - Le petit Grégoire (1908)
05 - Le petit Grégoire (1906)
06 - Zola au Panthéon (1908)
Pour les chansons: Attention à vos oreilles ! Si nous n'atteignons pas là, la limite de la "purge" musicale, nous en sommes tout près...
Eh oui... force est de constater que nos aïeux n'ont pas toujours été plus gâtés que nous autres ! Quelle belle consolation