Citations sur A comme Association, Tome 4 : Le subtil parfum du sou.. (33)
-On est seuls alors ?
-Non.
Il me jette un regard surpris.
-Non ?
-On est pas seuls puisqu'on est deux.
Le sourire que m'offre Jasper vaut tous les mercis du monde.
Il ouvre les yeux.
Waouh !
Du bleu à n'en plus finir. Profond à s'y noyer. Beau à s'y perdre. Lumineux à en devenir aveugle.
- Tu es ... un ange ?
Sa voix est grave, un peu rauque, si totalement envoûtante qu'il me faut quelques secondes pour comprendre que la question s'adresse à moi.
- Non, je ... je suis Ombe.
- Et moi Nacelnik. Pourquoi me mens-tu ?
- Je ne te mens pas, je m'appelle ...
- ... Ombe et tu es un ange.
Ma moto fonce dans la nuit.
Couchée sur son réservoir, bouche grande ouverte, j'essaie de happer le vent, l'espoir, la vie.
Je n'y parviens pas.
Son regard brûlant clame son envie de refermer ses bras sur moi, de m'embrasser, de me ...
Réagis, Ombe.
L'action est ton domaine, le réflexe une seconde nature, bouge !
Nacelnik n'a pas le temps de faire un geste, je le plaque sur le lit, l'immobilise d'une clef imparable ...
... Et j'écrase ma bouche sur la sienne.
Je voudrais continuer à me recroqueviller, devenir une coquille de diamand autour d'une douleur si violente qu'elle m'émiette.
Je voudrais disparaître.
Je voudrais...
Par le sursaut d'une volonté que j'ignorais posséder, je me lève.
Tu es vivante, Ombe, blessée, meurtrie, amputée mais vivante!
Tu es vivante, qu'elle que soit la douleur qui te taraude, tu vas continuer à vivre.
Et d'abord tu vas bouger.
Je sais qu'il a fermé les yeux et savoure l'instant.
Comme moi.
Confiant.
Comme moi.
La vie mérite d'être vécue.
Toujours.
Arrête, Ombe ! Tu n'es pas une pro de la pensée mais une virtuose de l'action. Ne t'enterre pas dans une discussion stérile. Ta force, ta vraie force, c'est ton corps, laisse-le s'exprimer.
J'arrache mon tee-shirt, enlève mon jean, les jette au sol. En tombant, ils effacent une partie du pentacle qui cesse de briller, mais cela n'a aucune importance. Je le sais. Je le sens.
Je m'allonge sur le garou.
Pas besoin d'incantation. La magie, je viens de le comprendre comme on comprend la lumière en sortant d'un tunnel, c'est l'énergie qui chante en moi et le seul vecteur dont j'ai besoin pour l’utiliser c'est mon corps.
Le garou est plus grand que moi, plus large. Je m'étire, m'enroule autour de lui, cherchant à ce que ma peau soit le plus possible en contact avec la sienne. Je niche ma figure dans son cou et je m'ouvre.
Je suis forte, souple, rapide, résistante, je possède des réflexes incroyables, je bouillonne de vie et d'énergie, je les lui offre.
Je sens, je vois presque, une vague brillante naître au creux de mon ventre et déferler sur lui.
Irrésistible.
Il sursaute. Ses muscles se tendent, il prend une immense bouffée d'air puis...
Il ouvre les yeux.
Waouh !
Du bleu à n'en plus finir. Profond à s'y noyer. Beau à s'y perdre. Lumineux à en devenir aveugle.
- Tu es un ange ?
Sa voix est grave, un peu rauque, si totalement envoûtante qu'il me faut quelques secondes pour comprendre que la question s'adresse à moi.
- A toi maintenant.
- A moi?
- Oui. Tu ne m'as pas appelé pour que je te donne un coup de main à jeter un sort et puisque je doute que ce soit à cause de mon charme légendaire, je suppose que tu as quelque chose à dire. A me dire.
-C'est désormais chose acquise, annonce-t-il d'une voix forte, le refus de la violence, loin d'être passif, demande une énergie particulière. (Erglug)
- Ombe ?
- Quoi ?
- Ce n'est plus possible ! On dirait que tu as le diable en toi !
- N'importe quoi ! Si j'avais le diable en moi, je lui aurais pété la gueule à ce type, alors qu'il m'a rouée de coups sans que je puisse réagir.
- Il a vingt-cinq ans, toi quatorze. Huit ans de karaté derrière lui, alors que tu as débuté le mois dernier...
- M'en fous ! La prochaine fois je lui pèterai la gueule !
- C'est pour ça que je pense que tu as le diable en toi. J'enseigne depuis...longtemps. Je n'ai jamais vu ça. Il aurait fallu qu'il te tue pour que tu renonces.
- Non.
- Quoi non ?
- Me tuer n'aurait pas suffi.