Camille Bouchard est un écrivain de grand talent et il le prouve encore ici, en arrivant à susciter énormément d'émotions en un très petit nombre de pages. le contexte est dur, le texte vise des lecteurs avisés et on frissonne au fil des pages. On comprend la réalité des enfants soldats, on comprend la dureté de leur vie. Comme le dit si bien le narrateur à la fin du récit : « Soit on s'en sort, soit on se fait tuer. » Et comme lui répond Hirut, « C'est Dieu qui décide. » Marquant.
On peut toutefois se questionner sur les deux versions : a-t-on envie de relire le début pour découvrir la suite? Même les grands lecteurs auront tendance à aller directement à la fin, sans repasser par tout le récit. Oui, on y gagne en contexte, notamment culturel, Camille Bouchard pouvant aller plus loin dans l'exposition de la réalité dans cette version, mais quand on termine la partie courte sur le suspens… on a simplement envie d'aller lire la suite, sans repasser par la case départ.
Je ne proposerais donc pas nécessairement la version courte, mais la version longue (45 pages) me semble vraiment intéressante pour les lecteurs plus récalcitrants et ceux dont le français n'est pas la langue maternelle.
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