Lecture agréable malgré quelques incohérences dans l'intrigue. Il est arrivé que je doive relire quelques pages en arrière pour être sûre de comprendre, ou chercher la trace d'un détail apparaissant comme un cheveu sur la soupe.
Contrairement à d'autres lecteurs, j'ai bien aimé le personnage de Gabriel-Jérôme Sénart, fidèle serviteur de la République en pleine Terreur, toujours contraint par son chef à des actes et des rapports, toujours en manque de sommeil, et toujours sanglé dans son uniforme. Au fil de l'enquête, son esprit de déduction s'affine, de même qu'il arrive à prendre des initiatives et des risques.
Il est assez invraisemblable qu'il se fasse duper, sachant quelles sont les rivalités entre le Comité de Salut public et le Comité de Sûreté, dont le jeu nous est exposé assez vite.
Marie-Adélaïde
Lenormand est sympathique, mais ses visions et sa façon de les traiter n'est pas très crédible. La psychologie du personnage me semble peu fouillée, malgré l'interrogation lancinante : comment vivre en sachant presque tout de l'avenir ?
Le plus intéressant, alors que l'intrigue est un peu tirée par les cheveux (y compris dans son dénouement), c'est bien la description de Paris sous la Terreur, entre peuple crevant de faim, fanatisme de
Robespierre, coup pas de ses adversaires attendant sa chute, jeux politiques tordus, le tout sur fond d'ésotérisme fumeux, comme échappatoire d'une réalité implacable et nostalgie d'un Ancien Régime décadent.