- Tu veux dire que je me suis fait traiter de vieille bourrique nostalgique parce que je disais qu'un truc débile est débile ?
- ça y ressemble... Où tu vas ?
- Chercher un fusil. (p.136)
Le système est moins fait pour instruire que pour distribuer le label bac à une quantité d'élèves donnée, définie par des statistiques. (p.40)
Des sujets d'examen qui devaient être radicalement renouvelés, pour aboutir, en fin de compte, à des sujets sensiblement identiques, en plus compliqué. (p.125-126)
Ce qui n'empêche pas le système d'être gangrené par l'idée que les doctrines en cours sont "scientifiques" ; donc, si la réalité ne donne pas les résultats attendus par la théorie, la réalité a tort, et une radicalisation de la doctrine devrait la corriger. (p.106-107)
C'est toujours plus facile de changer les mots. La réalité résiste. (p.96)
En outre, est pris pour "scientifique" tout ce qui tend à éliminer un jugement humain, quoiqu'un jugement humain préexiste à la démarche même. (p.90)
Les professeurs commencèrent par râler qu'ils avaient ben autre chose à faire, car c'est leur penchant naturel, puis ils firent ce qu'on leur demandait, car c'est leur penchant aussi. (p.66)
En fait, le fond du problème provient d'une confusion entre l'uniformité et l'égalité : comme le montre le témoignage cité sur le collège unique, remettre en question l'uniformité du système est immédiatement assimilé à une contestation du principe d'égalité, et voilà pourquoi tout professeur contestant la faillite de l'entreprise est aussitôt taxé d'élitisme. (p.53)
Ils auraient pu apprendre autre chose pendant le même temps. En l'état, ils auront principalement étudié la paresse, la triche, la récrimination et l'esquive, voire l'intimidation. C'est vrai que ça peut servir, comme bagage dans le monde moderne. (p.52)
Dans le fantasme collectif, délibérément fabriqué et entretenu ces dernières années, ce n'est pas d'un diplôme qu'il s'agit, mais d'un ticket de loterie donnant droit à une chance de Réussir dans la Vie. Qui serait assez salaud pour rationner les tickets ? (p.43)