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EAN : 9791031204802
159 pages
Editions Ateliers Henry Dougier (28/03/2019)
4.5/5   2 notes
Résumé :
Moscou n'est certes pas la première ville à laquelle on pense lorsqu'on évoque les hauts lieux de l'art contemporain. La faute à une Histoire encore récente, saturée de symboles, qui plaque invariablement sur la capitale l'imaginaire de la Guerre Froide. La faute également à un contexte diplomatique de plus en plus préoccupant. Pourtant, les visiteurs qui y feront escale seront surpris de découvrir une ville en pleine métamorphose, riche et inventive. Moscou ne cess... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Par l'intermédiaire de Masse Critique et à ma demande, les ateliers henry dougier m'ont expédié ce petit guide qui évoque dix artistes contemporains et cents lieux moscovites en faisant un arrêt plus prononcé sur dix lieux.
Comme l'a dit le journaliste Etienne Bouche qui signe l'avant-propos de cet ouvrage, « imaginait-on Moscou figurer dans une collection célébrant les « villes créatives » ? Avec son passé peu engageant. Et pourtant, « ces dernières années, la capitale russe est un chantier permanent, de jour comme de nuit ». Une rénovation urbaine de grande envergure. Aménagement des berges de la Moskova, pistes cyclables, terrasses de café sur les trottoirs élargis et fleuris. La vie y est devenue plus agréable. le milieu artistique repose maintenant aussi sur des fonds privés. Ce livre permet de situer les nouveaux lieux de culture tout en évoquant dix artistes d'horizons différents. Deux préfaces mettent en parallèle la scène artistique hier qu'évoque la conservatrice Olga Sviblova, et la scène artistique d'aujourd'hui que dépeint Irina Prokhorova.
Olga Sviblova témoigne qu'avant 1988, le marché de l'art n'existait pas mais qu'ensuite la perestroïka a ouvert des perspectives : le marché est né quand directeurs de musée et galeristes étrangers ont commencé à venir à Moscou.

Irina Prokhorova nous dit que Moscou est incroyablement éclectique. C'est le principal foyer culturel et artistique de Russie. Cette ville favorise énormément la créativité. Elle-même a créé en 1992 NLO (La Nouvelle Revue Littéraire) principale revue littéraire du monde slave. Elle préside aussi depuis 2004 la Fondation Mickhaïl Prokhorov, influente structure de mécénat favorisant l'émergence d'une culture contemporaine en Russie.
Suivent dix entretiens avec un compositeur, un architecte, une comédienne, un photographe, un autre compositeur, une plasticienne, un écrivain-plasticien, une poétesse, un metteur en scène et un chef-cuisinier.
La comédienne Tchoulpan Khamatova a déjà un vécu fort intéressant. Agée de plus de quarante ans, elle a déjà beaucoup tourné et en ce moment elle joue au théâtre et ce qu'elle en dit est passionnant : « Parce qu'il permet de bousculer les frontières et de s'écarter de sa zone de confort, le théâtre est un espace d'absolue liberté ».
Le photographe Igor Moukline (58 ans) a immortalisé la perestroïka avec ses clichés uniques de la jeunesse et de la scène rock underground. Il photographie Moscou depuis plus de trente ans. « Photographier, c'est aussi fixer ce qui, inévitablement, est amené à disparaître ».
Le plasticien, écrivain, Pavel Pepperstein (53 ans) issu d'une famille d'intellectuels moscovites, est un génial touche-à-tout, à la fois peintre, écrivain, réalisateur, mais aussi rappeur. Son vécu est très intéressant.
La poétesse, Maria Stepanova (47 ans), a créé un site Colta.ru consacré à l'actualité culturelle. Elle a reçu un prix en 2018 pour Post-Memory, un ouvrage considéré comme l'une des oeuvres les plus importantes en langue ruse publiées ces dernières années. le livre paraîtra en 2020 en France et j'ai très envie de me le procurer. Selon elle, il n'existe pas aujourd'hui de censure dans l'édition en Russie. Chacun écrit et imprime ce qu'il veut, probablement parce que la littérature n'occupe plus la place qu'elle avait autrefois. Pour elle, c'est la poésie qui lui permet de parler de la Russie d'aujourd'hui.
Le dernier entretien avec le chef-cuisinier Vladimir Moukhine m'a appris qu'à l'époque soviétique, les restaurants privés n'existaient pas. Tout appartenait à l'Etat. Il n'y avait qu'un seul ouvrage de cuisine de référence, et sous aucun prétexte, il ne fallait toucher aux recettes. Il narre bien d'autres choses aussi curieuses.
La deuxième moitié de ce guide est consacrée à cent lieux moscovites artistiques dont dix sont plus particulièrement mis en avant. J'aimerais bien visiter le musée des collections particulières qui se trouve dans le Musée Pouchkine. Et aussi ressentir l'atmosphère secrète du vieux quartier Khokhlovka dans la charmante librairie Hyperion.
Un excellent guide à lire et à consulter pour une prochaine visite des centres culturels de Moscou. Je remercie les éditions HD pour cet envoi.
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C'est très compliqué d'écrire une critique sur ce petit livre très complet. Inutile de répéter ce qui a été si bien écrit.
Autant faire simple.
C'est une double découverte pour moi, merci Masse critique.
La première c'est la vie artistique contemporaine à Moscou qui commence avec une promenade en compagnie d'Olga Sviblova.
On découvre Moscou avec sa richesse et sa fragilité historique qui nourrit des artistes voraces.
Chaque bribe de cette ville me semble malléable et malgré le contexte politique il semble souffler un vent de liberté incroyable.
Ici on casse des murs et dès qu'une brèche s'ouvre à l'image de la perestoïka, on s'infiltre.
Moscou comme atelier géant d'idées parfois tapies, dans les ruelles ou libérées et explosives en pleine avenue. Quoiqu'il en soit elles sont là visibles sur la carte avec les sites implantés.
Les artistes témoignent de différentes époques et d'histoires personnelles, chacun mesure la fragilité d'une mouvance continuelle.
Ma deuxième découverte est cette incroyable maison d'édition : attention pépite.
Je n'ai pas encore fait le tour complet mais la petite phrase en P 4 m'a touché : " Notre objectif : briser les murs et les clichés."
J'ai poussé la curiosité.
Sur le site on y voit quelques titres comme " Métamorphose des États Unis" " Qui sont les Sud Africains" " L'Inde depuis 1947", dans la collection 10/100 on trouve aussi "Athènes" , "Lisbonne".
Et puis surtout une collection nous, jeunes je cite " Confrontés aux attentats de 2015 et aux écarts qui se creusent avec les jeunes exclus et stigmatisés de notre société, les ateliers henry dougier ont réagi en proposant des passerelles entre des franges de la population qui se jugent ou s'ignorent. "
Personnellement je vais creuser un peu.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
- Moscou est le principal foyer culturel et artistique de Russie. En quoi cette ville favorise-t-elle la créativité ?

En tout temps, quel que soit le système politique, la créativité de Moscou n’a jamais pu être étouffée. Cela fait trois siècles que le pouvoir russe s’emploie à unifier cet immense pays, à contenir sa diversité, mais contrôler une ville aussi éclectique est tout simplement impossible. Même le pouvoir soviétique, qui était pourtant bien plus rude, n’y est pas véritablement parvenu. Moscou est un conglomérat complexe défendant son indépendance envers et contre tout. J’entends souvent que Moscou n’est pas la Russie, un peu comme New York et les Etats-Unis. Moscou fait partie de ces villes ayant son destin propre, sa propre logique de développement. Elle façonne son avenir en dépit des obstacles. Moscou concentre la majorité des forces intellectuelles, aussi bien dans l’art que dans les affaires, et c’est cette concentration qui en fait un espace de liberté. La société moscovite est très dynamique. Cette ville a bien des défauts, mais une chose est sûre : l’ascenseur social existe à Moscou. Un provincial peut y faire carrière rapidement.
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Vous avez joué un rôle central dans l’exceptionnelle donation d’art contemporain russe au Centre Pompidou – plus de 250 œuvres réunies avec le soutien de la Fondation Vladimir Potanine et présentées en 2016-2017 dans le cadre de l’exposition « Kollektsia ! ». Ces œuvres n’avaient-elles pas leur place en Russie ?
Les artistes de cette collection sont, bien sûr, reconnus en Russie mais pas à leur juste valeur. En voyageant, j’ai acquis la certitude que les œuvres existent à partir du moment où elles sont exposées dans les grands musées internationaux. La dispersion à l’étranger contribue toujours à la reconnaissance de l’art et à son rayonnement. La collection du Centre Pompidou va donner une visibilité durable à l’art russe tout en le replaçant dans un contexte mondial.
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Avant 1988, le marché de l’art n’existait pas. Il n’y avait pas de galeries privées et le métier de collectionneur était interdit. Seul l’Etat passait des commandes. Les œuvres transitaient au départ, dans le secret par l’intermédiaire de diplomates. La perestroïka a ouvert des perspectives : le marché est né quand directeurs de musées et galeristes étrangers ont commencé à venir ici.
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- Vous êtes née en 1956 à Moscou et y avez toujours vécu. Qu’aimez-vous tant dans cette ville ?

Moscou fait partie de ces villes mondiales dont la spécificité est l’incroyable énergie intérieure. Moscou est un aspirateur qui aimante les forces vives de tout le pays. Il y a le rêve américain, mais aussi le rêve russe : celui de s’installer à Moscou ! Pour beaucoup, cette ville est la promesse d’une vie excitante. Venir à Moscou, c’est choisir son mode de vie et s’épanouir en tant qu’individu.
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De plus, le milieu artistique moscovite repose désormais aussi sur des fonds privés. Les nouveaux lieux de culture ont été financés par les grosses fortunes du pays, ce qui interroge leur viabilité : s’agit-il d’une implication durable ?
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Videos de Etienne Bouche (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Etienne Bouche
Etienne Bouche vous présente son ouvrage "Memorial face à l'oppression russe" aux éditions Plein jour.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2911788/etienne-bouche-memorial-face-a-l-oppression-russe-le-combat-pour-la-verite
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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