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EAN : 9782849905043
Editions des Equateurs (04/05/2017)
3.78/5   48 notes
Résumé :
Chaque fois qu'une tempête s'annonce dans l'Histoire, on convoque Machiavel, car il est celui qui sait philosopher par gros temps.
Avec verve et une savoureuse érudition, Patrick Boucheron nous éclaire sur cet éveilleur inclassable, visionnaire et brûlant comme un soleil d'été sur la terre toscane. Et avec lui, nous écoutons Machiavel, comme tous les autres avant nous, au futur.

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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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C'est davantage l'auteur, Patrick Boucheron, que le thème qui m'a attirée dans cette lecture, car j'apprécie la verve et l'érudition du professeur au Collège de France que j'ai écouté sur les ondes de France Inter.
Je ne connaissais de Machiavel que l'expression qui désigne un homme sans scrupules, mais du personnage je ne savais rien.

Nicolas Machiavel est né en 1469 à Florence qui est alors une république dominée par les Médicis. La carrière de Machiavel sera en dents de scie, il écrira de nombreux ouvrages inspirés par son passage aux affaires et sa fréquentation des grands de ce monde politique de la Renaissance florentine. Son oeuvre la plus célèbre est incontestablement « le Prince »
« Alors le coup a raté. Si l'intention de Machiavel, en écrivant le Prince, était de démontrer combien un homme de sa trempe était indispensable à la conservation de l'État, manifestement il a raté. »
L'auteur raconte Machiavel dans sa complexité, ainsi que l'environnement dans lequel il baigne car comment saisir le personnage si on ne connait rien de la Renaissance Florentine. Et qui d'autre que Machiavel pour parler de ses contemporains avides de pouvoir ?
« Machiavel est un chasseur, toujours à l'affût pour observer cette mécanique des passions humaines qui agitent d'autres vies que la sienne. »
Patrick Boucheron, le décrit ainsi : « Machiavel est le maitre des déniaisements. Voici pourquoi il fut, durant toute l'histoire, l'allié des mauvais jours. »

Ce livre est né d'une émission de France Inter, il rassemble les chroniques diffusées sur France Inter durant l'été 2016.
Si j'ai trouvé plus agréable d'écouter les chroniques à la radio, ce petit essai permet de revenir plus en détail sur la vie et l'oeuvre de Machiavel. Intéressant.
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LUCIDE ET TRAGIQUE.

Ces deux mots résument, certes rapidement, l'oeuvre et l'existence toute entière du grand Nicolas Machiavel, humaniste - parce que c'était d'époque et que c'est, malgré ce que l'on peut en dire par ailleurs, l'homme qu'il met au centre de son oeuvre -, théoricien de la politique - peut-être le premier grand des modernes, à ce niveau ? -, de l'histoire - il en fit une de sa ville, Florence, qui fait encore date -, de la guerre - son autre grand essai - et, de manière moins évidente ainsi que fort méconnue, auteur de comédies pour le théâtre.

Lucide parce que, l'historien Patrick Boucheron nous le rappelle, Nicolas Machiavel ne se faisait aucune espèce d'illusion sur les hommes de pouvoir (il en avait trop vu au cours de sa carrière d'homme d'état. Aujourd'hui, on le qualifierait sans doute de haut fonctionnaire d'état), ce qui, bien souvent, fit passer le penseur pour un abominable cynique, l'affublant d'ailleurs de ce terme qui aujourd'hui encore a valeur de condamnation : le machiavélisme.
Tragique, d'une part parce que Nicolas Machiavel, malgré ses efforts pour être à nouveau dans les premiers cercles du pouvoir après un coup d'état en 1512 à Florence et une conjuration en réaction à celui-ci, dont il est encore aujourd'hui impossible de savoir s'il en fut ou pas, ne reviendra jamais tout à fait au plus haut niveau, même après plusieurs années d'exil. Tragique, encore, parce que son expérience, sa pensée très complexe (une vraie de vraie, celle-ci...) sur le pouvoir, sur le maintien du "Prince" à son poste, les erreurs à ne pas commettre, il nous rappelle sans cesse que le pouvoir politique ne devrait jamais se mesurer en terme moraux de bien ou de mal mais en ceux d'efficace ou d'inefficace (encore faut-il aussi s'entendre sur les buts à atteindre par cette efficacité), et que cela fait de cette pensée (très complexe, rappelons-le), une philosophie à l'écart de l'espoir et du désespoir, comme le rappelait judicieusement Claude Merleau-Ponty. Or, tout le monde sait, plus ou moins ce que son l'espoir et le désespoir mais comment situer, définir, vivre en l'absence de l'un ou de l'autre ?

C'est pourtant l'enseignement de ce grand, très grand penseur politique que cette série d'émissions brillantes données sur les ondes de France Inter par Patrick Boucheron en l'été 2016 et qu'il n'a presque pas, selon ses dires, remaniés pour l'occasion. Seul un chapitre en fut douloureusement absent cet été-là... Celui qu'il devait donner le jour du drame affreux de Nice.

Il est bien entendu difficile de prétendre que ce nouvel opus de l'excellente série des "un été avec..." fasse office de biographie complète ou d'étude approfondie de l'oeuvre de l'auteur considéré. Il n'empêche qu'elle est réalisée avec une telle intelligence de propos et un rythme interne tant agréable qu'on en ressort plus éveillé sur le monde, d'autant que celui de Nicolas Machiavel, tout différent du notre fut-il - cette Florence fabuleuse et terrible du Quatrocento italien, des fameux Médicis, de Savonarole, de la Rome des Borgia, de cette Renaissance italienne splendide et monstrueuse tout à la fois, etc -, ce monde-là trouve indubitablement écho dans la notre, ce que Patrick Boucheron, grand connaisseur de l'Italie médiévale et renaissante explique, illustre et démontre d'ailleurs à merveille.

Nous ne saurions donc assez recommander ce livre, mince par la taille mais énorme par ce qu'il contient d'enseignements, y compris en ces périodes estivales durant lesquelles il est traditionnel de se laisser aller à des ouvrages un peu plus légers (ce qui n'est pas désagréable non plus).

Quant à M. Patrick Boucheron, rien n'est plus vivifiant, pour ceux désirant connaitre un peu plus profondément sa pensée et son travail, que de lire ou d'écouter (sur le site du Collège de France, qui est très bien fait et entièrement gratuit) sa remarquable conférence inaugurale, évoquant une question cruciale : "Ce que peut l'histoire" et qui est un moment impressionnant de savoir, de sagesse et de transmission. En voici un bref extrait en conclusion de cette critique :

«Nous avons besoin d'histoire car il nous faut du repos. Une halte pour reposer la conscience, pour que demeure la possibilité d'une conscience – non pas seulement le siège d'une pensée, mais d'une raison pratique, donnant toute latitude d'agir. Sauver le passé, sauver le temps de la frénésie du présent : les poètes s'y consacrent avec exactitude. Il faut pour cela travailler à s'affaiblir, à se désoeuvrer, à rendre inopérante cette mise en péril de la temporalité qui saccage l'expérience et méprise l'enfance.»

De fait, l'été peut servir ce repos-là, n'est-ce pas ?
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"Ou bien ou bien..."
Patrick Boucheron, dans un "Un été avec Machiavel" présente clairement cet auteur de la Renaissance italienne (Florence et les Médicis) dont la lecture des oeuvres (Le Prince- La République) crée toujours la polémique.
De sa jeunesse à sa mort, ce livre permet une entrée dans la vie et dans l'oeuvre, les deux étant liées à la société politique dans laquelle évolue Machiavel.
L'objectivité est mise en cause et les explications entre Machiavel, machiavélisme, anti-machiavélisme surprennent tant le mot machiavélisme est galvaudé.
Qu'a voulu dire réellement Machiavel? Où se situe-t-il?
"Ou bien ou bien..." résume ce qu'il faut en comprendre.
La prise de conscience du fonctionnement des dominants et des dominés demeure d'actualité et la lecture de Machiavel conserve au-delà du temps passé, un futur.
La provocation de Machiavel enseigne "la vérité des choses".
La lecture est politique, rien que politique. Les livres doivent enseigner comme le "De natura rerum de Lucrèce le fit avec Machiavel.
Patrick Boucheron termine son livre par un "Epilogue Provisoire" (tout est dit dans ce titre) qui montre et démontre certes le pessimisme machiavélien mais aussi tous les possibles.
Ni l'un ni l'autre, l'un et l'autre.
Personnalité complexe, remous de tous ordres, ce livre, certes court, est dense et permet de pénétrer (un peu) l'univers de Nicolas Machiavel (1469 - 1527)
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Je remercie d'abord tous les auteurs de critiques précédentes. Leurs contributions donnent envie de lire le petit livre de Patrick Boucheron. J'ajouterai que Boucheron incite à découvrir davantage l'homme que fût Niccolò di Bernardo dei Machiavelli, mais surtout son oeuvre plus large sur son époque, sur les principautés et la fragilité des républiques.
Ainsi, on apprend que Machiavel n'est pas le chantre du machiavélisme et que son oeuvre va bien au delà du ‘Prince'. Ce dernier est un pamphlet subtil de reproches à l'encontre de l'incompétence du prince de Florence. Comment gagner et conserver l'Etat et le pouvoir? La conduite des affaires d'Etat, selon les principes habiles et clairvoyants, doit conduire à une bonne gouvernance, à la stabilité, la paix et à l'ordre établi. Un vadémécum du bon prince et de ses sages conseillers à l'instar de Machiavel. Ce dernier, était-il républicain de coeur ? Sans doute, mais pour lui la souveraineté du peuple exige que le peuple connaisse ses limites dans la compréhension du monde, même si Machiavel considère également que le peuple juge leurs chefs avec justesse.
Quels sont les points faibles des analyses de Machiavel à la lumière de ce texte de Patrick Boucheron ?
A part quelques voyages en France, Machiavel, comme ses contemporains, a peu voyagé en dehors de la péninsule.
N'a-t-il pas vu que le vrai danger pour Florence et l'Italie provenait des superpuissances de l'époque menées par Charles Quint et Louis XII puis François Ier ?
Il a été témoin de la critique sévère de Savonarole de la déliquescence du pouvoir des micro-états tel que Florence. Mais il n'a pas pu imaginer qu'un autre Savonarole, un contemporain, mais plus habile, Martin Luther, pourrait changer l'ordre établi en Europe. Cette mise en cause conduira à la Guerre de 30 Ans et le Traité de Westphalie qui consacrera en Europe du Nord la formalisation de l'Etat nation, une réalité géopolitique qui dépasserait de loin les petites principautés d'Italie ou d'Allemagne.
On ne saurait reprocher à Machiavel de ne pas avoir imaginé l'Italie de Mazzini et Garibaldi, dont la ville, Florence, deviendra la capitale culturelle et linguistique. Aurait-il rejoint Cavour, Mazzini et d'Azeglio et aurait-il compris la célèbre phrase du dernier «Fatta l'Italia, bisogna fare gli italiani»? Ceux qui ont ‘fait l'Italie', sinon des italiens, depuis 160 ans ont dû certainement beaucoup apprendre à le lire.
Le petit livre de Boucheron nous rappelle ces leçons qui sont connues jusqu'en Chine, où ‘Le Prince' est promu comme lecture convenable à côté ‘De la démocratie en Amérique' d'Alexis de Tocqueville.
Par hasard, j'ai lu le livre de Boucheron cet été au même moment où je dévorais le ‘Judas' d'Amos Oz. Immense roman qui évoque incidemment le destin de David Ben Gurion, prince du peuple d'Israël, dont le côté ‘Machiavel', sans toutefois le citer, obsède des protagonistes de l'histoire. Juxtaposition étrange de lectures et preuve pour moi que Machiavel et son héritage sont faits pour ‘philosopher par gros temps'…
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Je connaissais déjà dans cette collection :un été avec Proust et un été avec Baudelaire. Ce nouveau titre :un été avec Machiavel sous la plume de Patrick Boucheron aux Editions des Equateurs se lit, comme les deux autres agréablement et il nous permet de mieux connaître la pensée de Nicolas Machiavel qui a été bien souvent caricaturée.
L'auteur nous rappelle opportunément les définitions que donnait Flaubert dans son "Dictionnaire des idées reçues" de Machiavel et du machiavélisme.
"Machiavélisme mot que l'on ne doit prononcer qu'en frémissant"
"Machiavel . Ne pas l'avoir lu mais le regarder comme un scélérat."
Traîtrise, duplicité ce sont les mots qui reviennent mais l'auteur nous montre que dans le fond ce procès depuis toujours tient au fait que l'on ne sait pas comment le lire.
"Pour qui écrit Machiavel ?Pour les princes ou pour ceux qui veulent leur résister? (p.54)
Le livre le plus connu de Machiavel :"Le Prince" ( On apprend en lisant ce livre qu'il a écrit beaucoup d'autres choses: des lettres, des pièces de théâtre, des poèmes) s' intitulait en réalité :"Des principautés" et il est souvent perçu comme un mode d'emploi pour conquérir et garder le pouvoir.
Il y a tout un chapitre, très intéressant dont le titre dit tout "Le mal en politique" (p.61) et pose la question le Prince doit il être bon ou méchant, doit il être craint ou aimer? Vaste débat!
En tous cas ce petit livre fait justice de la maxime que l'on a souvent et à tort attribué a Machiavel:"La fin justifie les moyens"
"Machiavel ne l'a jamais écrite, mais IL N'AURAIT JAMAIS PU L'ECRIRE. Sa philosophie de la nécessité repose sur le principe de l'indécision des temps et de l'imprévisibilité de l'action politique:on ne saurait justifier la fin par les moyens puisque, au moment où l'on agit, la fin nous est inconnue;elle arrivera toujours trop tard pour justifier les moyens de l'action." (p.107)
J'ai aussi apprécié cette partie du livre où est évoquée une période qu'a connu Machiavel celle de Savonarole (chapitre 6) qui n'est pas sans évoquer fortement la question des islamistes de notre temps.
Enfin l'auteur termine en rappelant comment Machiavel a inspiré de nombreux penseurs politiques dans les siècles qui ont suivi sa mort en 1527.
Au total un livre qui est une nécessité pour tous ceux qui ne veulent pas demeurer dans une vision tronquée et erronée de Machiavel et du machiavélisme.
Lien : http://jpryf-actualitsvoyage..
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critiques presse (2)
NonFiction
07 juin 2017
Une introduction à l’œuvre toujours aussi contemporaine du Florentin.
Lire la critique sur le site : NonFiction
Telerama
10 mai 2017
Un été avec Machiavel montre combien l'auteur du Prince, secrétaire de la chancellerie de Florence, sut « aiguiser au feu de l'action le stylet d'une langue politique », en observant la « mécanique des passions humaines ».
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (47) Voir plus Ajouter une citation
Passer l’été avec Machiavel, vraiment ? Quelle drôle d’idée. L’auteur du Prince n’est pas à proprement parler un écrivain en vacances, le compagnon des siestes estivales. Mais d’abord un homme d’action, toujours sur la brèche, pour qui décrire le monde, en dresser le constat désabusé, c’est travailler à le transformer. « Si on me lisait », dit-il en 1513 à propos du Prince, « on verrait que pendant les quinze ans où j’ai fait mon apprentissage dans le métier de l’État, je n’ai ni dormi ni joué. »
On le lit, en effet, depuis sa mort en 1527, on ne cesse de le lire, malgré les calomnies et les censures, et toujours pour s’arracher à la torpeur. En ceci, pourquoi pas, Machiavel est implacable comme un soleil d’été. C’est l’astre qui rend sa prose cinglante, jetant sur toutes choses une lumière si crue qu’elle rend les arêtes plus vives. Nietzsche l’a dit mieux que quiconque, dans Par-delà le bien et le mal : « Il nous fait respirer l’air sec et subtil de Florence et ne peut se retenir d’exposer les questions les plus graves au rythme d’un indomptable allegrissimo, non sans prendre peut-être un malin plaisir d’artiste à oser ce contraste : une pensée soutenue, difficile, dure, dangereuse et un rythme galopant, d’une bonne humeur endiablée. »
Mais si tout est affaire de rythme, comment ne pas voir que ce qu’il appelait la qualità dei tempi, la « qualité des temps », était à l’automne des certitudes ?

(INCIPIT)
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Le De natura rerum de Lucrèce était-il un livre dangereux ? Moins qu’on a pu le dire. Certains historiens se plaisent à imaginer que sa redécouverte en 1417 par l’humaniste Poggio Bracciolini, dit le Pogge, a pu faire dévier le cours du monde, le précipitant soudainement dans la modernité. On comprend pourquoi cette idée les tente : elle élargit aux sociétés humaines cette expérience littéraire qu’ils chérissent en tant que lettrés. Mais elles prêtent trop au pouvoir de lire. Jamais les livres ne produisent de révolutions. Ils ne deviennent nos alliés que si nous sommes préparés à les lire. Ils sont des maîtres de liberté, oui, mais seulement pour ceux qui sont suffisamment libres.
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Il y a pourtant une distinction posée d'emblée, et à laquelle il se tient. Machiavel ne traite pas des républiques mais des principautés, et il ne traite pas des principautés qu'on hérite - seulement celles qu l'on conquiert, par force, par ruse, par chance, de ces Etats qui se donnent aux héros audacieux de la fortune, les princes nouveaux. Maintenant, ne nous racontons pas d'histoire : il est beaucoup plus facile de prendre le pouvoir que de la conserver. Dans la langue de Machiavel; "mantenere lo stato" signifie à la fois maintenir l'Etat et se maintenir en l'état. Ceux qui s'en montrent incapable ne ruinent pas seulement leur chance de conquérir la durée - qui reste la grande visée de la politique - ils attentent à la grandeur de l'Etat en tant que souveraineté, régime, institution.
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La chance de Machiavel est d'avoir toujours été déçu par les hommes d'État qu'il a croisé sur son chemin. Aucun, en somme, n'était à la hauteur de la situation, aucun n'était prêt à agir avec la netteté, la vitesse, le tranchant qu'exigeait la qualité du temps. C'est une chance, oui, d'une certaine manière, quand on voit de quelles dégringolades morales et littéraires se paye la fascination des intellectuels pour les hommes de pouvoir. Dès qu'ils trouvent à admirer, les voici perdus pour l'intelligence.
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Raymond Aron l’a écrit en 1945 : « La querelle du machiavélisme se rallume chaque fois que des Césars plongent l’Europe dans la servitude et la guerre. » En sommes-nous là ? Peut-être pas, ou pas encore. SI l’histoire est scandée par une succession de moments machiavéliens, il y a des moments forts et des moments faibles, plus discrets, plus sournois, plus entêtants. Les moments faibles ne sont pas toujours les moins dangereux, dès lors que menace l’engourdissement général. Machiavel est un éveilleur, parce qu’il est un écrivain. Il écrit pour porter la plume à la plaie. Il écrit pour raviver non la splendeur des mots, mais la vérité de la chose.
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Vidéo de Patrick Boucheron
La Bibliothèque universitaire de Paris 8 vous a proposé en avant-première la projection de l’épisode "L’Autochrome - La vie en couleur " issue de la série Faire l’Histoire d’Arte, suivie par une Rencontre-Débat avec Patrick Boucheron et Adrien Genoudet.
Retrouvez cette ressource et sa documentation sur Octaviana (la bibliothèque numérique de l'université Paris 8) : https://octaviana.fr/document/VUN0035_13 .
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