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"La métamorphose des cloportes" est l'histoire d'une rebiffe*.
Alphonse Boudard, pour raison de santé mais aussi parce qu'il a fait son devoir durant la guerre, est remis en liberté mais, pour ne pas qu'il recommence à soulager les honnêtes gens de leurs économies, cette liberté est tout à fait conditionnelle.
Dès le lendemain, il doit se présenter au comité post-pénal pour se mettre en règle, faire tamponner un petit carnet.
Mais il a aussi plusieurs autres visites de courtoisie à effectuer, plusieurs anciens amis à voir : Edmond Clancul, Youpe-le-fourgue et Dédé le Rouquemoute, ses anciens collègues, qu'il n'a pas balancés, et dont il n'a eu aucune nouvelle durant sa détention.
Mais les cloportes, quittant la pierre sous laquelle ils étaient cachés, se sont métamorphosés ...
Et forcément on pense au film de Pierre Granier-Deferre, réalisé en 1965.
Mais la force de la plume de Boudard c'est, qu'à la lecture du livre, les images du grand écran s'effacent peu à peu pour redonner, au fil des pages, une vie propre aux personnages.
Ce que j'aime chez Boudard, plus que son style imagé, plus que sa verve imaginative et drôle, ce sont les personnages qu'il imagine, qu'il semble avoir connu.
Dans sa prose, l'humour et l'adjectif sont rois.
Pourtant derrière eux se dissimulent le poids réel des mots employés.
Car ce livre est celui d'une rédemption, le récit de la transformation d'un bandit mal repenti à l'abandon en l'incroyable écrivain qu'il est ... Mais que cela ne gâche pas notre plaisir ...

* une vengeance
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A propos de « La métamorphose des cloportes », le livre, on pourrait parler d'une intrigue un peu faible.
Jugez-en : un malfrat qui n'a pas balancé ses complices se retrouve en taule. Après cinq ans, sans un mot ni un colis des « copains », il bénéficie d'une libération conditionnelle pour raison de santé : les éponges…
Pas besoin de vous dire qu'il les a, les boules, et qu'il se met en chasse pour retrouver Rouquemoute, Edmond Clancul et Youpe…

Je vous avais prévenus, rien que du très classique polar de série B…
Seulement voilà, le narrateur, c'est Alphonse Boudard soi-même, et c'est sa propre histoire qu'il nous narre ici par le menu… Jusqu'à la rencontre avec une sauterelle « qu'à des guibolles de reine, interminables, et des nibards façon poire belle Hélène qui vont bien sous la pogne »…
Y'a du Dard là dedans, façon San-Antonio…Du Audiard, aussi… Y'en a…

Tout amateur du célèbre commissaire ou des « Tontons flingueurs » ne peut pas, ne doit pas passer à coté de ce chef-d'oeuvre de jactance, de tendresse et de nostalgie…
Nostalgie ?
Oui : celle d'un langage vert qui tend à disparaître et qui fut si souvent porté au cinéma par des Ventura, Dalban, Pousse, Constantin…
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L'histoire est très classique, le langage pittoresque, y'a pas, c'est un chouette roman autobiographique (en partie). Rien d'un polar comme on pourrait si attendre vu le propos, une vengeance longuement remachée pendant un long séjour loin du soleil. Un narrateur qui va de porte en porte et de surprise en surprise... C'est parfois drôle aussi.
J'ai trouvé Lino Ventura vraiment top dans le rôle pour le film tiré de cet ouvrage.
Last but not least, Alphonse Boudard est une des preuves que la réinsertion existe.
ça vaut bien 4 étoiles...
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J'ai lu ce livre après avoir vu le film, et je m'attendais à revivre les pérégrinations meurtrières d'Alphonse-Lino. J'ai été surpris, car le scénario d'Albert Simonin et les dialogues de Michel Audiard sont assez peu fidèles au roman. Surpris, mais pas déçu. Oh que non !
Alphonse Boudard sort de taule après avoir tenu son rôle d'homme-apache : il n'a rien cafté aux lardus, ni pendant l'interrogatoire, ni chez le juge et encore moins sous les verrous. Mais voilà, cinq piges sans se faire « assister » d'un mandat ou d'un panier de bouffe, ça aigrit. C'est même tellement bilieux comme sensation que quand t'en sors, t'as qu'une idée dans ton cigare, c'est de te farcir les salopards qui t'ont laissé tomber. T'as qu'une envie, c'est de les voir rôtir, les faire se désintégrer de trouille, les fixer jubilatoire quand ils se tordront de douleur, à terre, avec pour dernières visions le cuir luisant de tes godasses neuves et le pli impeccable de ton nouveau falzar.
Mais du rêve à la réalité, c'est comme dit l'autre : ça fait deux. Tes anciens complices, y se sont envolés depuis belle lurette, non sans t'avoir chouré tes éconocroques avant. Ordures certes, mais mecs prévoyants et avec du réflexe. Alors tu les cherches, c'est même ça qui te fait tenir, qui te fait un peu oublier tes poumons de taulard, des éponges pétées avant heure. Bon, en chemin tu rencontres une nana qu'a des guibolles de reine, interminables, et des nibards façon poire belle Hélène qui vont bien sous la pogne, alors ça t'adoucit un peu, ça t'aide pas à oublier mais au moins cette frangine te distrait. Tu te demandes même comment qu'elle fait pour te trouver séduisant avec ton teint jaune vieux journal et ta toux de crevard…
Ce livre tient avant tout du délire verbal. La trame en est finalement assez mince, alors que le scénario du film, lui, est d'une grande richesse. Mais c'est un régal à lire, un verbe qui te prend et te lâche difficilement, tellement que t'as l'impression que t'as toujours jacté comme lui, comme Alphonse.
Chef d'oeuvre vrai, merveille, j'en passe et des pires.

Lien : http://noirdepolars.e-monsit..
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Une belle découverte que ce roman à l'humour grinçant, argotique et plein de gouaille! La vengeance à l'état pur d'un malfrat sorti de taule, convaincu de son bon droit d'aller relancer ses acolytes qui ont pris la fuite lors du casse. Malgré des tirades qui me sont restées incompréhensibles, j'ai beaucoup apprécié ce langage d'une verdeur sans pareille!
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La métamorphose des Cloportes est le premier roman d'Alphonse Boudard, roman qui sera ensuite adapté au cinéma par Pierre Granier-Deferre et dont les rôles principaux seront interprétés par Lino Ventura, Charles Aznavour, Pierre Brasseur, Maurice Biraud... excusez du peu.

Pour son premier roman, l'homme en a écrit beaucoup, l'auteur se met en scène, puisque le personnage principal s'appelle Alphonse Boudard. Alphonse est un taulard qui sort de prison avec une maladie des poumons et qui décide de se venger de ses anciens complices de braquages qui non seulement l'ont abandonné aux mains des flics, ne sont jamais allé le voir en prison ou ne lui ont jamais rien envoyé, mais qui, en plus, en ont profité pour le dépouiller de tous ses biens.

Dans un langage argotique soutenu, parfois cru, notre Alphonse se promène dans ses anciens quartiers, sous la surveillance du flic qui l'avait arrêté, afin de retrouver ses vieux complices et les exterminer.

Le roman débute avec la sortie de prison du personnage principal et revient, par la voix du personnage-narrateur, sur ce qui l'a conduit à la prison et ce qui motive son esprit de vengeance. On assiste donc plus à un flashback permanent qu'à une histoire racontée, ce qui, il faut bien l'avouer, m'a un peu décontenancé, et m'a empêché d'entrer réellement dans l'histoire.
Le style narratif m'a dérangé, mais également le style littéraire, bien que je sois assez amateur de langage argotique, là, celui d'Alphonse Boudard, dans ce tout premier roman, manque un peu de rondeurs. C'est-à-dire que l'argot n'est jamais tant intéressant que lorsqu'il est accompagné d'autre chose (poésie, humour, invention stylistique...), ce qui n'est pas le cas dans ce roman-ci (peut-être l'auteur s'est-il amélioré par la suite, je ne sais pas puisque c'est pour l'instant l'unique roman que j'ai lu de lui).

L'histoire elle-même est pourtant attrayante, sans jamais révolutionner le genre, bien sûr, puisqu'il ne s'agit rien de plus que de l'envie de vengeance d'un homme trahi. Mais, le parcours des anciens acolytes de Boudard a de quoi donner du plaisir au lecteur.

Malgré tout ça, la lecture est un brin laborieuse, pour les raisons que j'ai citées plus haut.

Dommage, car il y a de bonnes idées, notamment dans le déroulement de l'histoire (idées que je ne peux pas citer sans dévoiler l'histoire elle-même) et dans certains personnages.

Au final, sans être une purge à lire, « La métamorphose des cloportes » n'est pas à la hauteur de mes espérances et la plume manque un peu de style pour que j'adhère totalement. Tant pis !
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Un petit 3/5 car le bilan est mitigé.
À lire certes car la gouaille de l'auteur est parfois savoureuse et on peut lire et relire ces phrases qui nous transportent comme dans un autre siècle et réveillent en nous le Blier et l'Audiard.
Mais on se lasse, on fatigue parfois, on décroche quand notre connaissance du jargon n'est pas à la hauteur et puis il faut d'autres ingrédients pour faire un bon livre.
Enfin, la fin m'a laissé sur ma faim.
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Le livre où Boudard cherche et retrouve ses anciens compagnons de truanderies. Rouquemoute le gros, Lulu le paladin vengeur, Clancul le converti, Sauveur l'ami Corse, Youpe l'escroc et bien d'autres.

Car Boudard sort de zonzon et veut régler ses comptes avec les complices de sa peine. Il va un à un les afficher, les glavioter, les secouer un bon coup. Comme toujours l'auteur est un vrai-faux méchant. Jamais il ne tue, toujours il comprend, gamberge et lâche le col. Après tout les cloportes se sont bien métamorphosés. La plus belle reconversion est celle liée à l'hindouisme, délire psychéglauque et buffet froid garanti après des mûres bien peu comestibles.

Tout cela est entrecoupé de quelques belles pages avec un amour bourgeois, une toile de maître, un coup dans le Buffet. La gonzesse reste de manière improbable avec cet escogriffe, plus habitué à voir des Léone, cette incroyable prêtresse de Vénus qui sent le siflard et le roquefort.

Un Boudard malicieux, de jeunesse renforcée de quelques estafilades on pourrait dire. Tout est en mouvement, l'oeil est vif, la mandale rapide et la lecture pressante comme une envie d'éclabousser une faïence jaune de rire.
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Un drôle de livre qui m'a laissé un sentiment mitigé : j'ai beaucoup aimé le style, mais je trouve que l'intrigue va dans tous les sens et manque un peu sa cible...
Lien : http://chroniquesdunchatdebi..
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