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EAN : 9782246385417
296 pages
Grasset (26/08/1987)
4.21/5   17 notes
Résumé :
L'éducation d'Alphonse se fait de 1946 à 1947 entre une librairie d'ouvrages anciens, le Carillon des Siècles, et la prison de Fresnes : bien difficile de rester honnête lorsqu'on est jeune, qu'on a un très maigre bagage culturel et un sacré appétit sexuel en ces années d'après-guerre où le moindre paquet de cigarettes se paie son pesant d'or. Au Carillon débarque, un jour, le Professeur, curieux pédagogue porté sur la dive bouteille et les spéculations les plus has... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
De 1946 à 1947 , Alphonse Boudard se morfond dans une vieille librairie "le Carillon du Siècle" qu'il doit tenir pour le compte d'une famille d'aristocrates aussi déplaisants que décatis .
Il est dans une dèche totale d'autant plus qu'il finit par se faire renvoyer. Il se laisse entraîner dans une combine foireuse d'écoulement de faux billets. Bien entendu , cela se soldera par un séjour à la case prison avant de réussir à percer dans la littérature .
Avec Giovanni , il fait partie de ces rares truands à qui l'édition de l'époque donna leur chance.
Peu de choses dans ce livre au niveau de l'intrigue ou de l'anecdote. Quelques portraits amusants de personnages hauts en couleurs : Le Professeur , le Prince , le Vicomte Renaud , Génibrel l'escroc aux identités multiples.
Alors pourquoi lire Boudard ? Pour son style bien entendu , sa langue verte , truculente , unique et qui n'est plus parlée par les marlous d'aujourd'hui. Des expressions argotiques uniques et datées d'une époque aujourd'hui disparue . Celle des truands de l'avant et de l'après guerre. Leurs moeurs étranges , leur code de l'honneur, les grandeurs et leur bassesses dont on est bien loin aujourd'hui. A tel point qu'il monte de ces pages comme un parfum de nostalgie.
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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Je ne sais pas trop quoi penser de ce livre qui semble autobiographique, j'ai le sentiment que son seul but est de parler l'argot, la langue des mafieux le plus souvent possible. C'est peut-être naturel pour lui mais j'ai trouvé cela un peu lourd.
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Beau avoir étudié entre autres la psychologie, il fonctionnait comme la plupart à l’aveuglette, au pifomètre. Chez les intellos, l’instinct certes est atrophié par les spéculations de l’esprit. Ils savent tout et ne comprennent rien. D’expériences nombreuses je m’appuie… en fond de cul-de-basse-fosse, j’ai côtoyé des zèbres parfaitement primitifs… des Arabes débarqués de leur dromadaire, propulsés de leur douar sur le paveton de Barbès… illettrés, il va sans dire… cloqués au trou pour une rixe au rasoir, l’arrachage d’un sac à main… ils savaient pourtant l’essentiel, respiraient d’un seul coup leurs ennemis potentiels… leurs victimes probables… leurs alliés de passage.
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Tout est bon pour ceux qui savent observer les drames de la vie. La mère Théo à l’idéologie sécuritaire, rien ne lui échappait… des aurores au cœur de la nuit. Sa bouille, à elle, je me remémore vague… en tout cas gravosse malgré le manque de pain, de beurre, de barbaque… mamelue, ventripotente, moustachue, il me semble… l’œil batracien… Et son cador… boudin à pattes… l’immonde enfoiré roquet… lui, d’un modèle assez courant chez certaines dabuches.
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Paris, n’est-ce pas, le mirage !… surtout pour les personnes du joli sexe… pléthore de boutiques à frusques, à parfums, toutes ces inutilités qui rendent la vie supportable… Même en cet après-guerre qui n’en finissait pas lui aussi avec ses tickets d’alimentation… ses damnés succès de succédants… c’était tout de même plus folichonneux que Brest dont il ne reste rien… que Lorient… Dunkerque… Rouen… et que Caen, il va sans dire
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Nous en sortîmes… les uns les autres… les juifs de retour, les rescapés des fours d’Eichmann… les déportés du travail, du hasard… les victimes, et les bourreaux parfois travestis en victimes ! La société se remettait sur pattes vaille que pousse. Dans les décombres, ruines et mistouilles !
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— La révolte est dans l’ordre des choses.
Je voyais pas bien le rapport de ces toiles-radiateurs avec la révolte… le dérangement du monde. Il maniait le paradoxe avec un tel vocabulaire que je ne cherchais déjà plus à comprendre.
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Vidéo de Alphonse Boudard
21 novembre 2009 :
Mot de l'éditeur :
« Je regrette de ne pas lavoir butée pendant quil en était encore temps. Nul besoin de réfléchir ni délaborer le crime parfait. Plus cest gros mieux ça passe.

Elle faisait le ménage monsieur le commissaire. Elle a dû glisser sur le carrelage quelle venait dastiquer. On pouvait lui reprocher bien des choses, mais une vraie petite fée du logis, une maîtresse-femme. Quest-ce qui sest passé? on ne le saura jamais. Mauvais contrôle du pied dappui, fort justement monsieur le commissaire, le coup du lapin. La faute à pas de chance, encore une fois.

Jaurai dû lui mettre un grand coup derrière sa gueule alors que tout le monde ignorait encore notre différent. Les Boulard ? Un exemple pour tous les couples modernes. Jamais un mot plus haut que lautre, aimables avec les voisins, bonjour et bonsoir. Jaurai utilisé le cendrier en granit de Bénodet. Jaurai pris mon élan, de toutes mes forces et de toute ma rage, pour la frapper à larrière de son crâne vide. Plus tard, bien plus tard, jaurai appelé le SAMU. Oui, ça a dû se passer il ny a pas bien longtemps docteur. Mais jétais en train de bricoler dans le garage, je nai rien entendu parce je perçais des trous dans de la tôle. Cest que je construis un cabanon pour abriter les outils de jardin. Ce nest pas que jai beaucoup de terrain, mais ça me détend de pratiquer lart potager. Et puis, cest pas les légumes quon trouve dans le commerce. Des saveurs et des parfums incomparables. Ah oui, ma femme. Quand jai constaté, il devait déjà être trop tard. Enfin, je ne suis pas médecin. Je ne peux pas juger, mais elle était très pâle. Quest-ce que vous en pensez docteur?

Lélectrocution à la machine à laver, cest pas mal non plus. Combien de femmes disparaissent chaque année alors quelles accomplissaient leurs tâches domestiques? Elle avait grand soif, mais elle avait la manie de stocker les produits pour déboucher les cabinets dans des bouteilles deau minérale. Elle faisait les vitres au troisième étage un jour de grand vent. Elle préférait le bain à la douche, pourtant elle sétait toujours refusée à apprendre à nager. Elle avait la manie de garder près delle une bougie pour la sieste.

Ca fait trois lignes, dans les journaux, à la page des faits divers. Personne ne sen émeut. Sinon les proches, évidemment, car le plus dur cest toujours pour ceux qui restent.
elle est tombée à la renverse, sa tête a porté contre le rond des chiottes. Une belle mort, elle ne sest pas vue partir. Exactement, comme vous dites »

Lorsquil écrit, lorsquil se laisse porter par le jaillissement des mots, Serge le Vaillant ne manque pas de soumettre ses textes à lépreuve du « gueuloir » de Flaubert, de les lire à haute voix pour mieux les fignoler. Ancien capitaine au long cours, grand homme de radio, grand chef dorchestre des nuits de France Inter, cet orpailleur de la langue française, quelle soit verte ou noire, est un magicien. Il na pas seulement le talent de conteur dun Gérard Sire ou dun Jean-Pierre Chabrol. le culte des mots ciselés, des mots torchés, la faconde dune prose féconde, le sens de lorgie verbale.
Ses textes ont le verbe acide et tendre, le verbe au goût de pomme dApi, celui qui baptise et qui tue, qui bénit et qui excommunie, qui conjure et qui absout, qui enfante et qui explose, qui hurle et qui chuchote, qui pleure et qui pavoise. Serge Levaillant appartient à la lignée des Rabelais, des Villon, des Rostand, et plus près de nous des Céline, Léon Bloy, Auguste le Breton , Albert Simonin, Francis Blanche, Alphonse Boudard, Michel Audiard, et autres Frédéric Dard. Il est un magicien, un orpailleur de la langue, quelle soit verte ou noire, ciselée ou torchée : avec lui les mots croustillent. Ils mordent, ils aboient, ils cajolent. Ils sont tour à tour tendres et cruels, nourris de vinaigre et de miel, de gifles et de caresses. Ils décapent. Ils émeuvent. Ils déchaînent des crises de rires et de jubilation. Ils touchent à la fois nos coeurs et nos zygomatiques.
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