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EAN : 9782070402854
368 pages
Gallimard (05/06/1998)
3.53/5   43 notes
Résumé :
A l'ombre des hautes tours de l'église Saint-Sulpice règne Madame. Tailleur strict, chemisier blanc, broche ornée de petits brillants... on la dirait presque sortie de la messe de onze heures. Comme une mère supérieure, elle veille sur ses ouailles... Une éducation au couvent des Oiseaux, ça aide pour tenir une des "maisons" les plus curieuses de Paris. Surtout quand Monseigneur vient spécialement y entendre une confession d'un genre particulier, ou y recevoir un ju... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Confessions en maison close
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J'ai la nette impression que l'auteur mérite quand même une meilleure publicité. Peu lu, peu cité, je me fais une joie de vous présenter ici un de ses bons romans.
Alphonse Boudard est un de ces hommes "touche-à-tout" dont de multiples expériences de la vie ont fait le sel de ses écrits. Né dans les années 20, il bourlingue à droite à gauche, des séjours en prison, en sanatorium, il plonge dans le Paris populaire et observe tout ce petit monde.
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Madame de Saint-Sulpice est une sorte de témoignage interposé. Récupérant les mémoires de la taulière, Mme Blandine, tenancière d'une célèbre maison close parisienne. L'auteur, curieux comme un pou, fait une petite incursion dans cette maison en 1946, lors de la fermeture définitive.

Nous avons donc toute la vie de Madame Blandine, de son enfance à sa retraite. Presque cinquante années dont 25 en maison close.
Quelle verve, quelle gouaille! Une description minutieuse, quelquefois librement adaptée, d'un milieu fermé et très intime. De plus, l'Abbaye porte bien son nom puisqu'elle rassemble majoritairement des clients du clergé.

Le style employé est succulent. De l'argot parisien pure souche, mâtiné de termes ecclésiastiques, avouez tout de même que ça ne s'accorde pas tant que ça. Mais l'auteur a cette "patte" venue de la ruelle qui apporte l'authenticité.
Ca choque pas mal, on rigole beaucoup , très imagé également et c'est bien écrit. Le monde des proxénètes, gangsters, maquerelles, prêtres pervers est magnifiquement brossé. Il est évident qu'il n'est pas à mettre entre toutes les mains :)
Mais bien envie de découvrir d'autres romans du même acabit, j'aime beaucoup ce langage populaire.
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Un bouquin signé Alphonse Boudard, même déniché au fond d'une boutique un peu vieillotte, ça ne se rate pas. Cela nous rappelle « L'hôpital », « Bleubite » et autres romans ou nouvelles.
On a tout de suite envie de savoir de quoi il retourne.

L'auteur nous dit avoir reçu en une sorte d'héritage les cahiers retraçant la vie de Madame Blandine, tenancière de maison close dans la première moitié du vingtième siècle.
Décidant de réécrire ces mémoires pour les rendre publiables, Alphonse Boudard nous offre au fil des pages un véritable catalogue des turpitudes (certainement réelles, je n'en doute même pas) des personnes fréquentant ces établissements (Celui-ci étant de surcroît spécialisé dans une clientèle ecclésiastique). Même si tout cela dépeint une humanité pleine de manques, cela devient un peu lassant à la longue.

Il est vrai que ce bouquin est un peu une description sociologique d'une époque et d'un type de population.
En termes de style, il est vrai également qu'il a un parfum de Céline (un parfum seulement) dans l'écriture de Boudard. Cela ne tient pas seulement à l'usage de l'argot mais au rythme et au style employés, et certainement à l'ambiance dégagée par l'époque décrite.

Bref, ce n'est pas à mon avis une des productions majeures de cet auteur. Juste un petit moment de détente sans grande importance dans notre monde littéraire.
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Madame de Saint –Sulpice/Alphonse Boudard
Blandine, jadis Marie-Gertrude, célèbre maîtresse d'une maison de passe à l'ombre des tours de l'église Saint-Sulpice à Paris, dont les murs sont propriété de l'Archevêché, est en fin de carrière tout comme les maisons de tolérance qui à la suite de la promulgation de la loi Marthe Richard le 13 avril 1946, verront bientôt aboli le régime de la prostitution réglementée qui valait depuis 1804. La curiosité, mère de tous les arts, pousse Alphonse Boudard, vingt et un an, en ce jour du début de l'année 1946 vers ce lieu « de perdition » où les curés en mal d'amour viennent commettre les péchés de la chair, en lousdoc bien entendu : ils passent par la petite rue derrière ! Aussi cette maison est-elle appelée « L'abbaye » par les initiés. Pour Boudard, c'est une évidence, il y a un parallèle indéniable et troublant entre le bobinard et le couvent : la maquerelle est une sorte de Mère supérieure, « d'ailleurs, au XVIIIe siècle on les appelait des abbesses. »
En un vocabulaire imagé et riche d'un argot bien trempé, Boudard nous fait pénétrer dans ce monde de velours et de glaces sans tain, de tentures et meubles rococo, peuplé de belles hétaïres évoluant dans un climat presque religieux. Bordel oblige ! Notre Alphonse n'a pas l'habitude d'enquiller dans des taules pareilles ! Il est intimidé face à la prestance de Blandine qui le reçoit, une femme de quarante cinq ans qu'on dirait presque sortie de la messe de onze heures après avoir posé son missel. Seulement, après les présentations, il s'avère que notre jeune homme manque de biffetons. Alors pas de belle péripatéticienne pour lui accorder certaines privautés.
Un demi siècle plus tard, la rencontre de Boudard avec le commissaire Beaulieu avec qui il a sympathisé depuis des lustres, lui vaut d'être mis dans la confidence : le commissaire s'est vu confié naguère par Blandine, une de ses indic, ses mémoires en plusieurs tomes manuscrits. La réputation sans doute surfaite de Boudard d'être un thuriféraire du proxénétisme lui vaut de la part du commissaire de se voir offrir les mémoires de Blandine, cette très digne vieille dame sachant cultiver le patrimoine de la luxure, pour en faire un livre. Et Boudard de s'écrier : « C'était une sacrée surprise les cahiers du commissaire Beaulieu. J'y avais rendez-vous avec Madame Blandine, la dame de Saint-Sulpice dont j'avais entrevu le bouclard en 1946. Cette villa où seule la vigne qui recouvrait la façade était vierge. » La lecture des écrits de Madame Blandine vaut quelques sueurs à Boudard, « de la braise qui vous réchauffe le coeur, du moins l'estomac, et le sexe…la grosse bébête qui monte ou la minette qui mouille… » Seulement pour narrer les pires scènes de dépravation, Madame Blandine usa d'un style désuet et ampoulé avec la métaphore rose chrétienne…loin du style d'aujourd'hui où « la littérature a ouvert toutes grandes les portes aux expressions les plus crues, les plus sauvages, où la moindre péronnelle des Beaux Quartiers éructe de la fiente pour être au goût du jour. » Ipso facto Boudard se voit contraint de revoir le style afin de nous offrir un récit de son cru.
Il découvre alors dans les lignes de Madame Blandine une époque révolue, début de siècle, troisième république, une époque où « la publicité qui conditionne les bipèdes pour les brosses à dents, les déodorants, les tampax-haleine-fraîche..c'est classe! n'existait pas! caltez minables ! Soyez au festin à distance respectable, par télévise interposée. »
La jeunesse de Marie-Gertrude ne fut pas une sinécure et de confessionnal en échoppe glauque, de petit michetonnage en tapin professionnel, elle va faire moult rencontres auxquelles elle accorde, contre quelques fafiots, toutes privautés annonciatrices de sa destinée, toutes narrées avec délice par Boudard à partir des notes de Madame Blandine, rencontre effrayante à posteriori avec Landru qui lui fera connaître son premier orgasme, ou l'aviateur Guynemer, la classe, à la veille de perdre la vie en plein ciel. Sans compter les cardinaux et autres abbés dont l'un, le premier venu en fait, la fit participer à l'effort démographique. le petit têtard prénommé Matthieu fut confié à une famille de paysans ce qui coûta nombre de sacrifices à Marie-Gertrude.
D'amours saphiques en aventures multiples, visite régulière de l'acteur Michel Simon, Madame Blandine fait prospérer son claque d'une main de fer dans un gant de velours, sans inhibitions d'aucune sorte et les talbins et autres lingots s'empilent dans un coffre à Genève. La Guerre venant, nous sommes alors en 1940, après avoir « barboté » dans les eaux les plus troubles et même l'eau bénite, elle s'accorde un bain de jouvence dans les eaux du Rhin en la personne de Hans, un bel officier allemand qu'elle emmène au septième ciel et qui devient son amant tandis que la Wehrmacht règne sur Paris. Cette liaison lui vaudra de sérieuses inquiétudes.
En 1946, l'Abbaye ferme et Madame Blandine prend sa retraite bien méritée.
Un remarquable ouvrage passionnant de bout en bout.
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Madame de Saint-Sulpice présente l'avers et le revers d'une comédie humaine sous fond de drame ecclésiastique.

Un peu moins de 20 ans après la préface de Michel Foucault aux mémoires d'Herculine Barbin, Boudard exhume à son tour une autre vie fragile. Un destin qui déborde.

Tout débute par des mémoires aux pages arrachées. A cette époque Boudard est encore sollicité, il n'avait pas le temps sur le coup. En lisant de plus près, il découvre que l'histoire de Blandine est exceptionnelle, en dépit du fait que le donateur ne soit plus de ce monde.
Que révèlent ces mémoires?
Un premier amour interdit parce qu'en soutane a donné naissance au Saint-Mathieu, renvoyant Blandine dans le monde séculaire et donc civil. Elle s'est vue malmenée par un patron repoussant dans un magasin de confection de vêtements pour le Saint-Père. le premier coup de canif survient lorsqu'un dignitaire de haut-rang dégouline sur la main de Blandine car, il est vrai, elle laisse peu de gens indifférents. Puis il y a un certain Landru (le vrai) et bien d'autres aventures, qui l'amèneront dans une maison close, presque une bonne nouvelle pour celle qui, sujet tabou s'il en est, aimait les plaisirs de la chair plus que de raison (religieuse) et ne savait où aller sans côtoyer la misère. Blandine grimpe les échelons en même temps que les femmes et hommes jusqu'à devenir tenancière. L'Abbaye ce n'est pas une cage à poules. Blandine mène la grande vie avec des résidences secondaires, des robes de couturier et le champagne durant l'Occupation.
le tout forme donc une fresque de la première moitié du XXe siècle, où l'Abbaye reçoit du petit curé au cardinal renommé, des célébrités, des hommes politiques et plus largement tout le gratin de l'époque.
Plus qu'ailleurs, l'auteur montre qu'une éducation au couvent (des Oiseaux) aide à tenir une Maison. Ces deux mondes (prostitution et ecclésiastique) sont liés. le second couvre le premier, surtout à l'Abbaye, ce lieu de reconstitution où se conFESSE à Saint-SUPPLICE les tentations inavouées, homosexuelles, zoophiles, pédophiles. En un mot c'est le lieu où l'ascèse de la chair pourtant sermonnée n'a pas droit d'asile.

De ce fait, des éclats de rire ou au minimum des ricanements surgissent de la part du lecteur. On découvre ainsi un vélo sans selle à bon usage ou un chien, Nestor, dressé pour des aventures tout à fait étonnantes!

Pour les lecteurs fidèles de l'auteur, on y voit des répétitions avec d'autres ouvrages, notamment La Fermeture et L'étrange Monsieur Joseph.
La fin de l'ouvrage est problématique: tout tombe en eau de boudin (ou boudoir plutôt) car les pages sont arrachées.
Pas le meilleur Boudard, mais un bon. Pour les franches rigolades et les vrais retour d'expérience sur un milieu encore trop fantasmé, rêvé, désiré.

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Adaptation libre des mémoires d'une prostituée d'assez haut vol, taulière pendant 25 ans d'un bordel pour ecclésiastiques. Dans le plus pur style Boudardien (disciple de Céline), un témoignage assez exceptionnel d'un certain dessous des cartes de la vie parisienne de la première moitié du vingtième siècle.

D'autres extraits ci-dessous
Lien : https://filsdelapensee.ch/
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Dans ses fonctions putassière Blandine va découvrir peut-être l'essentiel de ce qui différencie profondément l'homme de la femme question sexe. L'homme semble agir par crise, il se met alors dans un état second, plus rien ne peut le retenir jusqu'à ce qu'il aille jusqu'au bout de son éclatement, et ensuite, il se calme, il tire un trait. Il s'est "dédoublé"... ça explique peut-être le mystère autour des crimes sexuels. Ces hommes qui peuvent vivre en bons pères de famille, bureaucrates ou commerçants sans histoire, et qu'on découvre un jour vampire de Düsseldorf, boucher de Hanovre ou Jack l'éventreur.
La sexualité féminine plus passive bien sûr est beaucoup plus diffuse... rarement sujette à des crises.

Tel que relevé pour : https://filsdelapensee.ch/
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Je ne pouvais pas savoir… à cent mille lieues… qu’un jour je jouerais de la plume sur le papier… et qu’on me publierait et, plus précisément, que j’écrirais sur la prostitution et les maisons closes.
La curiosité, mère de tous les arts me pousse. Stèphe, un pote ancien de la guerre qui vient de se finir soi-disant en beauté m’a mis sur la voie. Il habite le quartier, Stèphe, il est d’une famille je vous dis que ça… goupillon et jetons de présence dans les entreprises les plus juteuses. Il m’a raconté… c’est là que les curés viennent commettre les péchés de la chair.
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« Ceux qui veulent empêcher de dire la messe sont plus fanatiques que ceux qui disent la messe. » De qui cette jolie déclaration ? Question à 1 000 balles et un paquet de lessive Homo. Eh bien, elle est du brave Maximilien… celui natif d’Arras comme l’ami Bidasse… Robespierre lui-même, l’incorruptible en acier de guillotine. Assez bien tournée sa formule, mais lui-même a fini par tourner gourou… Être suprême… comme quoi on n’est jamais assez prudent.
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Je croyais tout savoir… à la vérité on ne sait jamais rien. On n’en a jamais fini d’avoir tout vu. Question sexuelle c’est l’abîme… on ne sait pas où ça s’arrête et si d’ailleurs ça peut s’arrêter. Ça participe à la fois de la plus grande simplicité… l’instinct impérieux… irrépressible… et aussi de tous les tarabiscotages les plus dingues… les plus effroyables, les plus répugnants.
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L’essentiel pour le coureur de dot c’était l’oseille, le pognon, le carbure et pas des piécettes de putain qui vient de faire trois passes. Il s’agit de pénétrer dans le vif du trésor… le mariage est quoiqu’on en dise encore la voie royale. Le coureur de dot se foutait de la beauté de la future. Tarte et louchon et torgadue c’était secondaire. Lui, il était tout de même préférable qu’il soit de tronche avenante.
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Videos de Alphonse Boudard (16) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Alphonse Boudard
21 novembre 2009 :
Mot de l'éditeur :
« Je regrette de ne pas lavoir butée pendant quil en était encore temps. Nul besoin de réfléchir ni délaborer le crime parfait. Plus cest gros mieux ça passe.

Elle faisait le ménage monsieur le commissaire. Elle a dû glisser sur le carrelage quelle venait dastiquer. On pouvait lui reprocher bien des choses, mais une vraie petite fée du logis, une maîtresse-femme. Quest-ce qui sest passé? on ne le saura jamais. Mauvais contrôle du pied dappui, fort justement monsieur le commissaire, le coup du lapin. La faute à pas de chance, encore une fois.

Jaurai dû lui mettre un grand coup derrière sa gueule alors que tout le monde ignorait encore notre différent. Les Boulard ? Un exemple pour tous les couples modernes. Jamais un mot plus haut que lautre, aimables avec les voisins, bonjour et bonsoir. Jaurai utilisé le cendrier en granit de Bénodet. Jaurai pris mon élan, de toutes mes forces et de toute ma rage, pour la frapper à larrière de son crâne vide. Plus tard, bien plus tard, jaurai appelé le SAMU. Oui, ça a dû se passer il ny a pas bien longtemps docteur. Mais jétais en train de bricoler dans le garage, je nai rien entendu parce je perçais des trous dans de la tôle. Cest que je construis un cabanon pour abriter les outils de jardin. Ce nest pas que jai beaucoup de terrain, mais ça me détend de pratiquer lart potager. Et puis, cest pas les légumes quon trouve dans le commerce. Des saveurs et des parfums incomparables. Ah oui, ma femme. Quand jai constaté, il devait déjà être trop tard. Enfin, je ne suis pas médecin. Je ne peux pas juger, mais elle était très pâle. Quest-ce que vous en pensez docteur?

Lélectrocution à la machine à laver, cest pas mal non plus. Combien de femmes disparaissent chaque année alors quelles accomplissaient leurs tâches domestiques? Elle avait grand soif, mais elle avait la manie de stocker les produits pour déboucher les cabinets dans des bouteilles deau minérale. Elle faisait les vitres au troisième étage un jour de grand vent. Elle préférait le bain à la douche, pourtant elle sétait toujours refusée à apprendre à nager. Elle avait la manie de garder près delle une bougie pour la sieste.

Ca fait trois lignes, dans les journaux, à la page des faits divers. Personne ne sen émeut. Sinon les proches, évidemment, car le plus dur cest toujours pour ceux qui restent.
elle est tombée à la renverse, sa tête a porté contre le rond des chiottes. Une belle mort, elle ne sest pas vue partir. Exactement, comme vous dites »

Lorsquil écrit, lorsquil se laisse porter par le jaillissement des mots, Serge le Vaillant ne manque pas de soumettre ses textes à lépreuve du « gueuloir » de Flaubert, de les lire à haute voix pour mieux les fignoler. Ancien capitaine au long cours, grand homme de radio, grand chef dorchestre des nuits de France Inter, cet orpailleur de la langue française, quelle soit verte ou noire, est un magicien. Il na pas seulement le talent de conteur dun Gérard Sire ou dun Jean-Pierre Chabrol. le culte des mots ciselés, des mots torchés, la faconde dune prose féconde, le sens de lorgie verbale.
Ses textes ont le verbe acide et tendre, le verbe au goût de pomme dApi, celui qui baptise et qui tue, qui bénit et qui excommunie, qui conjure et qui absout, qui enfante et qui explose, qui hurle et qui chuchote, qui pleure et qui pavoise. Serge Levaillant appartient à la lignée des Rabelais, des Villon, des Rostand, et plus près de nous des Céline, Léon Bloy, Auguste le Breton , Albert Simonin, Francis Blanche, Alphonse Boudard, Michel Audiard, et autres Frédéric Dard. Il est un magicien, un orpailleur de la langue, quelle soit verte ou noire, ciselée ou torchée : avec lui les mots croustillent. Ils mordent, ils aboient, ils cajolent. Ils sont tour à tour tendres et cruels, nourris de vinaigre et de miel, de gifles et de caresses. Ils décapent. Ils émeuvent. Ils déchaînent des crises de rires et de jubilation. Ils touchent à la fois nos coeurs et nos zygomatiques.
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