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EAN : 9782246806929
304 pages
Grasset (09/04/2014)
3.11/5   9 notes
Résumé :
Âgée de trente ans et ancienne championne du 400 mètres haies, Teldj enseigne la littérature érotique arabe à l’université d’Alger et ne cache pas son attirance pour les femmes. Elle s’éprend passionnément d’une jeune Espagnole venue chercher du travail à Alger.

Traumatisée, très jeune, par l’assassinat de sa mère par les islamistes, Teldj est fascinée par l’histoire du monde arabe sombrant dans un chaos qui la renvoie à son désarroi intime.
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Lecture secouante ! La vision par un auteur algérien, vivant à Alger, de ce que nous, Occidentaux, avons appelé les printemps arabes.

Telj est une jeune femme, chargée de cours à la faculté de lettres d'Alger, qui a des fantômes plein la tête et va vivre les révolutions tunisienne et égyptienne principalement à l'aune de son histoire et de l'histoire de son pays.

J'ai eu un peu de mal avec l'écriture de l'auteur au début. Il vous lance ce cri haletant, rugueux et répétitif, mais il faut lire cette histoire comme une longue mélopée, aux refrains que l'on finit par connaître par coeur, mais qui veut secouer nos consciences d'occidentaux. Et c'est réussi.

S'arrêter au fait que la narratrice est homosexuelle serait une erreur grossière. J'ai eu l'impression que pour asseoir son propos, l'auteur voulait envisager le monde à travers les yeux d'une femme autonome, sans homme car, dans le cas inverse, il aurait fallu analyser cette relation alors que l'auteur a voulu très visiblement se concentrer sur les problèmes politiques et religieux des pays pris dans l'engrenage de ces révolutions.
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Décidément, le talent littéraire (prouvé, cela s'entend) se bonifie avec le temps… et «flamboie» quand il retombe… en jeunesse. Une histoire boudjedréenne comme il se doit. La femme, des femmes, l'indépendance, la solitude, l'amour, le sexe, encore du sexe, l' angoisse, la liberté, la vie, la mort…

Déjà, rien que le corps de l'histoire est, en lui-même, toute une philosophie de vie : Une jeune femme, Teldj, née en hiver 84 dans les Aurès enneigés, enseignante universitaire (donc autonome financièrement), intellectuelle (car elle pense), libre (elle n'aime pas les hommes…qui, dans son enfance, à l'âge de sept ans, ont tenté de la violer et les terroristes islamistes ont «égorgé» au sein de la clinique où elle travaillait, sa mère, une sage-femme ; l'égorgeur étant un résident devenu par la suite professeur et doyen paradant) et libérée (elle aime les femmes, jeunes et mignonnes de préférence), sportive, ancienne championne olympique du 400 m haies (un parcours d'obstacles très difficile en raison des haies multiples et de la nécessaire précision des gestes, conjuguée à la rapidité) avec, aussi, pour autre spécialité, la course de vitesse...et très belle et mordue de Chine où elle a séjourné en tant qu'enseignante. Pas facile de la rattraper et encore moins de l'attraper !
Avis : Difficile à lire (c'est du Boudjedra, pardi ! avec ses mots, ses petites (ou très longues) phrases qui se mélangent, s'enlacent, se pénètrent, ses échappées, ses mots excessifs et ses jugements tranchants, mais à lire, car c'est une de ses plus belles oeuvres, peut-être la plus aboutie, qui montre aussi que Rachid Boudjedra reste le plus grand, le plus fort, le meilleur de la littérature algérienne… et plus (+). Avec «la Répudiation», on a eu les mémoires romancées d'un jeune homme, d'un homme en devenir. Aujourd'hui, on a les mémoires (sous forme de roman et une histoire-alibi) d'un homme-citoyen accompli
L'auteur ne manque pas de multiplier des digressions explicatives parfois pour ce qui concerne les personnalités ou les périodes historiques citées…et des digressions critiques pour expliquer, à sa manière et selon ses idées politiques. Qui ne les connaît, tant sa franchise est proverbiale et claire, défenseur d'une révolution collective et pourfendeur des «printemps arabes» -dont l'Octobre 88 d' Algérie- derrière lesquels il ne voit que complots et autres manip'extérieurs. Tout y passe : le pays, le système, l'actualité nationale et internationale, la gouvernance, les gouvernants, les dérives…ce qui rend parfois difficile le suivi et compréhension de l'histoire principale. Dans tout cela, ne mâchant pas ses mots, l'islamisme, le terrorisme, le capitalisme, le «système», le machisme, tous en prennent pour leur grade !
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J'étais conquise avant d'avoir commencé la lecture de ce livre - en ayant entendu parler au cours d'une émission littéraire - mais j'ai malheureusement dû déchanter et ai d'ailleurs eu du mal à le terminer alors qu'il est pourtant assez court.
Pourquoi avoir fait de ce livre un roman et non pas un essai ?
En tant qu'essai dénonçant la vaste tromperie du "printemps" arabe, qui n'en finit pas de précipiter au moins une partie (?) du monde dans l'hiver de l'obscurantisme et de la barbarie, ce livre est essentiel et mérite incontestablement d'être lu. C'est effectivement un cri mais un cri s'appuyant sur des faits.
En tant que roman j'ai trouvé ce livre assez lamentable et ce alors que le personnage féminin, Teldj, avait pourtant au départ tout pour plaire : une intellectuelle ex sportive, libre et assumant une sexualité ne correspondant pas à la norme dans un univers de plus en plus hostile et ayant eu le courage de surmonter un traumatisme d'enfance partagé par tant de femmes. Mais la manière dont l'auteur la dépeint la fait apparaître comme une sorte de monstre froid instrumentalisant plutôt que vivant réellement ses relations amoureuses. Curieusement et alors que l'intention de l'auteur était sans doute de donner la parole à un personnage homosexuel sur un continent - l'Afrique - qui tend de plus en plus à criminaliser cette orientation, il en donne une représentation qui correspond d'assez près à celle qu'en font nombre des ennemis des homosexuels: à savoir des êtres consommant leurs partenaires de manière assez froide et distanciée, s'en détachant dès qu'ils ne correspondent plus à leur "description catalogue". Ce détachement de son héroïne est peut-être dû au traumatisme subi dans l'enfance mais on n'a pas vraiment envie de chercher des raisons de la rendre sympathique, d'autant plus que son histoire est totalement noyée par un flot de considérations socio-politiques parfois sans rapport direct avec l'intrigue.
Pourquoi l'auteur a-t-il voulu faire de ce livre un roman ? Pour en faire une oeuvre plus commerciale dont le message politique serait ainsi susceptible de toucher un plus large public ? Si telle était l'intention c'est raté: en tant que roman c'est assez détestable, je me répète, et par conséquent cet aspect roman complètement raté rend moins réceptif au message, pourtant légitime et essentiel, véhiculé par l'auteur...
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Si l'on se réfère à la quatrième ce couverture du dernier roman (?) de Rachid Boudjedra, on a l'impression que nous allons découvrir une oeuvre violente, engagée. C'est effectivement le cas mais le lecteur doit savoir que, tout de même, nous sommes très loin du roman traditionnel.
Il y a bien une héroïne, Teldj (Neige), belle ex sportive de haut niveau, enseignant la littérature érotique arabe à la fac d'Alger (c'est possible ? ). Elle est homosexuelle et marquée par un passé violent, un viol à sept ans et sa mère décapitée par des islamistes. Elle vit à Alger dans un appartement avec balcon qui a vue sur un deuxième balcon où habite une jeune et belle espagnole Nueve (Neige), elle aussi attirée par la gent féminine. de toutes ces coïncidences va naître une liaison intense et violente entre les deux femmes. La partie romanesque se résume à cela et est noyée par une avalanche de considérations politiques, historiques, religieuses des plus virulentes et âpres. Rachid Boudjedra voue une haine sans limite aux régimes islamistes et notamment wahhabite d'Arabie Saoudite. Il s'interroge aussi sur les fameux printemps arabes, terme inventé de toute pièce par la presse occidentale pour masquer la réalité et de toute les façons totalement faux aux yeux de l'auteur puisque ces mouvements ont débuté en hiver. Il met également en perspective l'histoire de l'Algérie , revient sur ses multiples remous révolutionnaires, sanglants, peu glorieux, critique (un peu) ses dirigeants actuels et nous parle aussi, en creux de son amour pour Alger, cette ville qui peut rayonner sous le soleil comme être le théâtre d'ignobles assassinats.
La maison Grasset au dos du livre ne cache pas que "Printemps" est un cri d'alarme et de révolte. Oui l'homme, l'écrivain, est révolté, cela se sent. Cependant, malgré le bien-fondé de cette colère, la façon dont elle nous est assénée se révèle à la longue un peu pénible. Revenant sans cesse sur les mêmes faits jusqu'à plus soif, le lecteur que je suis a, au bout d'un moment, décroché et terminé péniblement sa lecture. Obsessionnel sur certains événements qui nous sont psalmodiés comme une prière, prière pour ne pas oublier qui nous sommes, d'où l'on vient et combien le monde est cruel, le romancier a fini par me lasser à force de redites.
La fin sur le blog
Lien : http://sansconnivence.blogsp..
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Un cri de douleur pour un monde arabe à la culture riche et millénaire, balloté aujourd'hui entre les dictatures corrompues et les islamistes sanguinaires. Un conte, une longue plainte littéraire, pour dénoncer l'illusion des "printemps" arabes.
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
"Comme ces Printemps arabes fantasmés jusqu'au délire et au cynisme par des Etats qui n'y voient qu'une affaire de stratégie géophysique, géographique et géostratégique, qu'une affaire de richesses minérales; qu'une affaire d'intérêts politiques petits et voraces, alors qu'en fait, ces mêmes états qui dominent le monde sont eux aussi menacés dans leur civilisation, leur culture et leur entité physique et morale…"
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Guerres de la préhistoire et de l'histoire, toujours les mêmes, avec toujours les mêmes motifs pour les faire, les mêmes raisons pour avoir le droit de massacrer les autres, de les réduire à néant, de malmener les populations pour les dominer et les piller. Deux uniques raisons de faire la guerre : le pouvoir et le butin (…).
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«Un pays (l'Algérie) trop grand et trop petit. Trop riche et trop pauvre. Trop naïf et trop malin. Trop généreux et trop avare. Qui s'aime et qui se trahit. Qui se fascine et qui se répugne. Qui souffre et qui ne souffre pas. Passionné et indifférent. Placide. Brûlant. Glabre. Glacial. Passsionnant, quoi !»
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«L'Histoire est une saloperie . Faite plus par des salauds qui la confisquent que par les peuples qui la paient de leur vie…Les peuples sont pauvres. Les peuples sont naïfs. Les peuples sont souvent trop dociles, trop passifs ! Incultes. Crédules. Veules aussi ! Lâches aussi !»
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«Il arrive toujours un moment dans l'Histoire des hommes où tout devient crucial, essentiel, vital, indispensable ; et qu'il n'y a alors qu'une seule façon de s'en sortir : la mort. C'est-à-dire une sorte de mort dans les deux sens : que l'on donne et que l'on reçoit »
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Vidéo de Rachid Boudjedra
Interview de l'auteur au moment de la sortie de son livre 'Printemps'
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