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Une robinsonade moderne, pour les vacances, ça vous dit ? Tout commence comme la série LOST par un crash d'avion sur une île qui semble déserte (mais qui sait ?), avec un ou des survivants (vous verrez bien), et la découverte d'un bunker dans la jungle profonde… La référence à Robinson Crusoé ne tarde pas à se faire sentir, notamment dans les tentatives d'organisation de la survie en attendant les secours (mais viendront-ils seulement ?) : hutte, recherche de nourriture, domestication d'animaux… et jusqu'à vendredi, mais que se passe-t-il vendredi ? C'est le noeud du roman, qui certainement vous surprendra. J'y ai retrouvé aussi une problématique que Robert Merle a déjà exploré dans « l'Ile », roman que j'emporterai sans hésiter sur une île déserte : Une réflexion sur l'organisation sociale et la suprématie ou pas de la démocratie. Il faut dire que le personnage principal a le temps de cogiter. J'ai aimé le fait que sa réflexion le mène à explorer une autre piste que Robert Merle justement, une piste qui nous donne un espoir pour l'humanité, même si au final, il se pourrait que tous les chemins, si pleins d'espoir fussent-ils, mènent aux mêmes impasses humaines. Vous trouverez probablement avec plaisir dans ce roman autant de références possibles que vous aurez lu de livres sur le thème (sa majesté des mouches, etc…). Pour autant ne vous y trompez pas : Ce roman ne ressemble en réalité à aucun autre de ceux à qui il rend hommage. Fidèle à ce que j'ai lu de l'auteur pour l'instant, il vous offre une fin surprenante qui donne tout le relief au roman, et lui apporte tout son intérêt. C'est agréable à lire, le personnage, aussi fataliste que sarcastique, apporte la touche d'humour. Il est néanmoins plein de ressources et attachant : Dynamique et débrouillard, il représente l'essence même de l'instinct de survie qui sommeille en chacun nous. Son amour de la vie et son désir de vivre sont contagieux. Puis quand vous finissez par vous demander si tout cela n'est pas juste une compilation modernisées de récits plus ou moins connus, vous vous offusquez soudain de la fin bâclée que vous sentez poindre à l'horizon, avant de vous rappeler qu'il s'agit de BOUFFANGES mais là, il est déjà trop tard : En moins de temps qu'il ne faut pour le lire, il vous retourne, vous et la situation, comme deux pancakes. Et vous êtes là, pantelant, souriant de vous être fait avoir, mais heureux qu'on ne vous ai finalement pas laissé en plan. La vague est passée, elle vous a brassé, lessivé avant de vous laisser échouer là, sur la plage où vous lisez, coquillages et crustacés. Serveur ! Un verre de vin blanc sec s'il vous plaît ! « Dans de cruelles circonstances, Je n'ai ni gémi ni pleuré, Sous les coups du hasard, Ma tête saigne mais reste droite. En ce lieu de colère et de pleurs, Se profile l'ombre de la mort, Et bien que les années menacent, Je suis et je resterai sans peur. Aussi étroit soit le chemin, Nombreux les châtiments infâmes, Je suis le maître de mon destin, Je suis le capitaine de mon âme. » (Invictus) + Lire la suite |