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EAN : 9782843031861
355 pages
La Dispute (15/10/2009)

Note moyenne : /5 (sur 0 notes)
Résumé :

La précarité est désormais, sous bien des formes, le lot commun des salariés. Précarité de l'emploi, souvent inscrite dans le contrat de travail: précarité du travail: mais aussi précarité des droits syndicaux et sociaux. Ces données sont le plus souvent interprétées comme une dégradation des acquis sociaux et des normes salariales conquises au cours du vingtième siècle. Et co... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Les ouvrages sur les résistances sociales au travail, en lien avec les modifications des procès de production, les divisions sociales internes au salariat, les questionnements sur le mouvement syndical (dont modalités de structuration : syndicalisme d'entreprise, faiblesse de l'interprofessionnel, place des salariés en sous-traitance), se multiplient. Ces recherches sont alimentées par la renaissance des conflits et l'apparition de nouvelles formes de contestation sociale. Hier invisibles, les précaires sont parfois à la pointe de la protestation, souvent en tant que salarié-e-s.

Centré sur les salarié-e-s précaires, les contributions analysent à la fois les luttes, les structurations et interrogent les pratiques syndicales visant à répondre à l'organisation de ces salarié-e-s peu ou pas représenté-e-s.

Cela élargit les problématiques traitées dans d'autres ouvrages récents (Sophie Béroud, Jean-Michel Denis, Guillaume Desage, Baptiste Giraud, Jérôme Pélisse : La lutte continue ? Les conflits du travail dans la France contemporaine, Éditions du croquant, 2008) et (Résistances au travail : ouvrage collectif coordonné par Stephen Bouquin, Éditions Syllepse, 2008)

Le livre « entend comprendre à la fois ce qui se défait sous l'impact du processus de précarisation, mais aussi ce qui se reconstitue, ce qui émerge via des expériences collectives d'organisation et de lutte. » Différents thèmes vont être abordés, dont la précarité professionnelle, les capacités d'action et de représentation collectives, les modalités d'assujettissement et de contrôle des classes populaires ou la fragilité des modèles de stabilisation salariale et les politiques syndicales.

Au centre des réflexions, la condition salariale comme relation de subordination et comme relation formelle libre, en regard de l'aspiration ouvrière à l'émancipation. « Loin des approches qui voient dans le précariat une réalité alternative au salariat, nous voudrions insister sur le fait que les différentes sources de précarité font partie intégrante de celui-ci et réfléchir, dès lors, à la façon dont la production de solidarités et de forme de stabilisation ont été des enjeux de lutte dans l'histoire du salariat. »

Une vingtaine d'études, non limitées à la France éclairent les contradictions nées des processus de précarisation. Je n'en souligne que quelques unes.

Dans la première partie « Précarisation et production des solidarités », j'ai particulièrement apprécié l'article de Michel Pigenet sur les expériences des bucherons et des dockers, celui de Anne Sophie Beau sur l'usage continu de la précarité depuis le fin du XIX ème siècle dans le grand commerce (je ne peux que conseiller la lecture complète de sa belle thèse « Grand Bazar modes d'emploi. Les salarié-e-s d'un grand magasin lyonnais, 1886-1974 » consultable en ligne sur le site de Lyon2).

Les articles de la seconde partie « La forme syndicale à l'épreuve » reviennent, entre autres, sur les luttes dans le nettoyage en France et à Londres, traitent de la relation entre le passage en CDI et les actions collectives à La Poste.

L'article de Sophie Béroud, Bernard Fribourg, Jean-René Pendariès et Jean-Marie Pernot « Précarité sous traitée et innovations syndicales » me semble important par son analyse des expériences dans plusieurs sites industriels. Les auteur-e-s insistent sur les conditions bouleversées, par les différentes sous-traitances, de l'action syndicale et nous rappellent qu'il est nécessaire que « la précarité soit bel et bien vue comme un problème, que l'invisibilité sociale qui rendait possibles les formes d'accommodement cède la place à la perception d'un impératif d'organisation des précaires ». Elle et ils soulignent de plus le besoin de « désenclaver l'action syndicale , de ne pas se laisser enfermer dans l'activité des Instances Représentatives du Personnel de chaque entreprise, pour produire des revendications transversales et atteindre les salariés non organisés, voire non représentés ».

La troisième partie porte sur « Les dynamiques de mobilisation » en France (McDonald's ou Sans Papier), en Argentine, aux USA et en Espagne. Enfin, la dernière partie de l'ouvrage s'interroge « Qu'elle sécurisation du salariat? » en analysant entre autres les propositions de sécurité sociale professionnelle et du nouveau statut du travail salarié. Sur ces sujets, je rappelle le livre de Laurent Garrouste, Michel Husson, Claude Jacquin, Henri Wilno (Supprimer les licenciements, Editions Syllepse, Paris 2006)

Si l'ouvrage souffre quelque fois, de l'absence de paroles syndicales contradictoires ou militantes non universitaires, il n'en reste pas moins que les interprétations, ici présentées, apportent un réel approfondissement dans les recherches sur le salariat, les confrontations sociales et l'élaboration de contre-propositions qui ne laissent pas une partie du salariat et de la population, sur le bas coté.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Loin des approches qui voient dans le précariat une réalité alternative au salariat, nous voudrions insister sur le fait que les différentes sources de précarité font partie intégrante de celui-ci et réfléchir, dès lors, à la façon dont la production de solidarités et de forme de stabilisation ont été des enjeux de lutte dans l’histoire du salariat
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la précarité soit bel et bien vue comme un problème, que l’invisibilité sociale qui rendait possibles les formes d’accommodement cède la place à la perception d’un impératif d’organisation des précaires
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