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EAN : 9782707137760
128 pages
La Découverte (13/06/2002)
3.21/5   12 notes
Résumé :
Primo : la communication n'est pas une science ; on parle des sciences et non d'une science de la communication. Elle est au carrefour de disciplines classiques : philosophie, histoire, sciences sociales, auxquelles elle emprunte un corpus théorique. Secundo : qui dit avènement de la société de communication dit révolution technologique, Internet et nouvelles problématiques liées à la montée en puissan... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
L'auteur tente de son mieux de vulgariser par métaphore et parfois par des traits d'humour, mais rien n'y fait, c'est le contenu même de ces "sciences" qui me pose problème ; l'auteur admet lui-même qu'elles « remplissent mal les critères de la scientificité », que « leur sujet se prête difficilement à une élaboration rigoureuse », c'est un travail « sans données empiriques » et l'auteur va même jusqu'à prétendre :
« L'idée d'une méthode est certes rassurante mais illusoire. [...] les mêmes qui insistent le plus sur la méthodologie sont souvent ceux qui apportent le moins à la recherche [...] nos SIC offrent aux chercheurs et pour cette raison même mille occasions d'une randonnée créative, qui passe aussi par le jeu, par l'image et le maniement quelques bonnes métaphores. »

Il a beau dire :
« notre interdiscipline propose aux sciences sociales déjà constituées un croisement de leur problématiques [...] en circulant entre les raisons locales de la sémiologie, de la psychologie sociale, de l'histoire ou de l'informatique »
Ça ne ressemble pas à un croisement de disciplines mais à un immense fouillis.

Des mots qui ont un sens spécifique dans une discipline spécifique sont tous mélangés dans la même soupière ; l'auteur fait sa petite tambouille lexicale ; ainsi il nous propose un lexique en fin d'ouvrage (magnanime de sa part) dans lequel figure à la fois les définitions de "Symbolique" selon le psychanalyste Jacques Lacan, "Signifiant" selon le linguiste Ferdinand de Saussure, "Phatique" selon l'écrivain philosophe Régis Debray, "Analogique" selon le psychologue Watzlawick, et je passe sur Freud ou sur les petites définitions sémiologiques ou philosophiques qu'on rencontre au cours du livre. En résumé, il n'y a pas un système cohérent mais une accumulation de bribes d'informations empruntées à différentes disciplines et entassées sans unité aucune.
Partant de là, nos SIC consistent à élaborer des concepts abstraits en rapports avec la communication, mais qui ne s'appuient sur aucune donnée scientifique, qu'on ne peut pas prouver, et qui ne présentent aucune application pratique ; ça ressemble bien à la psychanalyse Freudienne présente dans cet ouvrage du début à la fin, un tas d'interprétations sans valeur.

Charlatanerie assumée :
« Il faut donc que notre communication demeure cette chose turbulente et vague, de laquelle il n'y a ni science ni technique, mais qui surplombe ou cadre la plupart de celles-ci. On n'abordera pas ce domaine sans être un peu sorcier, ou artiste ; et de fait la « communication » s'accumule, ou est à son comble dans la relation interpersonnelle, dans la psychanalyse, dans l'art ou le marketing publicitaire ou politique, qui ne relèveront jamais, quoi qu'en pense certains, d'une technique adéquate ni d'une routine programmable. »

Je trouve ça navrant ; imaginez si Newton s'était dit "Bon, la gravitation doit rester cette chose vague et turbulente, sans science ni technique, à son comble dans la physique, l'architecture, le sport ou la guerre, il faut être un peu sorcier pour l'aborder et ça ne fera jamais l'objet de technique adéquate", autant dire qu'on serait pas près d'envoyer un satellite dans l'espace...
L'auteur est philosophe, d'ailleurs, pourquoi vient-il s'occuper de ces sujet là ? Je ne suis pas imperméable à la philosophie mais celle-ci devrait s'occuper d'éthique, de morale, de politique ou de quête du bonheur, des choses subjectives quoi, et laisser les sciences aux scientifiques, seuls à même d'apporter des réponses. Quant aux pseudo-sciences vrai-attrape-gogo comme la psychanalyse, elles sont tout à fait nuisibles à tout progrès scientifique ; je trouve donc révoltant d'en faire la base des "sciences" de la communication...

Avant de finir voici un florilège de mépris de l'auteur pour le déterminisme et les démarches scientifiques :

« Comment, sans tomber dans un déterminisme sommaire, décrire les enchevêtrements entre nos outils et nos performances symboliques ? »

« Plusieurs écueils et malentendus menacent nos recherches [...] La question principale tourne autour du déterminisme. [...] les ruses de la causalité techniques ne sauraient être linéaire dans les champs psychologiques, symboliques ou sociaux. [...] On corrigera ce discours exagérément mécaniste. »

« Il importe de désaccoupler nos objets techniques d'une filière ou filiation trop durement scientifique »

« Deux écueils menacent une médiologie [...] : celle-ci doit se garder du réductionnisme ou du déterminisme technique »

Vous l'avez compris, le grand méchant déterminisme, trop scientifique, ne saurait s'appliquer à nos "sciences" de la communication. Mais si vous voulez rire (ou pleurer), sachez que notre Daniel Bougnoux qui ne doute de rien, crée sa propre forme de causalité, loin d'un déterminisme trop vulgaire pour sa grandeur philosophique ; selon lui :
« [la causalité] négative se borne à constater que « si non-A, alors non-B » »

Voilà qui résume bien cet ouvrage ; un enchainement de sophismes. Je ne sais pas si je dois en blâmer l'auteur, le contenu de cette discipline, ou les deux. Quoiqu'il en soit, cette fête aux généralisations péremptoires m'aura appris bien peu, mais aura eu le mérite de me faire réfléchir à tous les sujets sur lesquels je suis en désaccord ; pas sûr cependant que ce soit le but.
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Un ouvrage très bien fait qui permet une première approche aisée et pertinente des Sciences de la communication. L'organisation générale est précise, tout est divisé en petits chapitres; les paragraphes sont courts et bien conduits : arguments et exemples bien choisis aident à suivre la pensée de l'auteur. C'est en fait une introduction aux notions, pensées et auteurs essentiels de ce domaine.
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Notre société, comme nous le verrons mieux au chapitre VI, est ouverte ou sensible à l’information, cette valeur équivoque qui englobe en particulier l’innovation scientifique et technique.
Cette ouverture, qu’on identifie quelquefois avec la mesure du progrès et du développement, nous pousse en avant, mais elle est aussi un facteur d’obsolescence, donc de perte de sécurité et de sens.
Nous apprécions les performances toujours plus sophistiquées de notre technosphère, mais le renouvellement des objets, en modifiant notre environnement et nos relations, déclasse nos anciennes compétences, déplace nos repères familiers et constitue un incontestable facteur d’anxiété…
(page 64)
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Principe de plaisir, principe de réalité
Ces deux principes orientent alternativement selon Freud notre fonctionnement mental. Le plaisir est défini par lui comme une épargne de travail psychique, et s'obtient donc chaque fois que le traitement de la réalité peut être court-circuité, par le rêve, l'imaginaire ou une relation particulièrement forte comme l'amour.
Le principe de réalité inversement, plus laborieux et exigeant, ajuste nos comportements et les états de notre monde propre aux contraintes du monde extérieur ; il se déploie donc dans le travail en général, dans la vigilance critique ou dans une séquence d'actions efficaces.
(page 120)
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nation = portion horizontale de la croute terrestre délimitée par des frontières entre lesquelles ses habitants tissent d’incessantes communications ; à la verticale, l’accumulation + la transmission d’une culture, d’une histoire partagée et d’une profondeur de temps pourvoyeuse d’identité
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Analogique - Digital
Deux modes de la communication qui sont aussi deux façon de faire signe.
Selon Bateson et Watzlawick, l'analogie conserve entre le signe et ce qu'il désigne une relation de "ressemblance" (qui peut connaître bien des degrés) tandis que l'ordre digital, arbitraire ou non motivé, opère par choix binaires et selon une logique du tout ou rien.
Sur une carte d'identité par exemple, la photo désigne son porteur analogiquement, le nom propre ou le numéro d'identification national digitalement.
La catégorie d'analogie englobe chez Watzlawick l'indice et l'icône de Peirce, qu'il ne distingue pas.De même l'ordre digital réunit dans une même catégorie, sans doute trop large, le verbal et le numérique.
(page 119)
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toute communication présente 2 aspects : le contenu et la relation, tels que le 2nd englobe le 1er et par suite est une métacommunication
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Video de Daniel Bougnoux (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Daniel Bougnoux
?Shakespearemania?, avec Daniel Bougnoux et François Laroque .Échange follement littéraire entre l'anti-stradfordien Daniel Bougnoux, auteur de « Shakespeare. le Choix du spectre » (Les Impressions nouvelles) et l'angliciste François Laroque, auteur du « Dictionnaire amoureux de Shakespeare » (Plon). Débat mené par Antoine Perraud pour Mediapart.
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