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Quand il est sorti l'an dernier, j'ai tout de suite été très tentée par la couverture qui sort de l'ordinaire et surtout par le résumé qui promettait gros (et qui sortait lui-aussi de l'ordinaire), mais j'ai mis un peu de temps avant de sauter le pas (plus d'un an !)

J'ai trouvé l'univers décrit assez sympa : dès la lecture de la nouvelle introductive, on plonge dans un monde passé, empreint d'une volonté de progrès par les nouvelles technologies qui l'illustrent parfaitement. Dans cette Europe du XIXe siècle parfaitement bien retranscrite, que ce soit dans la nouvelle ou dans le récit tout entier. En plus de son ancrage à cette période, l'univers possède quelques détails irréels propre au livre, mais la majorité des éléments sont exacts, historiquement parlant, ce qui est franchement super.

Un autre éléments qui met parfaitement dans le bain de l'époque narrative, c'est la plume de l'auteure. Que ce soit dans les phases de narration ou dans les lettres qui s'intercalent entre ces dernières, on retrouve parfaitement le ton que l'on lire dans les textes de l'époque, ou même que l'on peut imaginer dans les conversations. Certes, on peut le trouver trop lourd par moment, mais selon moi, il s'accorde à merveille avec l'atmosphère et le style du récit, car il s'adapte aux différentes péripéties.

Cette histoire est d'ailleurs très bien agencée, d'une façon assez unique : après la nouvelle d'introduction, on intercale les phases de récit pur avec des notes, des articles ou des lettres, permettant de suivre l'avancée des différents personnages pendant le récit. Je trouve que ce fonctionnement est assez original et apporte un vrai plus au récit : en changeant de forme, on rythme le récit et on l'accélère. L'histoire s'en trouve boostée d'un coup et sort de la monotonie que l'on peut percevoir malgré un début vraiment intriguant. de ce fait, on va de surprises en surprises qui mettent les personnages à l'épreuve pour arriver à un final très étonnant.

En parlant de personnages, je les trouve franchement exceptionnels. D'abord, tout dans leur attitude fait rentrer les membres du club dans leur époque mais ils sortent quand même beaucoup du lot leur permettant de ressortir de la masse populaire que l'on rencontre ponctuellement. de plus, chaque membre possède un caractère propre qui le différentie parfaitement des autres membres mais qui enrichi également le récit. de ce fait, leurs relations n'en sont que plus enfoncée et plus uniques, pleine de peps et de bons mots.
Lien : https://lecturesdunedevoreus..
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Ca faisais un bon moment que je voulais me mettre au steampunk et depuis que j'ai souscrit à un abonnement sur ma liseuse, je découvre ce genre et j'adore.
dans ce roman Marie Lucie Bougon, nous fait voyager dans les rouages de "l'etre humain"et nous pousse à nous demander où est le réel entre l'andréide et l'humain. Un livre qui peut nous faire réfléchir sur notre condition et sur notre nature.
J'ai aimé voyager avec ces érudits dans leur enquête sur les mécaniques de notre âme...
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Une histoire à l'ambiance aristocratique raffinée, qui envoie du très lourd !

Je ne lis que très peu de romans des éditions du Chat Noir. D'ailleurs j'essaie de rattraper mon retard en faisant le tour des maisons d'édition ! J'ai choisi ce livre grâce à la présence de l'auteure sur un salon littéraire, à Arras. Sinon, je serai passé à côté sans même me rendre compte de son existence, autant être franc ! 😛

Ce roman fait suite à une nouvelle, publiée dans une anthologie nommée Montres Enchantées. L'histoire débute directement à la suite de cette nouvelle, c'est pourquoi cette édition propose de découvrir ce texte préliminaire à l'occasion du prologue. Cette nouvelle, courte mais intense, ne se suffisait clairement pas à elle-même. Elle ressemblait à un commencement. J'aurais été peiné de la lire sans pouvoir découvrir la suite. Alors me voilà rassuré. Tant de personnages s'intégraient dans l'intrigue, sans pour autant avoir le temps de se développer. Ça aurait été bien dommage de s'arrêter là !
Lien : https://www.acaniel.fr/le-cl..
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Un livre que j'étais très curieuse de découvrir !
Marie-Lucie Bougon a écrit il y a quelques temps une nouvelle parue dans l'anthologie Montres Enchantées (toujours chez le Chat Noir), et cette nouvelle une introduction à ce roman. Je n'ai pas lu cette nouvelle, mais je me suis malgré tout lancée dans le Club des érudits hallucinés, et je ne le regrette pas !
Nous sommes à l'époque victorienne, et un club se réunit pour étudier les effets de biomutation, autrement dit la faculté de certains objets mécaniques à devenir vivants... Dans ce club, nous avons Bruissière, un vieux professeur ; Eusèbe, un étudiant ; Victor, un aventurier ; Barberine, une médium ; Alcibiade, un bourgeois ; et Eugénia, l'assistante de Bruissière.
Les affaires de ce club d'érudits va s'accélérer suite à une révélation fracassante d'Eugénia : elle est en réalité une andréïde, LA femme robot parfaite. Cette révélation pousse tout ses amis à enquêter sur ses origines mystérieuses, tout en tentant de résoudre une question fondamentale : les machines peuvent-elle avoir une âme ?
Dès le départ, le Club des érudits hallucinés s'est révélé être un livre passionnant et foisonnant : les décors sont décrits à la pierre près, on a l'impression de pouvoir déambuler avec les différents personnages ; ces mêmes personnages qui sont tous passionnants, chacun pour des raisons différentes, que ce soit les amis ou les antagonistes ; les différentes thématiques qui sont abordées sont toutes passionnantes, avec notamment cette quête d'identité, cette lutte entre le métal et le vivant, la place des individus dans la société ; et au milieu de tout ça, nous avons des voyages en zeppelin, des duels au pistolets, et les avancées scientifiques qui s'opposent au spirituel.
Le tout forme un mélange homogène parfaitement réussi, brillant et prenant du début à la fin ! Comme toujours, une excellente découverte chez les éditions du Chat Noir, et je ne manquerai pas de suivre la carrière de Marie-Lucie Bougon !

(Voir mon avis sur mon blog.)
Lien : http://chezlechatducheshire...
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Première chronique de l'année avec le Club des Érudits hallucinés, une jolie découverte à mes yeux, à laquelle il a toutefois manqué un peu de souffle à mon goût.
Prenant la suite de L'Ève nouvelle de Villiers de l'Isle, ce roman nous fait suivre les pas d'Eugénia, une jeune andréide ayant subi un processus de biomutation qui la rend chaque jour un peu plus humaine. Mais une machine peut-elle avoir une âme ? Sur le chemin de sa propre découverte, bien des dangers l'attendent, mais elle peut compter sur le soutien et l'amitié d'un petit groupe coloré, bien décidé à faire toute la lumière sur cette affaire.
J'ai trouvé l'univers foisonnant. Il y a plein de belles idées qui permettent à l'auteur de peindre un univers steampunk légèrement uchronique, dans lequel s'est également développé une véritable république des sciences. Les images sont belles, les descriptions bien campées et on a l'occasion de voyager aux quatre coins de ce monde bigarré aux côtés des personnages. Des personnages somme toute attachants, même si j'ai regretté de voir certains manquer un peu de profondeur, Alcibiade en particulier. L'intrigue est plutôt intéressante, bien ficelée, mais pendant une première moitié du livre, le rythme paraît un peu lent et les quelques péripéties qui y sont glissées ont peiné à donner du relief à l'ensemble. En revanche, j'ai bien aimé l'alternance récit-lettres qui permettait de donner une voix aux personnages. J'ai vu arriver le final de loin, mais il était, je pense, difficile de faire autrement.
Bref, malgré quelques longueurs, j'ai passé un bon moment de lecture avec ce Club si particulier.
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J'avais lu et beaucoup aimé la nouvelle éponyme dans le recueil Montres enchantées. Ce roman est basé à la fois sur cette nouvelle (qui est proposée en prologue pour ceux qui n'auraient pas le recueil), et sur le roman L'Ève future de Villiers de l'Isle-Adam, que j'avais lu durant mes études et qui m'avait fascinée à l'époque. J'avais donc hâte de découvrir ce livre aux accents steampunk qui reprend des thèmes récurrents du genre : jusqu'où peut aller la création humaine ? et les machines peuvent-elles acquérir une forme de conscience ? J'ai mis un peu de temps à lire ce livre, car je l'ai lu à voix haute pour la Ligue Braille (Opération « Je lis pour toi » si jamais ça vous intéresse d'en savoir plus 😉 ).

On retrouve donc le club d'érudits (scientifiques, intellectuels, médiums, nobles…) au manoir du professeur Brussière. Leurs recherches se focalisent sur la biomutation ou la capacité des machines à évoluer sous certaines conditions. Eugénia, jeune fille adoptée par le professeur, est au coeur de ces recherches, puisqu'elle provoque souvent des phénomènes de biomutation, et pour cause : le club a découvert récemment qu'elle était une andréïde, machine d'exception fabriquée de toutes pièces. le groupe ne peut cependant pas croire qu'elle n'a aucune conscience, aucune âme, et va l'aider dans sa quête d'identité. Ce qu'ils vont découvrir va les mener à de sombres souvenirs, des trouvailles imprévues et des rencontres inattendues.

Ce roman comporte de très nombreux personnages, tous plus originaux les uns que les autres. L'autrice a réussi à donner à chacun une identité propre, une personnalité forte et un rôle particulier à jouer dans la résolution de l'intrigue sans pour autant noyer le lecteur d'informations. J'ai pour ma part beaucoup aimé Barberine, vieille dame qui communique avec l'au-delà, toujours très bienveillante et attentive aux autres, qui n'hésite pas une seconde à accompagner Eugénia dans sa quête. J'ai beaucoup apprécié également Alcibiade (quel prénom !), jeune noble propre sur lui qui part à l'autre bout du monde pour aider la petite andréïde.

Et puis bien sûr, il y a le personnage d'Eugénia. Elle se sait faite de matériaux divers et n'avoir rien d'humain, et pourtant, pour nous lecteur, c'est souvent elle qui parait la plus humaine de tous. On plonge au coeur de ses souvenirs avant sa rencontre avec le professeur pour n'y voir que malheur, comportements hostiles et déplacés, voire traumatisants. J'ai beaucoup aimé la façon dont l'autrice traite ce personnage et j'ai adoré la fin qu'elle lui a donnée !

Ce qui fait aussi le charme de cet ouvrage, c'est la société steampunk d'époque qui y est développée : on se réunit pour prendre le thé dans des salons, on assiste à des duels aux pistolets, les nobles se regroupent pour des séances de spiritisme ou au café pour des conciliabules secrets… Il en va de même pour la technologie utilisée : les moyens de transport fonctionnent à l'orichalque, on voyage en scaphe, en zeppelin…, on communique avec des lettres ou par phonotron. Bref, c'est un nouveau monde qui s'ouvre à nous, pour notre plus grand plaisir !

Des notions très intéressantes sont exposées, qui poussent à une réflexion plus profonde : la biomutation, le niveau de conscience des machines, mais aussi des concepts plus humains, notamment sur le devoir de répondre au rôle prédéfini pour nous par la société ou de parvenir à s'en émanciper pour devenir la personne qu'on souhaite réellement être. Il y a aussi beaucoup de questionnements sur l'âme et la vie après la mort. Beaucoup de pistes à suivre donc, sans pour autant y trouver des réponses catégoriques.

Un autre aspect que j'ai aimé est la diversité des supports de narration : il y a des chapitres « normaux », racontés par l'un ou l'autre des personnages, mais il y a aussi nombre de lettres, d'extraits d'essais… qui amènent les éléments de l'intrigue de façon plus originale. Mention spéciale aussi pour le titre du dernier chapitre. 😉 J'ai rencontré l'adorable autrice à la Foire du Livre de Bruxelles, et elle m'a parlé d'un potentiel spin-off sur Barberine… affaire à suivre !

Un roman steampunk que j'ai beaucoup aimé : une intrigue basée sur la biomutation et le niveau de conscience des machines, qui mène à une série de réflexions très intéressantes, de nombreux personnages qui ajoutent à l'originalité du récit, un univers steampunk d'époque mêlé à de nouvelles technologies. Une protagoniste andréïde attachante et étonnante d'humanité !
Lien : https://livraisonslitteraire..
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Dans le cadre du Pumpkin Autumn Challenge 2019, j'ai pensé à ce roman pour valider la catégorie "Rêvons-nous de moutons électriques ?" dans le thème Automne astral. Pourquoi donc ? On va parler d'automates (comme le veut la référence à Blade Runner), parfois de rêves, et beaucoup de science-fiction, ou plutôt ici, de steampunk...

Une suite directe de l'Eve future de Villiers de l'Isle-Adam

C'est annoncé dès le départ, Eugénia est l'Eve Future décrite par Villiers de l'Isle-Adam.

Pour ceux qui n'auraient pas lu ce roman qui date de 1886, il relate l'histoire d'un aristocrate très riche, amoureux d'une cantatrice belle mais stupide. Il engagera Thomas Edison pour lui fabriquer une andréïde ressemblant trait pour trait à la belle et censée lui être supérieure en intelligence.

Marie-Lucie Bougon part du principe que cet automate existe et imagine ce qui aurait pu lui arriver après le roman De Villiers. Elle se permet quelques fantaisies quant à l'histoire initiale, en lui ajoutant des amis, une interrogation sur ses origines, et surtout sur son âme, ce qui l'assimilerait à une humaine, par le principe de biomutation.

La grande quête de sa conception va rassembler tous les personnages du cénacle dont elle fait partie et être sujette à rebondissements.

Un roman steampunk qui renoue avec Jules Verne

Après lecture, j'ai l'impression de m'être retrouvée devant une combinaison de plusieurs choses.

Tout d'abord, le roman m'a rappelé les romans scientifiques de Jules Verne, ancêtre du steampunk, avec l'introduction d'un mystère autour d'un objet mécanique ou d'un fait scientifique qu'il faudra résoudre permettant ainsi la vulgarisation de la science auprès du lecteur.

Cependant, même si le roman part de ce principe, on se rend vite compte que Marie Lucie Bougon s'éloigne rapidement de la vulgarisation pour entrer dans le fantastique.

En effet, bien que décrivant la Biomutation comme un mystère à élucider, son fonctionnement reste vague et elle rejoint la pensée de Villiers de l'Isle-Adam qui préférait évoquer un sujet scientifique "sans le charabia qui l'entoure".

Ainsi, l'introduction d'une société de voyance, puis de fantômes pour expliquer l'âme d'Eugénia,  dilue cet aspect de roman scientifique présenté au départ.

En ce sens, elle entre plutôt dans la lignée loufoque du roman steampunk et des oeuvres de Tim Powers. Comme dans Les voies d'Anubis, un cénacle de membres hétéroclites mais éclairés, seront liés par la résolution d'un mystère, zombies et golems en moins. Et son histoire en remplit tous les codes du genre.

Malgré cela, l'auteure n'en reste pas moins originale comparée aux autres romans steampunk existants, en nous emmenant non pas uniquement à Londres, mais surtout à Héraclite, ville imaginaire et utopique située dans une zone désertique des pôles en Outrie, où des scientifiques du monde entiers sont réunis pour résoudre des problèmes mondiaux. On passera aussi par Ceylan avec l'expédition du dandy Alcibiade et de l'explorateur Victor Castieux, en Angleterre pour des séances de spiritisme avec Barberine, et à Paris, lieu de résidence d'Eusèbe et du professeur Brussière.

Le récit est émaillé de lettres entre les personnages sur les différents voyages réalisés, mais aussi de notes sur les recherches du Professeur Brussière sur la Biomutation qui font avancer l'enquête.

De nombreux questionnements sur l'andréïde et d'autres choses

A travers Eugénia et son existence, l'auteure soulève des questions autour des automates notamment sur la nature de l'âme et surtout ce qui distingue la machine de l'humain : Est-elle capable de ressentir des émotions ? Peut-elle avoir des décisions propres et non pas programmées par son créateur ?

De manière, étendue, le personnage de Honoré de Froimont va évoquer ce qui sera les prémices de l'industrialisation : peut-on remplacer les humains par des robots pour des tâches subalternes afin de pouvoir réfléchir en toute tranquillité au fonctionnement de l'humanité ? Si les robots sont des machines sans âmes, peuvent-il aussi être des serviteurs destinés aux plaisirs sexuels?

L'auteure émets aussi des interrogations sur la liberté féminine, à travers le personnage de Sidonie. Cette dernière habite à Héraclite, ville prônant l'égalité hommes-femmes, à la différence des autres pays. de ce fait, elle peut piloter un avion et assister aux cours de l'université, chose impensable pour d'autres personnages féminins du roman, reléguées au rang de plante verte. Avec ce personnage fort, ainsi que celui de Barberine qui a décidé de sa vie et de son identité, Marie-Lucie Bougon montre que d'autres destins sont possibles pour les filles, et provoque une petite rébellion dans la société conservatrice du XIXème siècle, qui trouve écho à notre époque.

Quelques bémols

Il manque un je ne sais quoi pour que l'intrigue décolle alors que tous les personnages sont bien construits et intéressants. On a l'impression que l'auteure fait tarder les événements pour tout précipiter vers la fin, comme si elle avait prévu d'écrire un second tome qui n'a pu voir le jour.

De ce fait, le roman traîne en longueur et il m'a fallu toute ma volonté pour le terminer. Par exemple, les passages où l'andréïde se pose des questions sur son existence sont trop nombreux et nuisent à fluidité de la narration.

Par ailleurs, des intrigues sont tronquées, comme le décès soudain de la vieille Grégoria entre le prologue et le chapitre 1, un personnage qu'il aurait été intéressant d'exploiter.

De plus, certaines intrigues apparaissent comme un cheveu sur la soupe. L'histoire du passé de Barberine la voyante, en est un bon exemple.

Au niveau de la mise en forme du texte, j'ai dénombré une dizaine de coquilles de l'imprimeur (des mots collés ensemble principalement) dans le roman, qui je l'espère, seront corrigées à la réimpression.

Enfin, je n'ai pas compris tout de suite que la préface était la nouvelle à l'origine du roman, ce qui provoquait des redondances dans des paragraphes entiers du chapitre 1 et m'a fait pester (inutilement) contre une mauvaise relecture de l'éditeur (qui avait fait son job !).

Donc, attention lors de votre lecture ! (Pas faute d'être prévenue au début de la préface en plus !)

En conclusion : Je suis un peu mitigée vis à vis de ce livre, qui est d'une grande qualité de style, pose des questionnements intéressants, mais manque de dynamisme. Un premier roman prometteur mais qui nécessite une évolution de la part de l'auteur dans sa prochaine intrigue.
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--- Retour au steampunk ---

Cela faisait un moment que je n'avais pas lu de steampunk et je dois dire que j'ai pris grand plaisir à renouer avec le genre. Et comme j'en lis peu, ce roman a été agréablement dépaysant !

Jets de vapeur, bruits mécaniques et folles inventions composent ainsi l'univers créé par Marie-Lucie Bougon. Un cadre propice aux études scientifiques qui constituent le fondement même de l'intrigue. Rassurez-vous, néanmoins : il n'y a là rien de trop compliqué, si ce n'est le concept de biomutation, c'est-à-dire la transformation innée de la machine vers la matière organique. En d'autres termes, une machine peut-elle devenir un être humain et posséder une âme ?

Ces réflexions sont introduites à la fin du 20e siècle, parmi des membres appartenant à la haute bourgeoisie, ce qui n'a pas manqué de rajouter un peu de piment au récit. En effet, les conventions de l'époque se heurtent régulièrement à l'audace des personnages, ce qui m'a permis d'assister à des situations pour le moins cocasses.

--- Des personnalités flamboyantes ---

Le plus grand atout de ce one-shot ? Ses personnages, sans conteste ! Entre le dandy mystérieux, l'étudiant maladroit, l'extralucide aux multiples secrets et le scientifique bienveillant, impossible de s'ennuyer ! On pourrait croire qu'ils se font de l'ombre, tant ils débordent d'originalité mais, étrangement, l'ensemble fonctionne à merveille.

Leur complémentarité ne fait aucun doute ; s'ils sont tous impatients de faire de nouvelles découvertes, ils empruntent des chemins différents, ont recours à des méthodes diverses. Leurs oppositions ne sont donc pas une faiblesse, mais la force de leur alliance.

--- Science, philosophie et aventures ---

Au travers d'aventures rocambolesques, l'auteure interroge son lecteur au sujet de la nature humaine. Qu'est-ce qu'une âme ? Quelle est donc la frontière entre machine et humain ? Une être mécanique est-il capable de ressentir, si on le programme en ce sens ? Peut-il ensuite prendre ses propres décisions, libéré de tout algorithme ?

Bien entendu, le livre n'apporte pas de réponse précise, mais tel n'est pas son but. Pour autant, j'ai trouvé que Marie-Lucie Bougon poussait à la réflexion sans tomber dans des débats barbants et sans fin.

Quoi qu'il en soit, les péripéties de nos héros restent au coeur de l'intrigue. Ceux-ci nous entraînent d'ailleurs dans une enquête passionnante à travers plusieurs continents. Ils devront déjouer des pièges, survivre à de viles trahisons, et il leur sera difficile de ne pas y laisser des plumes. Cependant, ils ne baisseront jamais les bras. J'ai donc passé un très bon moment en leur compagnie, savourant leurs traits d'esprit, leurs répliques mordantes et la profondeur de leur amitié. Bref, une belle réussite !
Lien : https://lesfantasydamanda.wo..
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C'est complètement par hasard que ce livre s'est retrouvé entre mes mains. En flânant aux Imaginales devant le stand du Chat Noir, je me suis arrêtée un instant pour discuter avec l'autrice qui était en dédicace… et je suis repartie avec son roman dont je n'avais jamais entendu parler auparavant ! Il a suffi qu'elle évoque les mots steampunk et féminisme, et j'étais convaincue.

A vrai dire, je ne savais pas vraiment ce que j'allais trouver en ouvrant ce livre et j'en suis ressortie enchantée, bien qu'un peu frustrée par la fin. Mais j‘y reviendrai.

Il faut savoir que tout est parti d'une nouvelle écrite par Marie-Lucie Bougon, pour faire suite à un roman du XIXe siècle, L'Eve future d'Auguste de Villiers de L'Isle-Adam, qui est considéré comme un des piliers de la science-fiction puisqu'il met en oeuvre une androïde, conçue pour le plaisir d'un homme dans le but de remplacer une femme très sotte dont il est épris. Evidemment, comme on peut s'en douter, ce roman est aussi très misogyne, et c'est pourquoi l'autrice a voulu donner la parole à cette androïde (ou andréïde). Suite à la publication de sa nouvelle, Marie-Lucie Bougon a développé un roman autour du même thème. Tu as tout suivi ?

Le club des érudits hallucinés met donc en en scène la fameuse andréïde, ainsi qu'un cercle de passionnés comportant un professeur spécialisé en biomécanique, une voyante, un dandy, un étudiant du professeur et un aventurier. Leur but : comprendre qui et comment a fabriqué l'andréïde, et surtout, découvrir si elle a une âme. Cette quête les mènera au bout du monde, de Londres aux Indes en passant par des îles nordiques, et les fera entrer dans le mystère de la biomutation…

Outre l'aspect steampunk, extrêmement bien développé et la plume très agréable, j'ai aussi beaucoup apprécié la narration, qui est à la fois sous forme de prose, de lettres, d'articles scientifiques et d'extraits de journal intime. Cela permet de passer facilement d'un point de vue à l'autre, ce qui est important pour se familiariser avec chacun des personnages.

De façon générale, j'ai trouvé que ce roman était réellement bien travaillé, les explications scientifiques claires et j'ai aimé la réflexion autour de l'âme. Qu'est-ce qui fait qu'on est un être humain ? Les machines ne sont pas forcément celles qui apparaissent comme le plus inhumaines dans le livre…

Pour un premier roman, je suis ébahie par la qualité du travail proposé. Je regrette juste quelques coquilles encore présentes dans cette version finale mais sinon, je suis surprise de ne pas avoir entendu plus largement parler de ce roman qui se hisse pour moi au même rang que d'autres titres du steampunk bien plus célèbres. En tout cas, moi, je compte bien en faire une belle promotion !
Lien : http://dorisbouquine.canalbl..
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Pour résumer, le club des érudits hallucinés est une belle découverte. Dernier né de la collection Black Steam des Éditions du Chat Noir, il est à la hauteur de ses prédécesseurs par son intelligence et son propos, servis par une intrigue passionnante et un univers riche. La plume de Marie-Lucie Bougon n'y est pas pour rien et transmet sans effort les émotions des personnages, auxquels on s'attache immédiatement. Je recommande chaudement la lecture de ce one-shot aux adeptes du steampunk mais plus globalement, à ceux qui ont envie de lire un très bon roman d'une autrice prometteuse car il n'est pas uniquement dédié à un public expert. J'espère qu'elle écrira à nouveau dans ce style littéraire !
Lien : https://ombrebones.wordpress..
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