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Charlotte Auduc tome 1 sur 3
EAN : 9782490746071
398 pages
Moissons Noires (01/09/2019)
4.14/5   7 notes
Résumé :
Les apparences sont souvent trompeuses, même dans les petites bourgades sans histoire... Mais la découverte d'un corps vient tout ébranler. À l’apparence charmante, G* est une ville entourée de la forêt limousine, sous l’autorité presque tyrannique de son maire, Victor Juillet. Personne n’ose dénoncer son omnipotence qui dure depuis un demi-siècle, sauf peut-être le père Piffaud, curé « bolchévique ». Lorsque celui-ci est assassiné, Juillet n’a pas d’autre choix qu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Une main de fer dans un gant de velours !

Cette locution n'a jamais été aussi vraie, aussi appropriée pour le commandant de police Charlotte Auduc, en poste à Limoges. Et il ne faudrait pas prendre cette quadragénaire pour une poupée de porcelaine.

Ancienne du RAID, ayant sauvé la vie de qui vous savez, elle a perdu la main gauche dans une opération, une tentative d'assassinat. Et lorsque l'on est gauchère, c'est un fait rédhibitoire, surtout lorsque l'on se défendait honorablement au piano.

Depuis cet incident fâcheux, elle est affublée d'une main myoélectrique, la Chose, cachée aux yeux des âmes sensibles par des gants. Ce qui ne l'empêche pas de mener ses enquêtes avec dextérité. Elle a été mutée, sur sa demande, à Limoges, alors qu'elle pouvait prétendre mieux. Elle vit seule avec Rap, son beauceron qui bave devant elle et frétille de la queue. Un chien tout dévoué et qui comprend tout, ou presque.

Ce matin-là, Charlotte se rend à G*, charmante petite cité limousine, justement en voiture, en compagnie de Chevillard, légiste patenté. Car il ne s'agit pas d'une promenade touristique qu'elle effectue, ni même un pèlerinage, même si elle s'arrête deux minutes au cimetière local, mais bien parce qu'un crime vient d'être découvert dans l'église du village. Deux en réalité, mais le second cadavre importe peu. Il s'agit d'une nonagénaire qui se trouvait au mauvais endroit au mauvais moment. Ça arrive.

Donc le premier cadavre était un homme tout en étant curé, et par ses sermons dominicaux, il avait réussi l'exploit de remplir dimanche après dimanche, une église promise à la désertitude. Et ses paroissiens devenus fidèles se pressaient afin de l'entendre vitupérer envers mais pas contre tous. Il avait ciblé un notable de la cité et sans citer de nom, tous savaient qu'il s'agissait de Victor Juillet, le maire de la commune depuis des décennies.

Victor Juillet régit tout dans sa commune. Il possède des usines, des commerces, fait la pluie et le beau temps, et surtout il emploie ses concitoyens dans ses affaires. Alors quand on a du travail, sur place qui plus est, on ne regimbe pas. Ou presque. Donc le curé Piffaud, le maire ne pouvait pas le piffer. Mais ce n'est pas pour autant qu'il fallait s'abaisser à se débarrasser d'un Don Camillo local.

L'inconnu armé d'un couteau s'est amusé à se prendre pour le nouveau Jack l'Eventreur et a perpétré son forfait dans l'église. C'est l'organiste albinos qui a découvert les deux défunts et a prévenu la gendarmerie qui elle-même s'en est référée au préfet qui mandé à la Police Judiciaire de Limoges de diligenter un enquêteur discret. Et c'est comme ça que Charlotte Auduc a pour mission d'aider le capitaine Trajan et ses hommes dans une enquête délicate. Seulement Charlotte est chaussée de pataugas, et elle n'hésite pas à mettre les pieds dans la boue et le reste. Question discrétion assurée, on repassera. Mais au moins cela à l'avantage de faire bouger la fourmilière.

Car bientôt d'autres cadavres sont découverts. Des jeunots qui traficotaient dans les produits illicites. Et d'anciennes affaires remontent à la surface des souvenirs. Des disparitions enregistrées trente ans auparavant. Deux jeunes hommes dont plus personne n'a eu de nouvelles et une affaire classée un peu trop rapidement au goût de Charlotte. Une jeune fille aussi disparue sans laisser de traces. de même que les rapports de police qui ont été effacés. Et puis quelques mois auparavant ces disparitions, la mort accidentelle des parents de Charlotte. Lui médecin apprécié de sa patientèle, elle infirmière fort estimée. Charlotte n'avait que dix ans.



La présence de Charlotte à G* semble indisposer quelqu'un. Mais qui ? Car au début elle s'est bien gardée de dévoiler son appartenance familiale. Seule sa hiérarchie connait ses antécédents, ainsi que Yoyo, un braconnier qui vit essentiellement de rapines forestières. Et pour braconner, il faut savoir se mouvoir en silence, épier les environs, traquer les lièvres et les faisans, se méfier des malfaisants.

Les habitants de cette petite cité si tranquille bientôt se montrent sous un jour pas si aimable, bienveillant, naïf, calme, pudique, sans histoires, auquel on pourrait penser. Car sous le tapis de feuilles automnales, se cachent quelques pratiques qui n'ont rien d'honnêtes. Seuls quelques adolescents se déplaçant bruyamment à motos sont pointés du doigt. L'arbre pourri qui cache la forêt véreuse.

On retrouve dans ce roman l'humour parfois caustique de Philippe Bouin (il me manquait !) et son regard sans pitié sur une communauté bien sous tous rapports. Rapports que Charlotte ne manquera pas de mettre au jour parmi une population composée de personnages atypiques et pour certains attachants. Certains seulement.

Mais, personnellement, je déplore que Philippe Bouin se soit cru obligé d'emprunter des locutions anglo-saxonnes ou un vocabulaire de jeunes fâchés avec la langue française afin d'en truffer son texte. Cela me fait penser à un visage angélique parsemé de comédons disgracieux.
Lien : http://leslecturesdelonclepa..
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Un curé qui n'a pas sa langue dans sa poche pour dénoncer l'autocratie, est retrouvé assassiné dans sa paroisse ainsi qu'une vieille dame... par manque de bol de se trouver au mauvais endroit au mauvais moment. Victor Juillet, le maire, tient sa ville d'une main de fer et pas tout à fait honnête. Charlotte Auduc, commandant, qui jure et fonce dans le tas avec sa main bionique et son fidèle chien Rap, enquête sur ce double homicide. Au delà de l'enquête initiale c'est aussi sur la mort de ses parents, dans un étrange accident de voiture 30 ans plus tôt qu'elle fera enfin toute la lumière.
L'histoire est prenante, écrite avec humour, dans un langage "local" qui enrichit l'histoire. C'est franchement pas mal !!! Bon moment de lecture
Mais alors la définition des mots entre parenthèses je n'ai pas compris et une blague* pourrie comme jamais m'ont fait crier un NON énorme ! J'espère que dans la version définitive ça a été retiré !!!

*la blague : Yoyo, un des personnages dit à Charlotte en chemin "c'est tout droit, j'y vais les yeux fermés"
Phrase suivante de l'auteur : "manière de parler puisqu'il les laissent ouverts".
Euh... non !
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
-Je ne comprends pas qu'on autorise les femmes à posséder des gros chiens. Elles ne savent pas les tenir, c'est la casa du démon.
Le râleur eût été bien inspiré de ravaler son ironie. Sans le savoir, il venait de s'engager dans un combat perdu d'avance.
-Où avez-vous appris à cracher ces conneries ?
Au club des petites bites ?
-Comment ?! Mais je ne vous permets pas !
-Je me permets ce que je veux : quand on l'a riquiqui, on a une grosse bagnole. Et quand je dis bagnole, je devrais dire un tank. Il pollue votre tas de boue. Quand on n'aime pas la nature, c'est normal qu'on n'aime pas les chiens.
-J'ai la pastille verte, madame !
-Moi, c'est la langue avec les machos.
-Quoi, la langue ?
-Verte, la langue... Faut tout vous expliquer, monsieur le misogyne ?
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Avec toutes les lois qui tombent sur le dictionnaire, j’ai pris mes distances avec les mots. Je ne suis même pas sure que ministre ne soit pas une injure.
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Les chiens c’est pareil que les Hommes, ils ne peuvent tout avoir, la liberté et le confort.
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