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Nikita Krivochéine (Autre)
EAN : 9782010087691
253 pages
Hachette (01/01/1992)
3.95/5   11 notes
Résumé :
On se souvient : en décembre 1976, Brejnev et Pinochet échangeaient Vladimir Boukovsky contre le chef communiste chilien Louis Corvalan. Depuis lors, Boukosky vit donc ici, en Occident. Comment cet homme qui, à trente-quatre ans, avait passé douze ans dans les prisons et hôpitaux psychiatriques en U.R.S.S. voit-il et juge-t-il le "monde libre? Il nous répond dans ce livre témoignage, incisif, sans indulgence pour nos travers, nos lâchetés, nos illusions. Nous croyon... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
1976, le Chili du dictateur Pinochet échange le chef communiste Luis Corvalan contre Vladimir Boukovsky détenu, lui, par le pouvoir Soviétique de Brejnev.

Depuis sa libération, l'auteur vit en Angleterre et après avoir passé 12 années en : camps, prisons et hôpitaux psychiatriques d'Union Soviétique, Vladimir Boukovsky n'a de cesse à travers ses ouvrages, suite à sa terrible expérience, de dénoncer, à chaque fois dans un style précis et direct : l'idéologie Totalitaire Communiste.

Evidemment, Vladimir Boukovsky n'a pas été enfermé en hôpital psychiatrique parce qu'il n'était pas sain d'esprit, mais uniquement en tant que dissident politique opposé au régime répressif Soviétique, ce dernier privant sa propre population de toute LIBERTE.

Avant d'aller plus loin dans ce commentaire, il est important pour plus de clarté, de préciser que dans ce livre (écrit en 1981), il faut comprendre le terme « Socialisme », non comme celui que nous connaissons en France au 21ème siècle, mais pour l'auteur il s'agit plutôt de l'appellation « Socialisme » du 19ème siècle, c'est-à-dire : comme l'étape transitoire de la société conduisant au stade ultime…, qu'est le Communisme.

Dans cet ouvrage passionnant, Vladimir Boukovsky nous livre donc ses profondes réflexions, à partir de sa tragique expérience sous le Totalitarisme Communiste Soviétique.
De plus, il nous présente sa captivante vision du monde à travers la comparaison de deux univers que tout oppose : celui répressif du Communisme ; et la Liberté ainsi que l'égalitarisme parfois « outrancier » qu'il a découvert en « Occident », comme il l'exprime pages 91 et 92 :

« Les thèses de chacune de ces deux sociétés sont diamétralement opposées : en URSS, l'homme a systématiquement tort, l'Etat toujours raison. Ici, l'homme est persuadé qu'il a le droit d'être toujours heureux. S'il tombe malade, c'est que les bien-portants lui doivent des comptes, si l'on est pauvre, ce sont les riches qui en sont coupables. Egocentrisme purement infantile, refus tout aussi infantile d'accepter la moindre limitation. »

Plus loin, il démontre l'ampleur de : la schizophrénie, la perversion, ainsi que l'extrême dangerosité contenues dans TOUTES les IDEOLOGIES, page 170 :

« Il serait vain de chercher de la logique dans tout cela. La logique cesse d'exister là ou commence l'idéologie, en l'occurrence l'idéologie socialiste. « Tout ce qui sert les travailleurs est bien », dit le principe premier de cette doctrine (d'ailleurs il n'y est pas question des travailleurs mais des manitous syndicaux, démagogues irresponsables, voire hommes politiques véreux). Je crois que toute idéologie de masse est mauvaise, car elle fournit à l'homme des alibis faciles, lui permet de suivre ses instincts les plus bas au nom d'objectifs « nobles ». Il n'est pas bien de tuer, mais pourquoi y renoncer s'il s'agit du bien universel ? Il est honteux de voler, mais si cela contribue à plus de bonheur sur terre, comment s'en priver ? Pratiquer la torture est ignoble, mais si le bien-être de tous en dépend, il serait criminel de s'en abstenir ! Bref, de toutes les justifications que nous nous trouvons, délibérément ou inconsciemment, les idéologies de masse sont les plus méprisables. Elles font de l'humanité un troupeau de moutons. Et de toutes les idéologies de masse, la socialisme est la plus dangereuse, car elle libère l'homme de toute responsabilité. Par exemple, ce serait malgré lui que l'homme deviendrait alcoolique, drogué ou bourreau. C'est la société, le milieu social qui en sont tenus responsables. »

Ensuite, Vladimir Boukovsky vient à donner son pertinent point de vue, en ce qui concerne le dogme de : l'EGALITARISME, page 190 :

« Jamais je n'ai réussi à comprendre les socialistes. Seul quelqu'un qui vit de phantasmes et non de l'observation réelle de l'être humain peut croire que les hommes sont égaux (ou aspirent à l'être). Même des jumeaux vrais qui ont été éduqués et formés ensemble ne sont pas tout à fait égaux. Et puis, pourquoi aspirer à l'égalité ? Serait-il intéressant de vivre dans un univers d'êtres qui soient tous pareils ? Pourquoi faut-il avoir des réactions aussi maladives face à l'inégalité matérielle ?
Pourquoi les socialistes sont-ils tellement envieux, tellement mercantiles ? La majorité d'entre eux sont des intellectuels qui vivent dans un monde abstrait. Leur théorie manque de logique : d'une part, ils critiquent l'esprit de consommation, la cupidité et le matérialisme, de l'autre, ce sont précisément ces aspects de la vie qui les préoccupent le plus. En nivelant la consommation, ils veulent instaurer l'égalité. Croient-ils sincèrement que si les gens recevaient tous la même ration de pain, ils deviendraient automatiquement frères ? Les hommes deviennent frères en souffrant ensemble, en s'entraidant, en partageant la même espérance, en respectant la personnalité de l'autre. Est-ce que l'on peut devenir frères si l'on compte avec envie les revenus de chacun, en accompagnant d'un regard fielleux chaque morceau avalé par le voisin ? Je n'aimerais pas avoir pour frère un socialiste. »

Vladimir Boukovsky énonçait, déjà en 1981, ces évidences relevant de la Morale la plus élémentaire : huit ans avant l'effondrement du « Mur de Berlin » et dix ans avant la fin de l'U.R.S.S….

Malheureusement, aujourd'hui en France, des Partis politiques : le Parti Communiste Français, le Parti de Gauche, le Nouveau Parti Anticapitaliste, Lutte Ouvrière…, n'ont toujours pas intégré ces principes humanistes fondamentaux, et nous sommes bientôt en… 2011 !

Confer également, d'autres ouvrages tous aussi passionnants, de Vladimir Boukovsky :
– Jugement à Moscou – un dissident dans les archives du Kremlin ;
L'Union européenne, une nouvelle URSS ?
Lien : https://totalitarismes.wordp..
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Regards et témoignage saisissants aiguisés aux larmes d'années de privations et d'humiliations.

Retour sur une vie servant de mise pour un jeu sans partage ni règles, celui de la politique et de la diplomatie.

A faire connaître et commenter au plus grand nombre.
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
(...) un moineau voletait de meule en meule de paille par un terrible gel hivernal. Présumant de ses forces, il s'envola trop loin, gela et tomba raide sur la route. Une vache qui passait prit l'oiseau en pitié et le recouvrit d'une grosse bouse chaude. Le moineau se réchauffa, se ranima, sortit la tête, regarda alentour, vit qu'il se trouvait en un lieu indécent et piailla, indigné : « À l'aide! Sauvez-moi! C'est horrible, on m'a mis dans la merde! » Un chat passait par là qui répondit en ronronnant : « Qui t'a fait ça pauvret? Allons, ne t'en fais pas, je vais t'en tirer. » Ce qu'il fit... avant de le manger.

1. N'est pas ton ennemi quiconque te met dans la merde.
2.N'est pas forcément ton ami celui qui te tire de la merde.
3. Quand on est dans la merde, on y reste sans piailler.
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Nous avons certes, des opinions politiques différentes, mais personne ne réussira plus jamais à nous départager en "camps". Nous ne connaissons qu'un seul camp politique, le camp de concentration. Nous avons appris dans les camps qu'il y a dans le monde une seule lutte, celle de l'humain contre l'inhumain. Tous, nous sommes tous responsables de l'issue de cette lutte.
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Quand votre fils sera mécontent en France, usez de ma recette, dites-lui : « Allez en Russie. » C'est un voyage utile à tout étranger; quiconque aura bien vu ce pays se trouvera content de vivre partout ailleurs. Il est toujours bon de savoir qu'il existe une société où nul bonheur n'et possible parce que, par une loi de sa nature, l'homme ne peut être heureux sans liberté. (Custine, Lettres de Russie, la Russie en 1839)
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Pour traiter avec les Soviétiques, le monde occidental ferait bien mieux de nommer, à la place de diplomates professionnels nantis des parchemins de Harvard, un vieux shérif de Chicago connaissant à fond la mentalité du milieu.
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Comme pour toute religion, le communisme n'a nul besoin de preuves logiques. Au contraire, plus la croyance est inouïe, plus elle est crédible.
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