AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
De l'autre côté du mythe tome 3 sur 3
EAN : 9782354889296
176 pages
Gulf Stream Editeur (18/11/2021)
4.11/5   48 notes
Résumé :
• Une série qui fait basculer les lecteurs de l'autre côté des mythes de la mythologie grâce à leurs figures féminines, pour rendre à ces voix de l'ombre la place qui leur est due : au coeur de l'histoire.
Maintes fois, on a raconté que ma chevelure reptilienne ne dissimulait qu'une coupable, un être vide de sentiments, un monstre. Ceux-là veulent me réduire, moi, Médousa, à un simple pion dans le grand échiquier des dieux de l'Olympe. Mais que savent-ils de ... >Voir plus
Que lire après De l'autre côté du mythe, tome 3 : MédousaVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (19) Voir plus Ajouter une critique
4,11

sur 48 notes
5
8 avis
4
7 avis
3
3 avis
2
0 avis
1
0 avis
: Un vrai plaisir que cette collection " de l'autre côté du mythe", avec le talent d'écriture de Flora Boukri qui saura raconter et transformer un conte mythologique en roman tendu, passionné et passionnant d'aventure.
Nous avions eu un vrai coup de coeur pour l'adaptation du mythe de l'amazone Penthésilée et c'est fort de cette dernière impression que nous plongerons dans celle d'une des plus célèbres gorgones, croisée sur le récit de l'héroïque demi-dieu Persée: Méduse.
Nous dirons " Médousa" ici.

Le prologue sera une excellente mise en place, présentant la situation de départ avec une guerre froide entre anciens et nouveaux dieux régnants, les vieux Titans déchûs par les jeunes Olympiens.
La déèsse Athena sera invitée malgré tout sous les eaux à assister au nouvel accouchement de la déesse marine Céto: des triplées. Elle est la soeur d'un vieux dieu marin, Nérée, dans les bonnes grâces des Olympiens ( une cinquantaine d'enfants, il aurait eu dîtes-vous?).
C'est Athena qui retiendra la main de Phorcys, le père plein de rage, devant l'aspect hideux de la dernière des triplées.
Cela commence bien. N'est pas bon parents qui veut, non, surtout chez les dieux, on le sait.

Certaines versions du mythe de Meduse raconteraient que c'est la déesse Aphrodite, jalouse de la beauté des trois soeurs, qui les rendit toutes les trois laides et monstrueuses.
Qu'en sera t-il ici?

Le traitement de cet univers et du personnage de Medousa seront assez inattendus pour certains lecteurs amateurs de mythes, originaux.
On ne s'y attendrait pas.
L'approche du personnage de Medousa sera psychologiquement sensible, gaie mais soucieuse.
Le personnage sera née d'une forme de handicap qui lui vouera une protection incessante de la part de son entourage (très aimant) qui lui sera immortel.
Oui, Medousa est curieusement née mortelle.
Nous aurons un peu l'impression d'un handicap des os de verre, à vivre auprès de ces dieux insouciants du danger, des cataclysmes, mais toujours stressés à l'idée que l'enfant sorte des limites autorisées.
Nous apprécierons l'approche du problème qui occupera l'esprit de la jeune fille par Athéna et par l'auteure, développant la mortalité (celle des hommes donc) et la liant au plaisir de vivre dans l'instant, pour ce qu'il est et non parce que les choses sont éternelles.

Nous n'aurions pas imaginés l'univers de Méduse dans des descriptions marines, ni les soeurs de Medousa à la peau bleue ou la sienne à la peau claire, comme les humains.
Il y aura bien d'autres intrigues prévues que les états d'âme de Medousa: la position sociale de sa famille.
Nous aurons aussi dans cette histoire tout un aspect politique de fond qui jouera dans les comportements des personnages de ce monde en sursis. le père de Medousa, pro-Titans, aura offensé les Olympiens et la famille entière donc vivrait exilée et sans maison si elle n'avait pas été acccueillie par l'oncle Nereus( Nerée), plus diplomate avec les Olympiens (et qui tentera de placer sa fille Amphitrite en mariage pour regagner des nouveaux dieux, les faveurs de Zeus et les siens).
Athena fera continuellement le lien entre les deux camps pour ménager une trève.
Mais ceux qui connaissent un peu les mythes savent, ils savent que Athena et son oncle ne s'estiment pas beaucoup, encore plus depuis qu'Athena remporta le concours pour le culte de la grande ville d'humains d'Athènes.
Un affront.
Nous n'aurons pas de petits clin d'oeil pourtant.
La dualité mortelle/ Immortelle ou salvatrice/toxique est intéressante.
Medousa n'est pas immortelle mais le personnage est en bonne santé.
La conscience de sa mortalité engendrera un conditionnement de la jeune fille qui ne s'autorisera pas, alors que si elle chute, bute, se cogne, cela ne présagera rien de forcément fatal.
Mourrons-nous à chaque fois que nous tombons?
Le personnage devra donc dépasser cela, cette appréhension faussée d'un monde extérieur possiblement hostile à chacun de ses pas hors de l'eau.

Quand verra t-on le monstre?
L'évocation de Méduse: une créature à queue et chevelure de serpents. Un monstre tellement laid que l'on devra détourner le regard sous peine de se voir pétrifier d'un coup d'oeil.
L'image est forte. Tandis que nous aurons dans l'esprit une terrible agression vers autrui, nous ne saisirons pas la véritable offense faite au personnage dont le maléfice éloignera l'affection de quiconque.
L'auteure commencera dès le début à jouer avec une nature divine qui ne se révèlera que dans sa chevelure, incroyable extension d'elle-même.
La crinière douée d'empathie tentera même de l'étouffer à la naissance en réaction à ses cris violents de bébé.
Quelle horreur...ou quel prodige?
Ces mèches ne sont pas des serpents mais elles sont bien vivantes.
Quel rôle aura cette chevelure vivante pour la suite des aventure de Medousa?
Nous serons (cruel que nous sommes) impatient d'en venir à l'évènement qui changera à jamais son destin.

Comme avec le récit de Penthésilea, l'auteure finira par multiplier les témoignages sur plusieurs parties, afin d'enrichir le récit de vues différentes du même drame.
Rien n'est moins intéressant dans ces tragédies grecques que de connaitre quelles sont les enjeux et les attentes de chaque acteur dans ces joutes divines.
On aime.
Commenter  J’apprécie          70
Un court récit émouvant très bien conçu et très bien conté. le mythe de la terrible Gorgone est ici revisité. Flora Boukri nous offre une toute autre interprétation de l'histoire, nous offrant la vision d'une jeune fille au destin funeste, emprisonnée dans le carcan patriarcal de son époque.
Comme pour les autres tomes, on commence par un narration de son point de vue, nous permettant ainsi de nous attacher au personnage de manière plus importante. Les autres parties sont narrées du point de vue de personnages secondaires. On devient alors le témoin oculaire du destin inéluctable de cette infortunée jeune fille, fille d'un père trop orgueilleux, victime d'un dieu lui aussi trop orgueilleux.

Flora Boukri a une plume pleine de poésie et nous emmène dans ces mythes grecs revisités de manière fluide tout en laissant la pâtine mythe. A ce titre, les mots, les noms sont en grecs. Dépaysement total.

De ces trois titres, celui-ci est de loin mon préféré. Attention cependant, il traite de sujet compliqué tel que le viol ou le suicide. Rien n'est détaillé mais il n'en demeure pas moins que c'est présent dans l'histoire.

J'ignore si Flora Boukri revisitera un autre mythe grec sous l'angle féminin. Si tel est le cas, je serai au rendez-vous!
Commenter  J’apprécie          160
L'auteure s'attaque là au mythe de la Gorgone et nous livre son interprétation toute personnelle. Et c'est très loin de la légende que je connaissais.
Je ne suis jamais vraiment entrée dans cette histoire et je ne sais pas vraiment à quoi cela tient :
- Les personnages qui subissent ce qu'on leur fait en courbant l'échine. Car finalement, la revanche de Méduse ne tient qu'à sa transformation physique provoquée par les abus dont elle a été victime.
- L'attitude d'Athéna qui est exactement l'opposé de celle décrite dans le mythe originel.
- La presque complète éviction de l'intervention de Persée.
- La brièveté du récit qui ne nous laisse pas le temps de développer de l'empathie pour les personnages.
Bref, une lecture en demi teinte pour moi mais que je ne regrette pas car je trouve toujours intéressant de confronter les différences d'interprétation d'un mythe.
Commenter  J’apprécie          150
Après Ariane – celle du fil – et Penthésilée – princesse amazone ayant guerroyé à Troie - , Flora Boukri choisit de parler de Méduse, au regard pétrifiant et aux cheveux de serpents.
Encore une fois, comme le titre de la série l'annonce, l'autrice aborde le sujet « de l'autre côté du mythe ». Elle imagine comment Méduse est devenue le monstre que l'on connaît, et pour cela, elle s'appuie sur des bribes de textes antiques et sur des problématiques de l'air du temps et fait travailler son imagination.
J'ai trouvé le démarrage un peu long, ne voyant pas où l'autrice m'emmenait, jusqu'à la scène fatidique qui va engranger son sort tragique. Et pour le coup, le propos devient, à mon sens, d'une grande puissance sur la problématique du viol (évoqué à demi-mot dans la quatrième de couverture), dans sa dimension autant personnelle que sociétale.
Je pense que cet ouvrage peut aider à éveiller des consciences et à ouvrir le débat, pour les filles et les garçons. Il peut effectivement choquer et c'est pourquoi je pense que l'avertissement de l'éditeur devrait être mis davantage en évidence (à l'heure actuelle, il est au début en page de gauche entre deux pages de titre de l'oeuvre, là où l'on trouve l'année de parution, écrit dans une taille et une forme de police classiques et, à mon sens, peu visibles).
On peut dire que Flora Boukri a l'art de dépoussiérer les mythes de l'Antiquité !
Commenter  J’apprécie          80
Ce troisième tome "De l'autre côté du mythe" développe l'histoire de… la Gorgone Méduse évidemment. Cette femme à la chevelure serpentine, ce monstre au regard pétrifiant, cette créature tuée par Persée… Une scène de Moi, ce que j'aime, c'est les monstres proposait déjà un autre regard sur cette aventure mythologique ; Flora Boukri propose la sienne qui humanise totalement Médousa.
C'est alors une histoire terrible certes, totalement injuste, dans laquelle Médousa n'apparaît pas comme le monstre, mais comme la victime de l'histoire. Une histoire tournant autour d'un traumatisme (je vous laisse deviner lequel : il implique un dieu…) engendrant une transformation qui la protégera de ses souffrances.
Sauf que. Médousa est une héroïne mortellement passive. Elle décide de peu de choses, se laisse porter par les événements, sa famille, Athéna. Son histoire, sa mortalité (qui l'isole, elle qui est née de parents immortels) rendent ses peurs compréhensibles, mais ses faiblesses ne deviennent jamais des forces. du moins pas délibérément. Sa métamorphose est prétendument son choix, dixit certains protagonistes, mais ce n'est pas le ressenti que j'ai eu en tant que lectrice : si l'autrice n'avait pas mis ces mots dans la bouche de certains personnages, je ne l'aurais jamais deviné, et même ainsi, je n'y crois pas. D'apeurée, Médousa devient spectatrice de sa destinée.

Médousa n'est pas le seul personnage qui pose problème : c'est juste plus marquant car elle est l'héroïne. Cependant, aucun ne parvient à se détacher, à s'imposer, à apporter une réelle plus-value à ce récit un peu faible.
Athéna est potentiellement intéressante, j'ai aimé cette idée de réinventer le lien entre elle et Médousa, elles qui sont généralement ennemie (Athéna allant même dans certaines versions jusqu'à punir Médousa d'avoir été violée dans son temps…), mais sa personnalité reste floue finalement. Et, encore une fois, je n'ai pas ressenti son réel attachement à Médousa.
Persée apparaît réellement comme un héros de bas étage, qui ne fait quand même pas grand-chose par lui-même. C'est toujours le cas – il est extrêmement aidé par Athéna et Hermès – mais ça ne m'avait jamais sauté aux yeux comme dans cette lecture. Il est totalement fade et ne risque pas d'éclipser Médousa qui, sans être marquante, peut attirer un peu de sympathie.
Je regrette que les personnages n'aient pas montré davantage de profondeur. On pourrait incriminer la brièveté du roman, mais l'on trouve parfois des personnalités riches et nuancées dans des nouvelles…

Je suis donc relativement déçue de cette lecture qui manquait singulièrement de corps à mon goût. C'est l'histoire d'une victime, mais je m'attendais à ce que ses faiblesses l'aident à trouver de la force. Elle finit par en avoir mais de manière totalement passive. Remarquez, ça aurait pu être un objectif de ce roman : casser avec toutes ses histoires de « femmes fortes » et rappeler que tout le monde ne peut pas l'être, ne peut pas affronter et dompter le monde, que parfois on se brise sans pouvoir se relever. Mais comme la quatrième de couverture dit, pour Médousa comme pour Ariádnê et Penthesíleia, « choisi notre propre destinée », j'en doute.
Le tout est de toute manière trop rapide. Même si ce roman est destiné à un public adolescent, l'intrigue est, à mon goût, survolée et manque d'approfondissements. A l'image des manigances des dieux et de la personnalité des personnages, tout reste basique et un peu simple.
Médousa souffre indubitablement de la comparaison avec les romans de Madeline Miller, mais, indépendamment de cela, c'est un roman qui ne m'a pas convaincue par la faiblesse de son discours, de son déroulé, de ses personnages.
Lien : https://oursebibliophile.wor..
Commenter  J’apprécie          40

Citations et extraits (3) Ajouter une citation
- 𝑴𝒆́𝒅𝒐𝒖𝒔𝒂, 𝒑𝒍𝒆𝒖𝒓𝒂 𝑬𝒖𝒓𝒖𝒂́𝒍𝒆. 𝑴𝒂 𝒔œ𝒖𝒓, 𝒎𝒂 𝒔œ𝒖𝒓 𝒄𝒉𝒆́𝒓𝒊𝒆, 𝒎𝒂𝒊𝒔 𝒒𝒖𝒆𝒍 𝒎𝒐𝒏𝒔𝒕𝒓𝒆 𝒆𝒔-𝒕𝒖 𝒅𝒆𝒗𝒆𝒏𝒖 ?
- 𝑪𝒆𝒍𝒖𝒊 𝒒𝒖'𝒐𝒏 𝒂 𝒇𝒂𝒊𝒕 𝒅𝒆 𝒎𝒐𝒊, 𝒋'𝒊𝒎𝒂𝒈𝒊𝒏𝒆, 𝒓𝒆́𝒑𝒐𝒏𝒅𝒊𝒕 𝑴𝒆́𝒅𝒐𝒖𝒔𝒂.
Commenter  J’apprécie          40
Privée de la même éducation que ses sœurs en raison de sa condition de mortelle, Médousa ne quittait guère le palais de son oncle. Elle avait grandi en passant une bonne partie de son temps à écouter les histoires de ses nourrices. Elle se délectait des légendes où de valeureux héros terrassaient des créatures monstrueuses et impitoyables envers lesquelles elle nourrissait d’ailleurs une peur et une aversion toutes particulières. Médousa pouvait passer de longs moments à démontrer à Athéna que ces monstres méritaient une mort honteuse. La déesse souriait alors doucement devant tant de conviction et caressait les boucles folles de la petite Médousa.
Commenter  J’apprécie          10
- Médousa, pleura Euruále. Ma sœur, ma sœur chérie, mais quel monstre es-tu devenu ?
- Celui qu’on a fait de moi, j’imagine, répondit Médousa.
Commenter  J’apprécie          10

Videos de Flora Boukri (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Flora Boukri
Le rendez-vous d'Angérôme de ce mois-ci présente vos suites de séries tant attendues… Quelle infernale attente !
Les nouveautés de novembre 2020 : - le 5 novembre 2020 : L'Improbable Surprise de Noël (Premiers romans 7+) de Julien Artigue et Loïc Méhée : https://gulfstream.fr/produit/limprobable-surprise-de-noel/ Monstr'Hôtel, tome 4 - La Créature de la nuit de Carina Rozenfeld : https://gulfstream.fr/produit/monstrhotel-tome-4-la-creature-de-la-nuit/
- le 12 novembre 2020 : Penthesíleia (De l'autre côté du mythe) de Flora Boukri : https://gulfstream.fr/produit/de-lautre-cote-du-mythe-penthesileia/ Comment on entend le bruit ? (1, 2, 3 Partez !) d'Olivier Roubin, Romuald Ollivier et Yannick Robert : https://gulfstream.fr/produit/comment-on-entend-le-bruit/ Pourrais-tu vivre au temps des pharaons ?(1, 2, 3 Partez !) de Sophie Lamoureux et Yannick Robert : https://gulfstream.fr/produit/pourrais-tu-vivre-au-temps-des-pharaons/
- le 19 novembre 2020 : Steam Sailors, tome 2 - Les Alchimistes d'Ellie S. Green : https://gulfstream.fr/produit/steam-sailors-2-les-alchimistes/
+ Lire la suite
autres livres classés : méduseVoir plus
Les plus populaires : Jeunesse Voir plus


Lecteurs (190) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3166 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}