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Citations sur Le roman de monsieur de Molière (38)

Donc, vers le 13 janvier 1622 à Paris, un premier-né fragile fit son apparition chez monsieur Jean-Baptiste Poquelin et son épouse Marie Poquelin-Gressé. Le 15 janvier, il fut baptisé à l'église Saint-Eustache et prénommé en l'honneur de son père Jean-Baptiste. Les voisins félicitèrent Poquelin et la corporation des tapissiers sut qu'un nouveau tapissier et marchand de meubles était venu au monde.
Tous les architectes ont leur lubie. Aux angles d'une agréable maison de deux étages au toit à double pente raide située à l'intersection de la rue Saint-Honoré et de la rue des Vieilles-Étuves, le bâtisseur du XV° siècle avait disposé des bois sculptés qui représentaient des orangers aux branches soigneusement détaillées. Sur ces arbres, des kyrielles de petits singes allaient cueillir les fruits. Naturellement, les Parisiens avaient surnommé la maison « maison aux singes ». Et par la suite, ces guenons coûtèrent cher au comédien Molière! Il se trouva nombre de personnes bien intentionnées pour dire que la carrière du fils aîné de l'honorable Poquelin n'avait rien qui pût étonner. Ce fils était devenu un paillasse : mais que pouvait-on attendre d'un homme élevé dans la compagnie de guenons grimacières? Mais le comédien ne renia pas ses singes et quand, vers la fin de sa vie, il conçut le projet d'un blason dont il avait on ne sait trop pourquoi ressenti la nécessité, il y fit figurer ses amies à queue qui avaient monté la garde sur la maison paternelle.

[ Note de Titi
Un « paillasse » s'emploie comme nom masculin pour désigner une sorte de bateleur, de saltimbanque : c’est un paillasse, c’est un homme sans consistance, un bouffon. ]
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Mon héros devint-il un homme instruit dans ce collège ? Je ne crois pas qu'aucun établissement d'enseignement puisse former un homme instruit. Mais il n'en reste pas moins qu'un enseignement bien conçu permet à quelqu'un de devenir un homme discipliné et d'acquérir des habitudes qui lui seront utiles dans le futur, quand il aura à s'instruire par lui-même.
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Je pourrais vous nommer des dizaines d'écrivains traduits dans des langues étrangères, alors qu'ils ne méritaient même pas d'être imprimés dans leur langue natale.
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La lecture de Corneille, qui enflammait la nuit le cerveau de mon héros, les sensations inoubliables retirées des exhibitions de rue, l’odeur lourde du masque qui une fois revêtu ne peut plus jamais être quitté achevèrent d’empoisonner le juriste manqué, et un beau matin, en éteignant ses chandelles au-dessus du Cid qu’il lisait, il décida que le moment était feu lui pour lui d’étonner le monde. Effectivement il étonna le monde, et la première victime de cet étonnement fut de malheureux martyr Poquelin père
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Molière n'aimait pas la campagne et la nature. Notre comédien était un véritable homme de la ville, un fils de Paris.Mais les malheurs de sa vie familiale et des années de travail ininterrompu l'avaient usé, de sorte que l'exil d'Auteuil était devenu nécessaire... Chapelle* s'était fixé pratiquement à demeure dans le village, et de temps en temps venaient d'autres amis : Boileau et La Fontaine, auxquels se joignaient parfois le comte de Guilleragues, un diplomate grand amateur des œuvres de Molière, et le comte de Jonsac, un ami de Chapelle.
La compagnie se rendait à Auteuil pour arracher Molière à son travail, parler littérature, lire les mauvais vers des autres et composer des épigrammes, notamment sur l’archevêque de Paris Péréfixe. Ces réunions se terminaient d'ordinaire par des soupers dans la chambre de Chapelle, soupers qui étaient très appréciés et en particulier de Jonsac.
Pour l'un de ces soupers, Chapelle avait, on ne sait pourquoi, fait double provision de vin. Molière qui ne se sentait pas bien, ne passa qu'un bref instant avec la joyeuse compagnie, refusa le vin qu'on lui offrait, et se retira dans sa chambre. les autres poursuivirent leur repas jusqu’à trois heures du matin et, vers cette heure là, s'aperçurent que la vie leur était devenue odieuse. C'était surtout Chapelle qui parlait. Auteuil était depuis longtemps déjà endormi, et il y avait longtemps que les coqs avaient chanté.
- Vanité des vanités, tout n'est que vanité ! criait lugubrement Chapelle en agitant un doigt menaçant.
- Nous sommes tout à fait d'accord avec toi, lui répondirent ses compagnons de bouteille, continue, Chapelle !
- Chapelle se renversa dessus un verre de vin rouge, ce qui ajouta encore à son désarroi, et poursuivit :
- Oui, mes pauvres amis, tout est vanité ! regardez autour de vous et dites- moi ce que vous voyez ?
- Nous ne voyons rien de bon, convint Boileau en jetant un regard plein d'amertume autour de lui.
- La science, la littérature, l'art, tout cela n'est que vanité vide et creuse ! criait Chapelle. Et l'amour ? Qu'est-ce que l'amour, mes infortunés amis ?
- Un leurre, dit Jonsac.
- Rien de plus vrai ! répondit Chapelle. Notre vie n'est que chagrin, injustices et malheurs de tous côtés !
Là-dessus Chapelle se mit à pleurer.
Quand ses amis l'eurent quelque peu consolé, il lança cet appel enflammé :
- Que faire, amis ? Si la vie n'est qu'un trou si noir, qu'attendons-nous pour la quitter ! Allons nous noyer de compagnie ! Regardez la rivière dehors qui nous appelle.
- Nous te suivons, dirent les amis.
Et tous de ceindre leurs épées et de revêtir leurs manteaux pour aller à la rivière.
Le vacarme s'accrut. La porte s'ouvrit alors et, sur le seuil, parut, emmitouflé dans un manteau, en bonnet de nuit et un bout de chandelle à la main, Molière.
- Que faites-vous ? demanda-t-il ?
- notre vie nous est insupportable, dit chapelle en pleurant. Adieu, Molière, pour toujours. Nous allons nous noyer.
- C'est un beau projet, répondit tristement Molière. Mais il est mal de votre part de m'avoir oublié. Je vous croyais plus de mes amis.
- Il a raison ! s'écria Jonsac, bouleversé. Nous nous sommes vraiment conduits comme des porcs ! Viens te noyer avec nous, Molière !...
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Le voilà donc, mon héros, devant l'autel à côté d'une jeune fille deux fois plus jeune que lui et dont on dit qu'elle est sa propre fille. L'orgue qui mugit lugubrement au-dessus de leurs têtes prédit pour ce mariage toutes les calamités possibles, et toutes ces prédictions se réaliseront!
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- Où es-tu allé te traîner ? Où est le docteur, andouille !!!
Et le valet répondit d’un air désespéré :
- Monsieur de Baron, que puis-je y faire? Pas un ne veut venir chez monsieur de Molière ! Pas un !
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Conformément au règlement, il se laissa pousser les cheveux jusqu’aux épaules et usa ses larges culottes sur les bancs de la classe en farcissant sa tête de latin.
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De temps en temps, il me prescrit des remèdes que je ne prends pas, quelle que soit la rigueur de la prescription, et je guéris toujours, Votre Majesté !
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Molière qui depuis quelque temps avait commencé à s'apercevoir que la gloire n'a pas tout à fait le visage qu'on lui prête généralement, et qu'elle se manifeste surtout par des avalanches d'injures de toutes provenances.
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