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EAN : 9782070139019
96 pages
Gallimard (10/01/2013)
3.38/5   28 notes
Résumé :
«Vivre est devenu pour moi ce sentiment : n'être déjà plus d'ici sans avoir encore quitté les lieux. Quand une jeune fille meurt, elle fait mourir les autres, autour. Voilà ce que m'a appris Julie.» En racontant l'histoire de son amie de lycée et le mystère insupportable de sa disparition, Clémence Boulouque nous offre une réflexion grave et tendue sur l'adolescence, la résilience et le pouvoir de l'écriture. On retrouve dans ce texte poignant l'intensité exceptionn... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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C'est un très beau livre,un texte magnifique, comme une désolation féconde à propos d'une adolescence bouleversée par le suicide d'une amie très proche!
Clémence Boulouque essaie de régler des comptes avec son passé, elle narre l'histoire de son amie de lycée et le mystère insupportable de sa disparition.
Elle décrit la mélancolie, cette douleur qui étreint avec une bouleversante sincérité :elle se met à nu dans ce très court récit en forme d'exutoire?récit qui restera longtemps dans notre esprit:"Je me demande si elle m'accompagne tout le temps ou si elle me laisse m'éloigner et revient me chercher."
Dans un style sobre et élégant où chaque phrase fait mouche, elle mène une réflexion sur notre condition de vivant, une obsession et des questions lancinantes:"Ceux qui ont choisi de mourir le voulaient - ils vraiment?"
"Qu'ont - ils emporté en dernière pensée?"
"Qu'emportent -ils de leur vie? "
"Sont- ils bien, à présent, vraiment?"
"L'ont - ils jamais été?"
"Ont- ils jamais été?"
"Ils sont ce qui n'est plus.ils existent sans vivre."
C'est une méditation profonde sur la fin des vivants,sur ceux qui restent, ceux qui demeurent, les endeuillés, : "aimer un mort, partager son absence, c'est déjà n'être plus d'ici".
Mais elle nous délivre surtout un message à propos du sens de l'écriture qui va avec la mort et donc avec la vie.
"Pourtant je veux croire que l'étude est un écran entre les douleurs et la vie, qu'apprendre sera toujours un placebo, un substitut de sagesse......et je parie sur les Mots comme sur des ricochets, sur des échos.
Pour empêcher, peut- être que nous soyons encore plus nombreux à porter ces deuils d'adolescence".
Le temps est passé , le temps est venu pour l'auteur de rendre hommage à une amitié pulvérisée avec une grande force, à l'aide de cet ouvrage salvateur, grâce à l'infini pouvoir de l'écriture , une réflexion grave sur l'adolescence et la résilience!
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Un très court récit-méditation sur la mort, le suicide, la trace que laissent les morts chez les vivants. Trois ans après le suicide de son père ( évoqué dans le formidable "la mort d'un silence"), Clémence Boulouque évoque ici la mort par suicide de son amie de lycée Julie. Pourquoi ? Qu'a t'elle laissé?
Allers-retours passé-présent, désarroi, regrets de ceux qui restent, réflexion sur l'adolescence, la mort, le suicide.
L'auteure s'interroge aussi sur le pouvoir des mots ce qui donne une forme très littéraire à sa réflexion. Il faut "laisser les morts nous quitter. S'en séparer"
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Un texte magnifique sur une adolescence bouleversée par le suicide d'une amie très proche. Mais connaît-on vraiment les gens qu'on aime? Récit d'un style sobre et élégant qui mène à la réflexion sur notre condition, notre place dans cette société fantôme.
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A dimension autobiographique, Clémence Boulouque revient sur les décès qui ont rythmés son existence, d'abord son père puis sa meilleure amie. C'est une écriture comme je les aime, elle vous entraîne dans son tourbillon d'enchaînements et il est difficile d'en sortir, la construction est fluide et crescendo. Ce livre pose le questionnement exact du pouvoir des mots sur l'individu, mais aussi sur l'existence par procuration à travers des êtres que l'on aime. Peut-être allez-vous trouver ça éteignoir, mais loin de là, je vous assure que ce n'est pas morose, ce livre est plein d'espoir et de vie.
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Dans ce roman, l'auteur revient sur son adolescence et sur la perte d'une de ses amies qui s'est suicidée à ce moment-là. Elle évoque ses tourments de jeune fille confrontée à une douleur qui la dépasse et lui rappelle celle qu'elle a déjà vécue des années auparavant avec le suicide de son père.
Ce qui ressort de ce roman c'est ce vide ressenti après la perte d'un proche, un manque impossible à combler et que l'on refuse d'accepter. Cela ressemble à un texte qui servirait d'exutoire à l'inconcevable mais qui ne réussit pas vraiment à apaiser la douleur de son auteur.
J'ai trouvé le ton extrêmement intellectualisé au point d'en perdre toute émotion. C'est dommage, car du coup, j'ai eu du mal à avoir de l'empathie pour cette adolescente qui s'interroge sur la vie, le sens qu'on lui donne, et l'amitié.
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critiques presse (1)
LePoint
21 janvier 2013
À l'instar de l'auteur, ce livre n'est pas pâle. Il est brillant. Il n'est pas fragile. Il est sûr de lui et de la vie, et chaque page sonne comme un merci.
Lire la critique sur le site : LePoint
Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
A chaque adolescent qui voudrait s'arracher à la vie, j'aimerais murmurer que tout ira bien, que rien n'est si grave, au fond. Que la réussite n'est rien qu'une façon plus ou moins habile de déguiser les incessants échecs d'une vie. Sur des cahiers, les ratures sont jolies, elles donnent au texte une force, un rythme, une ondulation. Une pause.
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Ils sont ce qui n'est plus. Ils existent sans vivre désormais.
Nos morts et leur principe d'incertitude.
La parenthèse de leurs vies semble parfois incernable, les voix s'échappent, refluent, plus fortes qu'aujourd'hui, plus fortes que nous nous, que moi.
Il m'arrive de douter d'avoir jamais eu un père, et une amie qui s'appelait Julie.
Et je sais qu'ils sont ici, à force de ne plus y être. Plus forts que s'ils y étaient encore.
Ils nous ont happés, dans leur disparition. Aimer un mort, partager son absence, c'est n'être déjà plus d'ici.
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Des régions devenaient des États - Slovénie, Croatie, Bosnie. Les guerres se chevauchaient, comme les enclaves, les sièges et les charniers. Nettoyage ethnique. Des expressions naissaient, des hommes mouraient.
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Sentir à défaut de ressentir - à défaut de savoir ce qui passait dans notre esprit. Rentrer chez soi et être comme renversé par des forces inconnues - avoir envie d'infini et rester prostré.
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Et la mort de l'amie a ramené ma mère à la vie, et à moi. Jusque-là, elle mimait un attachement à l'existence qui ne trompait personne. J'attendais le moment où elle rejoindrait mon père, où elle trouverait le prétexte. Je n'avais pas besoin de cauchemar pour la voir enjamber un pont ou mélanger des médicaments et de l'alcool, je n'avais qu'à lire dans ses pensées.
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Videos de Clémence Boulouque (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Clémence Boulouque
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Du lundi au vendredi à 20h15, Claire Chazal explore les multiples formes de la culture. Au menu, l'actualité culturelle des dernières 24 heures, des reportages sur des sujets éclectiques, ainsi que des rencontres avec des personnalités du monde des arts plastiques, du spectacle vivant, du cinéma et de la musique. Une fois par mois, un invité prend les commandes de l'émission et propose ses choix culturels.
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