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EAN : 9791070060469
312 pages
Cairn (18/02/2022)
3.94/5   8 notes
Résumé :
Personne mieux que Carlos ne connaît Pau et ses quartiers. Chauffeur de taxi de nuit, le vieux Portugais a son petit moment de détente hebdomadaire quand il balade Clem, la starlette locale, sur les réseaux sociaux. Mais entre plans douteux et clients crapuleux ou vicieux, il fallait bien qu'un malheur arrive. Et les embrouilles ne viennent jamais seules.
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Carlos, chauffeur de taxi d'origine portugaise, écume depuis des années les rues de Pau . Depuis peu, son corps semble se rebeller. La faute à la vieillesse mais aussi au crabe insidieux qui envahit son organisme. Carlos fait le taximan de nuit et le vendredi soir , sa voiture est en quelque sorte privatisée par Clem, une jeune femme sexy qui profite de ses charmes pour allumer les réseaux sociaux voire plus si le paiement PayPal est plus généreux. Bienvenue dans le sexe 2.0 !
Alors elle demande au brave Carlos - qui y trouve son compte sur le plan financier - de la balader dans toute la ville pour rejoindre ses rendez-vous sexuels éphémères mais bien rémunérés.
Hot Friday !
Mais ces soirées bien rodées pour ce duo bigarré vont virer au cauchemar lors de ce vendredi où l'un des clients, situé dans un quartier chaud de la ville, va se faire extrêmement brutal et amener Carlos à intervenir pour sauver Clem. Une action qui allait mettre en branle un engrenage dramatique.


Après Moktar , Jérémy Bouquin nous plonge une nouvelle fois dans les rues de Pau, bien loin de l'image tranquille qu'a cette métropole de province d'habitude. Après la dope on plonge dans le sexe itinérant via le tacot de Carlos. Entre ces deux-là, un fil va se tendre peu à peu pour se transformer en un lien quasi filial entre ces deux individus pourtant si différents. Deux êtres perdus plus fragiles qu'il n'y paraît, qui , à défaut de pouvoir se projeter dans le futur , vivent l'instant présent comme si c'était leur dernier.
Comme dans son précédent opus, on est frappé par cet hyperréalisme qui glace par moment le sang dans un récit au langage sans filtre. Deux personnages forts pour un road trip urbain où tout bascule soudain dans un drame qui semblait inéluctable. La noirceur prend alors peu à peu le pas dans une spirale implacable sous haute tension qui ne présage rien de bon .
Vous êtes prévenus !
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Dès les premières pages, nous sommes happés dans le taxi de Carlos, en compagnie de Clem, jeune influence, une p*te 2.0 qui privatise la Mercedes pour ses road movie de sexe tarifé du vendredi soir à travers Pau.
Un peu comme Carlos, nous sommes les spectateurs sidérés de ce marchandage de corps à vive allure. Rythme soutenu, aidé par la plume si reconnaissable de Jérémy Bouquin, qui claque, qui ne nous laisse pas de répit.
Carlos, en plus d'assister à la lente descente aux enfers de celle qui lui rappelle sa fille avec qui ils sont en froid, s'apprête à plonger également dans de noirs abîmes. Mais depuis le diagnostic ayant révélé la présence d'un crabe qui le dévore peu a peu, sont âme n'est-elle pas déjà damnée ?
Après Moktar, Jérémy Bouquin, nous plonge à nouveau dans une aventure Paloise où les protagonistes n'ont rien à envier aux plus grands caïds marseillais.
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Bonjour,

Voici un roman noir que je viens vous chroniquer en retour de lecture : "Carlos" de Jérémy Bouquin aux éditions Cairn.

Pau. Carlos Brimero est un vieux routard de l'asphalte. Autrement dit, un taxi. Un tacot qui ne transporte que des clients réguliers. Et en particulier la petite Clem, une ado complètement décomplexée qu'il trimbale dans la ville pour sa soirée #FrydaySexyZone qu'elle anime via Instagram, Facebook, Twitter et Snapchat chaque vendredi soir, dès la nuit tombée.

Mais Carlos traîne avec lui un client particulier depuis quelques temps : un cancer des poumons. Alors pour oublier ses misères, le vieux portugais adore s'offrir ce moment de détente avec Clem, jusqu'à ce fameux soir où rien ne va se passer comme d'habitude. Les emmerdes vont voler bas et qui plus est par grappes, pour mieux lâcher sur les deux noctambules les raisins de la colère qui gronde dans Pau…

Superbe roman noir qui expose les dangers de l'utilisation abusive des réseaux sociaux ainsi que l'activité nocturne qui grouille de trafics parallèles. Les deux personnages principaux sont superbes, deux écorchés de la vie qui tentent malgré tout de donner du sens à leur existence, de contourner les problèmes en plongeant dans les vicissitudes de leurs excès pour mieux les occulter.

Clem, prête à tout pour percer sur les réseaux, n'a pas conscience de sa déchéance, contrairement à Carlos qui lui est très loin de s'accommoder de toute cette technologie. Il ne comprends pas la vie virtuelle et sans limites qu'essaye de se construire sa protégée, cela le dépasse totalement. La vieillesse rassurante et bienpensante devancée et distancée par une jeunesse brulante et décadente.

Clem est un produit, une marque, et rien ne pourra la détourner de sa commercialisation. Les règles du merchandising humain sont franchies, elle fixe les conditions imaginaires d'une limite arbitraire qui n'en a aucune. La gloire qui ne dure qu'un instant et qu'il faut constamment renouveller avec des exploits de plus en plus permissifs, s'exhiber sans retenue. C'est la loi de la jungle numérique au service du client-consommateur exigeant et ultra connecté.

J'ai super bien aimé embarquer dans le taxi avec les deux loustics pour une balade #ByNight dans Pau. La relation du pépé et de l'influenceuse est mise en avant par l'attitude protectrice du vieux briscard envers Clem. Il n'a plus rien à perdre avec son crabe, ses relations familiales sont casi inexistantes, mais tente quand même de jouer les pères protecteurs avec Clémentine, une fille qui ne jure que par les relations virtuelles, au risque de délaisser celles qui sont réelles avec tout ce que cela implique.

L'écriture de Jérémy est percutante, les mots résonnent avec justesse et s'entremêlent dans une tonalité crash, très crue. Les phrases courtes et les dialogues incisifs donnent du rythme à une cavale nocturne obscène et pleine d'impulsivité. Une histoire crédible, réaliste même, qui nous dévoile sans détours les vices de notre société moderne.

J'ai passé un très bon moment de lecture, c'est un livre que je vous recommande : à dévorer sans filtre !

Bonne lecture, amis Lecteurs !

Je remercie chaleureusement Jérémy et les éditions Cairn pour l'envoi de ce roman.
Lien : https://lecture-chronique.bl..
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Alors lecteurs préparez-vous à une plongée en apnée de 300 pages dans ce roman au très lointain cousinage avec Taxi Driver, le film culte de Scorsese.
Carlos est mal en point, proche de la retraite et rattrapé par un cancer, il est néanmoins toujours amoureux de Maria, la femme de sa vie. Chauffeur de taxi de l'ancienne école, il a une cliente régulière le vendredi soir. Elle est geek, accro aux réseaux sociaux qui la propulsent en tête des classements des influenceuses pornos. Elle alterne ses prestations sexuelles rémunérées et leur relation en images en ligne et en très léger différé, jusqu'au jour où …
Au-delà de l'intrigue principale, l'environnement offre à l'auteur l'opportunité de brosser un tableau réaliste des quartiers sensibles d'une ville de province avec les enjeux de pouvoir et l'économie parallèle, sans jugement ni bienveillance passive, tout comme quelques phrases bien senties sur notre système éducatif. J'avais noté que l'auteur était « un peu » éducateur de formation : ça laisse des traces, surtout, pour légitimer son regard affuté !
Stop la chronique, sinon je spolie et ce n'est pas sympa pour l'auteur qui m'a bien surprise. Isabelle Bourdial m'en avait dit grand bien, j'ai discuté longuement avec lui à Osny l'année dernière et je n'ai pas été déçue par cette lecture. J'ai particulièrement apprécié le ton décalé et désabusé de Carlos qu'un fossé générationnel sépare de Clem et pourtant, ils se comprennent.
Courte chronique me direz-vous ? Certes mais ne vous y fiez pas, le contenu est dans le livre et il pèse son pesant de pépite !
Je remercie les éditions Caïrn pour avoir favoriser cette découverte


Lien : https://collectifpolar.wordp..
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La chronique jubilatoire de Dany pour Collectif Polar
Alors lecteurs préparez-vous à une plongée en apnée de 300 pages dans ce roman au très lointain cousinage avec Taxi Driver, le film culte de Scorsese.
Personne mieux que Carlos ne connaît Pau et ses quartiers. Chauffeur de taxi de nuit, le vieux Portugais a son petit moment de détente hebdomadaire quand il balade Clem, la starlette locale, sur les réseaux sociaux. Mais entre plans douteux et clients crapuleux ou vicieux, il fallait bien qu'un malheur arrive. Et les embrouilles ne viennent jamais seules.
J'ai particulièrement apprécié le ton décalé et désabusé de Carlos qu'un fossé générationnel sépare de Clem et pourtant, ils se comprennent.
Au-delà de l'intrigue principale, l'environnement offre à l'auteur l'opportunité de brosser un tableau réaliste des quartiers sensibles d'une ville de province avec les enjeux de pouvoir et l'économie parallèle, sans jugement ni bienveillance passive, tout comme quelques phrases bien senties sur notre système éducatif. J'avais noté que l'auteur était « un peu » éducateur de formation : ça laisse des traces, surtout, pour légitimer son regard affuté !
Stop la chronique, sinon je spolie et ce n'est pas sympa pour l'auteur qui m'a bien surprise.
Pour en savoir plus c'est ci-dessous sur Collectif Polar
Lien : https://collectifpolar.fr/20..
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Citations et extraits (41) Voir plus Ajouter une citation
Génération de con ! Trop connectée, plus de vie privée, tous à la recherche des quinze secondes de célébrité. Tape 1 pour m’éliminer. Patati...
Connerie de monde.
#pathétique
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Alors ! stresse la môme.
– On arrive, on arrive, que je brasse dans le vent.
Passage en IRL.
In Real Life ! Qu’elle fait. La vie réelle pour les vieux cons comme moi.
Je finis par lancer le GPS, tant pis ! Le temps qu’on me loge de là-haut, que la carte apparaisse – je retrouve l’avenue Lacoste. Oh ! Voilà que je m’acharne sur le petit écran, j’écrase mon gros pouce, j’en dérègle le système. L’écran passe par toutes les couleurs.
C’est le gros bordel !
Ne comprends plus rien ! Le satellite ne trouve pas l’adresse. Me baragouine un truc en russe ou en flamand, j’ai déréglé le langage. Manquait plus que ça ! Tu parles d’une technologie de merde. Je fais craquer la deuxième en tombant sur le reflet d’un bout de nichon qui dépasse.
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« Tu m’as regardée hier, Carlos ? »
Souvent elle me demande.
« Regardé ? »
« Hier sur ma chaîne YouTube, j’ai posté mon premier anal ! » Elle m’a décrit « son dépucelage du cul ».
#hardanal #attaquemoi
Comme si elle était fière d’elle, elle jubile. Elle fait un gros plan, se marre. Ses fesses en plein écran. Je refuse de regarder des trucs pareils, pas devant elle. Elle s’en cogne, elle décrit, se remet de cette « expérience de vie, tu comprends ? »
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– Sans dec’ ! Là tout de suite, je te fais monter grave au ciel.
Elle se fout de ma gueule, la petite ! C’est Clem ! C’est son humour. Elle fait le tapin et moi le tacot.
– Gratos ! Je te sucerai gratos ! Pour tout ce que tu as fait pour moi !
Je louche un moment sur sa frimousse. Ses taches de rousseur, ses lèvres épaisses trop maquillées.
Elle est pourtant sérieuse, elle ne déconne pas. Elle est dans l’axe du rétroviseur, elle me fixe droit dans les yeux.
Elle me trouble la gamine, elle m’en veut, suis trop vieux ! Je ne veux pas mourir ! Je fais. Dans sa bouche, je calanche, c’est sûr.
Elle me fait rougir avec ses provocations faciles.
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Je tapote sur le volant, elle repère que je monte en pression.
– Carlos… Elle tente de me calmer.
Bien sûr que je m’agace. Ces cyclistes, les touristes, puis elle et ses…
Je râle, il fait chaud, fait nuit, je n’y vois trop rien, je suis miro, je suis trop vieux. Mes vertèbres roulent sur le siège massant, la vibration du mécanisme m’empêche de me concentrer. Mes yeux n’arrivent même plus à discerner les panneaux.
Puis je tousse.
Encore, mes poumons, satanés poumons, satané crabe… cette masse, j’y pense en permanence… Je graillonne, râle, une glaire qui ne passe pas.
Crache dans un mouchoir papier déjà bien fripé.
On y retourne.
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Videos de Jérémy Bouquin (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jérémy Bouquin
Jérémy Bouquin, "Sois belle et t'es toi !", Editions Lajouanie, 20 mai 2016
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