AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,09

sur 16 notes
5
6 avis
4
5 avis
3
0 avis
2
0 avis
1
0 avis
Chien de guerre est un roman noir, très noir. La dérive d'un homme que rentre d'une sale guerre, celle-là c'est en Afghanistan. Viré en plus de l'armée. Franck se retrouve coincé entre sa mère ( plutôt sympa) et sa femme qui s'illusionne sur une vie de couple impossible.
La première scène du livre est violente, c'est assez surprenant car on ne sait pas où l'on va.
Histoire d'une dérive sordide, là où la vie broie un homme pour en faire un paumé sans état d'âme ou presque. Avec des phrases courtes, sans fioriture Jérémy Bouquin nous dresse un portrait assez chaotique d'un homme dont la vie part en vrille et qui n'arrive pas à s'en sortir lorsque c'est retour à la case départ chez maman. le nouvel élément c'est juste le petit Léon, bébé non prévu qui l'agace assez vite. A aucun moment je n'ai réussi à avoir de l'empathie pour ce personnage.
S'y ajoute une histoire politique, un peu d'actualité et voilà une histoire bien ficelée qui se lit rapidement et sans ennui. J'y ai vu une écriture assez cinématographique comme dans un roman de Pierre Renverseau, avec la vision d'un monde dont on attend beaucoup ... en vain et dont le personnage part en vrille.
Mon seul bémol c'est cette violence qui me heurte un peu, mais c'est un roman noir, et surtout les quelques scènes de sexe bien inutiles.
Merci à Babelio et aux éditions du CaÎman pour cet envoi masse critique. Une maison d'édition à découvrir.






Commenter  J’apprécie          140
J'ai remporté ce livre lors d'une masse critique Babelio. Je tiens à les remercier ainsi que la maison d'édition pour cette découverte. Je ne lis pas ce genre de romans habituellement, mais c'était une occasion pour moi d'essayer.

Dès les premières pages, nous sommes prévenus : le roman sera dur. En effet, il l'est.

Nous découvrons Franck, un militaire fraîchement renvoyé. Il retrouve alors la vie morne de monsieur presque tout le monde, aux côtés de sa mère Gisèle, de sa femme Cynthia et de son fils Léon, au coeur d'une cité peu accueillante. Au fur et à mesure des pages, nous le voyons sombrer peu à peu, au gré de rencontres peu recommandables dans ce monde que l'auteur peint aussi violent que celui d'Afghanistan.

Je n'ai pas réussi à trouver de l'empathie pour le héros, submergé par ses émotions et la guerre, brisé par ses affreuses expériences de terrain, mais bien plus pour ceux qui croisaient sa route. Certains passages sont vraiment violents, l'enchaînement de phrases courtes accentue ces scènes. Toutefois, cela ne m'a pas rebutée pour autant dans la lecture.

C'est un livre qui se dévore en une seule bouchée, on veut savoir, on veut comprendre. L'auteur se fiche des descriptions, il nous emmène vers le point final sans fioriture. On obtient nos réponses à la fin de l'histoire, que cela nous plaise ou non. Beaucoup d'échos avec ce qui s'est passé ces dernières années, que nous sommes adeptes ou non des théories du complot.
Commenter  J’apprécie          110
Le petit avis de Kris
Franck, de retour d'Afghanistan, a été renvoyé de l'armée. Il revient vivre chez sa mère avec sa copine et son fils nouveau-né. Traumatisé par la guerre, il doit réapprendre à vivre avec les siens. Bientôt, ses anciennes fréquentations réapparaissent.
Moi qui aime le noir, ben j'ai été servie …
Un état des lieux d'un ancien soldat revenu d'Afghanistan, contre son gré, et qui a du mal à s'adapter à la vie civile.
La guerre, ah la guerre, qui détruit tout sur son passage, ceux qui la subissent mais aussi ceux qui la font…
Bien sûr, ceux qui ordonnent se regardent dans leur miroir en se rasant et sont sans doute fiers d'eux !
Formaté, par ces si admirés corps d'armée, on voit bien que le retour à la vie normale n'est point prévu dans le formatage.
Un roman noir, tout à fait dans l'air du temps, qui ne laisse pas indifférent.
Triste de réalité !
Lien : https://collectifpolar.com/2..
Commenter  J’apprécie          80
« Connasse ! » Voilà comment commence ce livre. Oui vous entrez dans un roman de Jérémy Bouquin, vous n'avez pas ouvert une « bibliothèque rose » … mais rassurez-vous, il ne s'adresse pas à une nouvelle lectrice, c'est Grand Franck viré de l'armée qui s'adresse à Henriette une octogénaire peu bavarde qu'il est en train de torturer. le décor est planté.
Jérémy Bouquin à l'habitude de vous raconter une histoire sans en faire des caisses, il a des choses à dire, il les écrit, c'est net, sans bavures et surtout sans blablas. Vous entrez directement dans l'histoire qui défile au fil des mots à un rythme très soutenu. Sa spécialité, les phrases courtes, points et virgules sont au rendez-vous, son texte, des rafales d'armes automatiques dont vous êtes la cible. Résultat, une histoire avalée en peu de temps.
Cette histoire c'est celle de Franck Taupe, Grand Franck un paumé de la vie. Né d'une mère célibataire, résultat d'un coup d'un soir, il grandi sans père. Les hommes ne manquent pas dans son enfance, ils défilent dans la chambre de sa mère. Bref, une enfance pourrie dans un HLM de cité. Ma femme dont le métier et d'aider les enfants à naître me dit souvent qu'en fonction des gens qu'elle a en face d'elle pendant les accouchements souhaite soit la bienvenue, soit bonne chance au nouveau-né qu'elle accueille. C'est certainement bonne chance qu'elle aurait souhaitait à Petit Franck, seulement, elle l'a un peu oublié la chance.
Entrant dans l'âge adulte, l'armée a su lui donné un environnement où il a su évoluer mais alors qu'il est jeune papa, elle vient de le lâcher. Retour aux sources et à la réalité de notre société. Ancien soldat, ce n'est pas un statut, vous n'existez plus pour l'administration. Alors il faut se débrouiller et c'est souvent là que les rencontres auront une bonne ou une mauvaise influence…
Jérémy Bouquin dresse un portrait d'une société que l'on aimerait ne pas être la nôtre. Malheureusement ce n'est pas le cas. Dans ce roman social, les personnages n'auront pas notre affection, mais tout juste empathie, ils sont brisés. Pas tous pour les mêmes raisons, mais le résultat et le même. C'est là que l'on se dit que nous sommes quand même plutôt favorisés d'être nés dans une famille normale.
Encore une réussite pour Jérémy Bouquin qui nous fait réfléchir. Je vous invite vraiment à découvrir ce roman et l'univers riche de cet auteur prolifique qui en plus maîtrise l'utilisation de grossièreté sans jamais être vulgaire.
Chien de guerre est publié aux éditions du caïman dans un format « semi-poche » qui est très confortable à lire avec un papier de grande qualité et qui permet également d'être financièrement abordable. Ce dernier point méritant d'être souligné à l'heure actuelle ou les grands formats approchent de plus en plus les 25 euros…

Lien : https://imaginoire.fr/2020/0..
Commenter  J’apprécie          50
Ils s'engagent pour fuir un monde dans lequel ils refusent de suivre les règles, pour mieux plonger la tête la première dans un groupe auquel ils devront tout. L'arbitre de ce jeu de guerre n'a rien de libre. Ils partent loups enragés, et deviennent chiens de combat. Des exécutants. Dans un monde en guerre, rien d'anormal. Faire régner l'ordre exige quelques écritures dans la marge. Rien de surprenant, oui effectivement, l'ordre s'obtient par la violence et la mort. le nier serait vain.
Mais que doit faire le chien qu'on renvoie à coups de pieds loin de l'arène ? Comment croire que ses crocs resteront couverts à l'approche d'une main un peu vive ?
Franck est l'un de ces chiens de guerre. Un chien qui a mordu à contretemps. Un chien renvoyé dans son monde d'origine.

"- Je sais ce que tu vis, je sais ce que tu penses... Je suis passé par là, moi aussi. Après des opérations extérieures, des contrats dans le privé. Je ne trouvais pas ma place en revenant au pays. J'ai galéré dans des régions hostiles. J'ai fait de la formation auprès de l'armée. J'ai même bossé pour l'Etat avec un statut de conseiller militaire.

Le vieux général en rigole. Il avale son verre, encore.
- Je n'ai jamais pu remplir ce truc vide en moi. C'est comme si on m'avait arraché quelque chose, un bout de moi, un bout de mon coeur, de ma tête, je ne sais pas trop.
Édouard digère son dernier verre, I'alcool passe mal, une boule au ventre. Il préfere le reposer et le pousse d'un coup sec, terminé. Pour aujourd'hui.
Franck l'écoute. Etrangement, il l'écoute. Son visage se desserre. le vieux para apprécie.
- Tu dois oublier tout cela, sinon... sinon tu y retourneras, c'est comme un suicide, tant que tu ne seras pas mort, tu y retourneras."

Franck ne comprend plus, au sein même de la cité qui l'a vu grandir, que ces zombies naïfs acceptent leur sort. A commencer par sa mère, Gisèle, chez qui il crèche. Une femme qui l'a elle seule ; seule avec ses rencontres de paumés. Et Cynthia, qui l'a attendu chez Gisèle, un nourrisson accroché à la hanche, le bébé de Franck, conçu lors d'une permission, même s'il ne se souvient plus très bien avoir donné la sienne.

La cité, ce personnage abstrait qui observe tout, qui sait l'inéluctable des rencontres que seule elle-même sait être mauvaise. La cité, et sa laideur dépeinte sans aucune concession par Jérémy Bouquin. La cité comme une impasse au clapet irréversible.

Chien de guerre est plus qu'un roman noir. C'est un désespoir hurlé par ces hommes et ces femmes rodés aux extrêmes, et dont seule l'enveloppe charnelle évidée revient parmi les proches. Et il est alors plus facile de glisser vers le versant obscur, que d'espérer oublier que vous avez laissé votre âme aux pieds des suppliciés rémanents sur votre rétine.

Ce roman fait écho à un bijou découvert il y a peu, La Part du chien, un reportage littéraire d'Aurélie Champagne, dans lequel des soldats traumatisés sont ramenés au plaisir d'un échange, d'une rencontre, avec un chien abandonné. Un miroir poilu et muet, capable de les réveiller et les ramener à bon port. le Franck de Jérémy Bouquin n'est pas de ceux-là. Personne n'est venu le reconnecter, à part peut-être cet Édouard, qui lui propose un travail...un travail à sa dimension.

De nouveau un roman très dur, un reflet de société, un portrait sans concession. du pur acide, une vraie claque !
Commenter  J’apprécie          40
Dès les premières pages , on annonce la couleur et on se doute bien qu'on n'a pas affaire à un roman à l'eau de rose . Déjà le titre était promettant , on aurait pu lire " chienne de guerre "
Le grand Franck n'a jamais été un enfant de coeur , un père envolé , une mère à la cuisse légère et donc un enfant livré à lui-même : c'est donc pour cette raison que les éducateurs conseillent l'armée . Franck va connaître les horreurs de la guerre , la mort , la torture , le racisme . Aucune mission ne le rebute , il obéit aveuglément à ses chefs . A force , il va trop loin et il se retrouve rayé des cadres et retour à la maison . Mais , comment se construire avec un tel passé ? Comment supporter une vie de famille avec ( cerise sur le gâteau ) un bébé qui ne le connaît pas , qui pleure
Sans emploi , il traine dans les bars et rencontre un ancien copain qui va enfin lui fournir un boulot .
A la lecture de ce livre , on comprend mieux ce que doivent subir les anciens combattants revenant chez eux . J'ai beaucoup pensé aux anciens du Vietnam et à tous ces hommes qui n'ont pas supporté le retour au foyer et qui , chaque nuit , revivaient dans leurs cauchemars , l'horreur de la guerre .
Merci à masse critique et aux éditions du caiman pour cet envoi qui m'a donné l'envie de lire d'autres oeuvres de Jérémy Bouquin .
Commenter  J’apprécie          10
Bonjour mes Lecteurs,

C'est une joie immense pour moi de vous présenter ce service presse puisqu'il s'agit d'un nouveau roman d'un auteur prolifique que j'affectionne particulièrement et que j'ai grand plaisir à vous faire (re)découvrir.

Merci à Jean-Louis de sa confiance.

L'histoire de Franck, soldat traumatisé qui revient chez lui, viré par l'armée, après avoir combattu en Afghanistan, et qui se retrouve complètement largué dans cette vie civile qui ne lui correspond pas du tout, avec un môme sur les bras, Léon, qu'il ne veut pas reconnaître et une femme, Cynthia, qu'il n'aime pas vraiment.

Ils vont se retrouver à cohabiter tous ensemble chez sa mère, Gisèle. Un cauchemar pour ce grand gaillard qui se rêve idéalement en combattant armé au fin fond de la frontière Pakistanaise avec son groupe, et surtout hanté par le souvenir de son sergent dont il boit toujours chacune des paroles.

Jusqu'au jour où son pote d'enfance, Stef, va lui faire une proposition qui ne se refuse pas et va l'entraîner dans une aventure galvanisante.

Une de ses connaissances, le Général Edouard, va lui demander de tabasser un journaliste un peu trop fouineur pour une somme conséquente. Et ce ne sera pas la dernière fois qu'il rendra service au général pour le compte du député.

Franck va se sentir pousser des ailes avec cette nouvelle sollicitation. Se salir les mains, terminer la mission, neutraliser. Il revit quelque peu, mais à quel prix !

Inutile de vous cacher plus longtemps que j'ai adoré suivre Franck et son retour difficile à la civilisation. Cette misère qu'occasionne la guerre et que le soldat laisse derrière lui pour finalement ne rentrer chez lui que partiellement.

Parce qu'en définitive, conditionné pour opérer sur des théâtres de guerre difficiles, il n'a jamais fonctionné autrement. Parce que faire la guerre oblige l'homme à se révéler tel qu'il est, laissant là-bas des poussières d'âme de lui-même pour rentrer un peu plus vide après chaque mission.

Un immense coup de chapeau à Jérémy qui a su également décrire avec sensibilité ce retour tant attendu par les proches mais qui peut se révéler terrible pour le soldat. 

Les mêmes proches qui ont souffert eux aussi de l'absence, submergés par des sentiments contradictoires, c'est aussi cela que Jérémy nous narre à travers le Grand Franck pour qui partir a été exaltant mais revenir est si délicat. 

Je ne peux que vous conseiller de lire ce roman noir tellement réaliste sur Franck et son retour à la vie civile. J'ai éprouvé de la sympathie pour Franck, un brave type au final.

Ce que j'en retiens : Franck a fait don de son humanité à la collectivité, a appris à agir en machine de guerre, mais il ne retrouvera jamais l'homme qu'il était avant ... 

Bonne lecture, amis Lecteurs !

Lien : http://lecturechronique2.com
Commenter  J’apprécie          10
C'est l'histoire de Franck. Grand Franck pour sa mère Gisèle. Dix sept premières années de sa vie à faire des conneries. Puis l'armée, zone d'ombre que le lecteur va découvrir par bribes comme autant de cauchemars que Franck ressasse alors qu'il a été redonné à la vie civile. L'armée c'est fini. Il revient chez lui, chez sa mère. Grand Franck n'a pas eu de père alors il ne sera pas le père de Léon, le bébé qu'il a eu avec Cynthia.

Il est certain que les combats sur tous les fronts, en particulier en Afghanistan jusqu'au Pakistan, l'ont traumatisé. Opérations spéciales. Franck a été vidé par la pression et le danger. Il revient chez lui, amorphe. le traumatisme vient de ses nombreuses années d'armée. Mais comment ne pas être traumatisé lorsqu'il découvre ce qu'est devenue sa ville natale en banlieue sud de Paris.

Le style de Jérémy Bouquin est nerveux comme dans un thriller. Avec des phrases courtes, des mots habilement choisis, des dialogues percutants, il parle de la banlieue, des petites frappes, de la dope, de pôle emploi. Plus de commerce il faut se déplacer vers des supermarchés sans âme, partout des tags sur les façades, des barres HLM au milieu d'un dépotoir, des usines parties vers des pays encore plus pauvres. Et des immigrés, des filles voilées. Franck n'y comprend rien, les immigrés sont partout et avant ils étaient ses ennemis.

Les descriptions sans concession des banlieues m'ont émues et révoltées. Même s'il s'agit d'évidences, la précision des clichés que nous envoie l'auteur fait très bien ressortir la détresse et l'abandon auxquels sont confrontés les êtres humains qui y vivent ou plutôt qui y survivent. le plus choquant c'est qu'un peu plus loin, dans la même ville, il y a des beaux quartiers, propres, animés, colorés, sous vidéo-protection.

Franck est un chien de guerre. Il ne sait rien faire d'autre que la guerre. Il a été vidé de tout le reste. Alors lorsqu'on lui propose un job, officieux, basé sur la confiance et qui en plus ressemble à ce que Franck a appris à la guerre, il se laisse influencer. Sans se douter que l'extrême droite s'engouffre dans ces quartiers déshumanisés pour conquérir le pouvoir par tous les moyens et aucun de leurs moyens n'est bon.

Une belle lecture et plein de souvenirs de la rencontre de Jérémy Bouquin au festival du roman noir et social de Vitry-sur-Seine ( décembre 2021 ).

Jérémy BOUQUIN - Chien de guerre. Parution le 22 novembre 2019, roman noir des Éditions du Caïman. ISBN 9 782919 066797.


Lien : http://romans-policiers-des-..
Commenter  J’apprécie          00
« Grand » Franck, surnom donné à cause de sa taille, est de retour au pays, abandonné dans ce train Corail qui ne transporte que quelques âmes égarées comme lui. Cela fait bien longtemps qu'il n'a pas connu un calme pareil, transbahuté du Pakistan à la frontière de l'Afghanistan, à la France via l'Allemagne. Sanctionné, puni, viré, c'est le poids qu'il doit se trimbaler en plus de son barda, après une dizaine d'années sur les champs de guerre mondiaux.

Grand Franck revient donc à la case Départ, plus de dix ans après, chez sa mère Gisèle. Il y retrouve Cynthia sa femme, et son petit garçon Léon. le décalage le frappe de plein fouet : d'exécutant, il se retrouve chargé de famille. Et la confrontation est d'autant plus violente qu'il se sent incapable d'occuper la place que ses proches attendent de lui. Sa première mission va être d'aller chercher du travail à Pôle-Emploi.

Pour ceux qui connaissent Jérémy Bouquin, ils ne seront pas surpris par son style direct, qui claque, à coups de mots, de phrases courtes. Pour les autres, il va falloir vous y habituer. Et si ce style sied peu au début du roman, que j'ai trouvé un peu poussif, il convient parfaitement à toute la suite de l'histoire. Et surtout au retour au pays de ce soldat et à la violence qu'il va subir et faire subir.

Le sujet est donc le retour des enfants de la patrie dans son giron, et le manque d'infrastructures ou d'accueil pour eux. Mais il s'agit aussi et surtout de plonger dans la psychologie d'un homme marqué à vie par ce qu'il a vécu sur le front, et de sa descente inéluctable aux enfers, un enfer pire encore que la guerre. Au passage, on s'apercevra vite que si on n'a pas de relations, on ne s'en sort pas, et la conclusion de ce roman nous laissera un goût amer comme je les aime.

Car il ne faut pas croire que ce polar est fait que l'on s'apitoie sur le sort du Grand Franck. Jérémy Bouquin n'est pas un homme à messages mais un homme à personnages. Et ce Franck-là, on va avoir bien du mal à l'oublier, tant il va verser dans une folie incroyablement violente et tristement réaliste. Il y a une tension qui s'installe, une pression qui augmente jusqu'à cette fin qui ne ressemble pas à un feu d'artifice mais plutôt à une exécution en règle, comme une peine capitale. Vous ne comprenez pas ce que je veux dire ? C'est normal, c'est pour vous inciter à lire ce roman !
Lien : https://blacknovel1.wordpres..
Commenter  J’apprécie          00
Le pire des conflits n'est-il pas celui que l'on ramène avec soi ?
Retour du théâtre d'opération. 10 ans de conditionnement dans les forces d'interventions, de combats et de morts, ça marque un homme. Franck Taupe est parti il y a longtemps. Trop. A son retour en France, il ne connait que les codes qui lui ont été inculqués. Cela le rend inapte à la vie en société. Il est paumé. Ses proches qui souffraient de son absence, subissent tout autant sa nouvelle présence. Reste, ses anciennes fréquentations et son présent. Il a toujours obéit, par choix ou par lâcheté. Il va au plus facile. Il va être l'exécuteur du Général Edouard.
Jérémy Bouquin frappe fort. Dans un style acéré, il donne vie à un personnage dual. Franck, le combattant, celui prêt à tout pour faire ce qu'il sait faire de mieux et le Grand Franck, celui qui est vide, qui se cherche.
Jérémy ne fait pas dans la dentelle. Son type est prêt à tout. Il n'hésite pas à se salir les pognes. Et l'auteur y met du coeur. On plonge dans un polar vigoureux, testostéroné à bloc. Il se désintéresse des effets de style. Ici, les mots sont crus. le scénario bastonne. le récit est brut. Les dialogues percutent. Comme le personnage. Jusque-là, on resterait dans un roman noir convenu.
Mais Jérémy ajoute une désespérance réaliste qui offre un second souffle à ce livre. La souffrance post traumatique de l'ex-combattant, celle de la famille qui retrouve une enveloppe qui contient un être totalement éloigné de celui rêvé. Cela donne de la hauteur à ce polar. L'ambivalence de ce type fait de lui, un personnage attachant.
Un opus court et vif, un bouquin (l'autre pas Jérémy) qui se découvre comme une bonne tarte dans la tronche mais qui est plus complexe qu'il ne se donne l'air.
Lien : https://nigrafolia.fr
Commenter  J’apprécie          00




Lecteurs (23) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

seul
profond
terrible
intense

20 questions
2858 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

{* *}