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EAN : 9782234057982
285 pages
Stock (24/08/2005)
3.15/5   159 notes
Résumé :
"Pendant trois ans, je me suis rendue une fois par semaine chez le docteur C. À chaque séance, j’avais l’impression de lui donner un livre, il s’agissait toujours de liens, de séparations, de rencontres, à chaque séance, je construisais et déconstruisais un édifice amoureux. Mes mauvaises pensées est le récit de cette confession, j’ai voulu raconter le métier de vivre et le métier d’aimer. Ce n’est pas le récit d’une thérapie, ce n’est pas une légende, c’est un roma... >Voir plus
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Ah ! Nina Bouraoui et ses révoltes ! Nina et sa colère. Nina et sa famille, Nina et l'écriture, Nina et ses amours, Nina et ses questions, Nina et Guibert, Nina et……
Là, on est servi. On sait tout en 286 pages, d'un seul trait, d'un seul paragraphe.
Il faut dire que ce long déballage s'adresse à sa psy, comme ça vient, comme elle le ressent.
Il y a de beaux passages, très beaux même, notamment sur l'écriture, sur l'emprise de la famille et des ancêtres, sur les racines. Des thèmes chers à l'auteur.
Et puis, j'aime l'écriture de Nina Baraoui.
Mais bon, le hic ici, c'est que ça me fait penser à Annie Ernaux, qui elle aussi nous prend pour sa psy, et ça, ça aurait plutôt tendance à m'agacer.. Sauf qu'Annie Ernaux m'a lassée au bout de deux livres, pour cette raison justement (en plus du détachement de la froideur de ses textes).
Alors que Nina Bouraoui a beaucoup plus de puissance d'écriture, d'une part, et qu'elle a produit des textes beaucoup plus variés.
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Née à Rennes d'une mère française et d'un père algérien, Nina-Bouraoui part à la recherche de ses racines franco-algériennes. Elle confie à une psychothérapeute ses états d'âme et ses questionnements, relatant les souvenirs d'enfance depuis l'Algérie jusqu'à son retour contraint en France, avec sa mère malade mais séparée de son père, dont l'absence permanente pour des raisons professionnelles lui pèse. Ces bouleversements dans sa vie affective de jeune adolescente perturberont son équilibre émotionnel. Elle se retrouvera alors en perte de repères, perdue dans cette nouvelle existence, ballotée entre deux cultures, entre Alger, Paris et Rennes, entre le passé et le présent, au sein d'un cercle familial, certes aisé, mais dépourvu d'empathie et peu disposé aux marques d'affection.

Ce roman autobiographique, rédigé sous la forme d'un long monologue, dévoile les pensées les plus secrètes mais pas forcément les plus mauvaises de la romancière. Cette dernière, en manque d'amour et tiraillée en permanence entre illusion et réalité, exprime clairement ses doutes, ses peurs et ses colères, révélant une profonde souffrance psychique, principale cause de son mal-être.
La lecture de cet ouvrage, très dense, n'est pas facile en raison de la complexité des sentiments évoqués ; elle reste toutefois captivante, portée par une écriture remarquable, empreinte d'une grande pudeur et d'une extrême sensibilité.
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Qui dit mauvaises pensées chez Lou, jeune auteur angoissée, dit phobies d'impulsion, cette peur de passer à l'acte, de tuer l'autre, qui en psychologie reste le plus souvent au stade de névrose.
Une Lou, donc, que l'on dit "tendre" mais qui se sent mauvaise aux mauvaises pensées vis à vis du père (référent et absent à la fois) ou de M. (soignée par la même psy) se confiant à sa thérapeute " élégante", "jolie et douce", idéalisée. Une Lou qui porte le symptome de sa famille.
"J'ai peur de devenir un assassin".
Long monologue-confession, remontée dans l'enfance et les souvenirs d'Algérie, épluchage des couches successives jusqu'au pépin central(le moi dans l'autre, les "romans dans le roman","les phobies dans les phobies"), démultiplication de ses propres facettes dans le miroir imposé par les différentes figures féminines de l'entourage et surtout de la mère dont elle reste dans le désir.
Les mauvaises pensées (prix Renaudot 2005) semble expulsé et non écrit. Débit très rapide d'une Lou narcissique qui joue du je, plus que de raison.
J'avais chroniqué Poing mort, très poétique mais trop psychotique (le personnage bien sûr) à mon goût. J'ai par contre apprécié la capacité de Nina Bouraoui d'écrire dans des styles différents. Ici, le lecteur, positionné en voyeur, assiste à une séance sur le divan, dans laquelle la patiente vide son sac de violence contenue pour retrouver sa propre identité, d'où l'intéret psychologique.
Sont abordés également les fragiles limites du réel et l'imaginaire, l'écriture en tant que "sexualité" et "exposition de l'intimité"; le livre enfanté dans le transfert par rapport au thérapeute, "les livres buvards" de la famille,les livres "forteresse" érigée autour de la mère, la perte de l'écriture qui s'en vient parfois sans avertir et dont le vide se comble dans la lecture, la "haute jouissance" des mots.
Bref, un livre éclairant dans lequel chaque manieur de mots peut piocher son bonheur.
Nina Bouraoui, née de père Algérien, enrichie de deux cultures opposées, est l'auteur de nombreux romans dont La voyeuse interdite( qui a été couronné par le prix Livre Inter 1991).
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Un livre étrange qui ne contient pas de chapitres ni alinéas. Les 268 pages de texte n'offrent aucune interruption ou quelconque pause. C'est une écriture sans interruption et sans structure. C'est un livre qui ne présente pas une vraie histoire ou un récit traditionnel. L'oeuvre est plutôt une narration continue d'une femme qui raconte ses réflexions et pensées à son thérapeute. le livre donc consiste en un flot fluide de pensées, de réflexions, de souvenirs et d'associations. C'est une façon originale de transmettre des sentiments confus d'une personne troublée. On pourrait s'imaginer facilement que les pensées d'une personne troublée se déroulent comme ça. En effet, l'oeuvre est impressionnant. Composer un récit tellement original et utiliser un style tellement fluide, ça exige du talent.
Cependant, malheureusement, le livre ne m'a pas plu. Bien que je puisse suivre et comprendre le texte sans problème ni dictionnaire, je trouve la lecture un peu fatigante et surtout peu captivante. Après avoir terminé un livre comme ça, on comprend mieux les fonctions indispensables des alinéas et des chapitres dans un récit ! J'ai eu quelques difficultés terminer le livre, en effet je l'ai abandonné après environ la moitié du texte.
Le livre a gagné le prix Renaudot en 2005.


Lien : http://nebulas-nl.blogspot.n..
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Lire un livre de Nina Bouraoui n'est pas une distraction mais une expérience. Son écriture introspective nous amène secrètement à explorer nos propres rapports au réel d'une manière saisissante. Il y a l'Amie, la Chanteuse, Diane de Zurich que l'on connaissait déjà, le père, la mère, la soeur, les grands-parents, et surtout la France et l'Algérie en toile de fond du déchirement de ceux qui sont des deux, sans être réellement ni de l'une ou de l'autre. N'était-ce d'ailleurs pas le même pays à une époque pas si lointaine ? La psy n'est que la destinataire des mauvaises pensées, fruits du manque d'amour et de l'indifférence dont nous souffrons tous à différents degrés. L'amour et l'écriture arrivent si bien à reconstruire l'enfance perdue et celle où elle s'est perdue, dans ces mauvaises pensées justement. C'est peut-être moi, le fait d'avoir eu un parcours un peu similaire (vie à l'étranger, la meilleure amie désirée dans les premières années de l'adolesence, une famille de marbre) mais ce livre m'a beaucoup touchée, plus que n'importe lequel depuis bien longtemps.
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Citations et extraits (33) Voir plus Ajouter une citation
Elle est dans son livre, comme on est absorbé par le corps de quelqu'un. Les livres ont ce pouvoir d'annuler le monde, d'étouffer les cris; ce sont des livres-murailles, il y a plusieurs façons de quitter la vie, les livres sont de cette drogue.
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Je suis un arbre qu'on a retiré trop tôt de sa terre, j'avais des promesses algériennes, j'avais des ramifications, des désirs, des intimités, en petit cercle, en petit secret, j'avais mes racines à moi, j'avais creusé, depuis l'enfance, sous mes fondations d'autres galeries qui menaient vers d'autres fondations ; je dois tout refaire, je dois creuser à nouveau, je ne sais rien de ma nouvelle terre, on dit qu'elle est a moi [...]
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Avant, j'écrivais dans ma tête,puis j'ai eu les mots,des spirales de mots,je m'en étouffais,je m'en nourrissais;ma personnalité s'est formée à partir de ce langage,à partir du langage qui possède.
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La vie n'arrange rien au sujet des morts. Il n'y a aucun oubli, il n'y a que de l'amour, au fur et à mesure des jours il n'y a que du manque. Il serait naïf de croire que le temps apaise les peines. Tout me fait penser à mon père. La vie même me fait penser à lui. Le cœur de la vie. La vitesse de la vie. Le feu de la vie. Le silence de la vie. Il reste mon premier référent. Je le consulte, dans ma tête. J'aime croire à cette idée qu'il aurait toutes mes réponses en lui. J'aurais tant à raconter. J'aurais tant à demander. Tous les jours, je me dis qu'il serait fier de moi.
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J'ai failli me noyer et je ne l'ai jamais dit à personne,mon enfance repose sur ce secret,je n'ai rien dit parce que ma mère aurait pleuré,je n'ai rien dit parce que je pense qu'il est important d'avoir des zones d'ombre dans sa vie,c'est de là que prend l'écriture.
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Videos de Nina Bouraoui (50) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Nina Bouraoui
Dans Grand seigneur, Nina Bouraoui se tourne vers l'écriture pour conjurer la douleur de la mort de son père, entré en soins palliatifs en 2022. Entremêlant les souvenirs de sa vie et le récit de ses derniers jours, elle illumine par la mémoire et l'amour un être à l'existence hautement romanesque. Le désir d'un roman sans fin rassemble quant à lui de nombreux écrits de l'autrice, portraits, nouvelles, chroniques, parus dans la presse ou publiés entre 1992 et 2022. Une oeuvre à part entière, qui pourrait se lire comme un roman racontant la vie, ses arrêts, ses errances. Ces deux parutions récentes prolongent l'oeuvre prolifique et lumineuse d'une romancière majeure de la littérature contemporaine. Elle reviendra sur son parcours d'écriture à l'occasion de ce grand entretien mené par Lauren Malka, dans le cadre de l'enregistrement du podcast Assez parlé.
Nina Bouraoui est l'autrice de nombreux romans et récits dont La Voyeuse interdite (Gallimard, prix du Livre Inter 1991), Mes mauvaises pensées (Stock, prix Renaudot 2005) ou Otages (JC Lattès, prix Anaïs Nin en 2020). Elle est commandeur des Arts et des Lettres et ses romans sont traduits dans une quinzaine de langues.
Rencontre animée par Lauren Malka dans le cadre de l'enregistrement du podcast Assez parlé.
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