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sur 3514 notes
Moi vous savez, j'aime bien les histoires tordues, et plus elles sont tordues plus je prends mon pied…

Avant toute chose, si tu es quelqu‘un de trop sérieux, trop terre à terre, un peu « cureton » sur les bords, si tu pratiques encore le « baise main », que tu te formalises pour un tas de trucs dont tout le monde se branle, bref si tu es un emmerdeur , que tu rougis encore quand on parle de cul, que tu n'as n'a jamais osé dire merde à maman , pire que tu pratiques encore le vouvoiement sur internet : alors il serait préférable, voir très judicieux de virer ton « cul bénit » de ma critique parce que pour comprendre le « Livre San nom », il faut savoir tutoyer le second degré…

Je ne te parle pas des petites blagounettes que tu pourrais raconter à la secrétaire le lundi matin, si fier de ton humour déluré… Non là on plonge des les abysses de l'humour noir, de la décadence, du grand n'importe quoi et de la série B avec un grand B… Références non cachées à Tarentino, Rodriguez, voir les frères Cohen… (Clin d'oeil à Lehane-fan et sa critique précédente)

Imagine le trou du cul de l'enfer : « Santa Mondega »… Rempli des pires raclures de l'humanité aussi ouf que peuvent l'être les pires raclures de l'humanité…

Là-bas on ne fait pas l'amour avec sa petite femme, non m'sieur, désolé ma p'tite dame : las bas on pilonne à tout va… personne connait le missionnaire, tout le monde pratique la levrette…

Là-bas on ne fait pas de constats à l'amiable, les petites bagarres à "l'eau de rose" n'existent pas… non là-bas ils explosent des têtes, ils démembrent, ils évident, ils répandent de l'hémoglobine sur le sol, les murs et le plafond…

Là-bas, c'est jamais calme, tout le monde crève avec brutalité, rarement très vieux, toujours dans d'atroces souffrances aussi improbables soient-elles…

Là-bas il y toujours plus taré et plus balèze que toi, d'ailleurs s'il te manque juste un ou deux membres, que ton sang ne dégouline pas par tous tes orifices existants (ou pas) : c'est que tu es un p'tit veinard... enfin si tu étais un gros dur tu serais déjà mort, finalement dans ce bouquin il vaut mieux être une fillette...Je dis ça pour ton bien et celui de tes orifices hein...

Là-bas il se passe des choses pas très catholiques, avec des gens pas trop portés sur l'eau bénite si tu vois ce que je veux dire…

En fait là-bas, c'est le pays du second degré, de la violence gratuite, du malsain gentillet qui fait marrer, ça se prend pas du tout au sérieux, ce n'est jamais vraiment glauque, c'est juste d'une vulgarité « sans nom »… tellement jouissif et addictif qu'on en redemande…

En résumé, soit tu fais partie de la catégorie des mecs tranquillou, des winner de seconde zone comme moi (Brad Pitt étant un winner de première zone...), dans ce cas précis tu vas t'éclater la rate... passe donc au « Tapioca », c'est un petit rad du coin... demande à « Sanchez » un petit verre d'eau fraiche et dis lui que c'est Hugo qui régale….

Soit tu fais partie de la catégorie des gens sérieux, un peu coincés, pas très rigolos et finalement très ennuyeux, dans ce cas précis oublie le « Livre sans Nom », oublie ce que je viens d'écrire mais bonne bourre quand même…


Au nom du père du fils et du saint esprit…Même si c'est pas très « sein » tout ça…(jeu de mot)

Amen les copain

Fin (peut-être…)
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Je n'irai pas par quatre chemins : j'ai adoré.
Tout simplement.
A-DO-RÉ.

Je me suis fendu la poire, je me suis marrée alors même que ça trucidait dans tous les coins, que des litres d'hémoglobine se déversaient dans des bars aux allures de saloons ; j'ai pensé "super, bien envoyé" quand une femme se faisait traitée de pute par le premier salaud venu, bref, j'ai lu "Le livre sans nom" qui non seulement n'a ni nom ni auteur mais n'a aussi aucune catégorie dans laquelle il puisse être classé. Et, j'ai envie de dire : TANT MIEUX. Tant mieux si, pour une fois, on n'arrive pas à classer un bouquin dans un rayon, à sa place, dans sa case ; tant mieux si, pour une fois, un bouquin nous sort de notre zone de confort tout en nous faisant nous sentir bien. C'est de la déconne, c'est du quinzième degré, c'est du Tarantino, du Grand N'imp', c'est du rire en barres et de l'humour noir en lingots. Oui, c'est violent, sanglant, vulgaire et tout ce qu'on veut mais c'est drôle. Et rire, qu'est-ce que ça fait du bien !

Déconcertant, réjouissant, tordant et pourtant, tellement bien ficelé, pas mal écrit du tout, très très bien rythmé et méchamment déjanté. Tout commence comme une parodie et tout finit comme... Nan, je vais pas vous le raconter, vous avez qu'à le lire et puis c'est tout.


Challenge de lecture 2015 - Un livre avec de la magie
Challenge PAVES 2015 - 2016
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Attention pépite !
C'est une veille sur Babélio qui m'aura fait découvrir le "Bourbon Kid" ainsi que la lecture de quelques critiques qui donnaient bien envie.
En passant, spéciale dédicace à Hugo : A la lecture de ta critique je m'attendais franchement à bien pire que ça, genre carré blanc et interdit aux moins de 21 ans, on en est quand même loin, ça se lit très bien ;)
Tout d'abord j'ai tout aimé dans ce livre, tout ! Scénario, humour, intrigue et action, tout est parfait.
Si vous avez quelques (nombreuses de préférence) références cinématographiques, ce sera un "plus" pour apprécier davantage ce bouquin qui sort vraiment de l'ordinaire car ce qui frappe dès les premières scènes, c'est qu'on a l'impression de rentrer dans un film de Tarantino.
Tout au long du récit on va retrouver des clins d'oeils très appuyés à de nombreux films du genre "trash", dont je ne ferai pas la liste ici ; d'ailleurs pour ma part, ça m'a furieusement évoqué "Sin city" en terme d'atmosphère, film qui n'est bizarrement pas cité, va comprendre Charles...
Il y a longtemps, depuis Pratchett en fait, que je n'avais pas éclaté de rire en cours de lecture, le genre "barre de rire" qui vous secoue pendant une ou deux minutes sans espoir de retour, avec effets rétro-actifs garantis pour se marrer encore après coup, ah que ça fait du bien :)
La magie de ce bouquin, c'est qu'on a déjà vu toutes ces scènes un jour où l'autre pour peu qu'on ait une télévision ou un cinéma dans son quartier (et quelques références aussi bien sûr, quoique... ça doit marcher aussi si on n'en a pas).
On connait tous ces personnages, les vamps, le flic, les différentes catégories de méchants, les experts en baston et autres arts martiaux, les quelques catégories de spéciaux aussi (vampires et autres), ils ont cette note particulière qui n'appartient qu'à un certain univers particulier, pas à tous les films mais à certains seulement (j'espère que j'arrive à faire passer mon ressenti).
Pour la partie un peu trash, bon c'est parfois assez spectaculaire il est vrai, mais moins gratuit ou glauque que dans certains thrillers ; là on a toujours cette note "movies" (les images en moins) qui garantit qu'on ne fera pas de cauchemars, vous pouvez me croire, je ne suis pas fan de "gore".
Côté écriture nous avons des chapitres assez courts, comme des scènes, ça permet une immersion rapide et un enchaînement impeccable, j'adore !
Côté personnages ils sont nombreux, remarquez que, vu leur espérance de vie cela vaut mieux ;)
Côté contexte, Santa Mondega ne ressemble à rien de ce que vous connaissez, mais si vous avez vu "Sin city", je dirais qu'on s'en approche beaucoup.
Et enfin côté scénario ça tient la route, je classerais cette histoire en fantastique sans hésiter, la pierre de la lune à été volée et l'éclipse totale qui approche permettra au détenteur de la dite pierre de...
Bon, je ne vais pas en dire beaucoup plus car ça commence à faire long, je vais donc remercier cet "Anonyme" pour ce très bon moment de lecture et enchaîner sur le tome deux sans tarder, c'est à dire là tout de suite.
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Ne cherchez pas des informations sur Santa Mondega, il n'y en a pas ! Ne cherchez même pas la ville sur une carte, elle n'existe pas ! Pour le reste du monde Santa Mondega est un lieu maudit dont on ne parle pas, auquel on évite de penser. Pourtant, il s'en passe des choses à Santa Mondega ! Outre les viols, vols, passages à tabac et meurtres courants, la ville a connu un véritable bain de sang, il y a cinq ans de cela, lorsque le Bourbon Kid a décimé une bonne partie de la population, juste parce qu'il ne tient pas l'alcool. Sanchez, le patron du mal famé Tapioca, pourrait en témoigner s'il parlait à la police. Mais il se tait et garde en mémoire la voix rocailleuse et la dégaine effrayante du tueur. Et aussi Jessica, la bombasse qu'il a sauvée de la rage du Kid et qui depuis est plongée dans le coma. de vieux souvenirs ravivés par des signes qui ne trompent pas : deux moines viennent d'arriver en ville, une éclipse solaire est annoncée, des morts violentes ont lieu. Pas de doute, le Bourbon Kid est en ville. Il veut récupérer l'Oeil de lune, une précieuse pierre bleu, objet de toutes les convoitises et sans doute achever Jessica, miraculeusement sortie du coma mais malheureusement amnésique. La tension monte, la population se prépare au pire mais pour une fois, le gouvernement a décidé d'intervenir. Un agent spécialiste du surnaturel a été dépêché en ville. Il va faire équipe avec un vieux flic mis sous la touche et obsédé par le Bourbon Kid. Pourront-ils empêcher le massacre annoncé ?

Dans le livre sans nom, on trouve tout et n'importe quoi. En vrac, dans le désordre, et sûrement avec des oublis : des tueurs à gages, des chasseurs de primes dont un envoyé par Dieu himself, des zombies, des loups-garous, des vampires, un sosie d'Elvis, un couple d'amoureux, des moines naïfs mais doués pour les arts martiaux, des flics, incompétents pour la plupart, une amnésique aussi sexy qu'indestructible, une pierre précieuse, une valise grosse de 100000 dollars mais aussi des flingues comme s'il en pleuvait, des litres et des litres de sang et des noms d'oiseaux qui fusent. Ce melting-pot foisonnant, qu'il faut prendre au minimum au troisième degré, donne un roman qui tient du western, du polar, de la fantasy, de gore, etc. et surtout qui vaut le détour pour sa grosse dose d'humour, d'absurde, de surenchère dans la violence et la vulgarité. Mélange de Il était une fois dans l'Ouest, Men in black et autres films cultes, le livre sans nom fait du bien parce qu'on rit, on jubile, on ne réfléchit plus, on se laisse porter par les évènements sans se prendre la tête. Vivement la suite !
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Je n'avais jamais lu ce livre. Je sais que d'autres tomes ont suivi. Je me souviens de leurs couvertures plutôt inquiétantes que je voyais en librairie. Et puis le tome 10 (!!) est sorti. J'ai lu pas mal de critiques ravies. Mais surtout j'ai été impressionnée par le fait que des fans (désolée pour le mot utilisé) se jetaient sur ce nouveau tome. J'ai vraiment eu l'impression de rater quelque chose. Et je confirme !
.
Mazette quel livre ! Rien à voir avec ce que je lis d'habitude !!! Mais je me suis régalée du début à la fin. C'est délirant, déjanté.... Et pourtant ! ca a un côté "Pulp Fiction" : plein de morts et pourtant on rigole.
En temps normal je ne lis pas les livres avec force tueurs, meurtres etc.... Là à la page 50 j'avais déjà plus de 75 morts violentes ! le pire, je trouvais ça drôle !
La livre a ensuite pris une nouvelle orientation à laquelle je ne m'attendais pas du tout (encore moins mes habitudes de lecture). Je me suis éclatée par le côté too much, trop tout en fait. Jubilatoire !
Ma fille aînée l'a lu avant moi. Elle a aimé mais elle l'a fermé en disant : "je me demande bien ce que l'auteur a fumé !"
C'est ça exactement ça et j'ai aimé....
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Ah oui c'est vrai je n'ai même pas parlé de l'histoire. Disons que vous allez croiser beaucoup de cadavres dans cette ville maudite qu'est Santa Mondega, pas mal de tueurs aussi. Et une pierre précieuse, quasi magique. L'Oeil de Lune, qui attire toutes les convoitises, toutes les violences.
Ah et dans le livre il y a un livre, sans titre, sans auteur.... et dangereux !!!
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Allez-y lancez-vous, ça vaut le détour.... et bon courage !
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j'ai lu ce livre sans aucun temps mort ni aucune lassitude.
Au début du livre, on se dit, "il y a trop de personnages", ...à la fin du livre "si il veut faire un tome deux , il fa falloir en trouver des nouveaux!"
En effet, l'espérance de (sur) vie est assez faible dans ce roman, on pense bien sur à du Tarantino, ou à Shoot'em up.
Ca défouraille à tout va, ce n'est pas horrible, ni malsain, ni comique, juste mortel.

On retrouve la touche de fantastique chère aux productions "Grindhouse" ( Boulevard d ela mort, Planète Terreur). Et on ne peut s'empêcher de faire le parallèle aves le cinéma car ce livre est écrit comme un film, en le lisant on voit les plans , les scènes, l'ambiance est finement décrite par quelques touches qui nous permettent de visualiser facilement le décor d'une ville Hispanique US.
Long manteaux de cuir noirs, voitures rutilantes, chaleur étouffante ou nuit noire, le western spaghetti se retrouve ici à notre époque.

Le style est concis, direct, incisif, sans tomber dans l'hystérique épilepsie qui gâche souvent ce genre de scènes.
Les personnages sont attachants, notoirement plus démons que anges , mais personne n'est ici totalement innocent.
Qui plus est , ils sont réalistes, quand ils en veulent à quelqu'un, ce qui semble être leur occupation principale, ils arrivent derrière lui et lui tirent un coup de canon scié dans la nuque, sans devoir expliquer les pourquoi du comment de la physique quantique pendant 50 pages!

Un bon roman teinté de fantastique, qui n'aura certes pas le prix Nobel mais procure une jubilation assez coupable mais joyeuse.

S'il fallait choisir une ambiance musicale pour ce livre, je choisirais John Thorogood et principalement "Bad to the bone " ou "One Bourbon, One Scotch, One Gin".

Sortez votre manteau de cuir noir, votre fusil à pompe, votre cigare et votre bouteille de scotch et visitez Santa Mondega.
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Le livre sans nom c'est un peu comme l'alcool. On se lance par curiosité, bien souvent après en avoir longuement entendu parler. On vide chapitres après chapitres, jusqu'à atteindre la plus complète euphorie et le lendemain, on essuie sa première "gueule de papier".

Avec joie toutefois car les effets secondaires ne sont pas les mêmes (s'il vous manquait une preuve de la suprématie du livre, la voilà). Ici en effet, le réveil n'est douloureux que si l'on n'a pas songé à acheter – ou emprunter – le deuxième tome. Pas de soif extrême non plus (si ce n'est celle d'en savoir plus !), de nausée ou encore de migraine, simplement ce maudit plaisir coupable.

Coupable car le livre sans nom est loin – très loin – du chef d'oeuvre mais que, pour autant, on passe un excellent moment en sa compagnie, si tant est du moins que l'on soit doté de second (voire troisième) degré.

Au fil des pages, l'auteur semble en effet échafauder une pastiche de série B et a constamment recours à la caricature. L'histoire par exemple, qui fait graviter policiers, mafieux, moines, serial killer (liste non exhaustive) autour d'une mystérieuse pierre à la valeur inestimable, parait on ne peut plus tirée par les cheveux. le réalisme cohabite en fait ici avec l'irrationnel, l'humour avec le gore, la mort avec la fantaisie etc. Cette surenchère tant parodique qu'oxymorique permet à mon sens d'aviser le lecteur de la tonalité décomplexée du Livre sans nom, où entre autres choses, vous pourrez voir Batman servir un verre à un membre du groupe Kiss sans vous offusquer le moins du monde du caractère quelque peu invraisemblable de la scène.

Outre cette liberté absolue – et jubilatoire ! –, le point fort du roman réside dans son rythme hautement soutenu. Chaque chapitre repose en effet sur une dynamique effrénée – chaque page recèle son lot de surprises – et voit les morts se succéder comme seul Battle Royale a su le faire jusqu'ici – à ma connaissance. L'angoisse est toutefois ici inexistante tant le livre sans nom regorge d'intrigues surréalistes qui enrayent toute identification. Résolument "tarantinesque", ce thriller est donc un condensé de violence (boyaux, cervelles et sang à gogo) que l'humour, l'extravagance et les divers clins d'oeil de l'auteur (Seven, Usual Suspects, L'armée des 12 singes etc) atténuent inexorablement.

J'ai également apprécié la galerie – haute en couleurs – de personnages (des filles badass au mystérieux homme dont le visage est dissimulé par une capuche en passant par le Seigneur des Ténèbres ou encore les chasseurs de primes...) tous plus stéréotypés les uns que les autres, certes – mais là encore à des fins humoristiques – car j'ai trouvé qu'aucun d'entre eux n'était totalement blanc comme neige, or, vous le savez sans doute maintenant à force de me lire, j'ai horreur des visions manichéennes. Je pense toutefois que leur caractère respectif combiné à leur prénom éminemment cliché (Elvis, Rodéo Rex etc) agaceront les lecteurs anti "too much". Pour ma part, j'ai supposé qu'ils permettaient avant tout la mémorisation et ainsi, de mieux se repérer entre tous les personnages.

Si le style quant à lui n'est pas sensationnel, il a au moins le mérite de rendre compte d'une ville qui n'existe pas (Santa Mondega) et plus spécifiquement de l'atmosphère qui règne dans ce trou paumé d'Amérique du Sud à merveille. L'auteur a en effet une écriture très visuelle qui rappelle assez, en cela, celle des storyboards. Son style, court et incisif, retranscrit si minutieusement les décors (bars, carnaval etc) et l'ambiance singulière qui hantent le roman qu'on finit par fermer celui-ci avec l'impression d'avoir regardé un DVD. L'auteur n'a donc certes pas la plume de Marguerite Yourcenar mais il a assurément celle d'un metteur en scène ce qui, au demeurant, explique sans doute les rumeurs selon lesquelles Tarantino en serait l'auteur.

Mon principal bémol est d'ailleurs étroitement lié à cette supposition : certains passages du Livre sans nom sont en effet clairement inspirés de longs-métrages (Desperado et El Mariachi, pour ne citer qu'eux) et, si pour ma part je ne crie pas au plagiat car ce roman hybride est à mes yeux une parodie de tous ces films, il était toutefois très déstabilisant – éthiquement – de lire des scènes tout à fait (ou presque) identiques à ces films ou encore de suivre les aventures d'un couple (Dante et Kacy) me rappelant étrangement celui de Pulp Fiction. Si ces scènes peuvent bien sûr faire office de clins d'oeil supplémentaires, leur inspiration demeure pour moi discutable.

Dernier hic enfin, les relations entre les hommes et les femmes dans le roman. Avant tout, je tiens toutefois à préciser que j'ai conscience de l'absurdité de ma remarque à venir, au vu de l'univers que j'ai dépeint jusqu'ici – à savoir une ambiance western très caricaturale et donc, assez logiquement sexiste –, mais (c'est plus fort que moi !), même quand cela va contre la logique, je ne peux me résoudre à refréner cet élan de féminisme qui comprime ma poitrine (et me fait râler) chaque fois que je vois les femmes réduites au statut habituel de partenaire soumise (Kacy) ou de femme fatale et objet (Jessica).

En résumé, un melting-pot complètement barré, à des années lumières des proses les plus estimables mais très distrayant !

Plus de détails (mes rubriques "n'hésitez pas si ; fuyez si ; le petit plus ; le conseil (in)utile, en savoir plus sur l'auteur") en cliquant sur le lien ci-dessous.
Lien : http://blopblopblopblopblopb..
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Tibère avait horreur que des inconnus entrent dans sa librairie. En fait, il détestait également les habitués. Les habitués qui fréquentaient la librairie Tibère étaient toujours à l'affût de la moindre occasion d'y prouver ce qu'ils valaient, capables de s'envoyer dans la foulée « La Recherche du temps perdu » et les trois dernières thèses publiées à son sujet en moins de temps qu'il n'en fallait à la mère d'un gnard pour lui relire sa collection complète de Martine.
Tibère était une librairie qui avait vraiment du caractère. Ses murs étaient jaunes, mais personne ne le savait car ils étaient cachés par des rayonnages recouverts de livres en rangs serrés. Rien d'étonnant à cela : l'une des nombreuses règles tacites du lieu était l'obligation, pour l'ensemble de la clientèle, d'aimer les livres. Brochés, poche, neufs, occasion, beaux-livres, in folio, tout était autorisé, excepté les mangas, les magazines, la chick-litt, et Harry Potter. Ne pas lire de livre était tout à fait inacceptable. le fait de réclamer un livre audio était aussi considéré comme un péché, mais le plus grand des péchés, c'était d'être un inconnu dans ces lieux. Ici, personne n'aimait les inconnus. On ne pouvait pas se fier à eux. Ils étaient capables de demander des cartes postales, le dernier Goncourt ou des journaux turfistes.
Aussi, lorsqu'un homme, des écouteurs aux oreilles, s'approcha du guichet d'information, les trois professeurs d'université qui se disputaient et le dernier Merleau-Ponty et la chaire de sémiologie se turent et un ricanement doublé d'un rictus étira leurs traits, au risque de déséquilibrer leurs lunettes posées qui sur le front, qui au bout du nez (il s'avéra que celui qui emporta finalement la chaire avait opté pour des verres de contact).
- Salut. Z'avez le dernier Bourbon Kid?
Tibere se pencha sans quitter des yeux l'inconnu casqué. Il gardait à portée de main une monographie sans saveur sur Louis XVII, l'enfant du Temple.
- Ça fera 22€, dit-il en lui tendant l'exemplaire défraîchi qui n'avait échappé au pilon que par le hasard d'une grève des ouvriers du livre.
- C'est pas donné, dites donc.
- Ce serait contraire aux règles les plus élémentaires de mon métier, répondit Tibère sans un sourire.
L'inconnu parcourut les 50 premières pages d'un oeil interrogatif.
- C'est pas bandant votre truc. (D'un geste négligent, il sortit d'un sac informe porté en bandoulière une dizaine de volumes qu'il posa sur le comptoir. ). Les précédents étaient meilleurs.
Il sortit dans un regard. A peine eut-il refermé la porte derrière lui qu'un spécialiste de Proust se ruait sur le premier tome, tandis qu'une journaliste du Monde des livres le lui arrachait des mains. Un producteur de France Culture leur piétina la tronche pour s'emparer du tome 2. Une agrégée de lettres détourna l'attention du thésard en littérature comparée en soulevant sa jupe et profita de la demi-seconde de lubricité que son geste suscita pour lui chourer le tome 3. Ensuite, ce fut la cohue généralisée. le rayon sciences humaines fut le premier à valser, les littératures du haut et bas moyen-age s'effondrèrent à la suite, entraînant dans leur chute un pan entier de philosophie épistémologique.
La librairie Tibère ne devait jamais s'en remettre. Des sorbonnards désargentés et dès lors sans scrupule ramassèrent les quelques ouvrages sauvés du désastre. L'immeuble fut rasé. Depuis, une célèbre enseigne de hambourgeois y prospère. Et parfois des intellos grisonnants en pantalon de velours côtelé jettent des regards pleins d'espoir sur des anonymes qui portent besace, dont pourrait sortir la collection complète des Bourbon kid…
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Et un comics sous forme de roman, un !

Pour peu qu'on ne soit ni bégueule, ni grenouille de bénitier, ni snob, ni ..., bon vous avez compris, c'est du pur pied !

Ce bouquin m'a fait irrésistiblement penser à l'excellentissime comics "Preacher", même s'il souffre un peu de la comparaison, tant le comics en question est outrancier jusqu'au bout du bout ! (C'est difficile de faire mieux dans le domaine, lol). Couplé à du pur Tarantino (Je suppose que ça n'étonnerait personne que ce soit lui qui l'ait écrit, lol).
Cela suffit à décrire la chose, mdr ! (Pour qui connait les deux, évidemment. Pour les autres, bah tout ça c'est à découvrir...)

C'est délicieusement choquant, si j'ose dire. Plutôt bien écrit (plein de gros mots (évidemment ça se répète un peu de ce côté-là, mais peu importe !), de massacres divers et variés (et pas qu'à coup d'armes à feu), d'humour noir), bourré de références (cinéma, essentiellement, quiconque a vu "Une nuit en enfer" avec Clooney et tiens, Tarantino, justement, ne peut que faire le rapprochement !), c'est totalement délirant et très addictif.

Bref, on passe un super moment de détente, et c'est à prendre comme ça.

Edit d'Octobre : mon homme l'a lu après moi et s'est également régalé !
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De la petite littérature à trois sous, digne d'un "Martine à la ferme". L'histoire est faible et l'auteur "inconnu" a eu la bonne intuition de rester dans l'anonymat tant son roman est nul-à-chier-des-briques-carrées ! Ce n'est pas en tombant dans le sensationnalisme de scènes torridement sanglantes que l'on peut sauver un récit, personne n'est dupe. Cette nullité littéraire va rejoindre la caravane d'ouvrages qui se brinquebale inexorablement vers le fond abyssal de ma poubelle.
Oui, je sais que ces remarques ne plairont pas à certains et certaines qui auront aimé le Bourbon Kid, il en faut pour tous les goûts et je le respecte. D'un autre côté pourquoi devrait-je me priver du plaisir de dire ce que je pense vraiment ?
Je mets deux étoiles pour le papier et l'encre...
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