Citations sur En attendant Bojangles (678)
- Mon petit, dans la vie, il y a deux catégories de personnes qu'il faut éviter à tout prix. Les végétariens et les cyclistes professionnels. Les premiers, parce qu'un homme qui refuse de manger une entrecôte a certainement dû être cannibale dans une autre vie. Et les seconds, parce qu'un homme chapeauté d'un suppositoire qui moule grossièrement ses bourses dans un collant fluorescent pour gravir une côte à bicyclette n'a certainement plus toute sa tête. Alors, si un jour tu croises un cycliste végétarien, un conseil mon bonhomme, pousse le très fort pour gagner du temps et cours très vite et très longtemps.
J'avais rencontré une Don Quichotte en jupe et en bottes, qui, chaque matin, les yeux à peine ouverts et encore gonflés, sautait sur son canasson, frénétiquement lui tapait les flancs, pour partir au galop à l'assaut de ses lointains moulins quotidiens. Elle avait réussi à donner un sens à ma vie en la transformant en un bordel perpétuel.
- Je sais bien que vous m'aimez, mais que vais-je faire de cet amour fou ? Que vais-je faire de cet amour fou ?
Sur le mur, était accroché un poster de Claude François en costume de pacotille, que Papa avait transformé en cible à fléchettes avec un compas, parce qu’il trouvait qu’il chantait comme une casserole, mais dieu merci, disait-il, EDF avait mis fin à tout ça, sans que je comprenne ni comment,
ni pourquoi.
Le problème, c'est qu'elle perdait complètement la tête. Bien sûr, la partie visible restait sur ses épaules, mais le reste, on ne savait pas où il allait.
Mais enfin, dans quel monde vivons nous? On ne vend pas les fleurs, les fleurs, c'est joli et c'est gratuit, il suffit de se pencher pour les ramasser. Les fleurs c'est la vie, et à ce que je sache on ne vend pas la vie!
Sur la commode du salon se trouvait un beau et vieux tourne-disque sur lequel passait toujours le même vinyle de Nina Simone, et la même chanson : « Mister Bojangles »... Cette musique était vraiment folle, elle était triste et gaie en même temps, et elle mettait ma mère dans le même état.
(…) il écrivait, riait en écrivant, écrivait ce qui le faisait rire, remplissait sa pipe, le cendrier, la pièce de fumée, et d’encre son papier. Les seules choses qui se vidaient, c’était les tasses de café et les bouteilles de liquides mélangés. Mais la réponse des éditeurs était toujours la même : « C’est bien écrit, drôle, mais ça n’a ni queue, ni tête. » Pour le consoler de ces refus, ma mère disait :
- A-t-on déjà vu un livre avec une tête, ça se saurait !
Pour masquer les oodeurs de gueule de bois de mon marin et de ma star de cinema, nous nous étions arrêtés sur la Costa Brava pour cueillir du romarin et du thym sur le bord d'un chemin. En les observant, assis sous un olivier, rire et discuter en offrant leur visage blanc au soleil, je m'étais dit que jamais je ne regretterais d'avoir commis une folie pareille. Un si beau tableau ne pouvait être le fruit d'une erreur, d'un mauvais choix, un éclairage si parfait ne pouvait entraîner aucun regret. Jamais.
Comment font les autres enfants pour vivre sans mes parents ?