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EAN : 9782020509220
423 pages
Seuil (04/09/2001)
4.08/5   19 notes
Résumé :
Message destiné à être déchiffré, la parole est aussi un produit, livré à l'appréciation, dont la valeur se mesure par rapport à d'autres, plus rares ou plus communs et un instrument de pouvoir : on peut agir avec des mots, ordres ou mots d'ordre. Mais la force qui agit à travers les mots, est-elle dans les paroles ou dans les porte-parole ou, plus justement, dans le groupe même sur lequel s'exerce leur pouvoir ? Il faut donc intégrer des traditions théoriques ficti... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
La langue, écrivait Roland Barthes, est fasciste.
Bourdieu, dans la sécheresse de sa rigueur, ne pousse pas le bouchon aussi loin, mais il montre que tout discours est situé sociologiquement et en particulier que tout discours d'autorité est une forme de pouvoir. Par leurs seuls mots, les dominants construisent leur domination, ils se posent en détenteurs de la bonne parole et forcent ceux qui n'en sont pas détenteurs à les croire sur parole, à leur faire confiance et à reconnaître leur supériorité.

Bourdieu déploie cette analyse très serrée – souvent ardue – à travers plusieurs champs où il met en avant le pouvoir symbolique que le langage crée et procure, que ce soit dans le domaine politique, scientifique ou philosophique, par exemple. Ce faisant, il nous rend attentif à ce que les discours dominants ont d'arbitraire et parfois d'usurpateur. Les dominés n'ont pas d'autre choix que d'adopter le discours qui les domine pour changer de statut et ils ne peuvent donc que perpétuer un système qui les oppresse.

Peut-on imaginer un langage qui échapperait à toute hiérarchie sociale ? Pour Bourdieu, il est clair que non et qu'il faut abandonner cette utopie pour ne plus être dupe de la part sinon fasciste, du moins autoritaire, de tout discours
Lien : http://www.lie-tes-ratures.c..
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Un essai qui regroupe différents écrits du sociologue Pierre Bourdieu. Ignare en sociologie, je peux seulement dire — pour ce que j'ai réussi à comprendre — que l'auteur cartographie le pouvoir que le langage peut conférer à celui qui le manie de façon adéquate ; mais aussi la légitimité indispensable que doit avoir le locuteur pour que ce langage, même manié à la perfection, puisse apporter du pouvoir ; ou encore l'interdépendance qu'il y a entre celui qui produit le langage et ses récepteurs. Intéressant, mais assez difficile d'accès pour quelqu'un n'ayant aucune base en sociologie.
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Langage et pouvoir symbolique est une édition augmentée de "Ce que parler veut dire".

Bourdieu met en avant le fait que la linguistique doit s'intéresser au contexte social de production. le langage devient alors un outil de domination au service des élites qui leur permet de maintenir leur hégémonie sur les classes les plus dominées et donc leurs intérêts

Un ouvrage très intéressant et très actuel, même si le texte d'origine a été écrit il y a une quarantaine d'années. Les politiciens ont bien compris les enjeux de la maîtrise du discours, pour preuve, depuis cet essai, rien n'a changé !

Un livre qui reste cependant difficile d'accès tant sa compréhension est compliquée, dommage !
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Le système éducatif nous fournit un bon exemple de ce processus : le développement de ce système implique une certaine forme d'objectivation où les diplômes et les qualifications formellement définies finissent par constituer un mécanisme qui engendre et maintient les inégalités, rendant de ce fait inutile le recours à la force déclarée. En outre, en dissimulant le lien entre les qualifications obtenues par les individus et le capital culturel acquis grâce à leur milieu social, ce mécanisme contribue à justifier l'ordre établi. Il permet aux grands bénéficiaires du système de se persuader de leur propre valeur, tout en interdisant à ceux qui en bénéficient le moins de comprendre les raisons de leur dénuement.
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Videos de Pierre Bourdieu (56) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Pierre Bourdieu
Enseignement 2016-2017 : de la littérature comme sport de combat Titre : Introduction
Chaire du professeur Antoine Compagnon : Littérature française moderne et contemporaine : histoire, critique, théorie (2005-2020)
Cours du 3 janvier 2017.
Retrouvez les vidéos de ses enseignements : https://www.college-de-france.fr/site/antoine-compagnon
Le cours de cette année répond à celui de 2014 qui portait sur la « guerre littéraire » de 1914-1918, c'est-à-dire sur l'inscription de la réalité de la guerre dans les oeuvres, et sur les différentes postures, souvent paradoxalement pacifiques, que l'expérience de la guerre a prescrites aux écrivains. Il s'agira cette année au contraire d'envisager la production littéraire comme lieu d'une conflictualité sui generis, tantôt sur le mode d'une détermination au combat d'idées, tantôt sur le mode d'une compétition pour la survie au sein de ce que Pierre Bourdieu, dans Les Règles de l'art, a décrit comme le « champ » littéraire. Il s'agit aussi de faire un sort à une figure rencontrée dans le cours de 2016 : celle du crochet de l'écrivain chiffonnier, mise en place par Baudelaire, et qui pouvait toujours se retourner en arme. À partir de Baudelaire et en remontant dans la modernité littéraire, on découvre une généalogie d'images : la plume-épée des Dialogues et entretiens philosophiques De Voltaire, ou la plume de fer par laquelle, bien avant l'apparition de l'objet industriel lui-même, Ronsard décrit son ambition de défense d'une France royale et catholique, dans la Continuation du Discours des misères de ce temps (1563).
La création littéraire se définit régulièrement par comparaison avec les sports de combat, et même plus généralement avec le sport, en tant que le sport a rapport au combat, c'est-à-dire à la compétition. Il y a, chez elle aussi, des championnats, des prix, la possibilité d'un dopage. Tout jeune écrivain, avertit Fontenelle, doit se préparer à entrer en lice ; Maurice Barrès lui-même, qui s'est beaucoup tenu à distance des accidents de la camaraderie littéraire, a l'impression de rejoindre un « match professionnel » au moment de rendre compte de son exploration de l'Égypte. Tous les grands écrivains du XIXe siècle, à peu d'exceptions près, se sont battus en duel, comme si ce moment de duel révélait la valeur agonistique latente de la littérature. La littérature, plutôt ou autant qu'au loisir (otium), n'aurait-elle pas rapport au negotium, au remue-ménage ? La pacification, la consolation comptent parmi ses opérations possibles, mais leur inverse paraît une tendance constitutive de la création et de l'existence littéraire.
L'abbé Irail, dans ses Querelles littéraires (1761), s'intéressait à la figure d'Archiloque, tout à la fois premier poète lyrique et premier poète satirique, qui fait de la poésie avec sa colère et son désir de vengeance. le génie et la querelle sont liés : il n'y a pas eu de siècle de grand talent, observe-t-il, qui ne fût un siècle de grande agitation et de grande jalousie entre les écrivains. Comme dans la théorie économique de Bernard Mandeville, il semble que, dans les arts, les vices privés servent le bien général et que le florissement d'une culture repose sur la querelle permanente de ses représentants.
Notre rapport à la littérature reconnaît implicitement une telle dimension pugilistique, proprement romantique ; c'est la règle du winner takes all. Pierre Bourdieu et Harold Bloom ont été les théoriciens de cette difficulté de survivre en littérature, et de cette dynamique réelle de la littérature, bien différente d'un glissement naturel d'âges, qui fait se heurter d'une part les gloires littéraires acquises, pour qui l'urgence est de durer, d'autre part les aspirants à la gloire, qui savent qu'ils n'acquerront le droit de durer qu'en rejetant leurs prédécesseurs dans le passé.
Sportifs, escrimeurs, prisonniers : ce sont plusieurs figures, au sens de Roland Barthes, de cette agonistique motrice de la vie littéraire entre la Restauration et le Second Empire, qui seront envisagées tout au long du cours.
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