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EAN : 9782702153710
384 pages
Calmann-Lévy (20/08/2014)
3.55/5   48 notes
Résumé :

De 1868 à 1920, dans le Luberon. Ne supportant plus les humiliations de son père, un charbonnier venu du Piémont, Lorenzo quitte à regret sa mère et sa soeur pour partir à l’aventure sur les routes de France.

Quand il revient au pays plusieurs années après, en compagnon menuisier fier de son savoir-faire, sa mère est décédée, sa soeur a disparu.

Plus vindicatif que jamais, son père, le jour de son mariage, le traite publiqueme... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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J'aime aussi de temps à autre lire un roman du terroir. Comme la plupart de ceux du genre il nous conte l'histoire des petites gens. Il délaisse la capitale où tout se noue et se dénoue en ce pays pour nous ancrer quelque part en province, dans l'univers des vieux métiers, avec la tentation d'infiltrer dans nos esprits que "c'était mieux avant !"

Ce que Michel Serres s'ingénie à contester dans son ouvrage éponyme. C'était mieux avant, uniquement parce que de cet avant on connaît le lendemain, et que par-dessus tout ce dont l'homme a peur c'est de l'inconnu.

Avec le fils maudit de Françoise Bourdon, nous sommes au pied du Mont Ventoux dans un Luberon qui, à la fin du XIXème siècle, avec ses airs de Toscane n'avait pas encore les faveurs du tourisme de villégiature qu'on lui connaît aujourd'hui. Le vieux métier qu'elle explore a disparu depuis longtemps. Il ne reste d'ocriers aujourd'hui que quelques artisans de musée-vivant lesquels se sont donnés pour vocation d'entretenir le souvenir d'une patine sur les murs de Provence.

Le fils maudit est le mal aimé d'un rustaud de beau père qui lui reproche de ne pas être porteur de ses gènes, étant déjà dans les jupes de sa mère lorsqu'il l'a épousée. Car en ce temps-là transmission du patrimoine, tant immobilier qu'outil de gagne-pain ou même seulement génétique ne se concevait que par descendance mâle. Les filles et autres pièces rapportées ne recevaient que mépris, voire indifférence dans le meilleur des cas, du patriarche de la famille.

Les femmes seront sans doute les plus avisées pour démentir que c'était mieux avant. S'il le fallait encore, pareil ouvrage nous rappelle à leur condition dans les familles. Leur rôle ne s'arrêtait bien souvent qu'à porter la progéniture et la nourrir au sein, quand ce n'était pas à seulement éteindre le feu des pulsions du mâle. Alors que dire d'une femme qui aurait voulu faire des études ? Le temps des hussards noirs de la république balbutiante nous ouvre aussi à la condition ouvrière de la révolution industrielle en notre pays. En même temps que la montée des profits des patrons elle donna le jour à l'utopie égalitaire colportée par ces maudits rouges qui rêvaient d'autres choses que de plier l'échine sous la férule d'un capitaine d'industrie peu soucieux de leur confort.

On peut difficilement parler d'intrigue dans pareil ouvrage qui nous relate les joies et plus souvent les peines d'une ou deux générations dont l'obsession était de se perpétuer en transmettant leur héritage. La gageure étant de faire vivre des héros fictifs dans la grande histoire sans en modifier le cours. On apprécie que ce genre d'ouvrage soit bien documenté et pouvoir le situer parmi les quelques dates et événements que notre maigre bagage historique a retenu pour nous faire comprendre d'où l'on vient.

Le fils maudit est de ce point de vue un bon ambassadeur du genre.

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Un bon roman comme j'aime en lire de temps en temps, avec ce qu'il faut d'Histoire ( la grande): ici celle de la lutte des femmes , ce qu'il faut de drames familiaux et de secrets, ce qu'il faut d'innocence et de cruauté, ce qu'il faut d'amour et de haine.
Françoise Bourdon a choisi de mettre au coeur de ce livre Lorenzo, fils de charbonnier, battu et humilié par son "père", aimé par sa mère qui subit la loi de son mari.
Une fois adulte, il quitte la maison et ce n'est que bien des années après qu'il revient au pays des ocres, le Lubéron.
Dans cette Provence de lumière et d'ombres du passé, Lorenzo met fin à l'ignorance de son passé
C'est agréable à lire, bien documenté.
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Je pensais lire un petit roman du terroir gentillet, sympathique, et plein de bons sentiments...
Bon eh bien ça n'a pas été tout à fait ça !
Françoise Bourdon développe une histoire qui s'étend sur plusieurs décennie, de la fin du 19e au début du 20e siècle. On y suit un nombre considérable de personnages (qu'il faut parfois réussir à replacer, d'autant plus qu'on passe assez souvent d'une époque à l'autre), aux destins.... Dans l'ensemble pas très heureux !
Il y a un nombre effrayant de femmes sacrifiées dans des mariages arrangés ou malheureux, violentées, humiliées, à la vie misérable. Elles sont bien souvent réduite à leur capacité (ou non) d'enfanter, et surtout d'enfanter un fils (parce que les filles ne comptent pas, c'est bien connu). C'est terrifiants, d'autant plus qu'on sait que cette histoire, même si c'est une fiction, reflète une réalité historique. Et cette réalité a à peine un siècle.
Il y a des scènes que j'ai trouvé très violentes - peut-être parce que, étant femme, je me suis imaginée à la place des protagonistes - et dans l'ensemble je me dis que nous vivons une époque formidable, en 2019, même s'il y a encore des progrès à accomplir.
Les "méchants" ordinaires ne sont pas puni, au contraire, ce sont eux qui ont eu les meilleurs vies. Les innocents souffrent et meurent tôt. Il n'y a pas de justice - au contraire, semble-t-il ! C'est l'injustice qui prime. Ce n'est pas joyeux, c'est même très frustrant. C'est réaliste, en somme.
Au final, la seule personne qui a eu une belle vie - et la vie qu'elle a choisi -, c'est Félicité, une "vieille fille" comme on disait à l'époque, qui a pu vivre heureuse et indépendante en travaillant comme couturière. J'en ai déduits comme moralité de ce livre que l'autonomie et l'indépendance des femmes est leur meilleur passeport pour la liberté et le bonheur ! Ce que nous avons justement en 2019 : nous vivons donc une époque formidable.
En conclusion, j'ai passé un très bon moment de lecture. Ces destins de femmes me marqueront sans doute longtemps, tant toute cette saga m'a remué. C'était un très beau livre - qui, heureusement, sait adoucir par une fin optimiste une histoire très tragique.
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Lorenzo, jeune enfant subit la colère de son père, ses remarques et ses coups. Lorenzo est obligé de s'enfuir avant que celui qu'il croyait être son père le tue. Il quitte sa mère et sa soeur Maria. Emilien Mellisiser ne vit que pour l'ocre, et lorsqu'il marie son fils Achille à la fille du notaire, c'est uniquement pour avoir un héritier. Une fille naît du mariage, Emillien ne cesse de harceler son fils et sa belle fille pour un héritier, cette dernière décède brusquement. Les années passent et même si Lorenzo et Virginie ont plus de vingt ans d'écart leur rencontre est un coup de foudre, mais c'est sans compter la haine de Giuiseppe. Un livre où il y a trop de personnages et au bout d'un moment on ne sait plus trop qui est qui. Françoise Bourdon m'avait habitué à mieux.
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L'histoire n'est pas originale, deux êtres se rencontrent, ils sont issus de catégories sociales très différentes et la vie finit par les réunir. Rien de bien extraordinaire, ce qui est très intéressant est le contexte historique (fin 19 ème). On y découvre la vie des ouvriers et parallèlement la vie de la femme: pauvre ou riche, elle n'a rien d'enviable. Les ouvriers comme les femmes n'ont pas leur mot à dire, ils doivent obéir. On peut ainsi comparer l'évolution de la condition ouvrière et féminine avec aujourd'hui. Un grand chemin a été fait, il reste encore à faire, notamment dans d'autres pays ...
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
- C'est ma chienne, déclara-t-il fermement. Je la protégerai.
Guiseppe ricana.
Il exsudait la haine. Brusquement, Lorenzo eut peur de ce qu'il pourrait lui dire. Il tourna les talons, jetant par-dessus son épaule :
- Je vais chercher le petit bois.
Giuseppe le suivit des yeux.
- Je n'en ai pas fini avec toi, petit morveux, grommela-t-il.
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tout à fait en accord avec les critiques que j'ai lues, j'ai trouvé des erreurs et cela donne une impression de travail un peu bâclé. En m'accrochant je suis arrivé à le finir content d'en avoir fini !
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tout à fait en accord avec les critiques que j'ai lues, j'ai trouvé des erreurs et cela donne une impression de travail un peu bâclé. En m'accrochant je suis arrivé à le finir content d'en avoir fini !
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Video de Françoise Bourdon (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Françoise Bourdon
Samedi 21 mai 2022 dans l'Antre des livres : L'Histoire au coeur de la fiction Avec : Françoise Bourdon, le secret de Belle Epine, éd. Calmann-Lévy Pascale Hilaire, Une robe de chambre doublée de soie bleue, éd. Élan Sud Les romans historiques font l'objet de recherches approfondies. Sur la thématique du moulinage, mais sur une période différente, les auteurs lèveront le voile sur leur façon d'aborder ce sujet. Animée par Dominique Lin, écrivain. L'antre des livres est le festival de l'édition indépendante qui réunit à Orange (84) des maisons d'édition indépendantes venues de toute la France et De Belgique. https://www.lantredeslivres.com
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