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EAN : 9782373420173
115 pages
Editions du Petit Caveau (12/10/2015)
3.09/5   11 notes
Résumé :
Fin des années 60, pendant la guerre du Vietnam, Dawn Otterio rencontre la mort dans l'eau noire d'un marécage. Abreuvé du sacrifice de ses frères d'armes, un étrange esprit lui rend la vie, en échange d'un pacte cruel. Dorénavant, son existence ne sera plus que celle d'un possédé, en quête de sang, semant la mort derrière lui. Jusqu'au jour où son chemin croise celui de Raphaël, un rockeur fascinant... Entre Dawn, Raphaël et l'esprit vampire, les destins vont se cr... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Voici venu le temps d'une lecture un peu différente et sombre que les lectures jeunesse que je lis en ce moment.
Le résumé nous parle ici d'esprit vampire et je l'avoue c'est une créature que j'affectionne particulièrement depuis mon adolescence. du Dracula de Bram Stoker au Radu de Philippe Lemaire en passant par les beaux gosses sexys de l'urban fantasy ou ceux plus sauvages et gores de David Wellington, le mythe a connu bon nombre d'interprétation plus ou moins réussie.

Je voulais donc découvrir ici la vision décalée telle que l'écrit Christelle Bourdon, qui a déjà derrière elle, semble-t-il la réputation de le revisiter à sa propre sauce au grand plaisir de ses fans dans son roman précédent :
Car ici aucune concession n'est faite à la pitié, à la tendresse, à la compassion. le vampire n'est plus un être de chair mais un être d'esprit possédant un hôte.
De plus l'illustration de couverture faite par Alexandra V. Bach dont la réputation n'est plus à faire, me laisse songeuse sur le contenu : sombre comme le marécage, glauque peut-être mais laissant transparaître un peu de lumière et de beauté.

L'histoire va de suite nous mettre dans le ton avec notre rencontre de Dawn, le héros, ou plutôt ici l'anti-héros du récit, le « personnage » principal si l'on peut dire étant plutôt l'esprit vampire qui l'habite, Dam Lay.
L'auteure a su par ses mots donner une consistance quasi palpable à l'esprit, qui semble avoir même une présence et ainsi une place importante du récit.
Par ailleurs malgré une description physique et morale de Dawn qui permet au lecteur de le cerner facilement et aussi de bien imaginer sa déchéance physique, il ne m'a pas convaincu et ne m'a aucunement donné envie de m'attacher à son existence.
Dawn est un paumé en phase terminale de cancer ayant vécu des années de « surplus » parce qu'il était habité par celui qu'il surnomme « l'Autre ». Cet autre, Dam Lay, qui est entré en lui dans les marécages du Vietnam dans les années 70 alors qu'il était sur le point de mourir.
Leur relation est conflictuelle, Dawn, soumis, au bon vouloir de l'Autre mais sans réelle ambition de changer cela. Il n'essaie absolument pas de diriger sa vie ou même d'y participer vraiment. C'est un passif, larmoyant et sans consistance.
Il faudra son arrivée dans le village de Sainte-Cécile où va se dérouler la partie majoritaire du roman pour voir un regain d'intérêt s'allumer en lui mais bien vite éteint par la peur du changement. Il incarne parfaitement l'anti-héros dans son côté énervant. Il n'est que regret pour tout. Regrets d'avoir accéder à la requête de l'esprit, qui l'a pourtant sauvé de la mort, parce que la contrepartie lui pèse et le dégoûte aussi. Ingurgiter des quantités de sang animal ou humain pour ne pas tomber en lambeau, corps pourrissant et gangréné n'est, il est vrai, pas des plus ragoutant.
Regrets ensuite dans le présent pour avoir vu son souhait exaucé et se voir abandonné par l'esprit. Il faut dire que cela l'a laissé dans un état de déchéance tel qu'il a bien failli ne pas y survivre et végète dorénavant dans un hôpital attendant la fin, cette mort qu'il redoute après l'avoir narguée et laissée en arrière dans les marécages du Vietnam.
Du coup, malgré tout cela, je n'ai pas réussi à accrocher du tout au récit, me demandant à chaque instant vers quoi me menait celui-ci et surtout ce que je faisais là à essayer de comprendre.
L'auteure semble vouloir nous diriger quelque part mais au fil des pages le lecteur cherche et ne trouve pas. Parfois pourtant ais-je cru voir des indices, des hypothèses se former mais sans pour autant me plonger dans la curiosité ou l'enthousiasme du lecteur avide d'en connaître plus.
Car nous vivons la vie de Dawn, d'abord sa jeunesse, ce qui l'a amené au Vietnam en compagnie de ces nombreux camarades, puis l'autre passé plus récent avant l'abandon et enfin ce présent, où, seul, décati et moribond il attend la mort dans la peur et les regrets.
De fait, je ne me suis pas sentie emportée par le récit ayant trop l'impression de visionner la vie de Dawn sans y participer, ou ressentir le moindre sentiment pour lui qu'il soit de pitié, de dégoût peut-être ou même d'empathie. J'ai suivi le fil comme j'aurais regardé un vieux film, d'un oeil en faisant autre chose ou surtout en attendant autre chose.
L'arrivée dans le récit de Raphaël va heureusement ajouter un petit plus car elle semble faire réagir notre anti-héros. Quoique réagir semble un peu trop fort. Dawn a alors dans ce village de Sainte-Cécile un moment de réaction, il semble pendant quelques jours tenter de vivre pour lui, malgré la présence constante de l'Autre. Il deviendrait alors presque intéressant car on espère un renouveau, une réaction qui va bouleverser l'état des choses et nous mener alors vers une histoire plus vivante dans sa noirceur, plus glauque même qui sait.
Car Raphaël est un personnage qui a du charisme. Jeune chanteur d'un groupe de rock un peu paumé, il dégage une aura de mystère et son infirmité particulière, les « pouvoirs » qu'elle lui confère nous font réagir enfin à quelqu'un. Il est hélas dommage que l'on n'en apprenne pas plus sur lui, même si son histoire ne reste pas totalement dans l'ombre.
Leur rencontre va être l'élément déclencheur de beaucoup de choses et aurait pu, du plonger le lecteur que je suis dans un sentiment fébrile d'anticipation pour les événements à venir. Ce ne fut hélas pas le cas, peut-être justement à cause de la distance trop grande prise dès le début envers le récit.
Pourtant la plume de l'auteure est agréable, ces phrasés sont fluides et dans un autre contexte j'aurais adoré la lire. Je pense qu'un récit plus classique m'aurait amené à plus d'enthousiasme dans ma lecture. le sujet était tentateur, le mythe revisité amenait la curiosité mais sans hélas pour moi y trouver cet attrait que j'y cherche habituellement.
Je ne reproche cependant rien à la plume de l'auteure, qui malgré mon peu d'attrait pour elle, n'est ni lourde, ni torturée comme aurait pu l'amener le sujet glauque et décalé de son récit. Elle sait créer une ambiance et le format de roman court doit emmener une histoire efficace pour les adeptes de ce style gothique et ténébreux, un tantinet ésotérique par les pouvoirs de Raphaël et la présence de l'Autre.
Ca ne sera hélas pas une lecture qui me marquera par le ressenti qu'elle me laissera mais qui doit pouvoir plaire à ceux qui connaissent déjà son style.
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Dawn Otterlo est un homme usé par la vie, la maladie. Presqu'en phase terminale d'un cancer, les jambes amputées, il nous conte son histoire, plonge dans ses souvenirs, surtout ceux de la période de sa rencontre avec un séduisant jeune rockeur en herbe : Raphaël. Dawn, ancien vétéran du Vietnam, s'est vu mourir dans un marais, au milieu de ses frères d'arme déchiquetés. C'est alors qu'une voix étrange se mit à lui parler dans sa tête. Dans le même temps, ses blessures guérirent, ses jambes en lambeaux se sont reconstruites. Dawn est possédé par la voix. Elle est devenue sont guide. Dawn doit désormais se nourrir de sang humain pour que Il, la voix, le maintienne en état de guérison. C'est quelques années plus tard, au milieu des années 70 que Dawn, errant en Bretagne, rencontre un groupe de rock amateur dont le leader n'est autre que Raphaël. Raphaël, séduisant aveugle, va devenir l'amant de Dawn et en même temps, du mystérieux personnage qui le possède. ...
C'est le deuxième roman de Chloé Bourdon. Dans le premier, elle revisitait déjà de façon originale le mythe des vampires. Dans celui-ci, elle le transfigure littéralement. Ici, plus vraiment d'amour à l'eau de rose. Aucune concession n'est faite à la pitié, à la tendresse, à la compassion. le vampire n'est plus un être de chair mais un être d'esprit possédant un hôte. Après lecture de ce deuxième roman, je peux affirmer que l'auteure a gagné en maturité, en puissance. le mystère, les courtes insertions dans le présent, le suspense, tout est glauque à souhait. le style est plaisant, le livre bien rythmé. le roman est court, juste la bonne longueur pour que l'histoire reste efficace d'un bout à l'autre. C'est en nous guidant du passé au présent et du présent au passé que l'auteure distille la vie de son héros, ou plutôt antihéros. Un personnage qui visiblement n'avait pas d'avenir si Il ne l'avait pas sauvé de la mort.
Ce roman m'a fasciné, transporté. Fini, il s'étoile en me laissant encore plein de réflexions. Je l'ai trouvé profond, l'écriture m'a séduit. Bref, une belle rencontre littéraire que je ne peux que vous conseiller. Une belle balade ésotérique.
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Allongé et mourant dans son lit d'hôpital, un homme se souvient… Trente plus tôt, Au coeur du Finistère, dans le village de Sainte Cécile, un homme sort de la forêt. Cheveux longs, barbes longues, look de cro-magnon, l'homme marche dans la douleur que la soif de sang aggrave. Hanté par un esprit vampirique, ce dernier lui influe la vie en échange d'un peu de sang et de meurtres. La rencontre avec un groupe de rock et plus particulièrement du chanteur grunge aux yeux aveugles clairvoyants va chambouler la vie de cet itinérant.

L'eau Noire c'est l'histoire de Dawn Otterio, ancien vétéran de la guerre du Vietnam qui a trouvé la mort dans une forêt marécageuse asiatique. Agonisant sur son lit de mort, rongé par un cancer au stade terminal, il raconte comment l'esprit du marais l'a possédé alors qu'il était voué à une mort certaine. Les jambes déchiquetées et l'hémorragie qui en découlait aurait eu raison de sa survie. Il raconte surtout sa rencontre avec Raphaël, jeune chanteur d'à peine vingt ans, que l'esprit convoitait et qui va profondément perturber Dawn de par les sentiments qu'il lui fait ressentir et la relation qui s'en suivra. Raphaël est un personnage jeune mais très abîmé, l'alcool, la drogue, le sexe, font partie de sa vie de ce chanteur d'un groupe de rock paumé, qui aspire à réussir et à trouver leur succès. Il est aveugle ou du moins c'est ce que l'on croit car il semble avoir le don de voir l'invisible. Il découvre donc très vite le secret de Dawn. Ce dernier se lie également avec une autre membre du groupe de Rock, Claire, une fille battue par son petit copain, Laurent et qui se confie à lui. Ils sont chacun perdus dans un hôtel sordide de la côte bretonne. le tout est mené dans une atmosphère sombre et intemporelle à l'odeur de sang et de mort, l'air marin humide et venteux achève un tableau où l'action est quasiment absente mais où la douleur est persistante.

Il convient de souligner la plume posée de l'auteure, cette dernière allie mots poétiques, douleurs, scènes sanglantes et violentes pour raconter son histoire de vampire d'un autre genre. Ne chercher pas de créatures au teint de marbre, de charme envoûtant et de canines pointues. le vampire est ici une âme assoiffée qui vous possède et vous conduit aux pires actions qui soient ; des meurtres sanglants. Il vous parle, vous hante de manière à ce que vous agissiez selon ses désirs. Impossible de le combattre sans baigner dans la douleur et le désespoir et voire même y laisser la vie. C'est donc un mythe vampirique ténébreux et dénué de toute forme physique qu'à élaborer l'auteure, une version très originale de cette créature mainte fois usée dans la littérature du genre. Par ailleurs, le roman est écrit de manière à ce que chaque début de chapitre présente le personnage de Dawn aujourd'hui, ses états d'âmes, ses douleurs, ses regrets, puis ensuite son passé et ses souvenirs reprennent leur droit, on bascule alors trente ans plus tôt.

En bref, un roman très bien écrit, dans lequel le lecteur n'aura aucun mal à plonger dans l'atmosphère noire et douloureuse, mais qui aurait tout de même mérité d'être un peu plus étoffé.

Ce livre est lu dans le cadre de l'événement « un mois, une maison, un achat… Soutenons les petites maisons d'éditions »du mois d'octobre lancé par Vision Livre.
Lien : https://songesdunewalkyrie.w..
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C'est en octobre dernier, à l'occasion du Pumpkin Autumn Challenge, que j'ai sorti ce court livre dormant dans ma Pile à Lire depuis des années. L'illustration de couverture – un petit air du Ophelia de John Everett Millais non ? – répondait à l'un des défis et donc à l'une des sous-catégories du challenge.
Alors plus de deux mois après ma lecture, mes souvenirs sont plus qu'évaporés et je ne suis pas sûre de l'avoir vraiment appréciée ; mais je lui reconnais tout de même quelques qualités intéressantes et une certaine originalité narrative et de style.

Les éditions du Petit Caveau sont spécialisées en histoires vampiriques et gothiques, Chloé Bourdon s'inscrit parfaitement dans ces thématiques avec son Eau noire.
Le héros (plutôt anti-héros d'ailleurs) – Dawn Otterio – est un sale type aux portes de la mort que le lecteur découvre à travers 3 temporalités différentes : en fin de vie sur un lit d'hôpital, rongé par un cancer ; quelques temps (années ?) auparavant dans un petit village perdu en Bretagne alors qu'il fait la connaissance d'un jeune musicien aveugle baptisé Raphaël ; et enfin, à travers des flashbacks datant des années 60 alors qu'il était un soldat engagé dans la guerre du Vietnam (c'est là, dans l'eau noire d'un marécage, où tout a commencé).

La plus grande partie du récit s'attache plutôt aux moments passés en Bretagne auprès du jeune et mystérieux Raphaël. Chloé Bourdon détaille alors la rencontre des deux hommes, leur relation naissante ainsi que tout ce qui les environne et notamment un milieu musical particulièrement underground où la drogue et les violences conjugales (à travers un couple de personnages secondaires) font partie du quotidien.
Dawn est un homme paumé et sans raison de vivre. Il n'est pas revenu seul du Vietnam puisqu'il est « possédé » par une entité (l'Autre, une sorte de bête) qui l'oblige à tuer pour se nourrir et survivre (la métaphore de la maladie dévorante n'est pas loin). On est donc plus proche d'un pacte Faustien que d'un vampirisme classique.

C'est une histoire sombre, assurément. Chloé Bourdon aborde bon nombre de thématiques qui ne sont pas sans me rappeler les histoires de vampires underground à la Poppy Z. Brite (crudité des scènes, homosexualité) ou Morgane Caussarieu (drogue et scène musicale) ; bien loin du vampire romantique XIXe donc. Vous voilà prévenus.
Lien : https://bazardelalitterature..
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Subtil mélange entre fantastique, guerre, réflexion intérieure et ambiance rock'n'roll, l'eau noire met en scène Dawn Otterio, un soldat du vietnam mort et ramené à la vie par un esprit, faisant de lui un être obsédé par le sang jusqu'à sa rencontre avec un jeune chanteur de rock, et le début d'une belle romance. Mais tout a un prix... L'eau noire est un récit plutôt original, avec en toile de fond les années 60 et la guerre du Vietnam, surtout au début et une ambiance vampirico-new age qui ne m'a pas laissée indifférente!
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Comment en vient-on à souhaiter crever quand on s’aime, quand on est jeune, beau et talentueux? En n’ayant rencontré la mort qu’aux détours des pages d’un conte de Poe ou dans les paroles sombres d’un groupe post punk. Moi, je la connaissais, la mort, je l’avais respirée, j’en avais bouffé. Je savais qu’elle n’avait rien d’exquis.
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Cela sentait l’automne, un mélange de pourriture et de terre glacée, un parfum de tombeau et de vieille grange où fermentent des monceaux de pommes.
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Je connais la cruauté mentale dans ses moindres méandres et je sais qu’il arrive un moment où les brimades et les humiliations rendent fou, où elles révèlent le pire chez un adolescent timide et complexé.
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Je n’avais nullement l’intention d’aggraver mon cas en me droguant. Les mondes étranges aux frontières desquels je jouais les funambules suffisaient amplement à l’entretien de mon inquiétant délire.
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Les vampires végétariens ou amoureux de leur proie, c’est de la couille. Les gens que j’aimais, je n’avais pas envie de les bouffer, point barre.
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