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EAN : 9782742782260
157 pages
Actes Sud (30/03/2009)
3.35/5   34 notes
Résumé :
Mariée depuis six ans à Jean, Marie considère son existence comme heureuse. Et pourtant... le bonheur n'est-il qu'une douce routine baignée d'ennui et de vide? Marie prend soin de Jean comme si elle était sa mère, Jean lui parle comme à une enfant. Est-elle encore femme? Oui, elle l'est tout à coup, pour un autre qui enflamme son désir, un tout jeune homme qui lui a demandé "Vous aimez l'aventure?" et qui lui laisse son numéro de téléphone. Marie, cette eau qui dort... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
J'avais beaucoup aimé "la femme de Gilles", c'est pour cette raison que j'ai entre les mains "à la recherche de Marie". Je n'ai toutefois pas été aussi séduite même si je continue à saluer le talent de Madeleine Bourdouxhe.
Dans ce roman Marie est une jeune femme qui découvre que ce qu'elle pense être le bonheur, l'amour n'est d'autre que l'habitude et la façon dont il est de coutume d'évoluer dans un couple, dans la société. (Je rappelle que ce livre a été écrit en 1943).
On vit ce que ressent intérieurement Marie et on la voit, s'ouvrir, accepter les rencontres, s'épanouir et s'émanciper.
Il n'est pas étonnant que ce roman sur l'émancipation de la femme soit écrit par une amie de Simone de Beauvoir.
Roman délicat et intimiste qui mérite d'être partagé.
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Certains cadeaux nous arrivent inopinément sur les étals d'une brocante. Ainsi ce court texte de Madeleine Bourdouxhe, grande dame de la littérature belge, amie de Simone de Beauvoir, et, comme elle, pionnière d'un féminisme tout en nuances et intelligence.
L'écriture est absolument somptueuse, menant son héroïne, Marie, sur un chemin d'émancipation sans fracas ni tumultes, comme une rivière trouve son chemin dans un chaos de pierres.
Marie est l'épouse parfaite - belle, douce, aimante, attentive - d'un homme qui la considère tantôt comme un bel objet et souvent comme une très jeune enfant.
Dans cette cage dorée, Marie lisse ses plumes, avec, en elle, la nostalgie d'un ailleurs possible, un autrement à inventer.
Un regard furtivement échangé sur une plage du sud, deux bras inconnus pour l'entourer, seront le premier pas vers l'éclosion d'une femme neuve, attentive à ses désirs, découvrant le bonheur d'être soi, et dont les déambulations solitaires sont autant d'incursions vers une plénitude qu'elle devinait tapie tout près.
La recherche de Marie la conduit simplement à elle, nourrie de désirs secrets dans un accord fragile qui lui permet de conjuguer son statut d'epousée tendre et respectueuse avec une part de jeune animal affamé de vie et de découvertes.
"Savent-ils aussi que cette grandeur qui, parfois, peut s'étendre sur toutes les choses, est une marque de la fatalité ? Et, s'ils ne l'ignorent pas, savent-ils encore que la fatalité, chacun la porte en soi, comme une grâce et que c'est à nous de la réaliser ?"
Paru en 1943, ce texte tout en élégance exhale un parfum ténu qui nous semble aujourd'hui ne rien devoir à la fatalité. Madeleine Bourdouxhe y défriche une route où la femme, lasse de lisser ses plumes, prend son envol dans un ciel empli de promesses où la liberté ne doit rien au sexe mais tout à l'harmonie.
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Je retrouve la plume de ma chère Madeleine Bourdouxhe dans un roman intime, délicat et épuré.

Le lecteur accompagne cette jeune femme de ses vacances à la plage à ses longues promenades dans Paris en passant par des parenthèses en train. La remise en question de Marie, son retour à elle-même telle qu'elle était à 17-18 ans, à une certaine forme de virginité, passe par le déplacement, le mouvement, métaphore du voyage intime. A travers la quête de Marie, se dessine l'histoire d'une femme façonnée par son éducation, par son milieu, par l'image qu'elle renvoie aux autres, son mari, ses parents, sa soeur, ses relations, image dont tout le monde croit qu'elle est la vraie Marie mais qui, finalement, ne correspond en rien aux désirs de Marie : désirs du corps, de l'esprit, désir de vie, de souffle.

Ce roman, c'est l'histoire très simple (en apparence) d'une conquête, celle de la liberté intérieure d'une jeune femme qui parvient à accueillir avec calme toutes les relations qui s'offrent à elle, qui leur donne leur juste place et s'ajuste donc à elles, que ce soit amour, amitié, amitié amoureuse, amour des parents, de la soeur… Elle réussit ainsi à préserver son jardin secret, ses désirs profonds, tout en gardant un coeur vibrant, ouvert.

C'est, me semble-t-il, une forme d'ascèse de la relation que nous conte Madeleine Bourdouxhe et elle le fait d'une plume délicate, précise et raffinée. La finesse de ce portrait de femme tout en retenue, où les paysages accompagnent les émotions humaines, m'a une fois de plus séduite. Il me faudra désormais m'intéresser aux nouvelles de l'auteure, puisque j'ai maintenant lu tous ses romans…
Lien : https://desmotsetdesnotes.wo..
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A la recherche de Marie est un court roman belge, féministe. D'après la 4e de couverture de l'ouvrage publié aux éditions Zoé, l'autrice était proche de Simone de Beauvoir.
A la recherche de Marie c'est l'histoire de Marie, jeune femme, parisienne, la trentaine, qui peu à peu s'émancipe (de son mari notamment), et finit par se trouver elle-même.
Vraiment j'ai adoré la douceur, la délicatesse et l'ambiance du roman. On y est bien, et on prend plaisir à découvrir Marie et à la voir s'affirmer et faire ses propres choix. Je recommande vraiment cette lecture !
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Je viens vous présenter un roman d'une auteure belge, amie de Simone de Beauvoir, publié pour la première fois en 1943 et considéré comme un texte pionnier du féminisme.

Un roman d'une tendresse et d'une douceur infinie. L'histoire est simple, sans véritable action, elle parle de la vie, de rencontres, d'amour, tout cela dans un langage somptueux, intime.

Témoignage d'une autre époque où la femme se devait de se consacrer à son mari, ce court roman nous présente Marie, trentenaire, qui rêve de solitude et de liberté. On la suit de ses vacances avec son époux à ses voyages en train, en passant par ses déambulations parisiennes. On l'accompagne dans ses réflexions et sa transformation intérieure. Tout en délicatesse.
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Octobre fut beau, d’une température égale, chacun e ses jours éclairé d’un soleil pâle. Il y avait dans l’air une mort paisible, sans heurt : les arbres de Paris se défeuillaient doucement.

Il n’y avait en Marie ni enthousiasme, ni haine, ni détresse. Pas d’indifférence non plus. Mais plutôt comme une paix farouche. Si elle éprouvait un désir, c’était celui d’être un homme qui marche sur une route, couche et mange au hasard, s’assied sur un ta de pierres et coupe son pain avec un canif. Si elle éprouvait une joie, c’était l’étrange et dure jouissance de la disponibilité. Elle marchait d’un pas sûr, les yeux lucides, la tête haute – beaucoup trop haute. Et la saisons de l’année mourait trop tendrement pour la saison du coeur, qui, au souvenir d’une nuit, se marquait d’une fulguration, clarté trop crue, presque froide. (p. 75)
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Selon l'habitude, Jean et Marie s'installèrent à la terrasse de l'hôtel où, chaque jour, à la même heure, on voyait les mêmes villégiateurs assis devant un café, un thé, une menthe glacée. Il faisait moins chaud ; mais dans l'après-midi finissante, les choses restaient pleines de torpeur, gardaient le reflet de toute la chaleur du jour.
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Il n'y a dans l'amour ni perfection ni éternité préétablies. L'amour bat selon les pulsations du temps, comme battent toutes les choses qui vivent. Il s'affirme ou se défait il déchoit et se relève. S'il est vivant, il peut mourir. Et c'est cela qui est beau. Une chose n'est grande et émouvante que lorsqu'elle contient une possibilité de mort.
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Et elle restait là, jusqu'à ce que l'aube bleuît les fenêtres. Repliée sur elle-même, toute seule au centre d'un passé usé où elle avait pourtant bâti de bien belles choses. Jean et Claude... Liens qui ne voulaient pas mourir, qui se retendaient dans une lutte suprême parce que d'autres liens voulaient naître à leur place.
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Il faut d'abord se donner s'engager, alors on recevra en échange. Mais tu attends, tu attends que quelque chose arrive... tu n'en sais pas le nom, c'est un bonheur vague qui viendrait soudain à toi et qui te comblerait. ..Et comme rien n'arrive, tu désespères et tu as voulu mourir. Mais tout était là déjà...A toi d'aimer à toi de vivre. Exiger de la vie, c'est à dire de soi-même.
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Videos de Madeleine Bourdouxhe (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Madeleine Bourdouxhe
Extrait 3, film "La femme de Gilles", de Frédéric Fonteyne, 2003.
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