C'est un livre qui figure dans la collection "les classiques du crime" , couverture noire, nom de l'auteur et collection écrit en rouge, texte du titre écrit en dorée. Qu'est ce que ce titre signifie. Sur le dictionnaire Wikipédia, on peut lire, : " une spécialité culinaire de la région lyonnaise à base de gras-double (ou « bonnet nid d'abeille »)" une autre définition existe, mais elle n'est en rien concernée par ce livre. le narrateur a tenu, à Lyon, un restaurant portant ce nom. Il nous raconte comment il a, avec sa femme, obtenu la possibilité de l'acheter, ce ne fut pas facile pour lui. Mais, ceci n'a rien a voir avec l'histoire, "l'enquête" qu'il mène (et encore, si l'on peut dire qu'il mène une enquête !) ;
Il s'est retiré dans un coin de montagne entre Lyon et St Etienne, un petit village en pente de 400 âmes. Survient un jeune homme, avec toute une série d'ennuis qui interviennent dans ce restaurant-hôtel, que le narrateur a créé, à sa retraite pour s'occuper. Ce jeune a fuit avec une blessure que des mafieux, trafiquants de drogues lui ont infligée, ceux-ci le poursuivent.... mais il le retrouve et le début des ennuis commencent.
J'ai bien aimé, mais la fin tarde à venir, et je suis resté sur ma faim, quand je suis arrivé au mot fin.
C'est dommage, je pense que l'auteur, claude Bourgendre, qui d'ailleurs n'a probablement écrit que ce livre, s'est un peu égaré dans l'histoire, et a prit des échappatoires en nous narrant des extraits de sa vie avant la retraite. C'est intéressant, mais pas captivant pour un roman policier.
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Ma terrasse domine le bourg de Saint-Bernard et notre hameau de La Chapelle.
De ma place, j'ai pu le voir venir de loin et de haut, vaciller au milieu de la rue, pour ne pas quitter la rigole d’écoulement des eaux. Tout le monde n'a pas l'habitude de marcher sur nos galets, même avec des brodequins et des semelles de caoutchouc épais. Ici, dès les premiers beaux jours, les routes et les sentiers se peuplent de passants singuliers. A pied, en vélo. Nous ne remarquons plus leurs accoutrements hétéroclites, ni leurs visages congestionnés ou livides, ni leurs regards durcis par l'effort, ni les ruisseaux de sueur noirâtre sur leur peau. Nous avons l'habitude.
Mais ce garçon..., une tignasse tombant sur des épaules minces. Des épaules effondrées sous le poids d'un. rucksack trop lourd pour lui. A l'évidence, son teint blême, ses membres grêles juraient avec le matériel et l'accoutrement culotté qu'il portait. Il avait dû les acheter ensemble, aux puces, chez quelque brocanteur. Pourquoi la méfiance est-elle montée en moi : une crispation brutale à l'endroit du cœur ? Décidément, je suis devenu un homme de ce pays. Je n'aime pas les étrangers.
- J' voudrais vous remercier et vous d'mander pardon. V's avez été chic avec moi j'ai pas été correct. J'aurais pas dû vous menacer. Un homme de votre âge !
- Dis ! je ne suis pas encore gâteux...
Le petit gars se met à rigoler...
- Je sais. J' l'ai tout de suite senti. Quelle baffe ! Y'a pas à dire, vous êtes encore drôlement costaud, et pas froussard. J' l'avais bien mérité... Seulement, j'étais pas dans mon état normal. C'te balle, elle me travaillait. Et puis, j'avais la frousse...
- Bon. Tu t'es excusé. N'en parlons plus. La prochaine fois, tu te méfieras des vieux cons. Certains gardent un peu de jus. Et maintenant, qu'est-ce que tu veux me demander?
Deux assiettes creuses. Cela suffira pour la soupe de légumes cuits entiers. Le poulet froid et les cornichons, nous les mangerons après avoir essuyé notre assiette, comme on fait à la campagne, avec une tranche de gros pain. Ensuite, le fromage. Et, s'il lui reste un peu de faim ou de gourmandise, le pot de confitures. Une vieille du pays, qui les fait bien mieux que moi, vient en préparer, chaque année.
La drogue doit remplacer l'alcool, maintenant. A part cela... Chaque fois que nous avons parlé ensemble, je l'ai senti nerveux, rageur, sans rien qui rappelle l’effondrement moral et physique du clodo. En tout cas, il n'a pas essayé de m''apitoyer , au contraire.
J'essaie de faire le point.
De nos jours, il y a bien sûr, les cloches, ces faux-monnayeurs de la misère, que je ne peux pas sentir.
Et maintenant les hippies, version de luxe des clochards, leur cosse soigneusement camouflée sous des oripeaux philosophiques, pieds et poings liés par un égoïsme tel croient l'univers bloqué dès qu'ils ont la colique.
Dehors, les hommes du village couperont leur maïs, creuseront leurs labours, sèmeront l'engrais, et, quand ils auront un moment, prendront leurs fusils pour tirer les perdreaux, les garennes ou les faisans. Ils amèneront chez moi la boue de leur brodequins, leur gros appétit, et des histoires presque aussi énormes que leur fringale, des histoires de gibier disparu qu'on était sûr, pourtant, d'avoir touché.