Seulement 3,5 étoiles pour ce septième tome de la saga Les pirates de Barataria. Eh oui. J'ai aimé tout de même – comment pourrais-je ne pas apprécier ces aventures d'espionnage d'une autre époque ? – les dessins sont toujours aussi sublimes mais quelques petits éléments de l'intrigue commencent à m'agacer sérieusement.
Deux point négatifs. D'abord, une grande partie d'Aghurmi se passe sur terre, dans le désert égyptien, plutôt que sur mer. C'est bien une histoire de pirates ? Quoique, bien que la protagoniste Artémis Delambre se soit acoquinée avec des contrebandiers, elle soit plutôt une agent des Français. Ceci dit, heureusement que ses quelques semaines en compagnie des frères Laffite en l'ait transformé en une navigatrice hors pair, surpassant la compétence des marins de métier ! (Soupir sarcastique) Ensuite, comme je l'ai laissé entendre dans ma critique précédente, j'ai hâte que ses opposants, l'Anglais Nigel Fitzpatrick et la Prussienne Inga Schott, se voient attribuer d'autres missions. Notez que j'aime bien quand des ennemis redoutables reviennent de temps à autres. Toutefois, les voir dans chaque tome devient répétitifs et ennuyeux, surtout que leurs tentatives de capturer Artémis échouent toujours. Ils finissent par ne plus me sembler si redoutables et, conséquemment, des adversaires de taille pour l'héroïne.
Deux points positifs. Artémis se retrouve dans une position très difficile, prisonnière et maltraitée. J'ai trouvé cela audacieux de la part de
Marc Bourgne et Franck Bonnet car il est rare que des artistes se risquent à montrer leur protagoniste en position de faiblesse (sans vouloir faire de jeu de mot). Ce fut fait avec délicatesse et «respect», si c'est possible, suggéré plutôt que montré. L'autre élément qui a attiré mon attention, c'est la dernière case de l'album, qui indique que Charles François, le garde du corps d'Artémis, a rejoint la Grande Armée et a publiée ses mémoires en 1823. Il a réellement existé ! Je savais que cette série mettait en vedette certains personnages historiques (comme Napoléon 1er, les frères Laffite et le bey d'Égypte) mais, dans ce cas-là, ce fut une surprise. Et, quand j'ai consulté sa page wikipedia, j'ai découvert un homme au parcours fascinant. En terminant, une petite mention spéciale pour les bulles de dialogues des Égyptiens : ils sont en arabe classique. Ça fait très réaliste.