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EAN : 9782070381197
415 pages
Gallimard (21/04/1989)
3.62/5   155 notes
Résumé :
«Te souviens-tu, Guillemine, du printemps de nos quinze ans ? C'était au temps du roi François, premier du nom.» Ainsi parle Cassandre Salviati, à qui l'on vient d'annoncer la mort de Pierre de Ronsard. Ils se sont rencontrés un jour d'avril 1545, à la Cour. Jeune poète alors inconnu, il écrira : «Je la vis, j'en fus fou.» Il est clerc tonsuré et ne peut se marier. Elle épousera Jean de Bray, un seigneur du voisinage. Mais Cassandre et Ronsard ne cesseront de s'aime... >Voir plus
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A la mort de Pierre de Ronsard, Cassandre se souvient de leurs amours blessées.

Avec des printemps qui attisent leur flamme. Pierre de Ronsard écrit, chante et crie sa passion, son amour pour Cassandre. Il est fougueux, passionné, exalté et veut Cassandre toute entière à lui. Cassandre est toute jeune, flattée de voir Ronsard et d'autres hommes s'intéresser à elle. Les désirs qu'elle provoque l'effraie. Elle a quinze ans, il en a plus de vingt. Il sait la souffrance, le malheur et la fuite du temps. Il la prévient : Cueillez, cueillez...

Le destin et leurs caractères tamiseront leurs sentiments. Ils seront souvent séparés, de dépit Pierre écrira : veuve maison des beaux yeux de ma dame. Il poursuivra ses rêves de devenir poète. En jeune fille obéissante et influençable, elle épousera un autre homme, aura une fille sur laquelle elle reportera tout son amour mais par-delà les années, elle lui vouera un amour constant et bienveillant. Il lui sera infidèle mais elle sera la seule qu'il aime.

La rencontre de ces deux âmes aura produit de magnifiques sonnets tant par la passion que Cassandre lui inspire, que par les tourments que ses refus et ses fuites produisent.

Jeanne Bourin, cette magicienne des mots et des sentiments nous offre un roman dont on tourne la dernière page à regret tant elle a donné vie à ses personnages. Ses descriptions de Blois et de sa campagne si douce et si belle où nos héros se courtisent. Cette période de la Renaissance avec François Ier, Henri II, Catherine de Médicis, période de guerres, de famine, d'épidémies. C'est la fin de l'amour courtois, les débuts de la Réforme. Ronsard jouera un rôle actif et Cassandre en sera le témoin mais tous deux seront concernés.

C'est un énorme coup de coeur pour tant de belles phrases et de beaux sentiments.

L'essentiel était préservé puisque nos âmes demeuraient unies. Cassandre

Les dames sont des hommes les écoles,
Les châtiant de leurs jeunesses folles...
On voit toujours la femme de moitié
Surpasser l'homme en parfaite amitié...
Car toujours règne au monde le malheur,
Quand on n'y voit les Dames en honneur. Pierre de Ronsard
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J'ai adoré ce roman que j'ai lu il y a un bon moment déjà !
J'aime beaucoup l'écriture de Jeanne Bourin .
Je ne me souviens pas avoir été déçue par la lecture d'un de ses romans.
Les amours de Pierre de Ronsard et Cassandre nous sont ici contés.
J'ai voyagé, découvert un Ronsard différent, encore appris sur la Renaissance, ses us et coutumes, pauvres femmes de cette époque !
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On va suivre ici l'histoire d'amour entre Cassandre et Pierre de Ronsard. Une histoire d'amour qui change de celles que l'on voit habituellement. En effet, leur amour est unique et exceptionnel car ces personnages s'aiment d'un amour fou et réciproque. Mais un jour, les parents de Cassandre lui annonce que Pierre est non seulement en proie de vouloir être poète mais il est aussi destiné à être prêtre. Comme vous le savez, qui dit prêtre dit célibataire. Cassandre doit alors renoncer à avoir un avenir commun avec Pierre mais elle lui propose de continuer de s'aimer.. de loin. Leur coeur et leur âme appartiennent à l'un l'autre mais ils ne peuvent être ensemble. Cassandre finira par se marier avec Jean de Pray, un prétendant fortuné et homme de la cour mais son mariage ne sera pas heureux. Pierre et Cassandre continuer néanmoins de s'aimer et de se voir quand ils le peuvent. Parfois, ils ne se voient pas pendant des mois...ce qui rend leur histoire belle mais dur à vivre.

Ce qui a de vraiment bien avec ce livre, c'est qu'il arrive à nous transmettre l'impression que c'est nous qui vivons cette histoire d'amour. de ce fait, j'ai vraiment bien aimé. Quelques passages m'ont tout de même moins plu, m'ennuyaient pour ainsi dire. Mais dans l'ensemble, j'en suis satisfaite. Ce n'est pas tous les jours que j'ai l'occasion de lire une histoire d'amour si touchante et c'est ce qui fait tout le charme du roman. Je le conseillerais aux personnes qui ont envie de lire une véritable histoire d'amour platonique. Notez qu'il y a un petit contexte historique au coeur de l'histoire.
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J'étais très intriguée par le résumé en 4ème de couverture... mais ai été un peu déçue au final.
C'est un bon livre, bien écrit, bien documenté, très instructif sur l'époque du début de la Renaissance, des us et coutumes de l'époque, des relations sociales, familiales, amoureuses. Rien à dire.
Il m'a cependant manqué de petit quelque chose qui aurait fait battre mon coeur. J'ai senti peut-être un peu l'historienne sous la romancière, l'écrivaine appliquée sous la femme... Mais Jeanne Bourin n'est pas fautive ; son style est classique, factuel, probablement bien en accord avec la personnalité de notre héroïne Cassandre salviati, grande muse de Pierre de Ronsard : d'un tempérament stable, peu porté à la passion, à l'impétuosité, ayant un fort penchant pour la Raison au détriment du Coeur.
J'aurais voulu que leur amour ait été digne d'un grand roman d'amour, une passion à la Roméo et Juliette, (ah, Romantisme, tu me tueras !) , là où se trouvait la relation plutôt véridique d'un amour moins exubérant, mais ancré dans la réalité de l'époque, dans ses nécessités.
Me voilà bien injuste, aurais-je moi-même été capable de faire fi de mon entourage, des exigences sociales, de tout sacrifier, si j'avais été Cassandre ?
Pour résumer, une lecture intéressante, (Renaissance, vie de Pierre de Ronsard), mais pas renversante dans sa forme, ni bouleversante sur son fond.
NB : Une autre petite chose m'a gênée : la narration se voulait celle du XVIème siècle, et pourtant quelques mots, formules, ou même façons de penser, m'ont paru en décalage pour l'époque, trop modernes...
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Blois, avril 1545.
"Je la vis, j'en fus fou". Ainsi Ronsard parle-t-il de Cassandre Salviati. C'est elle pourtant qui raconte l'histoire : celle de leur relation qui révèle un amour fou et impossible. Ronsard, clerc tonsuré, se destine en effet au célibat. Leur amour sera ainsi jalonné d'épines : celles des roses auxquelles Ronsard a parfois comparé Cassandre et les autres muses (Marie, Hélène) qui lui ont succédé, sans jamais la supplanter dans son coeur. Cassandre a beau déclarer à Pierre : "Je serai toujours vôtre sans jamais être à vous", ils connaîtront trois mois de passion charnelle. L'Esprit est ardent, mais la chair est faible... D'ailleurs, le mystère demeure entier sur l'identité du père de sa fille...

Les amours blessées est ainsi le récit captivant que Jeanne Bourin a imaginé à partir d'éléments réels, lieux (Vendôme, Blois, la vallée du Loir), personnages (de Francois Ier à Henri III, Joachim du Bellay, Agrippa d'Aubigné), faits connus (massacre de la St-Barthélémy en 1572), en s'appuyant sur des vers de Ronsard choisis avec pertinence pour le rendre crédible : l'auteur imagine dans cet ouvrage les circonstances qui ont pu conduire Ronsard à écrire tel ou tel vers. L'effet est réussi. Bien sûr, il s'agit d'un roman, mais les ingrédients utilisés rendent le tout très plausible.

Introduction à l'oeuvre de Ronsard, ce roman est aussi un double hommage : celui que l'auteur, Jeanne Bourin, adresse à Ronsard ; celui, bien sûr, de Ronsard à Cassandre. En 1585, à l'heure de la mort de Ronsard, "cet homme grâce auquel l'amour est entré dans ma vie pour la marquer à jamais" (page 23), Cassandre est prise de regrets ("J'ai manqué ma vie), et, pire, de remords ("et fait manquer à Pierre la sienne"). Elle se consolera en se remémorant un de ses vers : "Votre affection m'a servi de bonheur". Cassandre occupera en effet les pensées du poète, de leur première rencontre jusqu'à ce qu'il meure et lui inspirera certains des plus beaux poèmes d'amour de la littérature française.
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Citations et extraits (50) Voir plus Ajouter une citation
Livre retrouvé au hasard de ma bibliothèque, lu à l'adolescence, à l'âge où Héloïse et Abélard comme Anna Karénine me faisaient rêver! Beauté des vers de Ronsard à l'adresse de la Belle Cassandre à savourer!

- D'un baiser humide, ores
Les lèvres pressez-moi,
Donnez-m'en mille encore,
Amour n'a point de loi,
A sa grande déité
Convient l'infinité.

Page 86

- Si ma main, malgré moi, quelque fois
De l'amour chaste outrepasse les lois
Dans votre sein cherchant ce qui m'embraise,
Punissez-la du foudre de vos yeux,
Et la brûlez : car j'aime beaucoup mieux
Vivre sans main, que ma main vous déplaise.

Page 152
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... En vous je vis, je m'anime et respire,
Mon tout, mon coeur, mon sang et tout mon bien.

Y avait-il au monde une autre voix que celle de Pierre pour me parler ainsi ? Y avait-il un autre homme pour me vouer un tel amour au bout de tant d'années de vaines espérances? Y aurait-il jamais un autre poète pour me chanter comme celui-là savait le faire ?
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Qui dira l'émoi d'une jeune femme mal mariée, mal aimée, en découvrant la preuve d'une fidélité proclamée avec une telle intensité par un homme dont l'éloignement ne semblait en rien avoir diminué l'attachement ?
Je me baignai dans ces vers comme dans une onde rafraîchissante dont le contact, pourtant, me brûlait.
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Pierre et ses compagnons ont démontré de façon éclatante combien la lutte écrite pouvait avoir de poids dans un conflit religieux ou politique, et qu'en définitive les armes de l'esprit surpassent le fer et le feu.
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" Te souviens-tu, Guillemine, du printemps de nos quinze ans ? C'était au temps du roi François, premier du nom .
" Ainsi parle Cassandre Salviati, à qui l'on vient d'annoncer la mort de Pierre de Ronsard. Ils se sont rencontrés un jour d'avril 1545, à la Cour. Jeune poète alors inconnu, il écrira : " Je la vis, j'en fus fou. " Il est clerc tonsuré et ne peut se marier. Elle épousera Jean de Bray, un seigneur du voisinage. Mais Cassandre et Ronsard ne cesseront de s'aimer, de rompre, de s'aimer encore. Toujours. C'est quarante ans de sa vie que Cassandre évoque ici.
Inspiratrice de Ronsard, parente de Catherine de Médicis, elle est surtout une femme de la Renaissance, cette époque contrastée où les arts et la littérature florissent, tandis que les femmes perdent leurs droits acquis au Moyen Âge et que les guerres ravagent le pays.
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Régine Pernoud
- Régine PERNOUD, médiéviste : critique l'enseignement de l'histoire ; intérêt et exigences des études historiques. Evoque sa formation. Fait l'éloge du livre de Jeanne BOURIN "La chambre des dames". Considérations sur la culture orale ; la place des femmes au 12ème siècle ; l'histoire du droit qui la passionne. Parle de ses voyages et de son prochain livre sur le thème de la femme au...
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