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EAN : 9782092577516
464 pages
Nathan (07/02/2019)
4.13/5   54 notes
Résumé :
Dans le Club des Vieilles filles (comprendre : filles indépendantes et fières de l’être !), elles ont 17 ans et elles sont trois… Lottie, belle brune qui collectionne les garçons autant qu’elle les fait fuir par son intelligence. Amber, la pétulante rousse qui complexe de sa taille de girafe… et Evie. Evie a des crises d’angoisse qui l’obligent à se laver les mains 60 fois par jour et qui lui ont gâché la vie pendant des années. Aujourd’hui, elle ne rêve que d’une c... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (29) Voir plus Ajouter une critique
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Bonjour mes petits amis ! Aujourd'hui, je vous retrouve pour la chronique d'un premier tome d'une saga extrêmement prometteuse et qui se veut girl power à 200% : Comment ne pas devenir cinglée ?, issu de la pétillante série de livres pour ados Strong Girls Forever. Tout d'abord, je tiens à sincèrement remercier les éditions Nathan pour ce sublime envoi qui apporte avec lui un véritable vent de fraîcheur. C'était aussi l'occasion rêvée pour moi d'enfin découvrir la plume d'Holly Bourne, autrice également à l'origine de la populaire saga littéraire Geek Girl, aussi parue chez Nathan. Vous l'aurez compris sans doute, je n'ai pas lu cette saga-ci mais j'ai bien l'intention de le faire, prochainement j'espère, au vu du COUP DE FOUDRE ϟ que j'ai eu pour ce tome introducteur à Strong Girls Forever. Voilà, je ne ménage même pas le suspense ; en même temps, rien que le titre de l'oeuvre (celui de la saga dans son ensemble ; quoique, l'appellation du premier tome est sympa et me parle aussi fortement) annonçait déjà la couleur. D'ailleurs, en parlant de couleur (quelle transition du tonnerre !), le rose, plus particulièrement la teinte fuchsia dominante de la couverture de ce livre-ci, ne sont pas appréciés de façon générale à leur juste valeur selon moi. I've said what I've said. Mais, in fine, ce n'est pas une couleur qui nous définit : c'est ce que cela représente pour nous qui importe. Tout cela pour vous dire que le rose ne devrait pas être stigmatiser la gente féminine dès le plus jeune âge mais qu'on peut cependant le choisir comme notre étendard (peut-être pas à la façon d'Elle Woods dans La Revanche d'une blonde, mais si cela vous inspire, n'hésitez pas) SI L'ON EN A ENVIE. C'est le petit message que je tenais d'ores et déjà à faire passer car, pour commencer, le fuchsia et le jaune foncé sur une couverture de livre, c'est le COMBO GAGNANT pour moi. Et puis, surtout, si une chose est parfaitement claire avec Holly Bourne, c'est celle de créer et de proposer à son lectorat des personnages de jeunes filles fortes, qui n'ont pas peur de dire tout haut ce qu'elles pensent tout bas, qui ont du cran et toujours le poing levé (de rien pour la chanson d'Amel Bent qui tourne en boucle dans votre tête maintenant). Néanmoins, ces protagonistes tout feu tout flammes ne sont pas infaillibles, cela va de soi : elles sont des êtres humains avant tout, avec leur lot de défauts, leurs doutes, leurs angoisses, notamment vis-à-vis de leur féminité et de l'épineux rapport homme/femme. Holly Bourne nous fait comprendre dans ce titre que la militante pour les droits des femmes parfaite, ça n'existe pas, ni plus ni moins, et elle introduit ainsi tout en douceur de jeunes lectrices, et même de moins jeunes aussi, au mouvement féministe, le tout avec beaucoup de justesse et de réalisme. Laissez-moi vous expliquer plus en détails pourquoi ce roman est juste génial, à de nombreux points de vue.

De base, le synopsis et surtout son cadre pourraient ne pas vous vendre du rêve : encore un récit pour ados qui se déroule donc dans un lycée, qui plus américain. Personnellement, j'adore les tranches de vie adolescentes car cela ne tombe pas toujours forcément dans le cliché planplan de l'énergumène blasé, obsédé par la question de la première fois et qui ingurgite plus de p'tits coups que le groupe Licence IV. Ne me demandez pas d'où elle m'est venue, celle-là... Alors oui, il y a bien dans ce roman des scènes de soirées endiablées et de beuveries interminables, avec modération cependant, ainsi que de jeunes adultes au comportement indéchiffrable qu'on aimerait juste renvoyer au doux temps de l'enfance idyllique, insouciante, innocente et si mignonne afin de les laver de leur stupidité crasse. Oui, je sais, j'aime l'association de ces deux mots. Beaucoup, même. Bref, tout ça peut sonner terriblement cliché mais, à un moment donné, il faut savoir regarder la vérité en face. Or, justement, ce qui rend le récit d'Holly Bourne si authentique ici, c'est qu'elle s'inspire de choses qu'elle a elle-même vécues par le passé. Quand on nous parle de ses expériences de vie, surtout en les évoquant sans filtre ni fioritures comme le fait l'autrice ici, cela se ressent immédiatement je trouve. Cela nous rappelle également que la vie réelle est pleine de surprises, qu'elle dépasse même souvent la fiction, tant en matière d'aberrations que de miracles. En tout cas, le récit d'Holly Bourne, écrit avec beaucoup de mordant caractéristique d'une plume pétillante et malicieuse, m'a beaucoup parlé et je pense que le public visé, à savoir les adolescents, autant que les moins jeunes, je le rappelle, pourra s'identifier aux divers personnages rencontrés au cours du récit. Les lecteurs, quel qu'ils soient, se reconnaîtront dans les situations dans lesquelles ces derniers se retrouvent. Ils auront une impression de déjà vu à la fois troublante et réconfortante, dans le sens où l'on se dit que l'on n'est pas tout seul à avoir été assailli par de tels doutes, à avoir traversé cela et à en être ressorti grandi. C'est l'un des tours de force de ce récit : celui de nous raconter l'existence quotidienne avec ses imperfections, ses désillusions, ses désagréments, ses peines, une existence qui se déroule avec pertes et fracas mais qui comporte aussi ses joies et possède un certain éclat.

L'une des autres grandes qualités de ce roman, c'est sa protagoniste, du moins dans ce tome-ci. En effet, si ma déduction est la bonne, étant donné que cette saga est une trilogie, chacun des trois personnages principaux aura le droit à son tome consacré à son propre point de vue. Et, même si j'adore Lottie et Amber car ces deux nénettes sont juste géniales, elles déchirent leur maman, je peux d'ores et déjà vous dire que la narration d'Evie va énormément me manquer. J'ai tout bonnement adoré vivre cette histoire à travers ses yeux, ceux d'une jeune femme qui se déprécie constamment, qui pense toujours au bien-être des autres avant de songer au sien, qui souhaite seulement être aimée telle qu'elle est, sans qu'on la juge, sans qu'on la plaigne. Qu'on la chérisse et qu'on l'accompagne, tout simplement. Je me suis beaucoup retrouvée en elle car elle se met à chaque seconde qui passe énormément de pression sur les épaules, elle ne se laisse jamais le temps de souffler, de se considérer comme autre chose qu'une fille anormale. Aussi, elle a horreur de déranger qui que ce soit. Elle garde tout en elle, ses problèmes, son combat permanent, la noirceur de ce qui la ronge et qu'elle ne peut pas contenir, gérer toute seule. Elle refuse de s'avouer vaincue, d'admettre son impuissance face à quelque chose d'injuste qui la dépasse complètement. Elle est peut-être très bornée mais elle est surtout extrêmement courageuse et, de la voir ainsi se démener afin de pouvoir s'assurer une existence un minimum correcte au niveau social, moral, mental, mais aussi physique (car la maladie d'Evie la pousse à se faire mal, à un point où cela nous en retourne carrément l'estomac), cela m'a mis une sacrée claque dans la figure. J'avais juste envie d'entrer dans le roman pour serrer Evie tout fort dans mes bras et lui dire que ça allait aller, car elle est une battante, vive d'esprit, drôle, inspirante, qui sait voir la véritable valeur de chaque petite chose sauf, ironiquement, de sa propre personne. Je voulais être là pour elle, pour être celle qui pourrait jouer ce rôle : celui de l'amour propre. Car Evie mérite d'être inondée d'amour, d'être soutenue, choyée, protégée. Son combat de tous les instants m'a donné des ailes, la volonté d'avancer mais à mon propre rythme. C'est une sacrée leçon de vie que j'ai pu recevoir dans ce premier tome.

D'ailleurs, en parlant d'Evie, j'ai adoré le fait que, grâce à ce personnage, Holly Bourne puisse traiter de deux sujets aussi forts dans ce récit, à savoir : le féminisme et la maladie mentale. Ce n'est pas une surprise car les quelques lignes du résumé du livre nous l'apprennent d'entrée de jeu. Par ailleurs, je ne sais pas vous, mais je trouve que ce synopsis envoie grave du pâté. Personnellement, cela m'a mis directement l'eau à la bouche et m'a fait sentir que, non, ce début de trilogie et même l'ensemble de la saga ne seraient pas comme les autres récits pour ados de la littérature américaine qu'on a vus et revus. J'avais de suite compris avec ce maigre nombre de phrases qui vont droit au but, qui frappent fort et qui m'ont fait l'effet d'un véritable tourbillon d'énergie qu'il y avait du changement dans l'air. Allier féminisme et TOCS dans une même intrigue, cela relève du génie à mes yeux ! Les deux thématiques peuvent sembler n'avoir rien à voir mais l'autrice nous prouve le contraire avec un aplomb saisissant. Je ne vous cache pas qu'au départ, je me suis légèrement inquiétée de voir ainsi deux sujets aussi importants abordés de front dans un même livre, le risque étant que l'un éclipse injustement l'autre et que le récit ne soit pas égal à ce niveau-là. Or, Holly Bourne a réussi l'exploit non seulement de s'en tenir à sa ligne conductrice qui est celle de trois jeunes femmes, de leur rencontre marquée d'une pierre blanche et de leurs interrogations concernant leur féminité et leur place en ce bas monde de mâles dopés à la testostérone (Joel en est l'exemple parfait et c'en est à mourir de rire tant cela est ridicule et tellement approprié à la fois), tout en parlant avec une immense justesse de la maladie mentale d'Evie, en nous donnant l'impression d'être dans la tête de cette dernière, comme si nous aussi on sentait les bactéries grouiller autour de nous, dans notre corps aussi, nous submerger et nous tuer à petit feu. Car tel est le fléau d'Evie : celui d'avoir le besoin compulsif de se laver les mains, l'ensemble du corps aussi, et même de le décrasser à l'intérieur. Cela m'a rappelé le très poignant roman de John Green, Tortues à l'infini, dans lequel l'héroïne, Aza, souffre du même mal. Les deux auteurs arrivent à en parler de façon très différente, avec leurs propres mots, leur propre style d'écriture, tout en le faisant tous les deux de manière authentique, au plus proche du réel. Ils arrivent le temps d'une lecture à nous plonger au coeur de cette réalité insoutenable, à nous faire vivre une expérience aussi traumatisante qu'enrichissante. En effet, ce que j'en retiens, c'est que personne ne devrait voir la douleur qu'elle subit, de quelque nature que celle-ci soit, être minimisée dans l'opinion d'autrui, comme si cela n'était pas grand chose, comme si cela pouvait être résolu comme par magie. Cette banalisation de la souffrance, de la maladie, m'agace profondément. Car, en attendant, des gens vivent un véritable calvaire, et ils doivent se battre bec et ongles contre cela tout seuls. Dans le cas d'Evie, qui est aussi celui de beaucoup d'autres, sa maladie n'est pas visible car elle arrive plus ou moins à maintenir les apparences et à garder la tête haute. Pour autant, cela doit faire mal d'entendre le commun des mortels parler des TOCS et de la dépression comme si ce n'était qu'une passade, comme si cela était propre à tout le monde, comme si tout le monde était déjà passé par là, comme on se remettrait d'une grippe ou de la varicelle. J'ai trouvé qu'en quelques mots, quelques phrases bien tournées et percutantes, l'autrice parvenait à nous toucher en plein coeur, à nous faire prendre conscience de faits essentiels, à nous faire nous remettre en question aussi, à nous motiver à être plus vigilants, et dans nos paroles, et dans nos actes. A avoir plus tendance à tendre la main à ceux qui en ont besoin. En clair, à faire preuve de bon sens et d'humanité. C'est un enseignement que je n'oublierai pas et qui m'a marquée tout autant, si ce n'est plus, que l'éveil au féminisme que nous propose l'autrice.

Par ailleurs, abordons le sujet dès maintenant. le féminisme étant quant à lui au coeur de la saga toute entière, Holly Bourne n'avait pas intérêt à se planter. Comme je vous le disais en début de chronique, la féministe parfaite n'existe pas. Et, à mes yeux, il n'y a pas de façon parfaite d'en parler non plus. Dans le cas d'Holly Bourne, s'il peut y avoir quelques maladresses parfois, elles sont vite oubliées car on ressent tout au long de l'oeuvre la sincérité du propos de son autrice. de toute manière, Holly Bourne n'est pas une experte en la matière : elle est simplement une femme qui a choisi les mots pour élever sa voix et d'inventer des histoires empreintes du réel afin de s'adresser essentiellement à de jeunes lecteurs, même si son lectorat est loin d'être restreint à mon sens, je ne cesserai jamais de vous l'asséner, et de leur ouvrir l'esprit, de les faire réfléchir par eux-même en leur montrant des pistes à suivre. Aux yeux d'un/une féministe "confirmé", calé sur le sujet, le livre d'Holly Bourne ne leur semblera être qu'une mise en bouche bien peu satisfaisante car il/elle est déjà bien au fait de ce qui s'y dit. En revanche, pour des prés-ados/ados qui sont encore en pleine réflexion concernant leur identité en tant qu'individus, leur sentiment d'appartenance ou non à un sexe, et dont le cerveau carbure à 200% à l'heure à chaque seconde de la journée pour trouver des réponses à leurs questions incessantes, Comment ne pas devenir cinglée ? est certainement le bon moyen pour eux de laisser leur esprit se reposer, se détacher même de ce type d'interrogations obsédantes et perturbantes, et de s'accorder simplement le temps de vivre pleinement leur jeunesse, de faire des expériences sans se laisser envahir par un stress plus néfaste qu'autre chose. Dans le cas de ce livre, nos héroïnes vont beaucoup se torturer sur ce type de questions, notamment concernant leur rapport avec le/les garçon(s) qui l'/les attirent, et commettre des impairs, allant jusqu'à tomber dans l'extrême de la primauté de la femme pour l'une d'entre elles. Holly Bourne nous fait comprendre que trouver un juste milieu n'est jamais facile, ni prédéfini. le plus important, et c'est ça que j'ai aimé par-dessus tout, c'est de rester fidèle à soi-même et d'être ouvert à la DISCUSSION, de laisser les idées fuser. La communication, c'est hyper important, et c'est ce qui nous permet de grandir, de déployer nos ailes, de voir les choses autrement et de nous déculpabiliser souvent, car on se rend compte qu'on n'est pas les seuls à ressentir certains sentiments ambigus. J'ai énormément aimé le fait que nos trois héroïnes soient brutes de pomme, qu'elles ne tournent pas sept fois leur langue dans leur bouche avant de parler. Elles s'expriment librement, sans honte aucune, et cela fait juste un bien fou. Peu importe le moment ou le sujet en question, si cela les travaille, il faut que cela soit mis sur le tapis. Ce moment par exemple où elles discutent avec un panache inouï des règles alors que les garçons de leur connaissance les entendent de façon distincte m'a tout simplement pliée en deux. C'est irrévérencieux, inattendu, culotté, d'une franchise désarmante, et j'avais tellement envie de prendre part à cette conversation, bon sang ! Ce sont des choses de la vie, non, qui nous concernent directement. Pourquoi une telle animosité, un tel silence autour de ce qui fait ce que nous sommes ? Moi je dis, on devrait tous avoir notre club des "vieilles filles"/"vieux garçons" (oui, ce terme devrait exister aussi, être tout autant répandu en tout cas !) pour pouvoir parler calmement ou au contraire avec animation de ce genre de choses si l'envie nous en prend. La fierté avant la honte, ce sera toujours le meilleur choix, vous ne pensez pas ?

Concernant les deux autres protagonistes, Lottie et Amber, je me rends compte que je n'ai pas encore clairement abordé leur cas. Je pense que je voulais entièrement consacrer cette chronique à Evie, au personnage exceptionnel qu'elle est. Et je sais, j'en mets ma main à couper, que j'aurai pleinement l'occasion dans les deux prochains tomes, de pouvoir parler à loisir de ces deux formidables amies, qui sont intrépides et à la hauteur des attentes inespérées d'Evie dans ce tome-ci, à la hauteur de nos attentes. Je vous dirais juste que Lottie est une superbe brunette, extrêmement forte et brillante, qu'elle est aussi une incorrigible romantique qui aimerait trouver le bon au lieu de sans cesse se contenter de ceux qui sont juste attirés par son physique et effrayés par toutes ses incroyables capacités (ne vous imaginez pas des choses, bande de pervers, je vous vois), ce qui se comprend parfaitement (le souhait de Lottie d'amour, pas celui des crétins qui ont la chance inouïe de croiser sa route). Quant à Amber, si cette dernière a pu me taper sur les nerfs parfois, à se mêler de ce qui ne la regardait pas, je ne lui en tiens cependant guère rigueur car Amber est une amie qui se soucie des autres, qui est toujours là pour ceux qu'elle aime, même quand elle s'en prend plein dans la figure. Elle ne pense certainement pas à mal et, quand elle s'engage dans quelque chose, elle le fait à fond. Et puis, elle a de magnifiques cheveux roux, je me les imagine comme une vraie crinière à la Mérida. Cela méritait d'être souligné et il serait grand temps qu'elle se rende compte qu'elle possède la plus belle couleur de cheveux qui soit. On est d'accord, n'est-ce pas ? Surtout, ce que j'ai le plus aimé chez Amber, c'est qu'elle soit celle parmi les trois qui ne mâche VRAIMENT pas ses mots. Les pensées fusent et la parole suit. Cela donne lieu à des scènes rocambolesques, à des répliques absolument hilarantes qui resteront gravées dans ma mémoire. Avec Amber, on ne s'ennuie jamais. Pour autant, celle-ci n'est pas là que pour amuser la galerie : même la petite pique la plus anodine peut être à l'origine d'un certain nombre d'interrogations existentielles, et mener à une totale remise en question. Amber est sûrement une grande gueule, mais c'est une grande gueule pensante et utile. Voilà, ça, c'est dit. J'ai tout simplement hâte de découvrir le point de vue de Lottie et celui d'Amber dans les deux prochains tomes. Cela me permettra de mieux les connaître et autant dire que je n'attend que cela, de me sentir encore plus proches d'elle, de continuer à suivre l'histoire du fantastique club des vieilles filles mais sous un autre angle. Cela promet d'être très instructif et explosif ! J'espère néanmoins qu'on nous parlera aussi plus de personnages issus de la sphère d'Evie, comme par exemple sa remarquable petite soeur, qui aurait mérité un tome bonus à elle toute seule tant j'ai adoré la merveilleuse complicité qu'il y a entre sa formidable grande soeur et elle, tant elle-même est extraordinaire, incroyable, un véritable pilier pour sa grande soeur chérie en temps d'orage et une source de joie inépuisable lorsque cette dernière est plus apaisée, moins tourmentée par ses démons. Mais, étant donné que les trois tomes de la saga sont parus il y a déjà deux-trois ans, quatre ans pour le premier, je pense que je peux toujours rêver pour mon tome HS. En tout cas, je croise les doigts pour retrouver par la suite [nom de la soeur], le si attachant et bouleversant Oli, qui a capturé mon coeur dès les premiers instants de notre rencontre, et même la douce Jane, qui mérite amplement que l'on
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Chaque personne sera un jour ou l'autre, dans sa prime jeunesse ou dans sa vie d'adulte, victime de complexes. Ceux-là peuvent prendre différentes formes, le plus souvent physiques et physionomistes, ils amenuisent la confiance qu'une personne peut avoir en soi. Pour Evie, notre protagoniste, ses TOCs régissent sa vie et constituent un complexe insurmontable à dépasser.

Evie est pourtant bien entourée de sa bande de copine membres du « Club des Vieilles Filles » : Lottie, la copine intelligente qui collectionne les garçons autant qu'elle les fait fuir et Amber, la grande copine, qui effraie par sa taille imposante. Rajoutant à ce trio Jane, l'ex-meilleure amie d'Evie, qui s'est éloignée d'elle après s'être entichée d'un garçon. Seule Jane est au courant des TOCs qui handicapent Evie au quotidien, cette dernière ayant préféré cacher à ses nouvelles copines son trouble psychique, de peur d'être rejetée. Suivie depuis plusieurs années par une psychologue pour amoindrir ces troubles obsessionnels compulsifs qui lui gâchent la vie, Evie se demande si elle arrivera un jour à devenir une jeune fille normale.

Les TOCs peuvent être des peurs et angoisses, qui génèrent des compulsions, comme une irrépressible envie de réaliser des gestes répétitifs, ou ils peuvent se matérialiser sous comme des actes mentaux, comme compter ou réciter intérieurement des phrases. Comme Evie, les personnes qui souffrent de TOCs sont conscientes que ces comportements sont disproportionnés et anormaux, mais ils ne peuvent pas se contrôler. Notre protagoniste en est l'exemple type : peur de la contamination, elle se lave les mains et le corps entier à la moindre occasion, quitte à se mettre en danger. Elle se remplit de pensées négatives, qui empoisonnent son existence et la contraint à des actes déroutant et farfelu, comme lorsqu'elle se met à toucher x fois les lampadaires avant de se convaincre d'une chose quelconque.

Dans le cas d'Evie, en parler à ses proches et se faire aider par des personnes qualifiées restent le meilleur moyen de guérir de ces troubles. Mais en parler revient à se mettre à nu, et c'est justement là la cause du problème : Evie souhaite vivre une existence normale, sans être pointée du doigt comme la fille aux comportements bizarres. Elle n'arrive pas à s'accepter, et cache ses problèmes à ses copines, par crainte du jugement.

J'ai beaucoup aimé le personnage de Rose, la petite soeur cadette d'Evie, qui se montre mature et très intelligente pour son âge. Compatissante envers sa soeur, elle essaie de l'aider du mieux qu'elle peut, en étant l'oreille attentive qui vient recueillir tous ses griefs.

Ne vous méprenez pas, ce livre ne parle pas uniquement des problèmes comportementales d'Evie. C'est un roman jeunesse, qui évoque des problèmes futiles un peu banals que rencontrent chaque adolescent : des histoires de garçon, des histoires d'amour, d'amitié, de soucis familiaux… Une thématique se démarque néanmoins de cet entrelacs, celui du féminisme. le trio du Club des Vieilles Filles débattent à plusieurs reprises autour de la question des femmes, de leurs droits, leurs devoirs, de leur place dans la société. Nos héroïnes ont des avis très tranchés sur ces questions sociétales, ce qui donnera l'occasion aux futurs jeunes lecteurs et lectrices d'aborder cette thématique et de se forger une opinion sur celle-ci.

Un roman jeunesse engagé et engageant, qui nous pousse à réfléchir sur des thématiques sociétales, comme les maladies mentales ou le féminisme. Je le recommande à tous les jeunes !
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Tout d'abord, merci aux éditions Nathan de m'avoir envoyé cet ouvrage.

« Mission perso : rester normale ! »

J'ai décidé de mettre cette accroche car elle résume parfaitement bien tout l'objectif du personnage d'Evie, le personnage principal de ce tome 1.

Dans ce roman, nous suivons donc principalement Evelyn, surnommé la plupart du temps Evie. Elle a une particularité c'est que cette adolescente à des TOC : Troubles Obsessionnels Compulsifs. Ces troubles à elles sont pour la plupart des troubles liés à l'hygiène, elle ne peut s'empêcher de se laver fois les mains quand elle touche quelque chose de sale, elle a peur d'embrasser quelqu'un car il y a trop de bactéries qui se propagent de sa bouche etc…

En commençant ce livre je me suis dit que cette idée était très originale et je me suis tout de suite attachée au personnage d'Evie. Cette adolescente est en souffrance du à ses toc et le fait d'être en point de vue interne m'a beaucoup plu car nous pouvions comprendre ce qu'elle ressentait et aussi les actions qu'elle faisait à cause de ses troubles. Par contre, pour moi, ce qui a été un point fort a aussi été un point faible , en effet, le personnage d'Evie m'a parfois vraiment agacée car j'avais l'impression que tout le roman ne tournait qu'autour de ses impulsions et de ses toc alors qu'elle fait des rencontres merveilleuses qui l'a font avancer et ne plus penser à ses troubles et pourtant à chaque fois l'auteure nous ramenait à cela. Cependant, la plume de Holly Bourne est très agréable et se lit très bien, une petite touche de sensibilité et d'humour qui m'ont permis de relativiser quand le personnage m'agaçait. Même si Evie me sortait par les yeux parfois et que j'avais envie de lui dire remue toi ma fille tes toc s'en vont alors ne les ravivent pas bon sang !

Malgré ça, elle m'a touchée et je ne connais pas trop de personnes qui subissent des troubles tels que ceux d'Evie, donc je ne peux pas vraiment juger et j'ai donc pris du recul avec mon agacement pour essayer de faire preuve d'empathie avec elle.

Ensuite, j'ai adoré les personnages de Amber et Lottie qui deviennent amies inséparables avec Evie. « 3 copines, 1 question : comment être féministe et amoureuse ? »

Cette phrase décrit parfaitement bien la relation des 3 filles, elles ont parfois des attirances pour des garçons mais souvent leur féministe revient sur le tapis. Alors, pour moi, ce féminisme à 2 versions. Dans un premier temps, ça m'a fait beaucoup rire car les 3 amies créent le « Club des Vielles Filles » et c'est très amusant de voir leurs liens. Dans un second temps ça m'a beaucoup moins plus, je vous explique : Ce qui m'a le plus gêné, c'est de voir la vision qu'elles ont des hommes, je vous en dirai un peu plus ci-après car j'ai besoin d'en parler mais cela spoile donc je vous le fait d'abord en raccourci. En effet, Evie, Lottie et Amber sont toutes persuadées que les hommes sont des pauvres types qui de toutes façon vont les tromper où se foutre de leur tronche. Si vous voulez en savoir plus continuer sinon revenez après l'alerte spoiler.

ATTENTION SPOILER FIN DU SPOILER

Même si ce roman a donc eu beaucoup de points négatifs pour moi, j'ai quand même passé un très bon moment car les personnages sont attachants et la relation qu'à Evie avec sa soeur Rose est juste magnifique je pense que chaque fille voudrait une soeur comme Rose. La fin m'a énormément plu aussi, je m'attendais a pas plus pas moins, c'était pile ce qu'il fallait.

J'ai quand même bien aimé, j'ai pris du recul sur mon avis car je n'étais pas dans un bon mood de lecture car des passes de ma vie ont fait que je n'avais pas le temps de le lire et que j'ai mis un mois à le lire ce qui explique aussi je pense ma lassitude dans certains passages du livre.
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Coup de coeur pour Evie, une héroïne extrêmement touchante et en même temps pleine d'une auto-dérision très drôle !
On fait la connaissance d'Evie alors qu'elle sort d'une longue et douloureuse période de "trouble anxieux généralisé" se manifestant par des TOC, et qu'elle s'accroche à l'espoir d'une guérison, enfin. Sa psy a diminué le traitement et Evie doit essayer de maîtriser ses montées de panique grâce à de petits exercices. Ceux-ci agrémentent le texte sous la forme d'une typographie manuscrite, tout comme les "pensées négatives" et autres flashbacks qui nous font connaître le passé de l'adolescente. Malgré la volonté de celle-ci de s'en sortir, on sent que la situation reste très précaire et Evie très fragile... Ses doutes, sa peur de rechuter, celle de se confier à ses nouvelles amies de crainte de les perdre ("Elles vont me prendre pour une tarée") nous émeuvent. Car ce qu'elle voudrait avant tout, c'est mener "une vie normale". Sauf qu'il n'est pas simple de se joindre aux autres quand on a la phobie des microbes ! Si ses parents semblent très distants voire moralisateurs (l'attitude de la mère ajoute du stress au lieu de rassurer...), la petite soeur Rose fait preuve d'une grande sagesse pour son âge et sait apaiser les craintes de son aînée, du moins temporairement.

Mener une vie d'adolescente normale, c'est aussi avoir un petit ami et le sujet est au centre des préoccupations des trois copines. Sauf que les garçons que rencontre Evie ne semblent pas non plus très équilibrés ! Ethan est (soi-disant) accro au sexe, Oli agoraphobe et Guy a les humeurs changeantes d'un bipolaire... Les rencards d'Evie sont des catastrophes et elle raconte ses déboires avec beaucoup d'humour ! Si c'est un garçon qui lui apporte ses premières pensées positives, il est aussi à l'origine de la fragilité de ses progrès. D'ailleurs, au-delà de la question sentimentale, c'est celle du sexisme et du féminisme qui est soulevée : peut-on revendiquer aussi farouchement son indépendance quand on est si tributaire de la gent masculine ? Si Evie se sent si mal à nouveau, n'est-ce pas parce que l'attitude de celui qui l'attire la déstabilise, qu'elle voudrait davantage de marques d'attention?

Ainsi le trio du "club des vieilles filles" s'interroge et se cherche : "Etre une vieille fille peut aussi signifier qu'on refuse de renier sa personnalité, ses croyances et ses désirs dans le seul but de satisfaire les garçons." (comme Jane, l'ex meilleure amie d'Evie, entièrement à la merci de Joel). Discutant de sujets centrés sur les droits des femmes, les trois amies constatent que malgré l'évolution de la société, les femmes restent confrontées aux inégalités au quotidien parce qu'il n'est pas simple de "botter le cul du patriarcat" ! Or "les stéréotypes qu'on nous imposent sont aussi destructeurs pour les hommes que pour les femmes"... Alors au lieu de vouloir être et faire comme les autres, au lieu d'être "obsédée par la normalité", Evie devrait plutôt "apprendre à s'aimer soi-même"! N'est-elle pas entourée de gens qui l'aiment? Ne pas être comme les autres, c'est avant tout un compliment!
Lien : https://www.takalirsa.fr/str..
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J'avais très envie de me plonger dans cette histoire depuis que je l'avais feuilleté en librairie. Vous savez ce genre de bouquin léger mais tout de même engagé qui avait toutes les chances de me transporter.


Et force est de constater que j'ai beaucoup aimé. J'ai été à la fois surprise et ravie de découvrir que ce premier tome serait centré sur Evie, le personnage qui m'intriguait le plus au vu du résumé. Cette ado aux troubles obsessionnels compulsifs du comportement qui souhaite à tout prix vivre une vie « normale ». Je me suis beaucoup attachée à elle. Et bien que je l'ai trouvé courageuse et intelligente, j'ai par moments eu du mal face aux réactions qu'elle pouvait avoir. Puis j'ai repensé au fait qu'elle n'a que 16 ans dans le récit et qu'à 16 ans on ne fait pas toujours les meilleurs choix. Elle se laisse par moments dépasser par ses émotions et c'est ce qui rendait ce récit aussi authentique et réaliste.


J'ai vraiment adoré le fait qu'on aborde la maladie mentale.
C'est fait avec beaucoup d'autodérision pour que ça ne devienne pas absolument dramatique et tire larmes. Et bien que ce soit un sujet difficile et compliqué à aborder c'est fait avec beaucoup de simplicité et de justesse. J'ai adoré. On parle de TOC, de peur irrationnelle pour des gens qui ne vivent pas ce genre de situation. On y parle également d'angoisses, de rechute, d'amitié et des premiers émois adolescents. Cette maladie fait partie intégrante du récit et m'a complètement bouleversée dans le dernier quart du roman. J'ai beaucoup aimé l'enchainement de l'histoire, de voir les progrès et les moments de doutes d'Evie. C'était très difficile et à la fois très intéréssant de découvrir comme certaines choses banales de la vie comme serrer quelqu'un dans ses bras, faire la vaisselle, embrasser quelqu'un, peut être une réelle épreuve pour certains.


Le point fort de ce bouquin c'est sans conteste l'humour.
J'ai ri, très souvent. Mais j'ai aussi énormément souri et adoré les petites répliques cinglantes et la repartie acide d'Evie. C'est quelque chose que j'aime énormément dans ce genre d'histoire qui peuvent être parfois très lourde et très intense de part leur sujet, c'est le fait de pouvoir en rire et de pouvoir alléger cette atmosphère.


Malheureusement ça manquait pour moi d'un peu de profondeur par moments. On me vendait ce bouquin comme étant une histoire féministe. Et pour moi cet aspect là n'était pas assez développé. On survole certaines choses en se contentant de suivre notre ado dans son quotidien au lycée et dans ses premières expériences. Et j'ai justement retrouvé une adolescente pendue aux pieds des garçons et non pas une jeune fille indépendante comme je l'aurais espéré. Alors oui c'est divertissant, c'est marrant, c'est sympa à lire, mais j'aurais aimé que ce soit plus que ça.
Néanmoins j'ai passé un excellent moment, et vous le recommande chaudement si vous êtes tout comme moi très intrigué par le thème de la maladie mentale.


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Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
Réfléchissez. Les hommes qui ne vivent pas en couple sont des "célibataires". Les femmes, des "vieilles filles". Même l'équivalent "vieux garçon" est loin d'avoir la même portée péjorative. Pareil pour les dons Juans qui couchent à droite à gauche ; il y a des TONNES de synonymes féminins, tous beaucoup moins polis ! La langue en elle-même est sexiste. Elle renforce les stéréotypes idiots qui dictent leur conduite aux membres des deux sexes.
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La maladie mentale est un monstre qui vous attrape par la jambe et vous avale malgré vos hurlements. Elle vous rend égoïste. Elle vous rend irrationnel. Elle vous rend autocentré. Elle vous rend exigeant. Elle vous fait annuler vos projets à la dernière minute. Elle vous rend ennuyeux. Elle vous rend épuisant à côtoyer.
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Se faire mettre la corde au cou » implique qu’on est un fardeau, qu’on ne rêve que d’une chose: enchaîner les hommes et les priver de leur liberté. Mais pourquoi ils auraient le droit d’être libres et pas nous ? Pourquoi on part toujours du principe qu’ils ont envie d’être libres, alors que nous on cherche simplement notre moitié… les hommes qui ne vivent pas en couple sont des « célibataires ». Les femmes des « vieilles filles »… la langue en elle-même est sexiste. Elle renforce les stéréotypes idiots qui dictent leur conduite aux membres des deux sexes.
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« Parce que ton comportement ne te rend pas heureuse. Si tu faisais le ménage dix milliards de fois en sifflotant, le cœur léger, et en pensant : « Bah je suis comme ça », ça ne poserait aucun problème. Mais tu es malheureuse. Tu gâches plusieurs heures chaque jour à tenter de contrôler le monde qui t’entoure. Dans l’espoir, au bout du compte, de te contrôler toi. Il faut que tu cesses de te détester, Evie.
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Avec elles, j'avais toujours l'impression d'apprendre quelque chose. Elles avaient des opinions si tranchées, elle étaient si convaincues de la chance que nous avions d'être des filles, que c'était difficile de ne pas se laisser convaincre. Surtout avec Lottie Einstein et tous ses concepts et expressions. Moi aussi, j'étais plutôt contente d'être une fille. Après tout, on valait autant que les garçons, et le monde nous faisait déjà bien assez payer le fait d'être nées sans pénis.
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