AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,85

sur 33 notes
5
5 avis
4
7 avis
3
2 avis
2
0 avis
1
0 avis
"Bégonia Mars, alias Virginie, petite pute de la Jonquera, s'enfuit du bordel industriel le Gran Madam's avec son mac, le Boss, alias Ludovic, et l'homme de main de celui-ci, le Chinois après qu'ils aient réglé de façon expéditive le problème du Catalan, dernier supérieur hiérarchique qu'ils avaient tous les trois. le road Movie qui devait les emmener à Paris pour une brillante carrière prostitutionnelle s'arrête à Leucate, quand ils ramènent chez elle, à la station-service de ses parents, une gamine trop grosse, Marielle, qui fugue tout le temps de chez elle. Comme on l'imagine, les trois vont découvrir un univers sans délinquance mais non sans crime, et à quel point les gens normaux peuvent être bien plus horriblement féroces qu'eux-mêmes. (...) Dans ce court roman, qui décrit de façon terriblement physique les atteintes au corps, on a aussi la lente et douloureuse émancipation de Bégonia, qui finit par abandonner son nom de guerre, redécouvre l'amour en se réappropriant sa capacité à sentir et ressentir, et d'une certaine façon se guérit et cicatrise par personne interposée. La violence sexuelle est au coeur de la narration, elle forme à elle seule un décor, une toile de fond. Les issues à cette tyranie obscure, sous-jacente mais essentielle dans la définition des hiérarchies à l'oeuvre, ne sont ni sociales, car les dés sont et restent pipés pour les plus vulnérables, ni matérielles. Elles résident d'abord dans la capacité de se réapproprier sa propre personne, et au-delà de l'usage de son corps, cette miraculeuse capacité qu'il a de ressentir, goûter, désirer, jouir. C'est le parcours long et accidenté, chaotique d'une décolonisation intérieure qui est raconté, mais aussi la dimension des corps, non comme des marchandises ou des outils, mais comme des entités sensorielles compliquées et mystérieuses qui à la fois génèrent et supportent l'esprit. En se réappropriant la capacité de désirer et ressentir, la jeune femme qui fut Bégonia réintègre aussi son autonomie mentale. Tout au long du roman elle grandit, se déploie, regagne du terrain sur elle-même. Au cours de l'histoire triviale qui se raconte, des changements qui s'opèrent en chacun des personnages, dans la chaleur accablante et l'aigreur du rosé, c'est cette lente et inexorable réintégration qui se joue, et qui donne à ce roman si noir une nuance lumineuse."
Les papiers de Lonnie in Double Marge (Extrait)

Lien : https://doublemarge.com/gran..
Commenter  J’apprécie          310
Toujours surprenante, la Manufacture de Livres nous offre avec Gran Madam's un nouvel objet de curiosité littéraire. Sur une trame de roman noir, Anne Bourrel livre un roman qui parle surtout d'amour, de rédemption, de la recherche désespérée d'un semblant de pureté.
Souillée chaque jour par les clients qui se succèdent, Bégonia Mars, prostituée officiant dans un de ces bordels géants de la Jonquera, à la frontière hispano-française, le Gran Madam's, se lance avec son mac, Ludovic, et l'homme de main de ce dernier, le Chinois, dans une expédition punitive. Si l'on ne sait pas vraiment ce qu'a pu faire le Catalan pour provoquer l'ire du trio, sa fin rapide sous forme de sacrifice maya au sommet de la pyramide de Ricardo Bofill au poste frontière du Perthus annonce une drôle d'échappée. le crime commis, Bégonia, Ludo et le Chinois rencontrent une jeune fugueuse qu'ils prennent sous leur aile et ramènent chez elle, dans une petite ville des Corbières. Là, accueillis par la famille de la petite, ils vivent, au milieu d'un été caniculaire, une parenthèse presque enchantée qui prend rapidement l'allure d'une sorte d'impasse propre à les faire basculer dans l'horreur.
Si donc, bien vite, la cavale initiale stoppe à Capendu, dans la station-service des parents de la petite Marielle, elle ne cesse jamais vraiment. Et c'est cette échappée arrêtée qui est au coeur du roman d'Anne Bourrel. Ici s'ouvre face à Bégonia la possibilité de rêver à autre chose qu'aux projets d'escort de luxe à Paris que Ludovic a pour elle. Et, d'ailleurs, même ce dernier semble voir dans cette famille pourtant mal en point un point d'accroche potentiel et, pourquoi pas, l'occasion de changer de cap. Mais Anne Bourrel n'est pas là pour conter une histoire à l'eau de rose. Et dans la touffeur de cet été torride en bord de nationale, elle instille peu à peu la suspicion. En quelques images, quelques paroles, elle laisse planer les présages d'un basculement. Si ce suspense bien maîtrisé accroche le lecteur, il y a aussi bien entendu les personnages auxquels ils peut s'attacher avec l'auteur et en particulier ces femmes, Marielle, Bégonia, Sylvie… plus fortes qu'elles paraissent mais aussi victimes perpétuelles d'un monde qui n'est pas forcément prêt à accepter de les voir lever le menton.
Si le sens de l'ellipse d'Anne Bourrel peut parfois déstabiliser le lecteur et même, à certains moments, rendre les situations où les personnages secondaires un peu caricaturaux, il n'en demeure pas moins que celui-ci lui permet d'offrir au lecteur une véritable liberté d'interprétation de ce qu'il lit. C'est là quelque chose d'assez rare pour être signalé et c'est ce qui fait de Gran Madam's un roman noir d'une belle complexité.


Lien : http://www.encoredunoir.com/..
Commenter  J’apprécie          82
J'ai lu ce livre en apnée complète
Bégonia Mars se prostitue dans une maison close de la Jonquera, le Gran Madam's, sous la férule de son proxénète Ludovic. Avec un Chinois, ils tuent le maître des lieux, puis prennent la fuite vers Paris. A Leucate, ils lient connaissance avec une jeune fugueuse, Marielle, qui souhaite rentrer chez elle. le trio, hébergé par les parents de l'adolescente, va découvrir les raisons de son tourment.
Une fuite en avant, voilà ce qu'est ce roman, un roman noir comme un road movie avorté. Une histoire d'êtres humains à la marge, qui n'ont sans doute pas su trouver leur place.
Une quête de redemption en somme.
Mais aussi et surtout à mes yeux un véritable plaidoyé contre la violence faîte aux femmes. Enfermée qu'elles sont dans certains clichés. La putain ou la maman. La violence sous jacente, toujours présente, celle qu'entraime la prostitution, le mariage ( oui le viol conjugal existe), l'inceste partout ou se niche des rapports de force entre un client et une putes, un mari et son épouse, un père, un frère, un parent qui abuse d'une enfant.
C'est un cri d'alarme, des mots d'amours que nous offre Anne Bourrel. Et si parfois ils sont si crus c'est pour mieux nous faire prendre conscience de ces cruautés ordinaires.
Arrêtant de nous voiler la face.
Lien : https://collectifpolar.com/
Commenter  J’apprécie          30
Je ne connaissais absolument pas La Manufacture de livres, mais quelle découverte ! Sur fond de roman noir, Anne Bourrel nous parle de beaucoup de choses : d'amour, de famille, de prostitution, de racisme, de pureté... Un roman qui se lit d'une traite, on est pris dedans dès le début !
Commenter  J’apprécie          30
Cette histoire c'est celle de Bégonia (son nom de prostituée), elle se retrouve obligée de fuir avec Ludovic le Boss parce qu'elle est complice d'un meurtre. Alors qu'ils partent pour Paris, au final ils vont arrêter leur route en rencontrant Marielle, une gamine de douze, treize ans qui est en pleine fugue. Ce qui va changer leurs projets.

J'ai beaucoup aimé l'écriture de ce roman, à la fois dur et incisif et en même temps avec un côté poétique. C'était hypnotisant malgré la dureté de l'histoire. Begonia est assez passive, elle se laisse faire sans trop réagir, et en même temps que pourrait-elle faire ?
Pourtant, il y a une sorte d'apaisement au début, quand ils arrivent chez les parents de Marielle. On a l'impression que tout peut changer, on a l'impression un peu d'une renaissance. Surtout quand Begonia rencontre Ali.
Je me suis beaucoup attachée à elle et à Marielle. J'ai détesté la façon dont les villageois étaient pourris et comment les gens s'adressaient à Marielle, et étaient pleins de préjugés.

La fin est amer mais m'a plu aussi.
C'était une très bonne lecture, rapide mais prenante.
Lien : https://jetulis.wordpress.co..
Commenter  J’apprécie          20
" Gran Madam's" est un roman noir rempli de sentiments. J'ai fait connaissance de Bégonia Mars, une pute fréquentant le bar de la Jonquera. Son boss, Ludovic préfère se la couler douce et lui piquer son fric normal pour un boss. Toujours accompagné de son bras droit, le chinois, Ludovic décide d'abattre le patron du club. Pour Bégonia Mars ce sera la fin des passes et de son dernier soir au Gran Madam's.


Une autre vie semble commencer pour ce trio, au volant de la Dacia ces derniers partent en direction de Paris mais croisent sur le chemin Marielle, une jeune fille qui apparemment semble avoir fugué.




Bégonia, le Boss et le chinois décident de la ramener chez elle et feront connaissance par la suite de Sylvie et Jean-Louis, les parents de Marielle. Mais la visite de ce trio perturbe les habitants du village et font entendre qu'ils ne sont pas les bienvenus...




Quand j'ai commencé ce roman, je me suis dit accroche-toi ce ne sera pas de la rigolade!
En effet dès le début le ton est donné, Bégonia nous fait vivre et ressentir son univers; du sexe, les clients sans visages qui alimentent le parcmètre.




" Je ne suis pas une call-girl bien payée, je suis une pute bon marché.

La majorité des clients s'en contentent. Pourquoi ils m'embrasseraient? Ils ne veulent pas des bouches, ils veulent du sexe."



L'univers est glaçant, oppressant mais au fur et à mesure de la lecture une subtile saveur d'amour subsiste, les sentiments des personnages se font ressentir; les rires, l'amour, l'amitié s'installent. Je me suis prise d'affection pour Bégonia et le trio recherche en quelque sorte une nouvelle vie mais sera-t-elle aussi radieuse ?




Anne Bourrel a su totalement m'emporter dans cette histoire noire et dans les déboires de ce trio, c'est rudement réussi!!!




On a l'espoir de penser que la vie de ces protagonistes sera normale jusqu'au dénouement de l'histoire.




" Gran Madam's" est un roman magnifique avec des personnages hauts en couleurs et où la noirceur de l'histoire devient intense.
Encore une auteure à suivre de près! C'est vraiment une belle découverte ce roman.
Lien : http://delphlabibliovore.blo..
Commenter  J’apprécie          20
Des touristes aperçoivent un corps inerte sur la pyramide du poste frontière du Col du Perthus. C'est à ce moment-là que le trio d'assassins passe sur le réseau d'autoroute, direction Paris. Ils fuient la Jonquera. Dans la Dacia y'a Bégonia Mars, ancienne pute et future escort girl, accompagnée de son mac Ludo le boss et du Chinois, son assistant. Ils font un break à Leucate et embarquent la jeune Marielle. Ils décident de la ramener chez elle. Faut dire qu'elle s'y plaît pas trop...

La suite sur : http://bobpolarexpress.over-blog.com/2015/03/la-parenthese-inattendue.html
Lien : http://bobpolarexpress.over-..
Commenter  J’apprécie          20
Un roman plutôt noir, qui commence par le meurtre du « Catalan », c'est ainsi que commence l'histoire de ce roman, dans lequel on va suivre trois personnages : Ludovic le Boss du bar à filles le « Gran Madam's situé à Jonquera, le Chinois son bras droit et homme à tout faire, et enfin, Virginie alias Bégonia, une des filles du bar à prostituées.

À la suite de cet événement, ils vont traverser la frontière pour se rendre en France en attendant que la découverte de ce corps se fasse et qu'aucune piste, de près ou de loin ne les ramène à eux. Sur leur périple, ils vont faire la rencontre de Marielle, une jeune adolescente de 13 ans, qui s'est enfuie de chez elle et qu'ils vont finir par ramener auprès de ses parents.

Je dois bien avouer que j'ai dû m'adapter au style d'écriture dès les premiers chapitres et je n'ai pas pleinement été emportée par l'histoire, malgré les thèmes abordés qui sont assez lourds : la prostitution, la violence verbale ou physique, l'acceptation de soi.
J'ai eu du mal à saisir comment ces trois protagonistes avaient pu se retrouver dans cette situation de départ, dans cette voiture en pleine chaleur, pour aller tuer ce personnage dont on ne nous explique pratiquement rien de son implication dans l'histoire. Pourquoi le Boss et le Chinois auraient eu besoin de Bégonia avec eux, s'agissant d'un meurtre prémédité ?

À plusieurs reprises, je me suis demandé ce qui retenait Bégonia de prendre le large n'étant pas, depuis le départ de leur road trip, libre de ses mouvements. Les occasions étaient plus que nombreuses et, le seul fait de rester pour Marielle rencontrée quelques jours plus tôt, ne me semblait pas très pertinent.

Après ces quelques interrogations, le roman se lit facilement, on s'attache au personnage de Marielle et on sent le groupe se détendre au fil des pages, ils apprécient les moments de partage au sein de la famille de Marielle dans laquelle ils trouvent refuge. le calme avant la tempête, c'est ce que l'on dit généralement .. 😉

Prêt(e)s à prendre le large avec ce trio atypique ? 😊
Lien : https://www.instagram.com/p/..
Commenter  J’apprécie          10
Je n'ai qu'un regret à formuler à propose de ce livre d'Anne Bourrel....ne pas l'avoir lu plus tôt.
Un petit bouquin comme un petit noir où la violence âcre de la caféine fait place à la rédemption douce du sucre. Un enchaînement de circonstances comme une trêve dans la violence de la prostitution et de la vie de l'héroïne. Mais noir c'est noir ...alors y-a-t-il vraiment encore de l'espoir ?
Commenter  J’apprécie          10
« Grand Madam's » – Anne Bourrel
La Manufacture de livres

Anne Bourrel, elle a écrit une espèce d'ovni, et ça s'appelle « Gran Madam's ».
Un ovni, parce que ça se lit à la vitesse de la lumière, genre pendant un après-midi pluvieux sur ton canapé, ou sur un banc dans un jardin public avec le vent qui souffle doucement dans les branches…

Des phrases, d'abord, qui te font toucher du doigt quelque chose qui est pourtant loin de toi.
Quelque chose dont on ne parle pas trop dans les journaux à grand tirage…

Ça fait quoi d'être une pute dans un bouge plus ou moins immonde ?

Tu ressens quoi quand ton corps est bafoué par des types qui ont le pouvoir sur toi parce qu'ils ont filé un biffeton à ton mac ?

La réponse, tu la prends dans la gueule, pleine face comme ils disent :

« La prostitution, ça pèle un être humain. Je suis à vif. »
Et ce genre de phrases, il y en a plein. Ça tue.

Un récit fait de rencontres, de hasards, mais pas de coïncidences.
Les coïncidences, ça n'existe pas.

Bégonia tisse une toile qui nous amène, l'air de rien, à une conclusion qu'on sent approcher mais à laquelle on n'a pas très envie de croire, parce que les choses s'arrangent, et que merde !
Elle a bien mérité de vivre !

Ce à quoi on veut croire, c'est à un moment d'amour qui pourrait durer un peu plus longtemps, s'éterniser après ces 188 pages…

Mais « Le chagrin d'amour d'une pute, ça compte pour personne », alors t'es triste pour Bégonia… et tu finis par l'aimer.
Peut-être parce qu'on a tous eu envie, une fois, d'aider une de ces filles que nos yeux ont croisée au détour d'un carrefour.

Hier, j'étais pas très sûr de mon ressenti après l'avoir refermé.
Aujourd'hui, je suis convaincu que c'est un vrai texte, fort, beau, et parfaitement écrit.

Fais-moi confiance…
Lien : http://www.leslivresdelie.com
Commenter  J’apprécie          10




Lecteurs (56) Voir plus



Quiz Voir plus

Quiz sur le livre "L'invention de la neige" de Anne Bourrel.

Quel est le métier du père de Gabriel ?

docteur
pharmacien
dentiste
chirurgien

10 questions
0 lecteurs ont répondu
Thème : L'invention de la neige de ‎ Anne BourrelCréer un quiz sur ce livre

{* *}