AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 978B07CSXKWD7
183 pages
(01/05/2018)
3.75/5   4 notes
Résumé :
Ce roman nous projette 50 ans en avant et nous interpelle sur l'évolution de notre société. A travers ses personnages énigmatiques, il décline son message d'alerte transgénérationnel sur le monde de demain. Surpopulation, épuisement des ressources, intelligence artificielle, transhumanisme. C'est le fil rouge d'une prise de conscience avertie. Faire bouger les lignes est bien son intention afin que « La théorie de la paire » ne puisse jamais naître, où que ce soit.L... >Voir plus
Que lire après La théorie de la paireVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Quand Évelyne Boury-Sipelgas m'a proposé de lire son roman, La Théorie de la paire, pour un service de presse, j'ai accepté avec plaisir, intriguée par le visage de la couverture que j'avais déjà remarqué sur les réseaux sociaux littéraires que nous fréquentons toutes les deux, un visage en noir et blanc aux yeux fermés.
De plus, ce livre propose un traitement original des problématiques autour de la surpopulation, de l'épuisement des ressources, des intelligences artificielles, du transhumanisme…

Ce roman est construit sur le principe du duo que tout oppose, d'une cohabitation improbable : une jeune lycéenne un peu perdue qui se reconstruit après un passé anorexique et un sexagénaire, ancien chercheur, conteur d'histoires futuristes.
L'auteure nous propose deux niveaux de narration entrecroisés : le difficile parcours de Joy, réapprenant à vivre et l'histoire racontée par Jonaz, peinture d'une société ultra-connectée aux alentours de 2050 où, pour pallier la pénurie des ressources, une forme particulière de partage est instaurée entre des paires d'individus, chaque élément des binômes constitués de manière très élaborée se partageant les vingt-quatre heures quotidiennes, l'un vivant le jour et l'autre la nuit.
Le lecteur se retrouve dans la posture du personnage écoutant, partage ses réflexions, développe les siennes propres car le récit enchâssé, véritable dystopie, illustre certaines de nos craintes sur le devenir de notre planète. Quand Joy demande des précisions à Jonaz, s'enthousiasme devant l'avancée de l'intrigue, ses réactions s'apparentent aux nôtres, les précèdent ou les soulignent, mettant ainsi un niveau de lecture supplémentaire : nous lisons l'histoire de Joy en train d'écouter le récit de Jonaz de telle manière que les personnages du roman enchâssé sont perçus par nous à travers le double filtre de la narration et de sa réception.
L'alternance narrative donne un rythme binaire qui casse le fil des deux récits, évitant un certain effet de monotonie pour la partie qui concerne Joy, marquée par une absence d'actions tandis que la dystopie pourrait, sans les interruptions dues au dialogue entre Joy et Jonaz, paraître un peu trop technique et invraisemblable. Ainsi, j'ai pu éprouver un peu de regret quand des chapitres consacrés à la dystopie s'enchainent soudain sans interruption, délaissant les deux colocataires atypiques et leurs échanges plein d'affection, de respect et d'humour.
Joy et Jonaz poursuivent un dialogue initiatique, un échange au niveau de l'intime, de la réflexion et de la raison ; le roman futuriste proprement dit déroule des péripéties pleines de suspense. À la tension des évolutions de la pensée Évelyne Boury-Sipelgas oppose la tension des évènements qui s'enchaînent et cela contribue à l'originalité de ce livre. Il y a également un effet miroir entre les deux histoires autour de la quête des origines et de l'image du père qui fait le lien entre les deux univers.

Dans ce roman, un autre noeud thématique s'enroule autour de la ville de Barcelone où se passe une partie de l'histoire racontée par Jonaz et où ce dernier emmène Joy ; j'ai beaucoup apprécié de retrouver Las Ramblas, le Parc Güell, les références à Gaudi, le musée Picasso… C'est toujours plus parlant et vivant quand des évènements terribles, des catastrophes de type séisme ou tsunami se produisent dans des lieux connus. L'auteure joue ainsi avec l'imaginaire de ses lecteurs, prolongeant le dépaysement jusqu'au Mexique.
Il y a également des passerelles intéressantes chez Joy entre le désir de connaître la suite de l'histoire et le retour progressif de l'appétit dans une métaphore filée de l'envie d'aller de l'avant. Ainsi, ce roman n'est pas un énième livre avec l'anorexie en toile de fond, mais une manière intéressante de mêler ce sujet à l'intrigue. de même, Jonaz, dont la mort est proche, prolonge sa vie en racontant l'histoire dystopique à Joy.
Pour la partie purement futuriste de ce roman, j'avoue avoir particulièrement apprécié certaines trouvailles comme le vol des avions de ligne en formation copiant « l'utilisation des formes en V, se relayant à tour de rôle pour profiter de l'aspiration, tout en se protégeant du vent » ou encore le recours à toutes les formes de robotiques. Je salue le travail d'anticipation et la création d'un monde futur à la fois plausible et très élaboré dans ses détails techniques et scientifiques ; certaines subtilités ont pu m'échapper mais l'ensemble sonne à la fois bien et juste au point de mettre des possibles sur mes propres inquiétudes quant à l'avenir de notre monde.
Mes souvenirs de latiniste ont été rappelés par les citations latines disséminées dans le récit comme des maximes anciennes à valeur prophétique ou proverbiale : c'est un procédé assez rare pour être souligné et apprécié.
Enfin, j'ai appris beaucoup de chose sur les insectes et suit peut-être devenue un peu moins entomophobe… à défaut de devenir entomophage. Il ne faut quand même pas exagérer !

Évelyne Boury-Sipelgas revendique une posture de lanceuse d'alerte ; son livre est un cri d'alarme, une vision romancée et réaliste à la fois que chacun s'appropriera, ou pas, en fonction de son identification à l'un(e) ou l'autre des personnages.
La dystopie n'a pas vraiment de fin ou, du moins, la fin reste ouverte ; je ne peux en dire plus, sous peine de trop divulgacher la raison d'être du récit enchâssé… Il n'est pas impossible d'ailleurs que Jonaz soit le double de l'auteure dans le roman. le message est cependant clair : « que ce conte imaginaire inspire la réflexion, qu'il fasse naître de nombreuses questions, mieux encore, un échange avec le philosophe contemporain que chacun pouvait être à ses heures perdues, et enfin réveiller les consciences ».
Voilà un roman dont je vous recommande la lecture : il explore des possibles avec originalité.
Une belle surprise.
Commenter  J’apprécie          130
Depuis que les livres existent, les histoires prennent racine dans le passé pour comprendre le présent, elles peuvent aussi projeter dans le futur, demain ou dans 50 ans, par le biais d'une vision de tous les imaginaires possibles, le temps donnera alors raison et souvent, pour le meilleur et le pire.

Quand la fiction dépasse la réalité ...

Le monde actuel vit une époque de tous les bouleversements et de toutes les gestations, prémices d'un monde meilleur ou au bord d'un précipice qui pourrait le plonger plus rapidement que les prédictions l'annoncent, dans la lumière et dans l'ombre, deux visages qui présentent leur face, à l'instar de la couverture symbolique du livre que je vous propose de découvrir, La théorie de la paire, quand vous vous regardez dans un miroir, quand vous apercevez votre reflet dans la vitrine d'un magasin ou sur les parois de l'ascenseur, quand vous prenez la voiture en vérifiant votre maquillage dans le rétroviseur, quand votre double vous dévisage, que voyons-nous ? Sommes-nous ce que l'image nous renvoie ou bien s'agit-il d'une vision déformée de la réalité ?

Imaginons-nous faire le bien aujourd'hui dans les progrès de la science ou de la technique ? Ma grand-mère avait coutume de dire le progrès c'est la destruction, le début de tendre vers une utopie, s'ils permettent de soigner et de vivre mieux, de rallonger quelque peu l'espérance de vie, d'utiliser au mieux le potentiel de chacun vers un monde plus juste et meilleur, c'est sans compter sur les dérapages qui ne manquent pas de trahir l'idéal recherché, rompre avec le pacte initial de protéger la planète et les siens, d'accélérer le mouvement pour la dématérialisation à outrance, ce qui induit à préserver la forêt ici ou en choisissant le recyclage, c'est aussi dans le même temps, la déforestation massive à la vitesse d'un terrain de football toutes les ... 7 secondes, le temps d'écrire cette chronique, imaginez grosso modo c'est l'équivalent de 500 terrains qui seront rasés et repoussant toujours plus loin les indiens d'Amazonie, un exemple parmi d'autres ...

"Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles."

Dans cette histoire qui peut se lire comme une fable philosophique ou de science-fiction, c'est une approche originale pour appuyer sur des sujets sensibles, pour les raisons invoquées ci-avant mais aussi cette perte d'humanité qui se profile, lentement mais inexorablement, comme une sonnette d'alarme, un cri d'alerte pour sensibiliser les risques de voir une société tomber dans une vertigineuse chute sans retour arrière possible, une récit sombre mais qui est éclairé par la présence lumineuse de Joy, sa touchante relation avec Jonaz, quand un récit se transforme alors en une quête identitaire et initiatique, la vie prend de nouvelles couleurs et d'espoir, au-delà du quotidien morose dans lequel les deux protagonistes cherchent encore un sens à donner à leur vie, la plume de l'auteure se permet de prendre des virages à 180 degrés pour nous faire prendre conscience, nous réveiller que demain est déjà ... aujourd'hui !

“Nous pourrions bien nous apercevoir un jour que les aliments en conserve sont des armes bien plus meurtrières que les mitrailleuses.” George Orwell (auteur de 1984)

A travers une construction alternant présent et futur, s'imprégner de cette vision désincarnée d'une humanité qui poursuit une utopie insensée, le ressenti est viscéral pour trouver matière à réfléchir, à donner une nouvelle définition à notre foi en l'être humain, un monde aseptisé et glaçant, quand la révolution du tout numérique d'aujourd'hui se mute en un soulèvement des machines, Terminator n'est jamais très loin, ni le monde de Brazil cher à Terry Gilliam et son film culte et éponyme, ni le cauchemar imaginé par George Orwell avec 1984, les cataclysmes sont des catastrophes majeures et détournés pour l'exploitation, pour le bénéfice de classes dirigeantes promptes à assurer un cycle infernal, la transmutation a déjà commencé, la soumission est de rigueur, que reste-t-il de l'âme et des rêves ?

"Science sans conscience n'est que ruine de l'âme." François Rabelais (1494-1553)

L'auteure égrène des possibles scénarios, suffisamment crédibles en faisant appel à un bouleversement de tous les codes usités et linguistiques d'aujourd'hui, ce tourbillon d'hypothèses dans lesquelles d'autres personnages seront embarqués dans uns spirale palpitante, comme dans Matrix, cherchez le lapin, il vous emmènera loin voire très loin dans les sphères gravitationnelles, projection holographique et autres dérives technologiques, pas le temps de souffler, cela s'intensifie à la vitesse du son, les pages suivent le même rythme, un roman qui ouvre les yeux et développe des pistes de réflexion fondamentale, quel monde désirons-nous pour les enfants ? Quel héritage laisserons-nous à nos enfants ? Cette figure du père est décliné à plusieurs facettes, dans cette anfractuosité et vision secondaire, il est des valeurs que tout un chacun cherchera à tout prix à retrouver, le partage et l'amour des siens, la vie pourra alors, de nouveau, briller ...

Un premier roman auto-édité qui m'a impressionné par sa capacité à toucher des points sensibles, un cheminement original pour renverser des idées acquises, le sentiment parfois de se perdre dans les méandres d'un monde qu'on ne reconnaît plus, entre la vision onirique et la violence des rappels du quotidien, la fatalité et le destin sont étroitement liés, une société dystopique, des personnages repoussés dans leur dernier retranchement, entre le bien et le mal, cette notion de fracture est apparente, dans la conjoncture actuelle, un roman qui sonne juste et appuie un peu plus sur la rupture d'une société en proie avec ses doutes existentiels, le banc des accusés n'est pas encore remplis mais c'est juste une question de temps.

"Plus vous voudrez accélérer les progrès de la Science et plus vite vous la ferez périr ; ainsi succombe la poule que vous contraignez artificiellement à pondre trop vite ses oeufs." Friedrich Nietzsche (1844-1900)

La théorie de la paire de Evelyne Boury-Sipelgas est un roman intelligent et d'une actualité brûlante, à méditer et à découvrir pour avoir une petite idée du monde de demain et surtout pour comprendre le présent, les enjeux sociétaux, les questionnements inévitables dans la recherche scientifique et technique, jusqu'où pouvons-nous aller et quelles sont les limites à ne pas dépasser sous peine de perdre et surtout de nous ... perdre.

“Ce qui constitue l'essence d'être un être humain, c'est de ne pas rechercher la perfection.” George Orwell (auteur de 1984)
Commenter  J’apprécie          20
Coucou mes petits chats

Je viens vous faire le retour de ma lecture commune avec ma binôme Les Recettes Littéraires de Mylène sur le livre: « La théorie de la paire » d'Evelyne Boury-Sipelgas

J'ai eu l'immense surprise de recevoir ce livre dans ma boite aux lettres magique. C'est pour cela que je tiens à remercier encore Evelyne.

MON AVIS :

Que dire de ce livre : une vraie découverte pour moi. Je découvre un auteur que je ne connaissais absolument pas mais que j'ai eu la chance de rencontrer lors « du Salon de Paris 2019 » c'est une très jolie révélation pour moi.

Dès les premières pages on sent que l'auteure est passionnée par son sujet. C'est bien écrit, elle s'est bien documentée, mais personnellement, j'ai eu un peu de mal avec l'alternance des deux histoires. Pour ma part, je pense que la fin est un peu trop précipitée. C'est un livre à découvrir pour les amateurs de romans qui théorisent le futur. C'est un roman qui a un effet miroir sur deux histoires

Ce livre se lit rapidement, ce qui est d'autant plus agréable c'est que l'auteur maitrise son sujet parfaitement. L'écriture est très fluide.

Ce premier opus est impressionnant, dans le sens où l'auteure sait toucher le lecteur avec ces sujets sensibles.

N'empêche que je ne mangerais jamais des insectes ou quoi que ce soit de bizarre mdr.

Je remercie Evelyne pour sa confiance et j'ai hâte de lire ces autres livres.

Je vous conseille ce livre.

Je lui donne la note de 13.5/20 c'est un bon livre.
Commenter  J’apprécie          10
Bonne connexion à vous les Guimauves, avec Alfred nous vous souhaitons "un bonjour" un peu différent car nous allons vous embarquez dans une recette futuriste avec Evelyne Boury-Sipeglas, pour LA THEORIE DE LA PAIRE, en auto édition. Avant de nous lancer à l'assaut de cette recette, nous voulions remercier Evelyne pour sa confiance, et sa gentillesse et nous vous invitons à lire également le retour de ce livre sur Les Pages d'Emeraude

Vous êtes prêts, alors c'est parti pour un roman d'anticipation, qui se compose de deux histoires. Au menu questions sur le futur, dans un monde totalement repensé, où les individus vont par deux, se partageant le jour et la nuit, où l'alimentation est bouleversée, l'intelligence artificielle développée, et où les pénurie, la surpopulation, et les catastrophes climatiques sont de nouveaux fléaux. Et cette seconde histoire c'est celle que raconte Jonaz à Joy.

C'est une recette très originale, n'est-ce pas mon Alfred, car à la dégustation, avec ce mélange d'histoires. C'est un peu comme une farandole de desserts, où chaque personnages, incarne une mignardise. Ce qui fait aussi la saveur de ce roman d'anticipation, se sont les interrogations qu'amène le récit, sur notre des questions environnementales, l'utilisation des ressources et les flux de populations….
Mais comme il s'agit d'une première recette évidemment tout n'est pas parfait, quelques longueurs sont à prévoir dans le déroulé de l'histoire, et une fin un peu abrupte aux deux histoires. Mais tout ceci est parfaitement comestible.
Lien : https://www.facebook.com/Les..
Commenter  J’apprécie          20


autres livres classés : roman d'anticipationVoir plus

Lecteurs (6) Voir plus



Quiz Voir plus

Les plus grands classiques de la science-fiction

Qui a écrit 1984

George Orwell
Aldous Huxley
H.G. Wells
Pierre Boulle

10 questions
4870 lecteurs ont répondu
Thèmes : science-fictionCréer un quiz sur ce livre

{* *}