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EAN : 9782883400511
162 pages
Métropolis (16/10/1997)
4.06/5   16 notes
Résumé :
« (...) il y a (...) dans notre histoire une constante de
nomadisme, d'exil, de quête, d'inquiétude, une manière
de ne pas tenir en place qui ont profondément marqué
notre mentalité et donc, notre littérature. Il y a, depuis
deux mille ans, une Suisse vagabonde, pérégrine,
souvent jetée sur les routes par la pauvreté et dont on
parle trop rarement. »

Nicolas Bouvier nous emmène en voyage dans cette
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Nicolas Bouvier est un héros genevois. Il ne se passe pas une semaine sans qu'une jeune étudiante demande son livre l'Usage du monde, où qu'un enseignant me demande une vingtaine d'exemplaires du Poisson-Scorpion pour l'étudier avec ses élèves. On connaît par contre beaucoup moins ce livre, L'Échapée belle, qui contient une lettre à Kenneth White, des écrits au sujet d'autres écrivains voyageurs - Ella Maillart, Blaise Cendrars, Henri Michaux, ... -, un texte sur Gobineau (initialement paru en préface des Nouvelles asiatiques de ce dernier, chez POL au début des années nonante), un éloge à Louis Gaulis, autre écrivain genevois, et un formidable texte sur les Suisses, et plus particulièrement la Suisse Romande, texte qui fait d'ailleurs tout le charme de ce recueil. C'est une Suisse vagabonde que l'auteur nous propose ainsi de découvrir, loin des clichés qui lui sont associés (parfois à raison) ; la Suisse de Thomas Platter, ce chevrier devenu érudit et réclamé par Marguerite de Navarre, celle de Ramuz ami de Stravinski, une Suisse qui pourrait tout aussi bien être celle d'aujourd'hui, qui envoie encore régulièrement des étudiants et des artistes aux quatre coins du monde. L'échappée belle, quoi.
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La lecture de cet essai de Nicolas Bouvier s'est avérée laborieuse, chose surprenante pour moi qui suis un inconditionnel de l'auteur et qui ai dévoré toute son oeuvre d'écrivain-voyageur. Dans L'Echappée Belle: éloge de quelques pérégrins, la surabondance de références littéraires, artistiques, historiques et géographiques a fini par me gaver, comme après un repas certes délicieux mais trop copieux.

Une énorme proportion des noms cités m'étant totalement inconnus, j'ai dû inconsciemment me sentir ignare par rapport à l'auteur - ce qui est probablement vrai, mais vexant tout de même. Pour preuve cette petite expérience: prendre 4 pages au hasard et énumérer les noms entendus/lus pour la première fois. Mon résultat personnel:

Fritz Zorn, Yves Vélan, Gustave Roud, Meinad Inglin, Selma Lagerlöf, Alfred Berchtold, Haller, Claparède, Clément Marot, Théodore de Bèze, Brantôme, Laclos, Restif de la Bretonne

(pages 12 à 15). Et je pourrais en ajouter une dizaine d'autres dont j'ai tout au plus entendu parler:

Ismaël Kadaré, Toepffer, Piaget, Hobbes, Madame de Staël, Benjamin Constant, Amiel...

Non, visiblement je n'avais pas le niveau intellectuel requis pour apprécier ce livre.

Quant au "style Bouvier" - fait de comparaisons et d'adjectifs méticuleusement choisis - si plaisant dans L'usage du Monde et Chronique japonaise tant il colore le récit, il ne fonctionne pas dans ce contexte. Il tend même à alourdir encore plus le texte au lieu de l'alléger. C'est du moins mon sentiment.
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Pas de récit de voyage cette fois, mais un hommage rendu à des frères et soeurs , des écrivains voyageurs et des Suisses. Au fil de ces chroniques j'ai retrouvé des gens connus (Ramuz,Ella Maillart, Gobineau, Kenneth White , Michaux, Albert Cohen) et découvert des personnages qui m'étaient inconnus ( Maria Sybilla, Vahé Godel ,Lorenzo Pestelli) .
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
On se débarrasse à bon compte des voyageurs et du voyage en alléguant que presque tous les départs sont des fuites. Peut-être. C’est oublier qu’il y a des choses devant lesquelles on ne peut que fuir : des lieux, des familiers, des "raisons" qui nous chantent une chanson si médiocre qu’il ne reste qu’à prendre ses jambes à son cou. On part pour s’éloigner d’une enfance étouffante, pour ne pas occuper la niche que les autres déjà vous assignent, pour ne pas s’appeler Médor.
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On voyage pour faire apparaître le monde et connaître avec lui, comme avec une femme, de trop brefs instants d'unité indicible et de totale réconciliation. Ces "illuminations" ne sont d'ailleurs pas le monopole de l'état nomade et peuvent aussi bien tomber comme foudre d'un ciel bleu sur l'ermitage d'un bonze ou la cellule d'un moine franciscain. Il y a des voyants qui n'ont pas besoin de parcourir le monde pour en percevoir la structure, la palette, les harmoniques, son héraldique secrète.
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Adjectifs

Gobineau, avec quelques autres de ces flibustiers orientaux déjà cités, m'a ouvert la grande épicerie des adjectifs où je suis allé me servir avec tout le mauvais goût que je me souhaite.

Dans la littérature des années cinquante, temps où j'ai fait mes études, si éprise de rhétorique sartrienne ou d'austérité camusienne, l'adjectifn'avait pas bonne mine. Oh non ! Il faisait bonbonnière ottomane ou tango argentin gominé. Ce caniche frisotté troublait l'absinthe de Monsieur Teste. La belle phrase - comme on dit « une belle âme » dans les confessionnaux de province - vertueuse, sobre, forte de son seul et inéluctable sens était celle qui s'en passait le mieux. Or, il m'apparut clairement qu'à l'est de Zagreb, on ignorait tout de ces
lois somptuaires et de ces édits jansénistes ; on savait, en revanche, qu'on ne peut rendre justice à la stridence d'une cornemuse, au tremblement liquide d'une flûte de Pan, à ces dégringolades chromatiques et si navrantes du « tar » (le luth iranien) sans leur accorder au moins trois adjectifs, enfoncés avec le pouce dans la phrase comme pistache dans la brioche. Gobineau ne l'oublie jamais lorsqu'il fait parler ses personnages : qu'on soit au Caucase, en Arménie, au Turkestan ou en Perse, les destins les plus modestes ou les plus malheureux sont comme soulevés et portés par un discours emphatique, fleuri, compatissant qui aide encore là où la vie n'aide plus et qui relève bien plus d'un vœu pieux et respectable que du mensonge, si mensonger soit-il.
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La calamiteuse météorologie de ma ville natale, Genève, nous garantit de nombreux jours de pluie. Sombres dimanches où je dévorais, entre six et sept ans, tout Jules Verne, Curwood, Stevenson, London, Fenimore Cooper, à plat ventre sur le tapis de la bibliothèque. A huit ans, je traçais avec l'ongle de mon pouce le cours du Yukon dans le beurre de ma tartine. Déjà l'attente du monde : grandir puis déguerpir.
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"Raisonnable ? c'est encore à voir ! Sous l'ordre, le verni du "comme-il-faut" (all. "Wie es sich gebührt") helvétique, je sens passer de grandes nappes d'irrationnel, une fermentation sourde, si présente dans les premiers "polars" de Dürrenmatt, dans Mars de Fritz Zorn, une violence latente qui rend pour moi ce pays bizarre et attachant. La Suisse est plus bergmanienne que bergsonienne et souvent plus proche de Prague que de Paris. Je ne serais pas surpris d'apprendre que La Salamandre d'Alain Tanner est un film polonais ou que l'Office des Morts de Maurice Chappaz aurait été, en fait, écrit en Bohème.
Il existe d'ailleurs dans ma vieille édition de l'Encyclopaedia Britannica une définition de la Suisse qui me paraît aussi surprenante que pertinente : "petit pays d'Europe centrale situé à l'ouest de l'Europe"."
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Vidéo de Nicolas Bouvier
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