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sur 99 notes
Un livre de fantasy sans concession, dure et âpre, où la beauté est salie et l'innocence bafouée. Nous pourrions nous trouver à l'époque de la Renaissance dans ces grandes et opulentes cités italiennes où se côtoyaient dans un beau fatras splendeur, misère, ferveur religieuse, perversité, vertu et débauche ; des villes gouvernées par de grandes familles redoutablement intelligentes, roublardes, machiavéliques et cruelles.
Arachnae, la grande cité médiévale, est à l'avenant : une cité crépusculaire, poisseuse, avec ses palais somptueux, ses personnages énigmatiques glissant au milieu de longs couloirs déserts, ses dagues effilées dissimulées dans les bottes, ses relents de crimes et ses intrigues retorses ; avec sa cour des miracles, ses ruelles tortueuses et assassines, où la vie n'est qu'une simple marchandise et la mort une bénédiction.
Nous voyons émerger de cette noirceur quelques âmes qui cherchent à échapper à leur destinée : le Prince Alessio qui trompe son monde en vieux routier de la politique, la folie d'Horatio et le grandiose sacrifice de Tibério, la belle et insaisissable Théo qui finira par perdre son humanité, Tigran qui nage en eaux troubles à la poursuite de ce Dieu fou venu du fond des âges, et la beauté ensorcelante d'Ornella.
Que de chausse-trapes, de traquenards, de courses-poursuites, de combats acharnés où la magie tient le premier rôle, de victoires à la Pyrrhus où les vainqueurs finissent éreintés et écoeurés, où la plus grande des machinations est finalement anéantie par une minuscule souris…
Un bon roman, noir, très noir, violent, brutal, enragé, ardent… Ange77 et moi l'avons lu en commun. Nous nous sommes bien souvent égarés dans les méandres de ce récit labyrinthique, et inquiétés pour nos héros qui ne furent guère ménagés. Je vous invite à lire son joli billet.






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«
Celui qui croit pouvoir démêler l'écheveau du Destin est un insensé, car les Moires qui en ont la garde se jouent des désirs des mortels et les poussent inexorablement dans les chemins secrets qu'elles ont tissés pour eux.

Ainsi commencent les contes, dans l'Archipel des Numinées.
»
***

« … le ciel est sombre, triste est mon coeur »

Premier opus de la saga « L'Archipel des Numinées » qui s'annonce grandiose et homérique, « Arachnae » est à la fois son titre, une principauté tentaculaire, belle et cruelle, et presque, pourrait-on dire, un personnage à nul autre pareil de l'oeuvre éponyme.
Les tomes suivants se nomment respectivement « Cytheriae » et « Matricia » ; mais peuvent être lus indépendamment les uns des autres.


RÉSUMÉ :
Des bas-fonds les plus sordides aux éclats de la cour princière, la cité d'Arachnae se livre sans fards, gangrenée par l'horreur et les excès.
Dans le Labyrinthe où se côtoient la misère et le vice, des cadavres d'enfants torturés sont retrouvés. Théodora, la belle bretteuse libertine, est contrainte de s'allier avec l'austère Capitaine Gracci pour faire cesser ces crimes, alors qu'une guerre souterraine sans merci se joue entre le prince Alessio et les Moires, ses conseillères, et qu'une secte mystérieuse semble étendre son influence sur l'aristocratie décadente.
Ces alliés que tout oppose parviendront-ils à dénouer la trame des possibles, ou se laisseront-ils engluer dans la toile de la Destinée ?


Un univers fabuleux et onirique me submerge à la lecture des premiers mots d'une Charlotte Bousquet, que je découvre pétrie d'un talent monstre.
Un monde fantastico-médieval où se côtoient littéralement pléthore de personnages haut-en-couleur ; maître-assassin, maître-espion, sorcières, nécromanciens et télépathes, orphelins, princes et princesses, bretteurs et courtisanes,...etc...
! > Nous n'évoluons cependant pas au pays des bisounours, loin s'en faut ; estampillé dark fantasy, on y trouve également des gargotes suintantes et purulentes au coeur de traboules infâmes et mal famées, d'hideuses créatures dont les pires sont sans doute humaines, des crimes plus sordides les uns que les autres, des cultes sacrificiels et des victimes infantiles atrocement mutilées,... - Mieux vaut avoir le coeur bien accroché ^^

C'est violent, sombre et glauque, mais extrêmement attirant et irrésistible pour qui apprécie ce genre d'histoire. C'est heureusement mon cas !

La part du lion est ici indéniablement offerte aux personnages féminins, largement mis en valeur de par leur caractère, leur combativité, leur loyauté ou bien encore leur cruauté, leur perversion...

« Un fils. Une engeance fâcheuse, en cette principauté traditionnellement gouvernée par des femmes.
Fâcheuse et dangereuse. »

Intrigues politiques, cabales et manigances, quêtes de pouvoir et luttes d'influence, thaumaturgies divinatoires ou occultes, enquêtes criminelles et j'en passe, se mêlent ici dans un tourbillon sanglant et ascensionnel.
Au fil des pages se nouent et se dénouent d'innombrables desseins en mode poupées russes ; certains mystères se verront résolus à différents moments du récit, gardant ainsi intacte l'attention du lecteur ; les rébus prennent forme et les pièces du puzzle s'assemblent, au coeur d'une tourmente sans cesse alimentée.
On se perd en conjectures et supputations avec un réel intérêt, devenant soi-même héros de papier plus que simple spectateur.

L'écriture et le style sont relativement fluides, riches d'un vocabulaire peut-être parfois complexe - car inhérent à un monde interlope si fuligineux qu'on y avance fatalement à tâtons - , mais souvent alambiqué et ampoulé, pouvant éventuellement rebuter les moins assidu.e.s. d'entre nous.

Me concernant ; c'est quasiment un coup de coeur (quasiment car d'infinitésimaux reproches on ne peut plus personnels ont assombri mon plaisir par moment), mais que je recommande néanmoins ardemment à toutes les âmes curieuses de récits viscéraux épiques et passionnants - Les plus sensibles, en revanche, s'abstiendront.


Je termine en remerciant vivement mon ami Éric76, avec qui j'ai adoré partager mes ressentis tout au long de cette superbe lecture commune =)
Et vous enjoins naturellement à lire son billet, pour un autre regard, même si je sais qu'il a apprécié Arachnae au moins autant que moi...


« J'ai accepté ma destinée et la Destinée a fait de moi un monstre. C'est mon humanité que je pleure. »


Arachnéennes lectures à tous et à toutes !


***
«
Car nul ne peut échapper à sa destinée : tout est filé, tissé sur la Grande Tapisserie du monde. Et la Lune, Déesse au triple visage, veille à ce que nul accroc ne vienne en altérer la trame.

Ainsi se terminent les contes, dans l'Archipel des Numinées.
»
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Charlotte Bousquet a toujours défendu les genres de l'imaginaire et a percé dans ce milieu en 2009 en initiant la série de "L'Archipel des Numinées", un univers insulaire inspirée de l'Italie d'Ancien Régime coincée quelque part entre Quattrocento et Risorgimento. On sent les références à la Renaissance et au Siècle des Lumières, mais nous sommes aussi dans le romantisme le plus noir quelque part entre Edgar Allan Poe et Charles Baudelaire donc loin de Scott Lynch qui avec un univers similaires mais une ambiance toute autres avait avec réalisé "Les Salauds Gentilshommes". Nous également en présence d'un livre interdit aux moins de 16 ans et déconseillé aux moins de 18 ans : il y a des passages difficilement soutenables entre « Torture Porn » ("Saw", "Hostel") et « Body Horror » ("Scanners" de David Cronenberg ou "Hellraiser" de Clive Barker). Car le cannibalisme est au centre d'un récit truffé d'horreurs plus habituelles  : harcèlement, exploitation, maltraitance, trafic d'êtres humains et autre réseaux pédophiles… (les pisse-froid, les rabats-joie et les donneurs de leçon continueront de dire que tout cela n'est pas crédible : l'affaire des disparues de l'Yonne, l'affaire des prostituées de Toulouse, ou l'affaire Marc Dutroux sont aussi dégueulasses que tout ce qu'elle peut mettre en scène ici… Dois-je continuer la liste des horreurs réelles qui dépassent les horreurs fictionnelles ?)


Au sein de l'Archipel des Numinées, Arachnae c'est un peu beaucoup la Florence de Médicis après la Conspiration Pazzi (même si tout est centrée sur la famille des Sforza !)… La princesse Olivia été assassinée mais a désigné son frère Alessio comme successeur avant de succomber. Dans une principauté toujours gouvernée par des femmes, cela fait fortement jaser. Mais Alessio qui pleure à la fois la mort de sa soeur et de son amante, sait qu'en châtiant ennemis intérieurs et extérieurs lors de la guerre contre Bardella il n'a pas frappé les véritables commanditaires qui oeuvrent toujours à la fin de se sa lignée. Il décide de se servir de son fils comme appât pour les obliger à se démasquer et en finir une bonne fois pour toutes !

* Nous avons d'un côté le game of thrones aristocratique habituel qui ici est centré sur la querelle entre le trône et l'autel qui semble être une ligne de fracture commune à toutes les principautés de l'Archipel des Numinées.
Alessio reprend le rôle de Laurent le Magnifique, son fils Tiberio semble tout droit sorti d'une tragédie grecque tant il est écrasé par le poids de sa destinée, coincée entre une grande soeur faisant office de Sansa bis et une petite soeur qui cumulent les rôle d'Arya et de Bran (mais qui n'est sans doute pas très loin de d'Alya la soeur de Paul Atreides dans "Dune"). La famille princière peut compter sur la maîtresse espionne Fausta qui semble au courant de tout avant absolument tout le monde. Sauf de l'identité de assassin engagé par une conspiratrice de de 3e zone mais dupe de 1ère catégorie, et celle du cultiste en chef de Kebahil / Slaanesh qui semble avoir marabouté avec ses orgies dionysiaques tout ou partie de l'aristocratie locale : comme c'est commode pour que l'intrigue avance à la vitesse voulue par l'auteur et que le sad end puisse subvenir quand même...
Julia femme au foyer et épouse délaissée dans une société dirigée par les femmes alterne fuite sans ses lectures romanesques où tout le monde est beau et noble et intrigues sordides où tout le monde est égoïste et cruel dans l'espoir de se (re)donner de l'importance...

* Nous avons d'un autre côté l'enquête du Capitaine Tigran Gracci, ancien héros de guerre bi-classé guerrier et magicien qui a brisé le plafond de verre de la société vaginocratique en mettant fin aux agissement d'un serial killer inspiré autant par le Docteur Frankenstein que par Jack l'Éventreur (enquête qui nous est raconté dans la bonne nouvelle intitulé "Arlequinades"). Il suit ici les traces d'un violeur et un tueur pédophile très violent et très actif.

* Nous avons enfin Théodora dite Théo (qui quelque part est le prototype de Nona Grisaille, la super-héroïne sombre de Mark Lawrence), espionne et assassine bisexuelle dotée du don de prescience, que la maîtresse-espionne du prince prépare à sa succession, mais qui pour l'instant brûle la chancelle par les deux bouts en multipliant les conquêtes des deux sexes, et en trompant son ennui en addiction diverses… Sa Big Boss montre un traquenard pour l'obliger à collaborer avec Tigran Gracci dans l'espoir de remonter une filière et attraper de plus gros poissons (du moins c'est ce que j'ai compris, car ce n'est pas super-clair).


Globalement j'ai aimé voire beaucoup aimé : l'univers à la fois classique et original est plein de potentialités, c'est bien rempli, c'est bien rythmé, les personnages ne sont pas trop stéréotypés et pour ne rien gâcher Charlotte Bousquet a globalement une bonne plume voire une belle plume. Mais vous avez dû sentir dans ce que j'ai écrit précédent quelques réticences, mais pour en causer pleinement je suis obligé d'écrire les mots fatidiques « ATTENTION SPOILERS » ! (disons pour résumer que dans un bon ensemble il y avait beaucoup trop de choses qui auraient pu être corrigées et/ou améliorées…)

L'auteure se fait plaisir avec des poèmes, des extraits de romans et/ou de pièces de théâtre fictionnels et des légendes du temps jadis… Alors on n'est pas dans ce tolkienisme mal digéré qui hante la Fantasy américaine, mais pour un roman aux faux-airs de novella c'est des pages et des pages qui ne sont pas consacrés au reste. Il y a largement de quoi étoffer le worldbuilding (apparemment la première activité de Théo c'est de chasser les monstres, et entre les lamias, les empuses, les stryges et les goules il y avait de quoi faire, et la toute petite nouvelle intitulée "Lutzi" donne un aperçu bien trop succinct) et le magicbuilding (apparemment l'autre activité de Théo c'est de surveiller les sorciers, et entre les thaumaturge affilés à l'un des quatre éléments, les prescients, les télépathes, les envoûteurs, les nécromanciens, les démonologues et les mages de sang il y avait de quoi faire). La magie est même presque overcheatée puisque les psioniques capables de transformer autrui en marionnettes sont si nombreux que tous les agent de l'État doivent se munir d'amulettes de protection !

Ensuite je ne vais pas mentir c'est aussi des pages est des pages qui ne sont consacrés à l'histoire et aux personnages (qui sont plusieurs dizaines, par loin d'un cinquantaine en fait, dans un roman qui finalement est assez court). Car je n'ai pas vu quels étaient les liens entre le game of thrones d'Arachnae et les enquêtes de Tigran et Théo :
- il n'y a pas vraiment de lien entre les pédophiles de Caesario, sous Zaroff qui ont toujours été pervers et qui profitent des orgies dionysiaques du Culte de Kebahil pour se refaire la cerise et les multiples machinations du Grand Prêtre Horatio
- il n'y aucun lien entre le Culte de Kebahil dirigé par le Grand Prêtre Horatio (dont les motivations sont inexpliquées : vengeance, folie, fanatisme, possession par un Dieu du Chaos ou un Grand Ancien) et les complots et intrigues des Moires contre la Dynastie Sforza (si encore elles le couvraient pour discréditer le prince et son efficacité : oui mais non)
En plus on se débarrasse du personnage le plus intéressant aux 2/3 du roman (qui se fait enlever 2 fois avant de crever salement et tragiquement : c'est pire qu'une demoiselle en détresse dans un récit grimdark à la GRR Martin !), et on a des POVs tellement réduits qu'à la limite on n'aurait pu s'en passer (Alessandrina qui veut retrouver son saltimbanque, Lorenzo traumatisé qui devient son chevalier servant pour se racheter, Tiberio qui n'apparaît que pour dire « - Je vais mourir père ? - Oui mon fils, soyez brave ! », les atermoiements de Julia, les complots à la Iznogoud de sa soeur Agrippina, les contre-complots à la Iznogoud de sa nièce Leandrina…)

Même au niveau des games of thrones ce n'est pas clair : j'ai compris que comme dans le "Dune" de Frank Herbert les camps qui se disputent le pouvoir pouvaient lire l'avenir donc se neutraliser mutuellement… Les Moires qui voit l'avenir donc les plans à l'intérieur des plans ont décidé de « finir le travail » en organisant la mort d'Alessio après celle d'Olivia car elles veulent rétablir la supériorité du spirituel sur le temporel, mais elles n'arrivent pas à lire le destin de leur future victime. Pourquoi ? Parce que l'ancienne Atropos travaille de concert avec lui pour éliminer ses anciennes collègues, mais elle n'est pas nommée et n'apparaît qu'au début de l'histoire (en plaçant Noria et Théodora à la bonne place pour faire/défaire le Destin) et à la fin de l'histoire (pour rendre la monnaie de sa pièce à celle qui l'a évincée avant de prendre sa place). Parce qu'en matière de divination Artemisia la dernière née du prince est sans doute aussi puissante voire plus puissante que les Moires (mais comme elle quitte la scène assez rapidement, il faut le comprendre dès la première et dernière apparition). Parce que Théodora au service de Sa Majesté dispose d'un don de prescience puissant mais difficile à utiliser (elle sent quand le champ des possibles se restreint ou s'élargit, et entrevoit le fil du destin, et c'est rendu de façon aussi élégante que dans l'anime "Kimetsu no Yaiba", avant d'avoir des visions la faisant entrer en convulsion), et qu'elle se retrouve toujours au centre des événements pour perturber la vision des Moires au point que celles-ci décident de l'éliminer ! Cela aurait bien d'expliquer tout cela à un moment ou à un autre...

Un roman féminin doit-il être forcément féministe, en plus d'être lesbien pour ne pas dire LGBT. Tous les personnages qui comptent semblent homosexuels ou bisexuels, à part le prince Alessio que toute l'aristocratie semble détester par qu'il est un homme résolument hétérosexuel… le Dieu unique représenté par le prêtre patriarcal a été remplacé par une déesse multiple représentée par une triade matriarcale avec Clotho la jeune fille, qui devient Lachésis la mère après la fin de la virginité et le début de l'enfantement, puis Atropos la vieille femme une fois la ménopause arrivée (ça aussi cela aurait été bien de l'expliquer cela à un moment ou à un autre). de la même manière que le Dieu unique arrangeait bien les partisans d'un pouvoir masculin, masculiniste et patriarcal censément unique, la Triple Déesse arrange bien les partisanes d'un pouvoir féminin, féministe et matriarcale prétendument collégiale, ce qui explique que les femmes ont tous les pouvoirs et que les hommes au foyer sont chargés des mondanités, et que ceux qui veulent faire preuve de leur valeur se heurtent au plafond de verre installé par l'élite fémino.
Charlotte Bousquet est trop intelligente pour remplacer des injustices, des inégalités et des ségrégations par d'autres injustices, inégalités et ségrégations donc la dictature d'un sexe par la dictature d'un autre sexe... Néanmoins force est de constater que le côté LBGT est posé directement sur la table et il faut faire avec là où par exemple Mark Lawrence prenait le temps de développer des liens d'amitiés et d'inimitiés puis d'amour et de haine entre ses strong independent women super-héroïnes et super-vilaines… Alors dans un univers on a Théo qui est couple avec Ornella qui l'aime, mais elle ne veut pas s'engager et laisser traîner les choses. Puis dès qu'elle la rencontre elle tombe immédiatement amoureuse de Valia qui ne l'aime pas et qui elle aussi va laisser traîner les choses. Enfin elle développe en même temps des sentiments amoureux pour son coéquipier bien qu'il soit un mâle et qu'à la base cela ne soit pas sa tasse de thé… J'ai eu un peu l'impression que l'auteure envoyait les love interests de Théo là où elle voulait les voir sévir pour qu'il puisse sortir tragiquement du récit aux moments opportuns. Cela aurait fait sens si on était dans un récit d'apprentissage grimdark et que le but soit la transformation de Théo en machine à tuer au service de la raison d'État (ce que laisse un peu sous-entendre l'auteure, mais cela aurait fait sens avec un véritable suite).

Ne jamais critiquer sans proposer :
- on aurait avoir Théo et Tigran enquêtant d'en bas pour remonter la piste des cultistes
- on aurait pu avoir Ornella enquêtant d'en haut pour remonter la piste des orgistes
- on aurait avoir un vrai triangle amoureux bisexuelle Théo / Tigran / Ornella
- on aurait pu avoir un vrai complot avec les Moires couvrant les orgistes-cultistes pour discréditer le Prince auprès du peuple et provoquer une émeute/révolte pour assassiner tout ou partie de la famille princière en toute tranquillité
- et on aurait pu se mettre de côté tout le reste qui parasite le récit plus qu'autre chose...
Lien : http://www.portesdumultivers..
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Livre lu dans le cadre de la Masse Critique du mois de mai.

Je remercie en premier lieu Babelio et les éditions Mnémos pour ce livre. Depuis mon arrivée sur ce site, je me suis sélectionnée pas mal de bouquins à lire ou en pense-bête. Celui-ci en faisait parti mais je n'avais pas encore sauté le pas pour l'acheter, ce qui est maintenant chose faite grâce à cette Masse Critique.

Ce livre est une réédition revue et corrigée par l'auteur. La nouvelle couverture est très belle, toute en noir et blanc, où on voit une femme au visage décidé une arme blanche à la main.

Surtout, ne lisez pas la préface car elle spoile pas mal sur l'histoire de ce tome et me fait plus penser à une critique/avis du livre en lui-même.

D'habitude quand je lis un bouquin, je n'ai aucun mal à faire un début de critique dès les 50 premières pages pour donner mes premières impressions sur l'histoire, les personnages, l'univers créé ou encore l'écriture de l'auteur. Mais pour ce livre, l'atmosphère générale est difficile à cerner. L'univers est glauque voire malsain suivant les situations. Les personnages sont froids et distants même si j'ai toujours hâte de savoir ce qu'il arrive à Théodora, un des personnages principaux.

Nous la voyons évoluer dans un univers violent et pervers, où on n'a néanmoins pas l'impression d'être un voyeur. Elle est, elle-même, très froide vis-à-vis des autres et même de ses amantes. On dirait qu'elle ne voit les gens que comme des coquilles vides sans âme et qu'elle vole au-dessus d'eux en essayant de ne pas suivre sa Destinée.

Grâce à une de ses rencontres, elle deviendra néanmoins un peu plus humaine par rapport aux enfants et à son 'collègue', Tigran. Par un concours de circonstances pas si fortuit que ça, Théo se retrouve à collaborer avec lui sur une affaire pour le moins lugubre, des jeunes enfants sont retrouvés morts en ville après avoir été torturés et violés.

Le second personnage principal est Alessio, le prince d'Arachnae, l'île où vit Théodora. Il apparaît relativement peu en début de tome et on ne comprend pas bien quel est son but. Il s'intéresse beaucoup à Théodora, sans que l'on sache réellement pourquoi, il s'entretient souvent avec le maître d'armes de celle-ci. du peu que l'on sache de lui, c'est qu'il essaye de se maintenir sur son trône et de garder sa famille en vie. Avant qu'il n'accède au trône, Arachnea n'était gouverné que par des femmes, celles-ci secondées par les Moires, de puissantes sorcières et tisseuses de toile. Cette cité m'a d'ailleurs fait penser à 'Terre des Origines' d'Orson Scott Card.

Les personnages sont assez peu décrits, à part si Théo ou Tigran les détaillent lors de leurs rencontres respectives. Ainsi pour certains, il faut un moment pour savoir s'il s'agit d'un homme ou d'une femme car les noms sont assez trompeurs. Ce sont souvent les faits et gestes des personnages qui les décrivent le mieux.

En mon sens, il nous manque un lexique pour les mots inventés par l'auteur pour son univers, comme lamia, empure et Magister car ils sont peu expliqués, mais également une carte qui nous permettrait de situer Arachnae, le Labyrinthe ou les différentes provinces dont nous parle le prince Alessio. C'est assez difficile d'imaginer les distances entre les différentes villes ou encore les différents recoins du Labyrinthe, un des quartiers les plus sombres d'Arachnea où se passe la plupart des rebondissements de ce tome.

Trois histoires différentes s'entremêlent dans ce tome, la première étant l'enquête menée conjointement par Théo et Tigran. Dans cette enquête s'intercalent également une affaire de sorcellerie et cannibalisme découverte par Ornella, une ancienne amante de Théo, et la lutte de pouvoir entre le prince Alessio et les Moires. Une fois la première enquête terminée et classée, nous enchaînons sur les deux autres en voyant apparaître de nouveaux personnages et disparaître certains.

Différentes émotions se bousculent en nous au fil des pages : la colère, la tristesse, l'écoeurement, le désespoir... le moins que l'on puisse dire, c'est que Charlotte Bousquet arrive à nous entraîner dans un monde bien étrange et lugubre sans que l'on ne rechigne trop à la suivre grâce à sa fluidité d'écriture et même si l'on n'arrête pas d'alterner entre les 3 histoires par petits bouts de chaque. de quoi s'y mélanger les pinceaux si on n'est pas assez concentré à la lecture.

La deuxième enquête est résolue moins de 100 pages avant la fin. Celle-ci a néanmoins été semée d'embûches pour Théodora et Ornella malgré l'aide de magiciens puissants.

Je me suis longtemps demandée comment ce tome allait se terminer par rapport à la dernière histoire sur le jeu des pouvoirs. Beaucoup de personnages s'y mêlent et ont différentes ambitions, plus ou moins contradictoires suivant les membres d'une même famille. Il a été un peu difficile de suivre les volontés de chacun, les jeux politiques ne sont pas mon dada...

Je trouve néanmoins dommage que pour certains personnages mêlés au complot, la fin du tome nous soit contée par la lettre d'un espion au prince. J'aurais aimé plus de précisions sur ce qui s'était réellement passé. Cette fin-là a été un peu bâclée à mon goût.

Malgré tout, j'ai bien apprécié la lecture de ce tome même si je ne comprends pas pourquoi il y plusieurs tomes à cette série. Ce volume se suffit à lui-même, toutes les réponses nous sont données. À moins que les autres tomes partent à l'aventure avec d'autres personnages. C'est bien dommage car j'aimais bien suivre Théodora malgré son manque évident d'humanité et son impassibilité à toutes épreuves quelque soit les évènements. À voir donc si je me laisse tenter par la suite de ce cycle.

Le style de l'auteur est néanmoins agréable et fluide malgré toutes les horreurs qu'elle nous décrit, par moment il faut avoir l'estomac bien accroché. Je comprend mieux maintenant pourquoi cette série appartient à la dark fantasy, l'univers est sombre et violent... À voir si je lirais d'autres séries dans ce genre de la fantasy, cela dépendra beaucoup de l'écriture de l'auteur, je pense !!

Je n'aurais qu'une dernière chose à dire à propos de ce livre, c'est qu'il n'est pas à mettre entre toutes les mains. Sinon, c'est une question de point de vue et chacun ses goûts ^^ !!

Sur ce, bonnes lectures à vous :-)
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Difficile de résumer ce premier tome tant il y a de personnages et d'intrigues qui s'entremêlent. Il y a un peu du trône de fer avec ses complots, ses rivalités politiques, ses trahisons mais dans un milieu beaucoup plus glauque...Car dans la cité d'Arachnaé, au coeur du labyrinthe, on retrouve des cadavres d'enfants mutilés. Théodora, une jeune bretteuse de l'académie, va enquêter auprès du Capitaine Tigran. On s'enfonce alors dans la noirceur de cette ville, tout en suivant les intrigues politiques du sommet.
J'ai été happée par ce premier tome, vite attachée à certains personnages (qui semblent pourtant détachés d'émotions) et à l'écriture de l'auteure. L'enquête est prenante, fascinante, sordide et on a envie d'en connaitre le dénouement. Les personnages sont assez complexes, on a tendance à changer d'avis sur eux au fil de la lecture mais ce qui est clair c'est qu'ils ne respirent pas le bonheur, dans une atmosphère assez sombre. J'ai pourtant adorer découvrir ce monde. J'ai hâte de lire la suite !
Challenge Mauvais genres 2021
Challenge séries 2021
Challenge auteures SFFF
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Avec ce premier tome de la trilogie « l'Archipel des Numinées », Charlotte Bousquet nous plonge dans le quotidien d'Arachnae, cité tentaculaire gouvernée par la famille Sforza, eux-même sous la coupe des Moires, trois magiciennes qui, comme leurs homonymes mythologiques, tiennent entre leurs mains le fil du destin de tous. On y suit les enquêtes menées en parallèle par la jeune et téméraire Théodora et le désenchanté Tigran, capitaine de la milice, dans ce quartier de perversion et de corruption qu'est le Labyrinthe. La plume de Charlotte Bousquet est très agréable, fluide et sans fioritures, et c'est ce style particulier et reconnaissable entre mille qui fait une grande partie du charme du roman. Les quelques poèmes insérés dans l'ouvrage et destinés à nous donner un aperçu de la production artistique de la cité ne font que renforcer ce sentiment et sont particulièrement appréciables.

L'intrigue quant à elle se révèle rapidement passionnante et c'est avec une excitation croissante que l'on suit l'avancée de l'enquête de nos deux protagonistes et les multiples rebondissements de l'histoire. le plus grand atout du roman reste toutefois l'univers sombre et corrompu dépeint par l'auteur qui créé dès les premières pages une ambiance très particulière, presque dérangeante, à tel point que l'on a parfois besoin de poser le livre afin de reprendre son souffle devant la noirceur et l'intensité de certaines scènes. Les personnages sont également tous très intrigants de par leur complexité et la grande part d'ombre qu'ils dissimulent. C'est le cas notamment de l'impénétrable femme assassin Valia ou encore du prince Alessio Sforza, mais aussi de l'héroïne elle-même. Un roman et un auteur qui ne laissent pas indifférents et que je me ferai un plaisir de continuer à découvrir.
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Maladroit, m'as-tu-lu, malsain, mercantile

Je ne vous parlerai pas de l'univers en mousse, des personnages sans âme, des intrigues politico-sentimentales surnageant à peine au-dessus du niveau Young adult (ce qui, pour un roman de Dark Fantasy, est tout de même ridicule mais cocasse), du rythme absolument pas maîtrisé, ou du style parfois m'as-tu-lu et abscons, parfois intéressant.

Je vous parlerai en revanche de l'acharnement déployé par l'autrice à décrire avec d'amples, de bien trop amples détails, les viols, tortures et mutilations subis par des enfants livrés aux plaisirs déments et sadiques d'aristocrates dégénérés. Si vous pensez que la Dark Fantasy, c'est ça, c'est que vous n'y avez pas compris grand-chose. C'est une question de subtilité de la palette morale, de la psychologie des personnages, du réalisme (dans le sens : ça ne sent pas que la rose) avec lequel est décrit l'univers et l'action, d'absence de manichéisme, de salopards qu'on adore détester, de refus du happy end facile : ce n'est pas décrire (je dis bien décrire, pas suggérer, la différence est de taille) avec des gloussements de plaisir à l'idée du buzz qu'on va créer, l'agonie d'une fillette ou d'un petit garçon littéralement déchiré(e) par son violeur. Chacun ses limites dans ce qu'il peut tolérer, voire supporter : si j'ai lu sans souci Glen Cook ou G.R.R Martin, de grands écrivains qui ont su se poser des limites, certes lointaines parfois, mais qui existent bel et bien, je ne vous conseille en revanche pas de lire Bousquet.

Vous trouverez l'argumentaire détaillé sur mon blog.
Lien : https://lecultedapophis.word..
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Arachnae est le premier tome de la trilogie de Charlotte Bousquet L'Archipel des Numinées. Les deux suivants sont Cytheriae et Matricia.

Dans la ville d'Arachnae, à la fois magnifique et sordide, des cadavres d'enfants, torturés et violés, sont retrouvés. Notre héroïne, Théodora, travaillera de concert avec le Capitaine Tigran Gracci pour mettre la main sur les coupables. Une enquête qui les mènera loin dans l'horreur ... jusque dans les réunions aussi secrètes qu'horribles d'un culte démoniaque.

Plusieurs choses m'ont beaucoup plu dans ce livre. Tout d'abord la ville d'Arachnae, bien sûr, personnage à part entière, richement décrite.

J'ai bien aimé aussi découvrir la religion, inspirée par la mythologie grecque, de cette contrée imaginaire dans laquelle les Moires (Clotho, Lachésis et Atropos) représentent la Triple Déesse. Celles-ci sont chargées de conseiller et guider le prince régnant (qui est en fait le plus souvent une femme, mais pas à Arachnae au moment où se déroule l'histoire) ; à défaut elles peuvent également lui mettre des bâtons dans les roues, voire chercher à l'éliminer ...

Cette religion fait la part belle au féminisme. J'ai trouvé que cette idée de Trinité féminine était un joli pied-de-nez à la religion catholique, qui a sa propre Trinité ... résolument masculine. de façon générale, on constatera avec plaisir que les femmes sont à l'avant de la scène dans Arachnae, et ce n'est pas la superbe illustration de couverture d'Elvire de Cock qui nous dira le contraire.

L'histoire également est très prenante, tout au moins jusqu'aux deux tiers de l'ouvrage. En effet, je ne suis pas arrivée à me replonger dans le récit à partir du moment où une partie de l'intrigue a trouvé sa résolution. C'est vraiment dommage car j'étais très enthousiaste au début mais la suite de l'histoire n'a pas réussi à recapter mon attention.

Un avis en demi-teinte donc mais sur fond de bonne impression car ce roman a de grandes qualités.
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Ce livre m'a tout de suite attiré au premier regard. Nouveauté dans les rayonnages de la bibliothèque, bien mis en évidence. le titre a tout d'abord capté mon attention avant que je ne la reporte sur la couverture belle, simple. Ce n'est qu'après que je me suis intéressée au résumé. Accrocheur. Ma curiosité a été piquée au vif. Je l'ai donc emprunté sur le champ et dès mon retour à la maison, je me suis installée confortablement sur le canapé pour commencer ma lecture, plonger dans le monde ô combien cruel d'Arachnae.

La plume de l'auteur est agréable malgré l'horreur ambiante qu'elle décrit à merveille, c'est certain. Une histoire intéressante à laquelle il faut s'accrocher tant bien que mal car on est vite fait d'être perdu tellement il y a d'endroits différents et de nombreux points de vue pour beaucoup de personnages: Theodora l'héroïne principale; Fausta, son maître; les Moires, la voix des dieux, qui sont les vraies maîtresses d'Arachnae, qui contrôlent le royaume et font de la famille royale (entre autres) des marionnettes; le capitaine de la milice, Tigran; la reine; le prince d'Arachnae, Alessio...

On est sur tous les fronts, sur plusieurs intrigues qui se rejoignent toutes à un moment donné: d'un côté, les complots à la cour et de l'autre, les meurtres d'enfants... horrible, c'est franchement dégueulasse ce qu'on leur a infligés, j'étais choquée... j'en frémis encore. le monde d'Arachnae est sombre, ultra violent, monde dans lequel il faut lutter à tout instant, où seuls les plus forts survivent, où les meurtres, les jeux d'argent, les combats, la prostitution, les enlèvements, les cultes démoniaques, le cannibalisme, les machinations et bien d'autres choses affreuses existent... et c'est alors très difficile d'imaginer le bonheur, la paix et l'espoir en ce bas-monde.

Ce livre peut rebuter, c'est certain. Moi-même, j'ai pensé à arrêter net ma lecture tellement ça devenait compliqué et surtout, insoutenable à certains moments. Mais j'ai continué car les complots, les intrigues en valent la peine, on ne s'ennuie pas mais surtout à cause du personnage de Theodora que j'ai beaucoup aimé: orpheline, homosexuelle, dure à cuire, qui sait se battre, choisie par les dieux (tout est décidé à sa place, les situations dans lesquelles elle se retrouve ne sont pas le fruit du hasard), douée dans tout ce qu'elle entreprend, qui sait faire en sorte que les autres l'apprécient pour cacher qui elle est vraiment, professeur dans l'art du combat, qui a également des pouvoirs de divination qui lui seront utiles tout au long de l'histoire... mais aussi du personnage de Tigran, avec qui elle va faire équipe pour enquêter sur les disparitions et meurtres d'enfants...

Un bémol: j'ai trouvé ça nul qu'un des personnages principaux meurt à la fin (je ne citerai pas le nom), il avait vraiment sa place au sein de l'histoire et j'aurais aimé en apprendre plus sur lui.

En résumé, un bon livre, une histoire bien ficelée qui tient la route de bout en bout; des personnages tous plus différents les uns que les autres, intéressants et liés par le destin; des complots, des intrigues pour que ne pointe pas l'ennui; une ambiance glauque à souhait; des petites touches de fantastique... Hé hé! Comme quoi, les écrivains français peuvent aussi faire de la bonne fantasy... de la fantasy bien noire.
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Premier tome de la trilogie L'Archhipel des Numinées de Charlotte Bousquet, Arachnae semble également le plus prometteur.
La cité d'Arachnae est la proie de crimes sordides. Théodora et le capitaine de la milice, Tigran mènent l'enquête. Nous suivons donc leurs pérégrinations qui les entraînent dans les méandres d'une ville corrompue.
Nous découvrons une cité ou se mêle splendeur et misère, intrigues et complots, débauches et vices. Mais c'est ce qui fait le charme du récit. L'auteur nous décrit avec fluidité et sans artifice un monde sombre où rien n'est ce qu'il semble être, y compris les personnages. Tous recèlent une part de noirceur.
Le style, agréable, de Charlotte Bousquet souligne à merveille cet univers glauque et décrit des personnages aux caractères complexes mais néanmoins attachants.
L'intrigue est très prenante : L'enquête, passionnante, est émaillée de multiples rebondissements.
Bref j'ai adoré ce livre en particulier pour cette ambiance oppressante, presque dérangeante mais curieusement très attirante et addictive.
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