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Critique de boudicca


Après leur abécédaire féministe et humoristique « Précieuses, pas ridicules », Charlotte Bousquet et Stéphanie Rubini poursuivent leur collaboration avec une nouvelle série destinée aux adolescents. « Mots rumeurs, mots cutter » s'inscrit donc dans la lignée de « Rouge Tagada », même si l'un comme l'autre peuvent tout à fait se lire se façon totalement indépendante. Cette fois, l'ouvrage se focalise sur le personnage de Léa, collégienne un peu timide mais plutôt bien dans sa peau, solidement intégrée dans un groupe d'amies filles, et surtout très heureuse de l'attention que semble lui porter Mathéo, le beau gosse de la classe. Tout allait donc bien, jusqu'à une petite soirée entre les copines qui décident d'entamer une partie du célèbre jeu « Action ou Vérité ». Léa choisit action et doit relever le défi de se dénuder devant les autres filles. Grisée par l'ambiance festive, l'adolescente s'exécute, sans penser à mal. Mais le lendemain, des regards hostiles l'accueillent dans la classe. La jeune fille apprend qu'une de ses copines l'a pris en photo pendant son strip-tease et a fait circuler le cliché sur internet. Commence alors une véritable descente aux Enfers pour Léa...

Après un premier tome consacré au premier amour et à l'homosexualité, les deux artistes s'attellent à un autre sujet sensible chez les adolescents : le harcèlement. Et le résultat est plutôt à la hauteur. Charlotte Bousquet prend bien le temps d'installer la situation et de montrer le quotidien de Léa avant l'incident afin que le lecteur se sente véritablement attaché à la jeune fille. Vient ensuite une succession de scènes assez violentes, notamment au niveau verbale. « Pute », « Salope », « Chienne »..., les insultes fusent et même les amies de Léa finissent par se retourner contre elles, vaincues par la pression sociale. Bousquet met en scène des adolescents crédibles, attachants mais aussi capables de véritable cruauté, que ce soit par pure jalousie ou simplement pour faire « comme tout le monde ». Un aspect renforcé par les graphismes de Stéphanie Rubini, très colorés et centrés presque exclusivement sur le protagoniste dont on ressent sans mal toute la détresse. L'ouvrage montre donc très bien l'engrenage dans lequel se retrouve pris ces adolescents victimes de harcèlement moral, et la rapidité avec laquelle la situation peut dégénérer (notamment sur les réseaux sociaux...). Tout juste pourrait-on regretter que le récit soit aussi court, même si, le public visé étant les jeunes ados, on peut comprendre le parti pris des deux auteurs.

Un ouvrage habilement construit traitant d'un sujet qui continue malheureusement de faire des dégâts chez les adolescents. L'occasion idéale pour entamer une réflexion sur des thèmes d'actualité et souvent sensibles avec des collégiens (voire même de jeunes lycéens). Merci à Babélio et aux éditions Gulf Stream pour cette découverte.
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